SÉANCE DU 8 BRUMAIRE AN III (29 OCTOBRE 1794) - N° 20 169 f [Le comité de surveillance et révolutionnaire établi à Ruffec, à la Convention nationale, le 2 brumaire an III ] (39) Législateurs, Nous avons reçu votre adresse aux Français ; nous l’avons lue avec atention, nous en avons goûtés les beautés, et, en y aplaudissant, nous y avons reconnu les principes les plus à la portée d’un peuple généreux qui veut sa liberté, mais qui la veut dégagée de tourmants continuels, d’agitation, de terreur et d’engoisse qu’avoient trop long-temps maintenus à l’ordre du jour les derniers Catilina, et que voulloient propager leurs adhérens et leurs continuateurs. Puis-t-elle produire sur toutes les âmes le meme effet qu’elle a produit sur les nôtres, nous dirons alors, nous avons une patrie puisque nous avons une République, une et indivisible et à jamais impensable. Puisse cette patrie que nous chérissons comme nous-mêmes vous devoir son bonheur éternel, et vous voir finir vôtre ouvrage comme vous l’avez commencé, pour la plus grande gloire du peuple français que vous représentez. Vive la République une et indivisible! vive la Convention nationalle. Demondion, président et trois autres signatures. g [Le comité de surveillance révolutionnaire du district de Blois, à la Convention nationale, le 23 vendémiaire an III] (40) Liberté, Egalité, Fraternité, Justice, Unité, mort aux tirans. Réprésentans. Lorsque, par votre sublime dévouement pour le peuple français, vous terrassâtes l’insolent despote qui avoit osé s’asseoir sur les débris du trône, lorsque vous brisâtes dans ses mains sanguinaires le sceptre terrible qui faisoit frémir la République entière, nous nous empressâmes par une adresse de vous témoigner notre recon-noissance. Vous n’avez point seulement borné votre tâche à la destruction du dernier tiran, puisque par votre adresse au peuple français vous pro-mettéz de détruire la tirannie jusque dans ses fondements ; et que c’est sur ses décombres, encore fumans du sang de ses victimes, que s’élèvera le règne des vertus attachés au char de la République. Nous n’avons jamais douté un seul instant que c’étoit là le but ou vous tendiez; mais les (39) C 323, pl. 1386, p. 8. Bull., 8 brum. (40) C 323, pl. 1386, p. 9. sages mesures que vous avez prises ont toujours étés entravées par les hommes corrompus. Le moment est enfin arrivé ou, dégagés des pièges de l’intrigue, le peuple français va se montrer digne de sa liberté. Restéz a votre poste, Représentans d’un grand peuple, soyez innébranlables comme le rocher ou vous êtes assis. Ecraséz a jamais cette horde d’intrigans, d’êtres immoraux si longtems abreuvés du sang des mortels, que les vertus en planant sur le sol fertil de la France les poursuivent jusques dans les plus affreux souterrains habités par les furies infernales, que les cruels remords des crimes qu’ils ont commis, sans cesse présens a leur esprit agitté soient suffisans pour les en punir, que la honte et l’opprobe couvrant leur fronts hideux les accompagnent partout ou ils seront. Et qu’ils soient voués par les amis de la liberté a l’oubli étemel; Nous ne vous le dissimullerons pas, Représentans, notre énergie nous a été rendus par votre collègue Garnier de Xantes [Saintes]. Lorsqu’en mission dans notre département il terrassa nos oppresseurs, nous saurons conserver précieusement les fruits que sa justice nous a cueillis, nous jurons de ne jamais retomber sous le joug des méchans, ils sont écrasés et s’ils osoient encore lever la tête que la massue de la liberté en les frappant les assomme de manière a ne pouvoir jamais faire éprouver la moindre secousse a la tranquilité publique. Vive la République. Begues, président et dix autres signatures. h [Les maire, officiers municipaux et membres du conseil général de la commune d’Argenton à la Convention nationale, le 28 vendémiaire an 777] (41) Liberté, Egalité, fraternité ou la mort. Citoyens Représentans Il est donc arrivé, il est donc enfin établi le régné de la justice, de la vertu et de la probité. Nous le voyons par vos glorieux faits, nous en avons l’assurance dans les principes immortels consacrés dans votre adresse au peuple fran-çois dont nous venons d’entendre la lecture avec ravissement. Aussitôt, elle a été proclamée dans tous les principaux quartiers de cette commune et couverte des applaudissemens unanimes de nos concitoyens électrisés par la force et le charme des vérités qu’elle contient. Désormais cette adresse gravée dans nos coeurs, sera le flambeau qui nous éclairera, la boussole qui nous dirigera. Comme vous, augustes représentans, nous ferons une guerre à mort aux ennemis extérieurs et aux ennemis du dedans. (41) C 323, pl. 1386, p. 3.