6 [Convention nation�] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j H aussi aux drapeaux de la liberté. Officiers muni-, eipaUx, juges de paix, ne soyez pas les déserteurs des communes qui vous avaient nommés leurs chefs; c’est maintenant qu’il s’agit pour nous de protéger ceux dont nous avions recherché la confiance. Cantons qui aviez été envahis, abjurez des serments forcés ; les tyrans ne sont plus là; mais ce sont vos amis et vos frères qui viennent à vous : vos administrateurs doivent rechercher les mauvais citoyens, auteurs de tant de calamités, mais c’est pour venger et consoler les hons. O ! vous tous, nos administrés, hâtez-vous d’accueilhr, comme par le passé, les décrets de la Convention nationale, les arrêtés des re¬ présentants du peuple et les décisions de vos magistrats ; et nous vous garantissons la pro¬ tection de la loi, la bienfaisance de la Répu¬ blique et les consolations de la fraternité. Ainsi, nos administrés auront été rendus à la France; d’autres lui ont été, ici même, déjà con¬ quis, et la liberté aura assuré et agrandi son dépar¬ tement. Républicains régénérés des Pyrénées-Orien¬ tales, nous avons dû vous déclarer ce que nous attendions de vous," après ce temps d’épreuves; sans doute, qu’il est aussi des obligations que vous nous imposez à votre tour, et nous vous entendons. Depuis l’envahissement de notre territoire, nous avions dû tourner tous nos efforts vers le but de sa libération; nous lui avions subordonné nos autres pensées et nos vues; maintenant elles doivent tendre à effacer les traces de ses malheurs. Les plaies de la guerre découvertes, e’est à l’Administration à les cica¬ triser; et les administrateurs sont en même temps, dans oette circonstance, les défenseurs et les consolateurs de leurs concitoyens, et leurs sur¬ veillants : telle sera notre marche, et telle est la direction que le cours de nos travaux ordinaires, qui avait été comme suspendu, doit; maintenant recevoir : soulager les familles privées de leurs soutiens et de leurs ressources, assurer la subsis¬ tance des cantons affamés par l’ennemi, appeler les indemnités et les dégrèvements pour les pertes essuyées dans le service de la République, consoler et encourager notre intéressante agri¬ culture, ramener l’industrie et le commerce fu¬ gitifs, ranimer surtout le flambeau sacré du civisme et substituer en même temps le cours paisible de l’union à l’éclat de tant de haines èt de violenoes; et, à cet effet, nous entourer de tout 1© zèle des magistratures populaires et des bons citoyens, et envoyer partout des commis¬ saires qui rétablissent l’ordre, les propriétés, les cultures, les communications et le règne pai¬ sible des lois; voilà notre tâche, nous l’avons mesurée; nous pouvons la remplir. Le temps attachera notre administration à une grande époque pour ce département. Nous nous mon¬ trons à notre poste aveG assurance; nous l’occu¬ perons désormais sans amertume, Les jours de deuil sont effacés; l’aurore du bonheur luit de¬ vant nous; les ombres du passé emportent toutes nos peines. Etres intéressants, patriotes réfugiés, vous allez rentrer enfin dans vos foyers, dans vos champs, au sein de vos familles; qu’elle sera pure et glorieuse votre jouissance ! Eh bien, nous aussi, nous avions été chassés du domaine de nos travaux et de nos sollicitudes habituelles. Le bien que nous faisions était notre propriété; notre famille, c’étaient nos administrés. Nous allons rentrer avec vous dans tous nos biens ; nous allons cultiver de nouveau et féconder en¬ semble ce beau domaine de la République, que les Espagnols aimaient à appeler déjà le jardin de V Espagne, et ce sera en nous souvenant tou¬ jours, nous Français, qu’il est devenu le tombeau du despotisme. O vous, qui êtes nés dans ces belles contrées, vous le voyez, les esclaves et les hommes libres ne seront pas longtemps à se les disputer. O ! vous, qui avez éprouvé en si peu de temps toute la différence de la liberté et de l’esclavage, vous savez maintenant ce que vous devez à cette chère patrie, qui vous a deux fois affranchis ! nous venons de renouveler aussi en votre présence, nos engagements pour elle. Unissons-nous, en¬ fants de la Révolution, zélateurs de la liberté et amis de votre pays; serrons-nous comme des frères rendus les uns aux autres, autour de cette mère commune, vengée enfin de tant d’outrages; que par les mains triomphantes des patriotes, l’arbre de la liberté, qui sera celui de l’abondance et de l’union, se replante et refleurisse ici par¬ tout de ses propres cendres; que ces cendres inu¬ tiles, monument léger, aient seules marqué le passage rapide de l’Espagne sur notre territoire. Et, quant aux émigrés, cette écume du monde, qu’elle passe à jamais, et fasse seulement diré après nous, à nos ennemis jadis nos alliés : Les émigrés ont failli nous perdre. Arrêté en conseil du département des Pyré¬ nées-Orientales, ce Dr octobre 1793, l’an U do la République française, une et indivisible. Signé : J.-J.-E. Eérane, président; P. Estèvb, secrétaire général. Le directoire du département de la Charente* Inférieure invite, par une adresse aussi courte qu’énergique, la Convention nationale à rester à son poste. Mention honorahle et insertion aq « Rulle* tin » (1), Suit le texte de Vadresse (2). Le directoire du département de la Charente-Inférieure, 4 |a Convention nationale. « Saintes, le 2e jour du 2e mois do l’an II do la République une et indivisible. « Changer de pilote, lorsque le vaisseau est agité par la tempête, c’est l’exposer � une perte certaine. Représentants du peuple, restez à votre poste jusqu’à la fin de l’orage, le salut de la patrie le commande. « Ardouix, vice-président; P. -liée. S a vart; Barthélémy ; Le valu ois ; Beraijd ; B ouju ; Emond, secrétaire général. » Le ministre de la guerre envoie un assignat de 50 livres, que lui a adressé le citoyen Dulphé, capitaine au 6e régiment dHnfanterie, et membre de la Société populaire de Sffetz. Ce citoyen s’en* gage à faire le même don tous les deux mois, tant que durera la guerre. Bïention honorable et insertion an t( Bulle* tin » (3). (1) Procès-verbaux de ta Convention , t. 24, p. 1�3. (2) Archives nationales, carton G 278, dossier 748. (3) PfQçès-mrbaux de la CmomtiQnf 24, p, J 84.