SÉANCE DU 30 GERMINAL AN II (19 AVRIL 1794) - N°s 24 ET 25 63 La Société s’est empressée d’ouvrir sur le champ une souscription volontaire en faveur des blessés, et des familles de ceux qui ont teint de leur sang les lauriers de la victoire, dans cette mémorable journée. La souscription monte dans ce moment à plus de 20 000 livres. A ce doux élan d’humanité, en a succédé un autre de patriotisme, celui d’armer et d’équiper un cavalier jacobin et de l’entretenir à ses frais tant qu’il y aura des brigands à combattre et des trônes à renverser. Jaloux d’imiter tous les bons citoyens, de marcher sur leurs traces sacrées, notre Société ne cesse de faire des dons en chemises, linge, charpie, bas, souliers, roupes (sic), manteaux, cuivre, fer, plomb, fonte, argent, etc., dont le tableau est ci-joint. Dignes enfants de mars, les sans-culottes de notre Société sont toujours prêts à marcher contre les vils satellites du tyran espagnol; ils travaillent continuellement à forger le tonnerre et la foudre qui doit les écraser. Les ateliers à salpêtre se forment de toute part; bientôt, par son effort sublime, nous signerons sur les débris de la sainte inquisition, la destruction totale des bourbons, et la ruine des calotins. Enflammée par le génie de la raison, guidée par le flambeau de la patrie et de la liberté, la Société populaire a continuellement prêché l’évangile de la Révolution dans tout le pays basque, fanatisé par cette horde infâme de prêtres, et aveuglé par la superstition de l’espagnol. Amie des gens de couleur, qu’elle a toujours regardé comme ses frères, depuis longtemps elle désirait l’abolition de leur esclavage, persuadée qu’un gouvernement libre devait être un et indivisible pour toute une nation. Généreux Montagnards, en rendant ces hommes à la liberté, vous avez porté dans nos cœurs la joie et le contentement; c’est avec transport que nous vous en témoignons notre plus vive reconnaissance. Invariable dans ses principes, fidèlement attachée à cette Montagne sublime et sacrée dont elle partage les sentiments, l’écueil et l’effroi de tous les tyrans coalisés, l’espérance de tous les bons français, la société invite la Convention à rester à son poste jusqu’à ce qu’elle ait conduit au port le vaisseau de la République; toujours en lutte contre ces reptiles impurs qui oseraient encore la souiller, elle mourra s’il le faut pour la défendre, et son dernier soupir sera pour le triomphe de la liberté, celui de la république une et indivisible. S. et F. Vive la Montagne, vive la République ». Reilly, Gascon, Mesplet, Fonblanc. [Etat des dons]. 4 282 chemises, 633 serviettes, 256 draps de lits, 93 nappes, 15 couvertures de laine, 52 mouchoirs, 236 paires de souliers, 4 paires d’escarpins, 24 chapeaux, 24 brassards, 6 bonnets de police, 12 épaulettes en or fin et faux, 12 contre-épaulettes idem, 47 épaulettes d’argent, 6 contre-épaulettes idem, 143 gibernes, 95 sabres, 48 pistolets, 3 épées, 2 piques, 120 fusils, 282 habits, 119 vestes, 120 culottes, 21 sacs, 296 paires de bas, 6 paires de bottes neuves, 14 idem, vieilles, 633 roupes, 44 en coupons, 535 liv. de charpie, plusieurs quintaux de vieux linges et bandes, 6 bandes à saigner, 4 sondes cannelées, 6 rasoirs, 2 bistouris, 1 tourniquet, 1 algalie en argent, 1 165 pièces de tapisserie, 1 384 liv. en assignats, 52 g. en argent, 230 jetons en argent, 2 médailles idem, 1 boîte en argent, 2 paires de boucles idem, 1 paire de boucle de jarretière, 1 écuelle idem, 1 monture d’épée idem, 1 gobelet avec son pied idem, 1 patenne idem, 1 bourse brodée en or, 2 cachets idem, 2 médailles en or, 5 pendants d’oreilles idem, 2 anneaux idem, 4 croix de col idem, 10 gallons de sergent, 1 galon de manteau idem, 72 manteaux, 2 poudriers, 12 cols, 1 serviette, 10 aunes de toile, 5 corbeilles de charpie; 10 quintaux environ de cuivre, de fer et de fonte se trouvent encore dans la salle des archives; 76 liv. pesant de plomb, 3 barils de mitraille, 119 livres pesant de froment. L’emprunt volontaire a fourni 1 600 000 livres. L’emprunt forcé a produit .... 700 000 livres. A ce tableau de dons, nous aurions désiré en joindre un autre encore plus conséquent, mais l’absence du représentant du peuple chez qui il se trouve nous empêche de vous en faire part pour le présent. 24 L’agent national du district de Senlis annonce l’envoi de 64 livres de salpêtre; 60 livres proviennent de la commune de Senlis, et 4 livres de la commune de Mello : il espère qu’a l’avenir les résultats seront plus satisfaisans. Insertion au bulletin (1). [Senlis, 28 germ. II] (2). « Je fais passer, citoyen, président, le fruit de la récolte du salpêtre que j’ai pu obtenir jusqu’à ce jour, mais avec l’espoir d’un résultat plus satisfaisant; la quantité est de 64 livres, dont 60 livres de la commune de Senlis et 4 livres de la commune de Mello (3) . S. et F. ». Quint. P.S.8: pour exciter le zèle, il serait à propos de faire insérer et envoyer au bulletin. 25 La société populaire de Graveson, district de Tarascon, demande que les hommes qui, rebelles au vœu national, s’apitoieront sur le châtiment des traîtres Hébert, Ronsin et autres, soient regardés comme leurs complices et punis de mort; et que la Convention nationale généralise le décret qu’elle a rendu pour Paris en créant des commissions populaires dans tous les dé-partemens. Renvoi au comité de salut public (4). (D P.V., XXXV, 330. J. Sablier, n» 1268. (2) C 298, pl. 1044, p. 22. (3) Et non Millon. (4) P.V., XXXV, 333. Bin, 30 germ. SÉANCE DU 30 GERMINAL AN II (19 AVRIL 1794) - N°s 24 ET 25 63 La Société s’est empressée d’ouvrir sur le champ une souscription volontaire en faveur des blessés, et des familles de ceux qui ont teint de leur sang les lauriers de la victoire, dans cette mémorable journée. La souscription monte dans ce moment à plus de 20 000 livres. A ce doux élan d’humanité, en a succédé un autre de patriotisme, celui d’armer et d’équiper un cavalier jacobin et de l’entretenir à ses frais tant qu’il y aura des brigands à combattre et des trônes à renverser. Jaloux d’imiter tous les bons citoyens, de marcher sur leurs traces sacrées, notre Société ne cesse de faire des dons en chemises, linge, charpie, bas, souliers, roupes (sic), manteaux, cuivre, fer, plomb, fonte, argent, etc., dont le tableau est ci-joint. Dignes enfants de mars, les sans-culottes de notre Société sont toujours prêts à marcher contre les vils satellites du tyran espagnol; ils travaillent continuellement à forger le tonnerre et la foudre qui doit les écraser. Les ateliers à salpêtre se forment de toute part; bientôt, par son effort sublime, nous signerons sur les débris de la sainte inquisition, la destruction totale des bourbons, et la ruine des calotins. Enflammée par le génie de la raison, guidée par le flambeau de la patrie et de la liberté, la Société populaire a continuellement prêché l’évangile de la Révolution dans tout le pays basque, fanatisé par cette horde infâme de prêtres, et aveuglé par la superstition de l’espagnol. Amie des gens de couleur, qu’elle a toujours regardé comme ses frères, depuis longtemps elle désirait l’abolition de leur esclavage, persuadée qu’un gouvernement libre devait être un et indivisible pour toute une nation. Généreux Montagnards, en rendant ces hommes à la liberté, vous avez porté dans nos cœurs la joie et le contentement; c’est avec transport que nous vous en témoignons notre plus vive reconnaissance. Invariable dans ses principes, fidèlement attachée à cette Montagne sublime et sacrée dont elle partage les sentiments, l’écueil et l’effroi de tous les tyrans coalisés, l’espérance de tous les bons français, la société invite la Convention à rester à son poste jusqu’à ce qu’elle ait conduit au port le vaisseau de la République; toujours en lutte contre ces reptiles impurs qui oseraient encore la souiller, elle mourra s’il le faut pour la défendre, et son dernier soupir sera pour le triomphe de la liberté, celui de la république une et indivisible. S. et F. Vive la Montagne, vive la République ». Reilly, Gascon, Mesplet, Fonblanc. [Etat des dons]. 4 282 chemises, 633 serviettes, 256 draps de lits, 93 nappes, 15 couvertures de laine, 52 mouchoirs, 236 paires de souliers, 4 paires d’escarpins, 24 chapeaux, 24 brassards, 6 bonnets de police, 12 épaulettes en or fin et faux, 12 contre-épaulettes idem, 47 épaulettes d’argent, 6 contre-épaulettes idem, 143 gibernes, 95 sabres, 48 pistolets, 3 épées, 2 piques, 120 fusils, 282 habits, 119 vestes, 120 culottes, 21 sacs, 296 paires de bas, 6 paires de bottes neuves, 14 idem, vieilles, 633 roupes, 44 en coupons, 535 liv. de charpie, plusieurs quintaux de vieux linges et bandes, 6 bandes à saigner, 4 sondes cannelées, 6 rasoirs, 2 bistouris, 1 tourniquet, 1 algalie en argent, 1 165 pièces de tapisserie, 1 384 liv. en assignats, 52 g. en argent, 230 jetons en argent, 2 médailles idem, 1 boîte en argent, 2 paires de boucles idem, 1 paire de boucle de jarretière, 1 écuelle idem, 1 monture d’épée idem, 1 gobelet avec son pied idem, 1 patenne idem, 1 bourse brodée en or, 2 cachets idem, 2 médailles en or, 5 pendants d’oreilles idem, 2 anneaux idem, 4 croix de col idem, 10 gallons de sergent, 1 galon de manteau idem, 72 manteaux, 2 poudriers, 12 cols, 1 serviette, 10 aunes de toile, 5 corbeilles de charpie; 10 quintaux environ de cuivre, de fer et de fonte se trouvent encore dans la salle des archives; 76 liv. pesant de plomb, 3 barils de mitraille, 119 livres pesant de froment. L’emprunt volontaire a fourni 1 600 000 livres. L’emprunt forcé a produit .... 700 000 livres. A ce tableau de dons, nous aurions désiré en joindre un autre encore plus conséquent, mais l’absence du représentant du peuple chez qui il se trouve nous empêche de vous en faire part pour le présent. 24 L’agent national du district de Senlis annonce l’envoi de 64 livres de salpêtre; 60 livres proviennent de la commune de Senlis, et 4 livres de la commune de Mello : il espère qu’a l’avenir les résultats seront plus satisfaisans. Insertion au bulletin (1). [Senlis, 28 germ. II] (2). « Je fais passer, citoyen, président, le fruit de la récolte du salpêtre que j’ai pu obtenir jusqu’à ce jour, mais avec l’espoir d’un résultat plus satisfaisant; la quantité est de 64 livres, dont 60 livres de la commune de Senlis et 4 livres de la commune de Mello (3) . S. et F. ». Quint. P.S.8: pour exciter le zèle, il serait à propos de faire insérer et envoyer au bulletin. 25 La société populaire de Graveson, district de Tarascon, demande que les hommes qui, rebelles au vœu national, s’apitoieront sur le châtiment des traîtres Hébert, Ronsin et autres, soient regardés comme leurs complices et punis de mort; et que la Convention nationale généralise le décret qu’elle a rendu pour Paris en créant des commissions populaires dans tous les dé-partemens. Renvoi au comité de salut public (4). (D P.V., XXXV, 330. J. Sablier, n» 1268. (2) C 298, pl. 1044, p. 22. (3) Et non Millon. (4) P.V., XXXV, 333. Bin, 30 germ.