64 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE tionnaire dans toute sa force, ne pas permettre que quelques sociétés populaires essayent d’usurper le pouvoir que vous seuls tenez du peuple ny fédéralisent plus longtems; tels sont les principes sublimes de raison et de justice que vous venez de proclamer dans votre immortelle adresse au peuple français et votre decret du 25 vendémiaire. Grâces éternelles vous soyent rendues aujourd’hui, oui, aujourd’hui, que par votre courage et votre energie les tyrans sont détruits que le commerce et les arts vont refleurir et le bon citoyen jouir des avantages d’une révolution pour laquelle il a tant fait depuis cinq années, mettez le comble a vos bienfaits en procurant de suite a nos enfants des principes et une éducation vraiement républicaines. Quant a nous, nous réitérons en vos mains le serment que nous avons si souvent fait de surveiller l’execution de vos decrets révolutionnaires, de ne reconnoitre jamais d’autre souveraineté que celle du peuple et d’autre autorité que la votre. Bara, vice-président , Touvaint, secrétaire et cinquante-six autres signatures dont celles de trois femmes. x [Le conseil et la société de la commune de Vitry-sur-Seine à la Convention nationale, le 4 vendémiaire an III] (29) Citoyens représentans, Le conseil et la société de la commune de Vitry-sur-Seine ont lieu de se glorifier d’avoir vers le milieu de thermidor exprimé leurs voeux sur la défaite du dernier tyran et sur les travaux laborieux et salutaires de ses dignes représentans par une adresse favorablement accueillie et honorablement mentionnée par la Convention. Celle ci a pour objet la sensibilité et la recon-noissance que nous a inspiré l’adresse aux François, il est impossible qu’elle n’ait produit le même effet sur les facultés morales des Républicains, des patriotes en esprit et en vérité. Nous l’avons lue trois fois et elle restera affichée au lieu de notre rassemblement ordinaire a côté et au niveau des Droits de l’homme. Nous la méditerons et toujours avec une nouvelle velléité. Nous l’observerons comme un véhicule nécessaire au citoyen, homme de bien et convaincus que la liberté n’est autre chose que l’exercice de sa volonté et de son jugement sous l’obéissance des loix, nous attendrons avec confiance et sécurité la jouissance du bonheur que la Convention ne manquera certainement pas de procurer au peuple françois. Et vous dignes Représentans, qui aspirez avec tant d’ardeur à ce terme, nous craignons que vous n’y parveniez qu’en altérant par vos (29) C 325, pl. 1395, p. 34. travaux pénibles et difficiles vos facultés physiques. Qu’importe? L’espoir de vos heureux succès vous anime et vous soutient, continuez de vous illustrer au Panthéon des vivants ; la masse du peuple qui vous survivra, pénétrée des regrets justement mérités, vous accompagnera au Panthéon de l’histoire en criant Vive la République, Vive la Convention. Séance du 4 vendémiaire. La société forte de ses principes, pleine de confiance en ses représentans, arrête que dans tous les tems, à toute occasion, à tout événement, elle ne reconnoitra d’autre point de ralliement que la Convention ; elle voue amitié aux sociétés qui professeront les mêmes principes et regardera comme ennemis de la Patrie quiconque oseroit tenter de se placer entre le peuple et la Convention. Suivent vingt-six signatures. y [La société populaire de Vif à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an III] (30) Égalité, Liberté. Citoyens représentans, Nous avons admiré avec tous les français, votre courage a terrasser le tiran Robespierre et ses complices; votre fermeté a faire triompher depuis cette epoque, la justice et l’humanité et a comprimer les continuateurs du sistème de sang, vous a acquis notre confiance. Les principes sublimes que renferme l’adresse de la convention nationale aux français, nous paroissent dans leur pratique le moyen le plus assuré de parvenir à l’affermissement de la République et au bonheur du peuple. Nous avons donc juré de n’avoir d’autre centre que la représentation nationale et d’autres sentiments que ceux de la convention. Vive la République ! vive la Convention nationale! Les membres de la société populaire de Vif. Berrier, vice-président, Lefebvre, secrétaire. z [Les membres de la société populaire de Semur à la Convention nationale, le 29 vendémiaire an III] (31) Citoyens Représentans! Des hommes ambitieux et perfides avaient conjuré la ruine de la liberté; un sistême de (30) C 325, pl. 1414, p. 20. (31) C 325, pl. 1414, p. 19. SÉANCE DU 20 BRUMAIRE AN III (10 NOVEMBRE 1794) - N° 1 65 terreur et de sang, un sistême qui a été celui des tyrans de tous les siècles, préparait par le désordre et l’anarchie les fers qui nous étaient destinés; les fruits de la plus belle Révolution qui ait honoré l’univers devenaient la proie de l’ambition et de l’audace. Cinq années d’efforts généreux, de sacrifices sublimes et de gloire allaient être dévorées par des despotes sanguinaires et féroces et par les complices subalternes de leurs fureurs. Mais le génie de la france, mais les dépositaires fidèles de la puissance du peuple ont veillé sur ses destinées et la patrie a été sauvée. C’est par votre sollicitude sur les dangers qui menaçaient la République, c’est par votre persévérence à rechercher la trame des complots ourdis contre la liberté, c’est par votre courage a poursuivre ces conspirateurs hipo-crites qui ne vantaient les droits du peuple que pour lui inspirer une sécurité perfide et les lui ravir, c’est par votre dévouement magnanime aux intérêts sacrés qui vons ont été confiés, que nous avons vû se dissiper le nuage pestilanciel, qui, pendant quelques instans, a obscurci l’ho-rison politique de la france. Poursuivez, citoyens représentans, la carrière glorieuse que vous avez commencée, continuez a proscrire des maximes tyranniques et destructives de tout ordre social, sur les quelles nos ennemis fondaient l’espoir de nous asservir, maintenez ces principes de justice que vous avez consacrés et qui peuvent seuls garantir la prospérité publique et la liberté sans laquelle il n’est point de bonheur pour l’homme courageux qui sait apprécier l’indépendance. Lancez la foudre nationale et sur les êtres pervers qui chercheraient à entrainer les citoyens à la servitude par le poison de la corruption et sur les conspirateurs audacieux qui oseraient tenter d’élever une autorité rivale de la puissance dont l’exercice a été remis en vos mains. La société populaire de Semur pénétrée des grandes vérités que vous venez de rappeller aux français, inviolablement attachée aux principes sur lesquels reposent l’harmonie sociale et la liberté, convaincue qu’un gouvernement sage et bien ordonné ne peut se maintenir que par la justice, la soumission aux loix et l’existence d’un centre unique d’où découlent tous les pouvoirs. La société populaire de Semur, renouvelle avec transport la déclaration solemnelle quelle a déjà faite dans plusieurs circonstances importantes de ne reconnaître d’autre autorité que celle émanée du peuple souverain dont vous êtes les organes. Vive la République ! vive la Convention nationale. Semur, 29 vendémiaire, l’an 3 de la République une, indivisible et démocratique. Suivent 41 signatures. a * [La société populaire des républicains sans-culottes de Remoulins à la Convention nationale, s. d.] (32) Représentans. Après avoir applaudi dans le tems au supplice de l’infame triumvira et de ses agens, nous venons aujourd’hui vous anoncer que l’adresse que vous avez faite au peuple françois a été lue hier dans une séance extraordinaire, qu’elle a été accueillie avec le plus vif enthousiasme et que la lecture en a souvent été interrompue par les cris réitérés de Vive la Convention Nationale. Representans les principes que nous professons sont les vôtres depuis le commancement de la révolution jusqu’à ce jour, ils n’ont jamais varié : Dans une certaine epoque on voulut nous séparer de vous, on crut nous intimider par les plus fortes menaces, mais nous eûmes la fermeté de les braver et de vous rester fideles; oui, Représentans, nous ne cesserons de nous ralier autour de vous, vous serez notre boussole dans tous les evenemens quelconques, nous continuerons a recevoir avec zele et soumission les justes decrets qui émaneront de votre sagesse, pour le bonheur et la prospérité des peuples ; nous vous invitons a maintenir le gouvernement révolutionnaire jusqu’à la paix, qu’il soit la consolation des innocens et la terreur des coupables : ne souffrez pas que les factieux, les intrigans, les conspirateurs et les dilapida-teurs osent rivaliser avec vous, que la massue nationale dont vous etes depositaire les réduise en poudre du moment qu’ils voudront élever des voix qui parleront plus haut que la Convention nationale : restez au poste où nous vous avons appellé, jusqu’à ce que le grand oeuvre de notre liberté soit consolidé. Le dénouement s’approche, la coalition touche a sa demiere heure et vous ne tarderez pas a prononcer sur la destinée de toutes les nations de l’Europe. Soyez inflexible envers la perfide Albion, elle n’a rien oublié pour nous anéantir, heureusement les projets sinistres qu’elle avoit enfanté ont échoué contre les sages dispositions que vous avez prises pour la prévenir dans ses foies entreprises. Grâces vous en soient rendues représentans et a nos braves freres d’armes qui ont déployé dans la brillante campagne qui etonnera les quatre parties du monde par cet enchainement de victoires qui se succedirent aussi rapidement que l’eclair, toute l’energie et toute la force des hommes qui savent surmonter les obstacles les plus invincibles pour acquérir cette precieuse liberté, leur idole. Representans, notre société toujours prette à donner des preuves de son attachement a la republique est pleine d’admiration pour le généreux dévouement de nos braves marins composant l’équipage du vaisseau le Vengeur, ouvrit (32) C 325, pl. 1414, p. 18. 66 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE une souscription pour concourir à son remplacement, nous avons la satisfaction de vous anon-cer qu’elle se porte déjà a plus de mille livres et sous peu de jours son produit total sera versé dans la caisse du trésor national. Vive la Republique, vive la Convention nationale, vive nos braves frères d’armes. Fabre, président, Gaussand, Tourelle, secrétaires et vingt-et-une autres signatures. b’ [La société populaire de Pont-Auzon à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an IIP (33) Représentans, La république est universellement triomphante et ses défenseurs sont couverts de gloire ; la liberté s’affermit inébranlablement et ceux qui l’ont créee sont déjà récompensés de leurs travaux : grâces à votre sagesse et à votre énergie, l’aristocratie ambitieuse est passée et le monstre de l’anarchie est terrassé. Une nouvelle tyrannie fondée sur l’oubli des droits de l’humanité, sur le mépris des principes, s’elevoit à la honte du nom français; c’étoit la tyrannie de la terreur, du meurtre et des vices ; vous l’avez attaquée et elle est venue expirer à vos pieds ; la liberté, l’égalité respirent enfin et la révolution reprend tout son éclat. Qu’elle s’achève majestueusement! Continuez, Représentans de la rendre victorieuse des efforts insensés de tous ces pygmées audacieux, adroits à tromper l’opinion et habiles à enfanter des crimes. Le peuple souverain applaudit à vos sublimes vertus, éclairé sur toutes les manoeuvres des factions de l’etranger et des scélérats qu’il tient à sa solde, par l’adresse du 18 vendémiaire que vous venez de publier, il reconnoît avec vous qu’il n’est point de liberté sans justice, de justice sans vertu et de vertu sans moeurs publiques et privées. La société populaire de Pont-Auzon qui partage sincèrement ces principes sacrés, vient déposer en vos mains le serment d’être inviolablement attaché à la représentation nationale, de détester les hypocrites amis du peuple et d’aimer à jamais tous les défenseurs, tous les amis de notre république. Que ce serment épouvante les traîtres ! qu’il console et encourage les patriotes! Respect, amitié et fraternité. La société populaire de Pont-Auzon. Bene, président, Gascuey, secrétaire et 52 autres signatures. Extrait du procès-verbal de la société populaire de Pont-Auzon, ci-devant Saint-Christol, séance du 30 vendémiaire. Un membre a fait lecture à la société de l’adresse au peuple français, arrêtée par la Convention le 18 vendémiaire, expositive des principes auxquels doivent se rallier tous les (33) C 325, pl. 1414, p. 16. français. Cette adresse applaudie avec enthousiasme a pénétré tous les coeurs; et il a été délibéré l’envoi d’une adresse à la Convention, pour lui exprimer les sentimens de patriotisme et de vertu que la société professe et son dévouement à la liberté. Il a été délibéré en outre que cette adresse sera signée individuellement par ceux des membres de la société qui savent signer et par le bareau pour ceux qui ne le savent pas. Bene, président, Gascuey, secrétaire. c * [La société populaire et révolutionnaire de Paim-pol à la Convention nationale, le 2 brumaire an IIP (34) Liberté, Égalité, Fraternité, Représentans du peuple Vous avéz arraché la france à une crise épouvantable ; vous avez voulu que le règne des passions cessât et qu’il fut à jamais remplacé par celui de la justice et de la vertu. Votre voix bienfaisante s’est faite entendre dans votre adresse au peuple français : il y a applaudi, vous avez consacré de grandes et importantes vérités ; elles étoient gravées dans nos coeurs; elles ne s’en effaceront jamais et nous régarderons comme ennemi de la liberté quiconque oseroit en être le détracteur. Les sections du peuple vous doivent à leur tour, leurs professions de foi ; elles doivent vous faire connoître leurs voeux et les besoins. Nous voulons le gouvernement révolu tio-naire sévere contre l’intrigue et le crime, mais indulgent pour l’erreur, quoi qu’en dissent ces hommes féroces qui vous parlent sans cesse de patriotisme et de modérantisme. Nous voulons le triomphe de la liberté bienfaisante, de l’égalité et le bonheur du peuple, la justice sans terreur et enfin le calme et la vertu. Etouffez les intrigans conjurés contre la liberté ; dépouillez les de leurs emplois, ils cherchent à opprimer le républicanisme et la récon-noissance dont le peuple est pénétré pour vos glorieux traveaux. Ils voudroient intercepter sa voix et y substituer les cris de l’anarchie et de la terreur; ils scavent que l’oppression comprime la pensée et la liberté, mais le peuple éclairé par ses malheurs scait aussi qu’on peut être sévère sans être barbare et vous lui avez appris que la justice ne doit pas être présentée à la france, sortant des cachots toute couverte de sang ; il scait que ceux qui rédoutent l’action de la justice sont ses ennemis ; que tout ce qui éloigne de la justice, de la vertu, du bonheur et de la liberté, conduit à la contrerévolution et recrute pour elle; il sçait que la liberté ne peut être armée de poignards ni dégoûtante de sang; il scait qu’ou la loi ne régné pas, il n’i a ny gouveme-(34) C 325, pl. 1414, p. 15.