374 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE tion nationale sur la destruction des triumvirs et de leurs satellites, l’invite à rester à son poste, lui jure un attachement inviolable, et l’assure de son entier dévouement à la chose publique. Mention honorable, insertion au bulletin (69). [La société populaire de Verberon à la Convention nationale, du 10 fructidor an IT] (70) Liberté, Egalité, Fraternité ou la mort Frémir d’indignation et d’horreur en apprenant la conspiration des nouveaux Catilina, applaudir à l’énergie que la Convention a dévelopée en décrétant la punition réservée à de pareils traîtres, ont été les sentiments unanimes de la société. Les monstres avoient-t-ils bien pu s’imaginer que le peuple auroit versé tant de sang, fait tant de sacrifices pour se donner de nouveaux tyrans? que leurs pareils sy jamais il en existe apprennent qu’il est autant de Brutus dans la République qu’il s’y trouve d’hommes libres. Pour vous, pères de la patrie, continés à manoeuvrer le vaisseau de l’état, et n’en quittés le gouvernail que lorsque vous l’aurés conduit au port. Pour nous toujours soumis aux loix, nous jurons de ne reconoitre d’autre authorité que celle qui émanera de vous ; nous prometons de redoubler de zèle pour procurer à nos frères des frontières, ce que nos foibles bras pouront leur fournir afin que la victoire y soit continuellement à l’ordre du jour. Vive la République, vive la Convention. Dumas, président, Carrière, secrétaire. 47 L’agent national du district de la Souterraine, département de la Creuse, annonce à la Convention nationale que, dans la troisième décade de fructidor, sept lots de biens provenant d’un émigré, estimés 79 809 L, ont été adjugés 173 350 L : ce qui fait 97 541 L en sus de l’estimation. Insertion au bulletin, et renvoi au comité des Finances, section de l’aliénation (71). 48 L’agent national du district de Langres [Haute-Marne] instruit la Convention nationale que 41 articles de biens nationaux, estimés 28 214 L 16 d., ont été vendus, dans (69) P.-V., XL VII, 14. Bull., 24 vend, (suppl.). (70) C 322, pl. 1352, p. 2. (71) P.-V., XLVII, 14. Bull., 25 vend, (suppl.). le courant du mois fructidor, 109 525 L, et que 108 articles de biens d’émigrés, estimés 81 336 L, ont été vendus 300 815 L. Insertion au bulletin, et renvoi au comité des Finances, section de l’aliénation (72). 49 L’agent national du district de Louviers, département de l’Eure, informe la Convention nationale que, depuis l’ouverture des ventes de biens nationaux dans son arrondissement, les adjudications définitives ont présenté un capital de 8 357 254 L 6 s. sur estimation de 4 445 680 L 3 s., et qu’il a été vendu pour 737 805 L de biens d’émigrés, estimés 375 332 L 14 s. ; et qu’il a envoyé à la monnoie 616 marcs d’argenterie blanche et 74 marcs de vermeil, provenant des dépouilles des églises. Insertion au bulletin, et renvoi au comité des Finances (73). 50 Les administrateurs du district de Marseille, département des Bouches-du-Rhône, adressent à la Convention nationale l'état des ventes de biens nationaux, provenant d’émigrés et condamnés, qu’ils ont faites dans le courant du mois fructidor; d’où il résulte que ces ventes se montent à 611 954 L, sur estimation de 474 166 L 5 s. 10 d. Insertion au bulletin, et renvoi au comité des Finances, section de l’aliénation (74). 51 Le comité de surveillance du canton d’Alet, département de l’Aude, exprime à la Convention nationale la joie que lui causent les victoires multipliées des armées de la République et la destruction du tyran Robespierre et de ses complices. Mention honorable, insertion au bulletin (75). [Le comité de surveillance du canton d’Alet à la Convention nationale, du 3ème jour s. -c.] (76) (72) P.-V., XLVII, 15. Bull., 24 vend, (suppl.). (73) P.-V., XLVII, 15. Bull., 25 vend, (suppl.). (74) P.-V., XLVII, 15. Bull., 24 vend, (suppl.). (75) P.-V., XLVII, 15-16. Bull., 24 vend, (suppl.). (76) C 321, pl. 1345, p. 12. SÉANCE DU 16 VENDÉMIAIRE AN III (7 OCTOBRE 1794) - N0B 52-53 375 Citoyens représentons du peuple français, Félicitons-nous ensemble de ce que la victoire, toute changeante qu’elle est, n’est pas inconstante pour le bonheur des français. Cette protectrice des républicains vertueux, toujours infatiguable pour leur prospérité, parcourt les lignes de douze armées pour les animer de son feu ardent et républicain. C’est elle qui déjoue les complots et terrasse les audacieux qui voudraient flétrir la plus belle des révolutions. A Toulon elle a écrasé les anglais et les espagnols réunis ; à Lion elle a purgé la France des restes impurs de la féodalité et de l’égoïsme mercantile; à Bordeaux elle a éteint le foyer du fédéralisme; à Marseille elle a anéanti les germes de la guerre civile; sur le Rhin elle a mis en fuite les prussiens et les autrichiens; elles a noyé dans la Moselle l’espoir des émigrés; sur les Alpes elle a fait reculer la sainte inquisition dans le repaire infernal de Turin et de Rome ; le Brabant retentit de ses triomphes ; les échos des Pyrénées transmettent aux farouches espagnols les chants qu’elle inspire ; la Vendée, la cruelle Vendée lui a arraché des larmes de sang... ; il n’est pas jusqu’à l’océan où elle ne paraisse avec la ceinture tricolor et les droits de l’homme à la main. Peu distraite par tant de hauts faits, elle n’oublie pas que Paris, centre de la représentation nationale, est exposé aux poignards des parricides ou aux prétentions des hommes ambitieux et tyranniques. Elle parait et Robespierre avec tous ses complices tombent... faire un tableau de notre indignation contre ces monstres, serait leur donner un relief que nous voudrions couvrir du manteau de l’oubli plus épais que celui que les éphésiens mirent en usage. Eh! d’ailleurs y a-t-il des termes assés odieux pour exprimer l’exécration que nous avons jurée à ces tigres de la liberté à ces hipocrites de la vertu?... Rappelons-nous que nous sommes républicains et que le rocher de la Montagne brisera toujours les fureurs du despotisme et sera l’écueil de tous les intriguans. Le comité révolutionnaire du canton d’Alet se hâte, avant son extinction, de vous faire parvenir son attachement inviolable à la Convention nationale ; ses voeux pour la prospérité de la République et ses membres quoique séparés se proposent en se répandant dans les campagnes de surveiller avec la même ardeur tous les infâmes qui voudraient déchirer le sein de cette mère commune. Restés toujours ferme à votre poste et du haut de la Montagne dirigés continuellement la foudre sur les rois, les traitres, les fourbes et les audacieux. Vive la Convention nationale, vive la République française... Périssent les rois et les ennemis des peuples. Salut et fraternité. Farget, Bonnafoux, Prax, Peire, Sarda, Bonnet, Raynaud, secrétaire. 52 La société populaire d’ Aigues-Mortes, département du Gard, exprime à la Convention nationale l’indignation dont Fa pénétrée l’assassinat commis sur le représentant du peuple Tallien, l’un de ses membres, et l’invite à frapper vigoureusement les scélérats qui menacent la représentation nationale, et à terrasser les factieux et les intrigans de toute espèce (77). [La société populaire d‘ Aigues-Mortes à la Convention nationale, du 2ème jour s.-c. an II] (78) Mort aux intriguants et aux factieux Législateur, Notre indignation est à son comble... toujours des assassinats ! toujours des crimes nouveaux ! Tallien osa professer les vrais principes et le vertueux Tallien est tombé sous les coups parricides des factieux et des intriguants!... Législateurs! le peuple est debout : il vous demande la plus sévère et la plus prompte punition des scélérats qui menacent la représentation nationale. Représentans d’un peuple libre, il vous a investi de sa toute puissance. Soyés-en les fidèlles dépositaires. Ne soufifrés pas qu’elle soit envahie, ne souffrés pas non plus, qu’on la partage avec vous frappés, frappés fort! terrassés les factieux et les intriguants de tous les costumes et de toutes les couleurs, et la patrie sera définitivement sauvée. Vive la République! vive la Convention nationale. Sauvat, président, Peyre, Detruisseaux, secrétaires. 53 Les administrateurs du district de Cler-mont-la-Meuse [ci-devant Clermont-en-Ar-gonne, Meuse] annoncent à la Convention nationale que, pendant la deuxième année de la République, ils ont mis en vente 817 lots des biens de ses plus vils ennemis, les émigrés; que l’estimation de ces biens n’étoit que de 774 677 L, et que le produit s’est élevé à 2 198 480 L. Insertion au bulletin, et renvoi au comité des Finances, section de l’aliénation (79). (77) P. V., XLVII, 16. Bull., 24 vend, (suppl.). (78) C 322, pl. 1352, p. 1. (79) P.V., XLVII, 16. Bull., 24 vend, (suppl.).