Séance du 22 Messidor an II (Jeudi 10 juillet 1794) Présidence de LOUIS (du Bas-Rhin) Le citoyen Louis occupe le fauteuil. La séance s’ouvre à 11 heures. Un membre du comité des dépêches fait lecture de la correspondance suivante. 1 Les administrateurs du district de Libourne, département du Bec-d’Ambès, après avoir passé en revue les complots tramés et en partie exécutés par les agens de Pitt, invitent la Convention à rester à son poste, et à y continuer les mesures vigoureuses qui, jusqu’à ce moment, ont préservé la République. Mention honorable, insertion au bulletin (l) [Libourne, 2 mess. Il] [2). « Citoyens représentants, C’est avec l’horreur qu’inspire le crime à des cœurs républicains que nous avons appris les complots tramés et exécutés en partie par les agents de Pitt, contre les fidèles défenseurs de la liberté, Robespierre et Collot d’Herbois. Il est de la destinée des nations qu’à mesure qu’elles avancent vers le triomphe de la liberté, elles ont besoin des plus grands efforts pour détruire jusques au germe du despotisme, car si les tirans couverts de crimes se réveillent effrayés et confondais, si peû qu!on leur donne le temps de respirer, ils essayent dans leurs dernières angoisses d’atteindre de leurs bras meurtriers les fondateurs de la liberté, les plus fiers et les plus incorruptibles déf-fenseurs des droits du peuple. Le crime qui a toujours été chez eux à l’ordre du jour, par oposition à la vertu du peuple, s’est présenté depuis quatre ans sous mille formes diverses, les scélérats se servent de tout pour arriver à leur bût. Ce fut d’abord sous le masque de la religion qu’ils prêchèrent le meurtre, le pillage et la dévastation. fl) P.V., XLI, 144. (2) C 309, pl. 1200, p. 12. Ce fut ensuite celui du prétendu respect pour les loix monarchiques et pour le tiran Capet qu’ils voulurent attaquer les vertus du peuple et les principes républicains qu’il développait avec énergie. Ils travaillèrent à soutenir le trône souillé de crimes que la liberté sapait avec autant de courage que de succès. L’égoïsme et l’agiotage attaquèrent à la fois la fortune publique, en discréditant les assignats, ils y ajoutèrent le faux pour y parvenir plus sûrement. Ils voulurent aussi détruire l’unité de la République par le fédéralisme pour l’asservir, en provoquant partout, la révolte, la guerre civile, le feû et le carnage. Ils cherchèrent encore à corrompre le peuple en prêchant l’athéisme et le bouleversement de tous les principes de morale publique, ils voulaient dégrader l’espèce humaine, pour la faire participer plus facilement à tous les crimes, même à celui de suporter le despotisme des rois. Quel crime était encore digne de ces antropopha-ges, pour servir la tyrannie et asservir notre patrie, l’assassinat a été érigé, institué et payé par les gouvernements étrangers, Pitt y joué un des rolles supérieur dans cet art de scélératesse. C’est avec les poignards que l’infame Pitt a projetté de détruire la représentation nationale, et les fiers défenseurs des droits du peuple, mais il n’i réussira pas, le peuple est là, il l’attend avec ses vertus qui ne l’abandonneront jamais, il déjouera tous les complots qui pourront se former contre sa liberté et ses fondateurs, comme il a terrassé le fanatisme et l’athéisme qui ne respiraient que le néant. Vous serez aussi debout fidèles montagnards, représentans énergiques, armés de vos propres vertus, et de celles du peuple, vous anéantirez toutes les factions de quelques figures qu’elles se couvrent, vous Tancerez au nom du peuple la foudre révolutionnaire qui nous purgera pour jamais du coquinisme rafiné, n’épargnez pas un homme qui par l’égoïsme, par l’insouciance, par le fanatisme, par l’athéisme, et par le crime voudrait nous mener à l’esclavage. Vous républicains austères, philosophes sévères et rigides, vous qui bravez les poignards pour le bonheur du peuple, continués à l’entretenir de cette chaleur patriotique, de cette ardeur républicaine et démocratique qui doit consummer tous les ennemis de la liberté, continués d’éclairer le peuple sur ses droits et ses devoirs, et soyez assurés Séance du 22 Messidor an II (Jeudi 10 juillet 1794) Présidence de LOUIS (du Bas-Rhin) Le citoyen Louis occupe le fauteuil. La séance s’ouvre à 11 heures. Un membre du comité des dépêches fait lecture de la correspondance suivante. 1 Les administrateurs du district de Libourne, département du Bec-d’Ambès, après avoir passé en revue les complots tramés et en partie exécutés par les agens de Pitt, invitent la Convention à rester à son poste, et à y continuer les mesures vigoureuses qui, jusqu’à ce moment, ont préservé la République. Mention honorable, insertion au bulletin (l) [Libourne, 2 mess. Il] [2). « Citoyens représentants, C’est avec l’horreur qu’inspire le crime à des cœurs républicains que nous avons appris les complots tramés et exécutés en partie par les agents de Pitt, contre les fidèles défenseurs de la liberté, Robespierre et Collot d’Herbois. Il est de la destinée des nations qu’à mesure qu’elles avancent vers le triomphe de la liberté, elles ont besoin des plus grands efforts pour détruire jusques au germe du despotisme, car si les tirans couverts de crimes se réveillent effrayés et confondais, si peû qu!on leur donne le temps de respirer, ils essayent dans leurs dernières angoisses d’atteindre de leurs bras meurtriers les fondateurs de la liberté, les plus fiers et les plus incorruptibles déf-fenseurs des droits du peuple. Le crime qui a toujours été chez eux à l’ordre du jour, par oposition à la vertu du peuple, s’est présenté depuis quatre ans sous mille formes diverses, les scélérats se servent de tout pour arriver à leur bût. Ce fut d’abord sous le masque de la religion qu’ils prêchèrent le meurtre, le pillage et la dévastation. fl) P.V., XLI, 144. (2) C 309, pl. 1200, p. 12. Ce fut ensuite celui du prétendu respect pour les loix monarchiques et pour le tiran Capet qu’ils voulurent attaquer les vertus du peuple et les principes républicains qu’il développait avec énergie. Ils travaillèrent à soutenir le trône souillé de crimes que la liberté sapait avec autant de courage que de succès. L’égoïsme et l’agiotage attaquèrent à la fois la fortune publique, en discréditant les assignats, ils y ajoutèrent le faux pour y parvenir plus sûrement. Ils voulurent aussi détruire l’unité de la République par le fédéralisme pour l’asservir, en provoquant partout, la révolte, la guerre civile, le feû et le carnage. Ils cherchèrent encore à corrompre le peuple en prêchant l’athéisme et le bouleversement de tous les principes de morale publique, ils voulaient dégrader l’espèce humaine, pour la faire participer plus facilement à tous les crimes, même à celui de suporter le despotisme des rois. Quel crime était encore digne de ces antropopha-ges, pour servir la tyrannie et asservir notre patrie, l’assassinat a été érigé, institué et payé par les gouvernements étrangers, Pitt y joué un des rolles supérieur dans cet art de scélératesse. C’est avec les poignards que l’infame Pitt a projetté de détruire la représentation nationale, et les fiers défenseurs des droits du peuple, mais il n’i réussira pas, le peuple est là, il l’attend avec ses vertus qui ne l’abandonneront jamais, il déjouera tous les complots qui pourront se former contre sa liberté et ses fondateurs, comme il a terrassé le fanatisme et l’athéisme qui ne respiraient que le néant. Vous serez aussi debout fidèles montagnards, représentans énergiques, armés de vos propres vertus, et de celles du peuple, vous anéantirez toutes les factions de quelques figures qu’elles se couvrent, vous Tancerez au nom du peuple la foudre révolutionnaire qui nous purgera pour jamais du coquinisme rafiné, n’épargnez pas un homme qui par l’égoïsme, par l’insouciance, par le fanatisme, par l’athéisme, et par le crime voudrait nous mener à l’esclavage. Vous républicains austères, philosophes sévères et rigides, vous qui bravez les poignards pour le bonheur du peuple, continués à l’entretenir de cette chaleur patriotique, de cette ardeur républicaine et démocratique qui doit consummer tous les ennemis de la liberté, continués d’éclairer le peuple sur ses droits et ses devoirs, et soyez assurés