SÉANCE DU 22 THERMIDOR AN II (9 AOÛT 1794) - N° 4 367 k [La sté popul. de la comm. de Nui[tjs(l) à la Conv.; Nuiftjs, 17 therm. II] (2). Citoyens représentans, Il étoit bien coupable ce monstre hipocrite : il était bien scélérat, ce fourbe adroit, qui, sous les auspices de l’Etre suprême, dont il faignait de propager le culte, marchait à grands pas au despotisme et s’élevait sur les cadavres des patriotes et de nos représentans. Grâces à votre courage, grâces à celui des braves Parisiens, qui, dans les jours les plus orageux, ont conservé pur le feu sacré de la liberté, cette trâme infernale est aussitôt déjouée que découverte, et le triumvirat dictatorial aussitôt abattu que formé. Pères de la patrie, retenez, d’une main sûre, les rênes du gouvernement : que le glaive de la loi se promène sur toutes les têtes coupables, et qu’il ne s’arrête que lorsqu’il ni en aura plus qui chercheront encore à s’élever. Quant à nous, les dangers ne font que redoubler notre courage, et res[s]errer les liens qui nous attachent à la Convention nationale. Nous n’en crions qu’avec plus de force : vive la République et périssent les tirans ! Moissinet Loromchet (secret.), Denis Jacquinot (présid.), Cossin (secrét.) 1 [La sté popul. de la comm. de Maringues (3) à la Conv.; 16 therm. II] (4). Citoyens représentans, Des patriotes du Puy-de-Dôme, qui ne recon-noissent pour concitoyens que les vrais amis de la liberté, vous envoyent des commissaires vous porter l’expression de leurs sentimens. Le monstre du fanatisme étouffé dans son berceau; les séductions du fédéralisme dénoncées au premier abord; l’intérêt personnel immolé sans orage, et au sein de la paix, à l’intérêt national; un cavalier jacobin combatant déjà sous les drapeaux de la victoire; plusieurs adolescans partis pour la frontière avant l’age de la réquisition : voicy les faits qui parlent pour la société populaire de Maringues, qui nous envoyé près de vous, .en se glorifiant d’avoir suivi constament le sentier révolutionaire, et de n’offrir pas même une erreur à pardonner. Mais ce qui flatte davantage notre légitime orgeuil, c’est qu’arrivés du département du Puy-de-Dôme, nous n’avons point à rougir en prononçant le nom de l’infâme Couthon. Nous n’avons point demandé quel est celuy, qui, le premier, a proclamé l’ordre du jour pour (1) Côte-d’Or. (2) C 315, pl. 1 264, p. 23. Mention dans Bln, 27 therm. (1er suppl1). (3) Puy-de-Dôme. (4) C 315, pl. 1 264, p. 24 et 26. Mention dans B‘n, 27 therm. (1er suppl1). la probité et la vertu, et nous avons suivi l’ordre du jour; fidèles à la pureté des principes, nous avons toujours refusé à un représentant l’hommage dû à la représentation nationale; et, dans toutes les tempêtes de la liberté, notre fanal unique a été l’assemblée des législateurs. Grâce[s] vous soient rendues, sauveurs de la patrie; jusqu’à cette époque, vous n’aviés déjoué que des conspirations; vous n’aviés puni que des Catilina; vous venés de faire davantage, vous venés de briser le trône du nouveau tiran Robespierre, vous avés foudroyé un Cromvel au milieu de sa toute-puissance, et l’imposteur n’a pas péri par le poignard de Brutus, c’est la loi qui l’a frappé. Législateurs ! quelque soit le nombre des conjurations que le destin de la France vous réserverait encore à punir, nous vous en conjurons de nouveau, ne quittés point le poste du péril et de la gloire ! Vous savés terrasser les traîtres et les tirans; vous ouvrés la porte du Panthéon aux martirs de la liberté, vous avés de terribles vengeances pour les communes rebelles; n’avés-vous point de lauriers pour les communes qui se signalent par la virginité du civisme ? Un drapeau anglois, ou autrichien, pour chaque département serait un prix inestimable pour la commune qui le remporterait au concours; et certes il vous en resteroit toujours assés pour orner la voûte de cette enceinte. Vive la République. Peyrend (secret.), Preslier (secret.), Tachard (secrét.), Gannat (présid.). [Les députés de la sté popul. de Maringues à la Conv.; s. d] Représentans d’un peuple libre, La société populaire de Maringues, département du Puy-de-Dôme, nous envoyé vous porter l’expression des sentimens qui l’animent. Il était pour elle un besoin journalier, celui de vous exprimer sa reconnaissance, et ce besoin est devenu plus grand, s’il est possible, depuis que vous avez délivré la France des infâmes tirans qui voulaient l’asservir. Quel pouvait donc être l’espoir des nouveaux Cromwels ? de ré-enchaîner un peuple libre ? D’être les tirans de leur patrie ? Mais s’ils l’avaient oublié, nous, Français libres, nous nous rappelions sans cesse que Brutus, plongeant un poignard dans le cœur du tyran de Rome, sauva la liberté de son pays; que Scevola sut souffrir les tourments inventés par les despotes, lorsqu’il tenta d’en délivrer Rome. Mais ce n’est pas le poignard de Brutus qui a frappé les triumvirs, c’est avec le glaive des loix que vous en avez délivré la France, et chaque jour le sang impur des conspirateurs consolide l’édifice de notre liberté. Recevez, mandataires fidèles, recevez les hommages purs de la reconnaissance d’un peuple qui veut et veut fortement la liberté, et qui, fidèle à ses serments, périra plutôt que de souffrir qu’on lui porte la plus légère atteinte. La société populaire de Maringues nous a SÉANCE DU 22 THERMIDOR AN II (9 AOÛT 1794) - N° 4 367 k [La sté popul. de la comm. de Nui[tjs(l) à la Conv.; Nuiftjs, 17 therm. II] (2). Citoyens représentans, Il étoit bien coupable ce monstre hipocrite : il était bien scélérat, ce fourbe adroit, qui, sous les auspices de l’Etre suprême, dont il faignait de propager le culte, marchait à grands pas au despotisme et s’élevait sur les cadavres des patriotes et de nos représentans. Grâces à votre courage, grâces à celui des braves Parisiens, qui, dans les jours les plus orageux, ont conservé pur le feu sacré de la liberté, cette trâme infernale est aussitôt déjouée que découverte, et le triumvirat dictatorial aussitôt abattu que formé. Pères de la patrie, retenez, d’une main sûre, les rênes du gouvernement : que le glaive de la loi se promène sur toutes les têtes coupables, et qu’il ne s’arrête que lorsqu’il ni en aura plus qui chercheront encore à s’élever. Quant à nous, les dangers ne font que redoubler notre courage, et res[s]errer les liens qui nous attachent à la Convention nationale. Nous n’en crions qu’avec plus de force : vive la République et périssent les tirans ! Moissinet Loromchet (secret.), Denis Jacquinot (présid.), Cossin (secrét.) 1 [La sté popul. de la comm. de Maringues (3) à la Conv.; 16 therm. II] (4). Citoyens représentans, Des patriotes du Puy-de-Dôme, qui ne recon-noissent pour concitoyens que les vrais amis de la liberté, vous envoyent des commissaires vous porter l’expression de leurs sentimens. Le monstre du fanatisme étouffé dans son berceau; les séductions du fédéralisme dénoncées au premier abord; l’intérêt personnel immolé sans orage, et au sein de la paix, à l’intérêt national; un cavalier jacobin combatant déjà sous les drapeaux de la victoire; plusieurs adolescans partis pour la frontière avant l’age de la réquisition : voicy les faits qui parlent pour la société populaire de Maringues, qui nous envoyé près de vous, .en se glorifiant d’avoir suivi constament le sentier révolutionaire, et de n’offrir pas même une erreur à pardonner. Mais ce qui flatte davantage notre légitime orgeuil, c’est qu’arrivés du département du Puy-de-Dôme, nous n’avons point à rougir en prononçant le nom de l’infâme Couthon. Nous n’avons point demandé quel est celuy, qui, le premier, a proclamé l’ordre du jour pour (1) Côte-d’Or. (2) C 315, pl. 1 264, p. 23. Mention dans Bln, 27 therm. (1er suppl1). (3) Puy-de-Dôme. (4) C 315, pl. 1 264, p. 24 et 26. Mention dans B‘n, 27 therm. (1er suppl1). la probité et la vertu, et nous avons suivi l’ordre du jour; fidèles à la pureté des principes, nous avons toujours refusé à un représentant l’hommage dû à la représentation nationale; et, dans toutes les tempêtes de la liberté, notre fanal unique a été l’assemblée des législateurs. Grâce[s] vous soient rendues, sauveurs de la patrie; jusqu’à cette époque, vous n’aviés déjoué que des conspirations; vous n’aviés puni que des Catilina; vous venés de faire davantage, vous venés de briser le trône du nouveau tiran Robespierre, vous avés foudroyé un Cromvel au milieu de sa toute-puissance, et l’imposteur n’a pas péri par le poignard de Brutus, c’est la loi qui l’a frappé. Législateurs ! quelque soit le nombre des conjurations que le destin de la France vous réserverait encore à punir, nous vous en conjurons de nouveau, ne quittés point le poste du péril et de la gloire ! Vous savés terrasser les traîtres et les tirans; vous ouvrés la porte du Panthéon aux martirs de la liberté, vous avés de terribles vengeances pour les communes rebelles; n’avés-vous point de lauriers pour les communes qui se signalent par la virginité du civisme ? Un drapeau anglois, ou autrichien, pour chaque département serait un prix inestimable pour la commune qui le remporterait au concours; et certes il vous en resteroit toujours assés pour orner la voûte de cette enceinte. Vive la République. Peyrend (secret.), Preslier (secret.), Tachard (secrét.), Gannat (présid.). [Les députés de la sté popul. de Maringues à la Conv.; s. d] Représentans d’un peuple libre, La société populaire de Maringues, département du Puy-de-Dôme, nous envoyé vous porter l’expression des sentimens qui l’animent. Il était pour elle un besoin journalier, celui de vous exprimer sa reconnaissance, et ce besoin est devenu plus grand, s’il est possible, depuis que vous avez délivré la France des infâmes tirans qui voulaient l’asservir. Quel pouvait donc être l’espoir des nouveaux Cromwels ? de ré-enchaîner un peuple libre ? D’être les tirans de leur patrie ? Mais s’ils l’avaient oublié, nous, Français libres, nous nous rappelions sans cesse que Brutus, plongeant un poignard dans le cœur du tyran de Rome, sauva la liberté de son pays; que Scevola sut souffrir les tourments inventés par les despotes, lorsqu’il tenta d’en délivrer Rome. Mais ce n’est pas le poignard de Brutus qui a frappé les triumvirs, c’est avec le glaive des loix que vous en avez délivré la France, et chaque jour le sang impur des conspirateurs consolide l’édifice de notre liberté. Recevez, mandataires fidèles, recevez les hommages purs de la reconnaissance d’un peuple qui veut et veut fortement la liberté, et qui, fidèle à ses serments, périra plutôt que de souffrir qu’on lui porte la plus légère atteinte. La société populaire de Maringues nous a 368 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE chargé[s], citoyens représentans, de vous inviter à demeurer au poste que la patrie vous a confié, les Français libres vous y convient, le maintien de la liberté l’exige; nous sommes encore chargé[s] d’annoncer à la Convention nationale que la société a équipé et armé à ses frais un cavalier jacobin qui déjà se mesure contre les satellites des tyrans. M. Baudet, J. Vauzelle. m [Le c. çfl permanent de la comm. de Maringues à la Conv.; s.d .] (1) Représentants du peuple, De nouvelles trames, bien plus dangereuses que celles que déjà vous aviés déjouées, ont encore été ourdies contre notre liberté, et ce sont ceux-là qui, par le masques (sic) le plus menteur, avoient usurpés une grande confiance, qui étoient les plus infâmes conspirateurs; que pouvaient donc espérer ces mandataires infidèles, cette commune rebelle, ces chefs perfides de la force armée ? Vouloient-ils tenter de réenchaîner les Français devenus libres ? Mais pouvaient-ils ignorer que nous n’avons d’autre idole que la liberté, que, nouveaux Brutus ou Scévola, nous plongerons le poignard dans le cœur des tyrants, ou que, tentant d’en délivrer la terre, nous saurons périr avec le calme et le courage qui carractérisent des hommes libres ? Et vous, pères de la patrie, vous, que les dangers que vous n’avez cessé de braver rendent plus chers aux vrais amis de la liberté, recevés les témoignages de notre reconnoissance. Et, si le génie de la liberté pouvait cesser un instant de veiller sur la France, si de lâches conspirateurs, d’infâmes assassins osaient encore tenter de porter une main parricide sur la représentation nationale, hissés le signal et, à l’instant, tous ceux qui composent notre commune dont le patriotisme est immaculé, voleront vous faire un rempart de leur corps, et s’estimeront heureux de recevoir les coups que les tyrants ou les esclaves tenteraient en vain de vous porter. Et vous, braves Parisiens, vous qui, fermes dans le sentier révolutionnaire, avés su conserver intact le dépôt précieux que vos frères des départements vous avaient confiés, vous avez aussy une part à notre reconnoissance, vous en avés à celle de nos neveux. Continuons de concert cette surveillance qui détruit le dernier espoir des conspirateurs; formons autour de la représentation nationale un cercle inaccessible aux perfides ennemis de notre liberté; réunissons-nous tous pour dire à nos représentants : la patrie veut que vous demeuriez au poste que la nation vous a confié, jusqu’à ce qu’elle n’aye plus de dangers à courir. Tels sont, législateurs, les sentiments qui nous animent, et il était un besoin pour nos cœurs, celuy de les manifester. (1) C 315, pl. 1 264, p. 25. Mention dans B‘n, 27 therm. (1er suppl1). Bergounioux (off. mun.), Grimardias Bestron (off. mun.), Boreau, Baudet, Collon l’aîné, Bonieux (off. mun.), Gannat (off. mun.), Pelis-sier, j. Vauzelle (off. mun.), Grimardias Cassou, Peyrend (agent nat.), Boucher, Preslier, Grimardias Forest, Gannat, Grimardia Poullet, Clovis (off. mun.), Grimardia-Margot, autre Grimardias, autre Bergounioux, Servoingt, Soallsat, autre Soallsat (secrét. de la comm.) [et une signature illisible]. n [La stê popul. de Beaune régénérée à la Conv.; Beaune ( 1), 16 Therm. II\ (2) Représentans du peuple français, Nous avons remarqué que, dans tous les temps, l’idolâtrie nationale, pour les individus, fut toujours le plus dangereux écueil pour la liberté. C’est ainsi que le royaliste Lafayette, le perfide Petion, le Tartuffe Rolland, le traître Dumouriez, l’hyppocrite Robespierre, en s’enveloppant dans une fausse popularité, en s’affublant d’une célébrité éphémère étoient parvenus à exciter, en leur faveur, l’enthousiasme d’une nation confiante et généreuse dont, en secret, ils méditoient la perte. Trompée sans cesse, par ces accapareurs de réputations, quand se convaincra-t-elle donc enfin que ses sublimes destinées ne tiennent point à celles d’un seul homme, eût-il mérité d’être déifié par ses vertus ? Citoyens représentans, vous qui êtes appel-lés à la régénération politique et morale du plus grand peuple de l’univers, sauvés-le, par vos soins paternels, des pièges dans lesquels l’entraîne sa bonne foi. Q[u]’une proclamation salutaire, digne résultat de vos sages réflexions, lui développe les dangers de l’idolâtrie, et lui fasse connoître enfin qu’un homme, quelqu’il soit, n’est qu’un homme qui ne peut lui servir de point de ralliement, et qu’il n’en doit avoir d’autre que la Convention nationale. [Suivent 100 signatures, dont celles de Pinard et Bonnardot (secrétaires)}. o [Le conseil et les citoyens réunis de la comm. de Bar-sur-Omain (3) à la Conv.; s.d. (4). Législateurs, Quel triomphe pour la liberté ! Les Catilina, les triumvirs ne sont plus : périssent ainsi tous les dominateurs qui n’aiment la liberté que pour la ravir aux autres ! Périssent à jamais ces monstres qui, dans leur despotisme sanguinaire, ne voient que des ennemis de la patrie dans ceux qui ont le courage de les combattre ! (1) Côte-d’Or. (2) C 315, pl. 1 264, p. 28. Mention dans B‘n, 27 therm. (lîr suppl1). (3) Ci-devant Bar-le-Duc Meuse. (4) C 313, pl. 1 246, p. 3. Mention dans B,n , 27 therm. (1er suppl1). J. Sablier (du soir), n° 1 489.