SÉANCE DU 1er MESSIDOR AN H (19 JUIN 1794) - Nos 23-25 15 sance aux lois ont toujours habité depuis dans cette commûne et dans toutes celles qui l’avoisinent. Citoyens représentais, aucun sacrifice n’a coûté à nos concitoyens; ils ont, en toutes occasions, prouvé par tous leurs moyens phi-siques et moraux qu’ils étaient et les apôtres et les soutiens de notre sublime révolution. Nous ne vous ferons pas icy l’analise de leurs dons pécuniaires, objets d’équipemens, dons d’argenterie, équipement d’un cavalier jacobin, argenterie d’églises, collectes pour les familles indigentes des deffenseurs de la patrie, compagnie franche, depuis deux ans sur les frontières, soldée en partie par divers citoyens de cette commûne, marches contre les communes rurâles insurgées de St Sève, Henvic, Scrignac, & à Lannion. D’autres commûnes ont obtenu mention civique de leurs dons. La nôtre a toujours été oubliée, parce qu’elle a moins recherché la gloire d’être préconisée, que la satisfaction d’avoir fait pour la patrie, ce qu’elle avait droit d’en attendre. Citoyens représentans, le peuple français vous a confié ses intérêts les plus chers; vous avez commencé l’édifice de son bonheur; les bases en sont posées, continuez votre ouvrage; restez à votre poste pour l’achever. Le peuple est là debout pour le deffendre au prix de son sang et écraser de son poi les despotes et les traîtres qui seraient assez hardis pour vouloir essayer de le renverser. Son amour, son estime et sa reconnaissance seront la digne récompense de ce que vous aurez fait pour lui. » J. Diot (off. mun.), Louis Dubois (off. mun.), Gillet (off. mun.), Gilbert (maire), Pegasse (off. mun.), Bourdoulous (off. mun.), M.V. Lehirz (off. mun.), Rouchon (notable), Dessaux (off. mun.), Pitel (off. mun.), Yves Bourdoulous, Julien Pitel (notable), Renaud, Le Diesel, Hyenne, Le Henaff (agent nat.), Gardet [et 1 signature illisible]. 23 Les canonniers composant la compagnie du fauxbourg du Nord félicitent la Convention nationale sur ses travaux, lui envoient 127 liv. pour être employés à acheter du fer et du plomb, et l’invitent à rester à son poste jusqu’à ce que tous les ennemis de la liberté soient anéantis. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [S. l.n. d.] (2). «Citoyens représentans, Nous venons aujourd’hui à notre tour rendre hommage à vos célèbres travaux, toujours admirants la fermeté de nos fiers représenta ns, nous essayons par notre courage, par notre républicanisme de seconder leurs efforts. C’est avec l’enthousiasme des vrais Sans culottes, que nous venons au milieu de son Sénat, faire (1) P.V., XL, 7 et 254. (2) C 308, pl. 1188, p. 3. entendre notre voix et leur dire : La République est à nous, notre fierté française l’a consolidée; leur dire encore : Représentans fidels du peuple français, continués votre course altière, allés, parcourez tout l’univers, propagés ces principes sacrés de liberté et d’égalité et le monde entier vous bénira. Voilà nos cœurs, voilà nos bras, faites nous marcher. Représentans des fiers Républicains, annoncez à tous les peuples courbés sous le joug de l’esclavage, que nous sommes tous levés pour leur donner la liberté, annoncez encore à ces vils tirans coalisés que nous sommes aussi debout pour les écraser. Nous vous apportons en même temps une foible somme de 127 liv. pour la fabrication du fer et du feu. Recevez notre hommage, elle est celle des amis de la République et de l’égalité. Surtout, représentans, restés à votre poste. Nous comptons et nous veillons sur vous. Vive la République, une, indivisible et impérissable ». Tragin, Belleville, Coral, Huard, Masion (com-mis.res) . 24 La municipalité de Dampierre, département du Loiret, remercie la Convention nationale d’avoir proclamé, au nom du Peuple français, l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’ame; elle lui jure de maintenir de tout son pouvoir l’unité et l’indivisibilité de la République, et la prie d’agréer l’hommage d’une gerbe de bled très-avancée, qu’elle lui envoie. Mention honorable, insertion au bulletin (1). 25 Un membre de l’Assemblée (Coren Fustier) demande la parole : il l’obtient, et dit qu’ayant lu dans le bulletin de la séance du 28, que la société populaire des Vans, département de l’Ardèche, sollicitoit pour la mémoire de Vincent Malignon, agent national de la commune de Cruzières, égorgé pour la cause de la liberté, que son nom soit écrit au Panthéon; qu’une pyramide soit élevée au-dessus du gouffre où il a été englouti; que la famille infortunée soit mise sous la protection de la nation, et que son fils, blessé au siège de Toulon, ait part aux bienfaits de la Convention nationale : il croit devoir observer que le brave Malignon n’a été assassiné que pour avoir voulu forcer les citoyens de la première réquisition à joindre leurs drapeaux; que ce digne patriote a constamment professé les principes les plus purs; qu’il a été un des intrépides défenseurs de la liberté qui ont lutté contre les partisans du camp de Jalès et contre la conspiration Saillans; que sa fidélité aux vrais principes l’avoit rendu odieux à cette faction, au point a) P.V., XL, 7.J. Fr., n° 633; J. Sablier, n° 1389; M.U., XLI, 31; Mess. Soir, n° 670 (pour cette dernière gazette, il s’agit d’ « une commune de la Sarthe ») . SÉANCE DU 1er MESSIDOR AN H (19 JUIN 1794) - Nos 23-25 15 sance aux lois ont toujours habité depuis dans cette commûne et dans toutes celles qui l’avoisinent. Citoyens représentais, aucun sacrifice n’a coûté à nos concitoyens; ils ont, en toutes occasions, prouvé par tous leurs moyens phi-siques et moraux qu’ils étaient et les apôtres et les soutiens de notre sublime révolution. Nous ne vous ferons pas icy l’analise de leurs dons pécuniaires, objets d’équipemens, dons d’argenterie, équipement d’un cavalier jacobin, argenterie d’églises, collectes pour les familles indigentes des deffenseurs de la patrie, compagnie franche, depuis deux ans sur les frontières, soldée en partie par divers citoyens de cette commûne, marches contre les communes rurâles insurgées de St Sève, Henvic, Scrignac, & à Lannion. D’autres commûnes ont obtenu mention civique de leurs dons. La nôtre a toujours été oubliée, parce qu’elle a moins recherché la gloire d’être préconisée, que la satisfaction d’avoir fait pour la patrie, ce qu’elle avait droit d’en attendre. Citoyens représentans, le peuple français vous a confié ses intérêts les plus chers; vous avez commencé l’édifice de son bonheur; les bases en sont posées, continuez votre ouvrage; restez à votre poste pour l’achever. Le peuple est là debout pour le deffendre au prix de son sang et écraser de son poi les despotes et les traîtres qui seraient assez hardis pour vouloir essayer de le renverser. Son amour, son estime et sa reconnaissance seront la digne récompense de ce que vous aurez fait pour lui. » J. Diot (off. mun.), Louis Dubois (off. mun.), Gillet (off. mun.), Gilbert (maire), Pegasse (off. mun.), Bourdoulous (off. mun.), M.V. Lehirz (off. mun.), Rouchon (notable), Dessaux (off. mun.), Pitel (off. mun.), Yves Bourdoulous, Julien Pitel (notable), Renaud, Le Diesel, Hyenne, Le Henaff (agent nat.), Gardet [et 1 signature illisible]. 23 Les canonniers composant la compagnie du fauxbourg du Nord félicitent la Convention nationale sur ses travaux, lui envoient 127 liv. pour être employés à acheter du fer et du plomb, et l’invitent à rester à son poste jusqu’à ce que tous les ennemis de la liberté soient anéantis. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [S. l.n. d.] (2). «Citoyens représentans, Nous venons aujourd’hui à notre tour rendre hommage à vos célèbres travaux, toujours admirants la fermeté de nos fiers représenta ns, nous essayons par notre courage, par notre républicanisme de seconder leurs efforts. C’est avec l’enthousiasme des vrais Sans culottes, que nous venons au milieu de son Sénat, faire (1) P.V., XL, 7 et 254. (2) C 308, pl. 1188, p. 3. entendre notre voix et leur dire : La République est à nous, notre fierté française l’a consolidée; leur dire encore : Représentans fidels du peuple français, continués votre course altière, allés, parcourez tout l’univers, propagés ces principes sacrés de liberté et d’égalité et le monde entier vous bénira. Voilà nos cœurs, voilà nos bras, faites nous marcher. Représentans des fiers Républicains, annoncez à tous les peuples courbés sous le joug de l’esclavage, que nous sommes tous levés pour leur donner la liberté, annoncez encore à ces vils tirans coalisés que nous sommes aussi debout pour les écraser. Nous vous apportons en même temps une foible somme de 127 liv. pour la fabrication du fer et du feu. Recevez notre hommage, elle est celle des amis de la République et de l’égalité. Surtout, représentans, restés à votre poste. Nous comptons et nous veillons sur vous. Vive la République, une, indivisible et impérissable ». Tragin, Belleville, Coral, Huard, Masion (com-mis.res) . 24 La municipalité de Dampierre, département du Loiret, remercie la Convention nationale d’avoir proclamé, au nom du Peuple français, l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’ame; elle lui jure de maintenir de tout son pouvoir l’unité et l’indivisibilité de la République, et la prie d’agréer l’hommage d’une gerbe de bled très-avancée, qu’elle lui envoie. Mention honorable, insertion au bulletin (1). 25 Un membre de l’Assemblée (Coren Fustier) demande la parole : il l’obtient, et dit qu’ayant lu dans le bulletin de la séance du 28, que la société populaire des Vans, département de l’Ardèche, sollicitoit pour la mémoire de Vincent Malignon, agent national de la commune de Cruzières, égorgé pour la cause de la liberté, que son nom soit écrit au Panthéon; qu’une pyramide soit élevée au-dessus du gouffre où il a été englouti; que la famille infortunée soit mise sous la protection de la nation, et que son fils, blessé au siège de Toulon, ait part aux bienfaits de la Convention nationale : il croit devoir observer que le brave Malignon n’a été assassiné que pour avoir voulu forcer les citoyens de la première réquisition à joindre leurs drapeaux; que ce digne patriote a constamment professé les principes les plus purs; qu’il a été un des intrépides défenseurs de la liberté qui ont lutté contre les partisans du camp de Jalès et contre la conspiration Saillans; que sa fidélité aux vrais principes l’avoit rendu odieux à cette faction, au point a) P.V., XL, 7.J. Fr., n° 633; J. Sablier, n° 1389; M.U., XLI, 31; Mess. Soir, n° 670 (pour cette dernière gazette, il s’agit d’ « une commune de la Sarthe ») . 16 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE qu’elle l’arracha de ses foyers pour le traîner dans le camp de son chef, d’où il eut le bonheur de s’échapper le même jour, mais que ce scélérat ne tarda pas à livrer la ferme de ce bon citoyen au pillage, et que par une fatalité bien malheureuse, sa maison, lorsque le village de Malignon fut incendié, fut dévorée par les flammes!... A ce récit, Coren Fustier ajoute plusieurs autres faits qui prouvent que Vincent Malignon a été un des plus ardens défenseurs de la liberté, et finit par convertir en motion la pétition de la société populaire des Vans, et en demande le renvoi au comité de salut public, pour présenter à la Convention nationale un projet sur les honneurs qui seront rendus à la mémoire de Malignon et la quotité des secours à accorder à son fils. Cette motion est adoptée, et il est décrété en même temps que les détails ci-dessus seront consignés au proces-verbal & insérés au bulletin (1). 26 La société populaire de Castel-Sarrasin,� département de la Haute-Garonne, envoie� à la Convention nationale une horloge exécutée par un de ses membres, le citoyen Jean Holé, ne sachant ni lire ni écrire, et dont le mécanisme est très-ingénieux, cette pendule indiquant tout à la fois l’heure décimale, l’heure ancienne et l’annuaire des Français (2) . [Cet artiste, enfant de la nature, a présenté son œuvre avec la modestie du vrai talent. H a été accueilli par les plus vifs applaudissemens. Plusieurs motions sont faites; un membre demande que Holey reçoive, pour ses frais de voyage, une somme de 300 liv. à imputer sur la récompense nationale qui lui sera sans doute adjugée. Bréard, qui occupoit le fauteuil, remarque que Holey ne demande rien. Ce desintéressement a reçu de nouveau des applaudissements universels] (3) . Un membre de l’assemblée demande l’insertion au bulletin et la mention honorable de cet hommage; il demande aussi que le comité des secours publics soit chargé de faire un rapport sur l’indemnité due au citoyen Holé, pour les peines et dépenses que l’invention et l’exécution de ladite pendule lui ont occasionnées. Sur cette motion, la Convention nationale rend le décret suivant: «Le citoyen Holé, de Castel-Sarrasin, département de Haute-Garonne, garçon meûnier, ne sachant ni lire ni écrire, a présenté à la Convention nationale une pendule divisée par décimales, avec sonnerie. «La Convention nationale décrète la mention honorable et l’insertion au bulletin de l’offre, (1) P.V., XL, 8. Minute de la main de Coren Fustier. Voir ci-dessus, séances du 26 prair., n° 38 et du 30 prair., n° 27, et ci-après, séances des 5 mess., n° 50 et 9 mess., n° 57. (2) P.V., XL, 9. (3) C£g., n° 670. renvoie le pendule et le mémoire dudit citoyen Holé au comité d’instruction publique, qu’il charge de pourvoir aux besoins du sans-culotte Holé, jusqu’à ce que, sur le rapport du comité, il soit statué sur l’indemnité qu’il y aura lieu d’acorder à ce citoyen» (1) . 27 La société populaire des cinq communes du canton de Pierrefitte (2) félicite la Convention nationale sur ses travaux, l’invite à rester à son poste, et lui fait passer l’état suivant des dons qu’elle a faits à la patrie, savoir; 9 marcs 4 onces 4 gros argent et 4 grains d’or, 518 liv. 15 s. en numéraire et assignats, 164 chemises, 56 paires de bas, 9 paires de guêtres, un habit, 2 vestes et une culotte uniforme, 2 couvertures en laine. La même société ajoute à l’énumération de ces dons une souscription de 311 liv. 10 s. pour l’équipement d’un cavalier jacobin, et le don d’un cheval harnaché et estimé 900 liv. dont les commissaires de la cavalerie ont fait hommage à la patrie, et l’envoi qu’elle a fait à une de nos armées d’un brave sans-culotte qui, n’étant d’aucune réquisition et s’étant trouvé trop petit pour partir en qualité de cavalier jacobin, est parti comme volontaire. Cette société termine en disant : Nous vous adressons un des hochets dont le despotisme annonçait la vénalité de ses esclaves; il nous a été envoyé par un militaire actuellement détenu comme suspect, et qui a cru par ce moyen nous intéresser à son tour; mais nous sommes républicains. Mention honorable et insertion au bullletin (3) . [Pierrefitte, s.d.] (4). « Représentans, Voilà une année entière, bientôt révolue, toute remarquable par les différens traîts de sagesse, de prudence, d’énergie et de vrai patriotisme dont vous avez donné l’exemple à l’univers étonné. Une résistance courageuse à tous les efforts des tirans de l’Europe coalisés contre nous, leurs armées repoussées, leurs trames découvertes et leurs agens punis. La faction girondine et brissotine découverte et déjouée, dont les auteurs ont expié leurs crimes liberticides sous le glaive de la loi. La Vendée détruite par votre sagesse et votre vigilance à découvrir et à punir les moteurs de cette guerre civile. (1) P.V., XL, 9. Minute de la main de Paganel. Décret n° 9566. Reproduit dans Bin, 2 mess. Mention dans Mon., XXI, 18; Ann. patr., n° DXXXV; Débats, n° 637; J.S. Culottes, n° 490; J. Univ., n° 1670; C.Eg., n° 670; J. Fr., n° 633; Audit, nat., n° 634; J. Perlet, n° 635; Rép., n° 182; Ann. RI1., n° 202; Mess, soir, n° 670; F.S.P., n° 350; M.U., XLI, 29; J. Mont., n° 54; J. Sablier, n° 1388; J. Lois, n° 629. (2) Allier. (3) P.V., XL, 9 et 254. Bln, 4 mess. (l8r suppl‘). (4) C 308, pl. 1188, p. 4. Après l’énumération des dons, la suite de la lettre est reprise au p.-v. jusqu’à la fin. 16 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE qu’elle l’arracha de ses foyers pour le traîner dans le camp de son chef, d’où il eut le bonheur de s’échapper le même jour, mais que ce scélérat ne tarda pas à livrer la ferme de ce bon citoyen au pillage, et que par une fatalité bien malheureuse, sa maison, lorsque le village de Malignon fut incendié, fut dévorée par les flammes!... A ce récit, Coren Fustier ajoute plusieurs autres faits qui prouvent que Vincent Malignon a été un des plus ardens défenseurs de la liberté, et finit par convertir en motion la pétition de la société populaire des Vans, et en demande le renvoi au comité de salut public, pour présenter à la Convention nationale un projet sur les honneurs qui seront rendus à la mémoire de Malignon et la quotité des secours à accorder à son fils. Cette motion est adoptée, et il est décrété en même temps que les détails ci-dessus seront consignés au proces-verbal & insérés au bulletin (1). 26 La société populaire de Castel-Sarrasin,� département de la Haute-Garonne, envoie� à la Convention nationale une horloge exécutée par un de ses membres, le citoyen Jean Holé, ne sachant ni lire ni écrire, et dont le mécanisme est très-ingénieux, cette pendule indiquant tout à la fois l’heure décimale, l’heure ancienne et l’annuaire des Français (2) . [Cet artiste, enfant de la nature, a présenté son œuvre avec la modestie du vrai talent. H a été accueilli par les plus vifs applaudissemens. Plusieurs motions sont faites; un membre demande que Holey reçoive, pour ses frais de voyage, une somme de 300 liv. à imputer sur la récompense nationale qui lui sera sans doute adjugée. Bréard, qui occupoit le fauteuil, remarque que Holey ne demande rien. Ce desintéressement a reçu de nouveau des applaudissements universels] (3) . Un membre de l’assemblée demande l’insertion au bulletin et la mention honorable de cet hommage; il demande aussi que le comité des secours publics soit chargé de faire un rapport sur l’indemnité due au citoyen Holé, pour les peines et dépenses que l’invention et l’exécution de ladite pendule lui ont occasionnées. Sur cette motion, la Convention nationale rend le décret suivant: «Le citoyen Holé, de Castel-Sarrasin, département de Haute-Garonne, garçon meûnier, ne sachant ni lire ni écrire, a présenté à la Convention nationale une pendule divisée par décimales, avec sonnerie. «La Convention nationale décrète la mention honorable et l’insertion au bulletin de l’offre, (1) P.V., XL, 8. Minute de la main de Coren Fustier. Voir ci-dessus, séances du 26 prair., n° 38 et du 30 prair., n° 27, et ci-après, séances des 5 mess., n° 50 et 9 mess., n° 57. (2) P.V., XL, 9. (3) C£g., n° 670. renvoie le pendule et le mémoire dudit citoyen Holé au comité d’instruction publique, qu’il charge de pourvoir aux besoins du sans-culotte Holé, jusqu’à ce que, sur le rapport du comité, il soit statué sur l’indemnité qu’il y aura lieu d’acorder à ce citoyen» (1) . 27 La société populaire des cinq communes du canton de Pierrefitte (2) félicite la Convention nationale sur ses travaux, l’invite à rester à son poste, et lui fait passer l’état suivant des dons qu’elle a faits à la patrie, savoir; 9 marcs 4 onces 4 gros argent et 4 grains d’or, 518 liv. 15 s. en numéraire et assignats, 164 chemises, 56 paires de bas, 9 paires de guêtres, un habit, 2 vestes et une culotte uniforme, 2 couvertures en laine. La même société ajoute à l’énumération de ces dons une souscription de 311 liv. 10 s. pour l’équipement d’un cavalier jacobin, et le don d’un cheval harnaché et estimé 900 liv. dont les commissaires de la cavalerie ont fait hommage à la patrie, et l’envoi qu’elle a fait à une de nos armées d’un brave sans-culotte qui, n’étant d’aucune réquisition et s’étant trouvé trop petit pour partir en qualité de cavalier jacobin, est parti comme volontaire. Cette société termine en disant : Nous vous adressons un des hochets dont le despotisme annonçait la vénalité de ses esclaves; il nous a été envoyé par un militaire actuellement détenu comme suspect, et qui a cru par ce moyen nous intéresser à son tour; mais nous sommes républicains. Mention honorable et insertion au bullletin (3) . [Pierrefitte, s.d.] (4). « Représentans, Voilà une année entière, bientôt révolue, toute remarquable par les différens traîts de sagesse, de prudence, d’énergie et de vrai patriotisme dont vous avez donné l’exemple à l’univers étonné. Une résistance courageuse à tous les efforts des tirans de l’Europe coalisés contre nous, leurs armées repoussées, leurs trames découvertes et leurs agens punis. La faction girondine et brissotine découverte et déjouée, dont les auteurs ont expié leurs crimes liberticides sous le glaive de la loi. La Vendée détruite par votre sagesse et votre vigilance à découvrir et à punir les moteurs de cette guerre civile. (1) P.V., XL, 9. Minute de la main de Paganel. Décret n° 9566. Reproduit dans Bin, 2 mess. Mention dans Mon., XXI, 18; Ann. patr., n° DXXXV; Débats, n° 637; J.S. Culottes, n° 490; J. Univ., n° 1670; C.Eg., n° 670; J. Fr., n° 633; Audit, nat., n° 634; J. Perlet, n° 635; Rép., n° 182; Ann. RI1., n° 202; Mess, soir, n° 670; F.S.P., n° 350; M.U., XLI, 29; J. Mont., n° 54; J. Sablier, n° 1388; J. Lois, n° 629. (2) Allier. (3) P.V., XL, 9 et 254. Bln, 4 mess. (l8r suppl‘). (4) C 308, pl. 1188, p. 4. Après l’énumération des dons, la suite de la lettre est reprise au p.-v. jusqu’à la fin.