[Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [29 juin 179i.j grande mesure, le succès de vos travaux. Chacun de nous retournerait dans si s foyers avec ta satisfaction d’avoir donné au royaume la Constitution et les lois que nous avons jugées les meilleures. Mois, Messi urs, si l’opi ion publique n’est pas consolidée, si no-successeurs, reprenant le pouvoir constitumt, touchent à votre Constitution... (. Murmures à gauche.) Vos lois avaient prévu tous les cas qui pouvaient se présenter dans un gouvernement représentatif, excepté celui dans lequel nous nous trouvons. Maintenant, il est clair que si vous ne vous environnez pas d’une grande opinion publique... (Murmures.) Je n'ai pas la force de vaincre des murmures et je termine mon opinion. M. Pëtion de Villeneuve. On a paru craindre que la législature n’envahît le pouvoir constituant; et pour prévenir ce danger, on vous offre une mesure que l’on appelle une grande mesure; et plus je l’examine, et plus je la trouve puérile. Ou le cumité a entendu que les Français se reuniront simplement pour une fête civique, et vous avez à décider si vous voulez une fête de cette nature, ou le comité a le but secret (te réunir des officiers municipaux et des gardes nationales pour ratifier votre Constitution, et il s’est complètement trompé. Comment peut-on croire qu’une Constitution telle que la nôtre puisse être ratifiée, d’une part, par la force armée, qui ne doit jamais délibérer; de l’autre, par des officiers municipaux qui n’ont de pouvoirs que pour les affaires particulièies de leurs communes? D’ailleurs serait-ce là un vœu national ? La ratification de la Cons itutioo est dans le cœur de tous les Français. Votre Constitution, n’en doutez pas, sera religieusement observée. ( Applaudissements .) Qu’on ne pense pas que la législature puisse chercher à être constituante. Si cela était, vous n’auriez qu’une Constitution mobile, un gouvernement incertain; il y aurait tous les ans une nouvelle anarchie. Sans doute, dans un grand ouvrage fait au milieu des mouvements sans cesse renaissants d’une immense Révolution, il doit se trouver ues imperfections ; mais l’opinion publique les dénoncera; mais quand la raison publique est formée, une mauvaise loi ne peut être longti mns exécutée. Il faudra donc réparer ces erreurs. Vous préparerez les moyens d’y parvenir, et pour éviter le danger des projets ambitieux d’une législature, il vous sera présenté des formes solenneib s et plus imposantes; il est indigne de vous d’adopter des mesures puériles, inutiles et dangereuses. Si l’on ne vous eu prorose pas d’autres, je demande la question préalable. M. Chapelier. L’Assemblée ne me parait pas assez bien disposée pour entendre la discussion sur la proposition du comité. Je ne m’en occuperai poiut; mais je m’étonnerai qu’on vous propose de rétracter un décret rendu depuis quatre jours. (Murmures.) Vous avez décrété, il y a quatre jours, la suspension des corps électoraux; vous avez craint, avec raison, qu’on ne profitât des circonstances présentes pour les engager à délibérer et à s’éloigner ainsi des termes de la loi. En ce moment, les courriers arrivent dans les départements; quelques corps électoraux déjà formés se sont séparés, et si deux jours après vous leur ordonnez de se rassembler, ce serait évidemment rétracter le premier décret et donner à ceux qui en veulent à votre Constitution le 595 moyen de faire délibérer les corps électoraux comme ils voudraient. (Murmures.) Dans un département d’une ancienne province, qui adonné souvent l’exemple du patriotisme et de la linerté, en Bretagne, un corps électoral a cru que la chose publique, reposant entièrement sur vous, dans ces moments de crise, il ne fallait pas élire; il a senti, même avant votre décret, qu’on ne devait nulle part qu’ici délibérer sur la chose publique. Ce serait une bien étrange inconvenance que de rétracter ua décret que la raison et les circonstances ont dicté, il y a quatre jours, et dont la raison et les circonstances demandent aujourd’hui la conservation. Hâ ons donc l’achèvement de la Constitution et ne craignez pas que les membres que vous avez honorés de votre confiance allongent d’un seul instant l’époque à laquelle votre séparation doit être marquée ; mais, au nom de la chose publique, ne prêtez fias aux mai veillants les moyens de réaliser leurs projets pour changer une partie de la Constitution; ne fournissez pas à ceux qui voudraient, ou aguer le royaume pour profiter du désordre, ou bien opérer des changements dans votre Constitution, ne leur fournissez pas, dis-je, les éléments dont ils ont besoin pour diviser l’opinion publique. Je demande doue la question préalable, quant à présent, sur l’une et l’autre proposition. (On applaudit et on murmure.) Il est évident qu’à l’é-gar i de la proposition de M. Buzot, pour le rassemblement des électeurs, on ne peut adopter la question préalable que quant à présent , car dans 15 jours peut-être sera-t-il très sage de lever la suspension. M. Lanjuinats, Je demande la question préalable purement et simplement sur trutes les fédérations qui ne produisent jamais de bien et ne peuvent faire que du mal aux malheureux jeunes gens qui viennent ici. (Rires.) M. le Président. Les uns demandent la queslion préalable sur le tout, les autres l’ordre du jour, les autres la division, les autres la question préalable sur telles ou telles dispositions seulement. Je mets aux voix la division. (L’Assemblée décide qu’elle ira aux voix sur chaque proposition séparément.) M. le Président. Je mets d’abord aux voix la question préalable demandée sur le projet de décret du comité. (L’As-emblée décrète qu’il n’y a pas lieu à délibérer sur le projet de décret.) M. le Président. Je mets aux voix la question préalable sur la motion de M. Buzot tendant à lever le décret portant suspension du rassemblement des électeurs. M. l (Ce décret est adopté.) M. Régnault d’Epercy, au nom des comités de mendicité, des finances, d'agricultui'e et des (1) Cette séance est incomplète au Moniteur.