| Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, [10 juillet 1791.] Un de MM. les secrétaires rea l comp'e à l’Assemblée d’une pétition des négociants , armateurs, fabricants , capitaines de navire et prud'hommes pêcheurs des ville et port de Cette. Ils réclament la résidence du directeur des douanes nationales dans leur ville frontière, en exécution des décrets qui ont reculé toutes les douanes et bureaux aux frontières; ils réclament aussi un plus grand nombre de commis vérificateurs pour la célérité des expéditions. (L’Assemblée renvoie cette pétition à son comité d’agriculture et de commerce, pour lui en faire un prompt rapport.) Un de MM. les secrétaires donne lecture d’une adresse de la municipalité de la ville d’ Agde, qui assure l’Assemblée nationale de sa soumission aux décrets, et notamment à ceux qu’elle a rendus depuis le départ du roi et qu’elle pourra rendre dans la suite jusqu’au terme de ses glorieux travaux. Elle propose un moyen de faire entrer promptement dans le Trésor public une somme considérable acompte des contributions foncière et mobilière. (Cette adresse est renvoyée au comité de l’imposition.) Les sieurs Massard , deux jeunes artistes qui ont consacré les prémices de leur burin à la gloire de la Révolution, sont admis à la barre et font hommage à l’Assemblée de deux gravures qui représentent les deux frises de l’arc-, !e-triompne élevé au Cliamp-de-Mars lors de la fédération générale du Î4 juillet 1790. (L’Assemblée ordonne qu’il sera fait mention honorable de cet hommage dans son procès-verbal, et accorde aux sieurs Massard l’bouneur d’assister à sa séance.) il. le Président. J’ai reçu une lettre des administrateurs du département de Paris, qui est ainsi conçue : « Monsieur le Président, « L’Université de Paris se rappelle avec reconnaissance l’honneur qu’elle a reçu l’année dernière de voir une députation de l’Assemblée nationale assister à la distribution de ses prix. Elle s’est adressée à nous pour lui présenter le vœu qu’elle forme de recevoir le même honneur cette anné�. « Nous nous empressons, Monsieur le Président, de vous transmettre l'hommage de ces citoyens dévoués à l’honorable fonction d’élever la jeu nesse et nous vous prions de vouloir bien le présenter à l’ Assemblée nationale. <f Nous sommes, etc. « Signé : Les Administrateurs composant le uirectoire du département de Paris. » (L'Assemblée décide qu’elle accepte cette invitation et elle ordonne qu’une députation de douze de ses membres assistera à cette cérémonie.) Les membres composant cette députation sont: MM. Estourmel, Massieu, Saurine, Gobet, Lanjui-nais, Target, Praslin, Goupil, Crussol, Tro.ochet, Bàillol et Bergasse-Lazironlle. M. le Président fait donner lecture d’une adresse des administrateurs composant le directoire du département des Bouches-du-Rhône. Celte adresse est ainsi conçue : * Représentants, « Si l’on avait, pu douter que vos décrets ne a* «æ soient que l’expression de la volonté générale d(« Français, ce doute disparaîtrait en voyant calme heureux et la tranquillité de l’Empire à la nouvelle de la fuite du mi. « Le peuple fut autrement agité lorsqu’il craignit votre dispersion, tellement il est assuré que vous seuls pouvez lui garanti'1 la liberté qu’il * conquise; et c'est tout ce qu’il lui importe de conserver. « Avec ce bien précieux, rien ne peut manquer à sa félicité. Le temps est passé auquel le sort d’une nation dépendait d’un seul homme : qu’il veuil eou non concourir aujourd’hui à son bonheur, la France n’eu sera pus moins libre et heureuse; qu’il soit vrai que Louis XVI, craignant d’être le dernier d' S tyrans, préférât de ee montrer le premier roi des Français, c’est toujours lui faire honneur que de croire que ce choix fût volontaire et libre. « Mais s’il réclam: contre le pacte juré en face du ciel et de la terre, s’il rétracte le serment par lui fait, le serment dont la témérité même ne saurait, en honneur, excuser le parjure, qu’il lai soit loisible de s’en dégager, et soyons assurés que la Constitution de l’Etat ne sera point ébraa-lée par la défection d’un seul homme. « U n’en est point sur la terre qui puisse se flatter d être plus puissant que sa pair e. Qu’il l’abdique, s’il veut; qu’il appelle à son secours des esclaves étrangers, ils ne seront point redoutables sur la terre de la liberté. « L’unanimité de vos premières délibératiofis doit leur apprendre que l’honneur français ne se démentira point, et qu’on ne parviendra pas à. nous armer les uns contre tes au res. Conserve* cette union intrépide, vous sauverez la France une seconde fois, et vous mettrez un grand poids dans la balance des d stinées de Pu livers, qtn attend de vous un exemple mémorable. « Signé : Archier, président en absence; Mt-gloire Olivier, F. Granet, Henri Pellicot* Perrin ; Jaube; t, procureur général syndic; Descè;.e, secrétaire. « Collationné. « Signé : Descène, secrétaire. « A Aix, le 27 juin 1791. » (L’Assemblée décrète l’insertion de cette adresse dans le procès-verbal.) M. le Président fait donner lecture d’uae lettre de M. Routier, chirurgien aide-major de Vkê-tel des Invalides , ainsi conçue : « Monsieur fe Président, « Je dépose sur l’autel de la pairie un assignai de 100 livres pour subvenir à i’équiuemerU d’ua des citoyens qui vont se dévouer a la défense de nos frontières. » Les devoirs de ma place m’empêchent de briguer cet honneur : cumme chirurgien et aide-major de Pnôtel des Invalides, je dois mes premiers soins aux anciens défenseurs de la France. « Je suis logé, je suis nourri; tout le reste n’est rien quand ta patrie est menacée. ( Applaudissements. ) « Je suis avec respect, etc. Signé : PoüTJER, « Chirurgien, aide-major de l’hÔÊi des Invalides ». M. Bouche. Cela est d’autant plus remarquable