f États gen. 1789. Cahiers.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [Paris nor» les mur?.] 575 CAHIER Des doléances, plaintes et remontrances de la paroisse de Gennevilliers (1). Le tiers-état de cette paroisse, se réservant de donner des pouvoirs généraux aux députés qu’elle doit nommer pour concourir avec ceux des autres paroisses du bailliage à la rédaction des articles généraux qui peuvent intéresser la nation entière, se restreint dans ce moment à ne parler que des griefs relatifs à sa communauté. Art. 1er. Observe que la plaine de Gennevilliers est sise au milieu d’une presqu’île ovale de la Seine, dont le village forme le centre, éloigné de tout côté d’un grand quart de lieue de la rivière et distant de trois lieues de Paris et d’une lieue d’Argenteuil et de Saint-Denis. Son terrain est à fleur d’eau lorsque la Seine est à médiocre hauteur, et à six pieds au-dessous dans ses plus grandes crues. Son terroir, suivant le procès-verbal de chevauchée, du 8 août 1765, est aride, sec, graveleux et sablonneux, contenant environ 3,000 arpents à 18 pieds la perche. De cette position résultent différents inconvénients et surcharges. Sans profiter des avantages du voisinage de la rivière, lors des grosses eaux elle est totalement inondée, lors de la sécheresse absolument brûlée. Les habitants ne peuvent aller et venir sans passer l’eau, c’est-à-dire sans payer au seigneur le droit de passage qui monte environ à 700 livres. Art. 2. Que les Etats ordonnent la fortification et l’élèvement des digues de la plaine dans la proportion du gonflement que la machine de Marly procure à la Seine dans la longueur de 9,000 toises de digues qui entourent la plaine, et la construction de vannes suffisantes pour les eaux , en cas de crues ouaccidents extraordinaires. Nota. L’entretien des digues, année commune, eoûte à la paroisse environ 1,000 francs par an. Art. 3. Suppression de la capitainerie et de la chasse, attendu l’immensité de gibier de toutes espèce, qui a déjà presque totalement détruit les blés, et qui achèveraient de ravager les autres grains. Demander à l’ouverture des Etats généraux, par provision, qu’il soit ordonné une chasse. Art. 4. Supprimer les 4 deniers par livre et les jurés-priseurs, avec liberté aux particuliers de faire leur vente volontaire, sans se servir d’aucun officier public. (Les articles 5 à 8 manquent à l’original.) Art. 9. Supprimer les dîmes. Art. 10. Une nouvelle répartition de l’imposition dans cette paroisse évidemment trop surchargée, et qu’on ne prenne point pour hase le marc la livre de l’imposition de la généralité de Paris, et surtout celui de cette paroisse qui, livrée depuis longtemps au pouvoir absolu de l’intendant et de ses commissaires, a vu successivement, d’année en année, le poids accablant de ses contributions s’élever à un degré hors de toute proportion avec les autres provinces du royaume, ce qui a réduit les cultivateurs à une misère extrême, et les met dans l’impuissance de payer leur fermage et leurs impositions. (1) Nous publions ce cahier d’après un manuscrit des Archives de l'Empire. TABLEAU De l'augmentation successive de la taille. Art. 11. Que les impositions soient également payées par tous les ordres. Art. 12. Que la paroisse soit déchargée des réparations du presbytère. Art. 13. Que les revenus de la cure soient augmentés et proportionnés aux charges et besoins des pauvres. Art. 14. Que la paroisse soit déchargée du payement du vicaire auquel elle a droit. Art. 15. Que les sacrements et toutes les fonctions de l’Eglise soient gratuites. Signé B. Desgrayer; L. Delablaye; Bourdan; Denis Retrou ; P. Dezert; F. -G. Royer; J. -J. Poisson; Ravanne; P. Châtelain; L. Bonnaventure ; Poisson; J. Retrou fils; J. -N. Portier; Pagnon; André Chailliou; Nicolas Bauchi ; P.-L. Royer; J. -P. Lacroix; L. -Michel Gaulz; J. Royer; Richard; F. Poisson; F. Retrou; L. Gaulz ; J.-Nico-las-Eléonor Compoint; P. Beausire; S. Protaix; Buffault; Gabriel Chailliou; Nicolas Gaulz; J. -B. Boucher; Nicolas Bullot; Vaudreaud Poisson; Chaillezou; P.-Dieudonné Terley. CAHIER Des plaintes , doléances , remontrances des syndic, notables et habitants de la paroisse Saint-Saturnin des Grand, et Petit - Gentilly - lès-Paris (1). La paroisse de Gentilly, dont le territoire et le commerce sont, ainsi que dans celles que l’avoisinent, très-médiocres, paye au Roi : Il faut observer que dans ce total ne sont pas compris les droits rétablis qui, perçus arbitrairement sur les matériaux de tout genre et les denrées, ne peuvent s’aprécier, ce qui met autant d’entraves à la liberté du commerce, et rend la vie déplus en plus dispendieuse dans les banlieues que dans la capitale même où les richesses, le luxe et l’abondance produisent des ressources à la classe infortunée. Tel est le tableau réel des charges et contributions énormes que supporte la paroisse de Gentilly, imposions qui lui sont communes avec toute la banlieue. Les habitants ne peuvent terminer cet article d’objets communs, sans se plaindre des vexations exercées contre les communautés, lorsqu’il est question d’ouvrages publics de reconstruction, entretien et réparation d’iceux, où les frais de requêtes, ordonnances, procès-verbaux, visite d’ingénieurs architectes, plans, devis, confection (1) Nous publions ce cahier d’après un manuscrit des Archives de l’Empire.