[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. j �novembre 1793 153 La commune de Vanjonrs, district de Gonesse, vient faire la même offrande, et y ajoute une somme de 1,200 livres pour les frais de la guerre (1). Suit la lettre du maire de Vaujours (2). « Citoyens représentants, « La commune de Vaujours, district de Go-nesse, vient déposer au milieu de vous ses fers, ses cuivres, son argenterie, ses ornements, des lettres de prêtrise, les provisions et prise de possession de la cure, une croix de Saint-Louis, enfin tous ses petits hochets. Elle ajoute à cette offrande un don patriotique de douze cents livres pour les frais de la guerre. « Marchant au pas sur vos traces, nous demandons que vous restiez fermes à votre poste pour assurer l’unité et l’indivisibilité de la République, la liberté et l’égalité. « Vive la République ! vive la Montagne ! « Peyrat, maire. » Extrait du registre des délibérations de la com¬ mune de Vaujours . département de Seine-et-Oise, district de Gonesse, et canton de Li-vry (3). Le primidi de la première décade de frimaire, l’an deuxième de la République française, une et indivisible, s’est présenté en notre assemblée générale le citoyen Antoine Lablachère, insti¬ tuteur, qui a prononcé le discours suivant : « Citoyens, « Jamais je n’ai été fonctionnaire public; mon occupation fut toujours celle d’un insti¬ tuteur laïc, c’est-à-dire d’enseigner les sciences à des jeunes gens; ce n’est donc pas à un mo¬ ment oh un esprit républicain exclut le culte extérieur de la religion catholique que j’entre-rendrais de le pratiquer. Non,- citoyens, je ne eurterai jamais de front la volonté générale qui fait aujourd’hui la loi; et afin d’ôter toute espèce de doute à cet égard, je viens déposer sur votre bùreau mes lettres de prêtrise en trois pièces. En jouissant à mon aise de tous les droits d’un homme libre, la base de ma religion sera toujours l’amour de mes concitoyens, et le pre¬ mier vœu de mon cœur aura toujours pour objet le bonheur et la prospérité de la nation fran¬ çaise. » Après ce discours, le citoyen Lablachère a remis sur notre bureau ses lettres de prêtrise, et nous a invité de lui en donner un certificat, que (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 167. (2) Archives nationales, carton F11' 884, dossier Lablachère . ■ (3) Archives nationales, carton Fi9 884, dossier Lablachère. nous lui avons accordé comme un acte de jus~ tice, lequel a signé avec nous en la minute. Signé : Peyrat, maire ; C alité, Martin t Gtiilleminault, officiers. Marin, secrétaire greffier . Extrait du registre des délibérations de la com¬ mune de Vaujours, département de Seine-et-Oise, district de Gonesse, et canton de Livry (1). Citoyens, Depuis huit ans que je remplis au milieu de¬ vons les fonctions de curé, puis-je l’avoir tou¬ jours fait de manière à m’être concilié votre estime. Si, pour avoir à se flatter de l’exactitude fidèle à ses devoirs, il suffisait d’avoir à» se rendre le témoignage de les avoir aimés, je serai» aujourd’hui plus rassuré tout à la fois et sur ïô mérite de mes propres actions, et sur les dispo¬ sitions dont elles auraient pu vous animer pour moi. Quoi qu’il en soit, chers citoyens, toujours dois-je à la pureté de mes intentions de protester solennellement que le zèle le plus vif, l’attache¬ ment le plus sincère, et l’affection la plus tendre furent toujours les principes de ma conduite, soit envers la commune do Yaujours en général, soit envers chacun de ses membres en particu¬ lier. Heureux si j’ai pu n’y déroger jamais, et si toujours au contraire j’ai réussi, autant que je l’ai désiré, à manifester ces sentiments si profondément gravés dans mon cœur, et contre lesquels aucunes considérations comme aucunes circonstances ne devront et ne pour¬ ront jamais prescrire. . Ce besoin de ma propre sensibilité satisfait, je veux encore, citoyens, acquitter près de vous. la dette de la soumission ou plutôt de la préve¬ nance à vos désirs. Je dépose entre vos mains deux actes en parchemin. L’un contient me» provisions de curé de Yaujours, données en 1» forme particulière à la maison de Saint-Victor, à. laquelle vous savez que j’avais l’honneur d’ap¬ partenir. L’autre est l’acte de ma prise de possession, en la teneur ordinaire, et revêtu des signature» des témoins requis. Par rapport aux lettres de prêtrise, comme elles étaient réputées n’être, à un chanoine* régulier prêtre, de Saint-Victor, maison unique en France, d’aucune utilité directe pour prouver sa qualité suffisamment établie, elles ont dû, sui¬ vant l’usage, demeurer au chartrier de cette* maison, pour de là, à l’époque de sa destruction, être remises au dépôt public à cet effet désigné. J’ai l’honneur de supplier la commune do faire inscrire sur ses registres mon dire, avec le dépôt fait desdits actes; je la prie en outre de. vouloir bien me faire expédier décharge des¬ pièces remises et aussi copie de sa délibération. en tant qu’elle me concernera. Fait et signé à Vaujours, ce tridi frimaire de. la seconde année républicaine une et indivisible-Signé en la minute : Laurent; Peyrat, maire ; Martin, Catilé, Goutte, officiers, Marin, secrétaire greffier. (1) Archives nationales, carton F19 884, dosster-Lablachère.