(Cormntion nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j *£ îéSbreÆ 585 justice, la crainte du châtiment les détournera du crime. » (Suivent 74 signatures.) Le citoyen Gasay (Gazay) le jeune, de Nîmes, offre à la patrie un billet de 1,000 livres. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre du citoyen Gazay jeune (2). « Nîmes, 6 frimaire, 2e de la République française une et indivisible. « Citoyen Président, « Désirant convertir mon prêt volontaire en offrande, je viens déposer sur l’autel de la patrie ce billet de 1,000 livres. J’y joins les vœux les plus ardents pour le salut de la République et la reconnaissance la plus entière pour nos dignes représentants. Puisse cet acte être aussi agréable à la Convention qu’il est satisfaisant pour mon cœur. « Salut et fraternité. « Gazay jeune. » Compte rendu du Bulletin de la Convention (3). Le citoyen Antoine G-aray (sic) jeune, fabri¬ cant, habitant de Nîmes a fait remise de la somme de 1,000 livres pour l’emprunt volon¬ taire. L’administration du département du Var fait part à la Convention qu’elle vient de commencer la vente des biens des émigrés dans l’étendue de ce département et qu’un domaine estimé 54,000 livres a été vendu 136,600 livres. Insertion au « Bulletin » (4). Suit la lettre de V Administration du départe¬ ment du Var (5). L'Administration du département du Var, au Président de la Convention nationale. « Grasse, le 16e jour du 2e mois de l’an II de la République une et indivisible. « Citoyen Président, « Nous nous empressons d’instruire la Con¬ vention, que la vente des biens des émigrés a (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 338. (2) Archives nationales, carton C 283, dossier 810. (3) Bulletin de la Convention du 4e jour de la 2* décade du 3e mois de l’an II (mercredi 4 décembre 1793). (4) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 338. ■ (5) Archives nationales, carton G 284, dossier 822. commencé dans le ressort du département du Var. « Le district de Grasse vient de (sic) vendre pour 126,600 livres; le prix d’estimation s’éle¬ vait à peine à 64,000. Le prix de l’adjudication a donc plus que double; il espère qu’il en sera de même dans tout le reste du ressort. « Nous presserons de tous nos moyens l’accé¬ lération de cette opération intéressante; il est temps enfin que la République recueille la trop juste indemnité des dépenses que lui causent tant de scélérats qui se sont armés contre leur patrie. « Le département du Var offre à la Convention l’hommage de son respect pour elle, de son mé¬ pris et de son exécration pour les rois et la royauté, de sa haine pour le fédéralisme et de son attachement inviolable à l’unité et à l’in¬ divisibilité de la République. « Administrateurs sans-culottes, nous ver¬ serons jusqu’à la dernière goutte de notre sang plutôt que de souffrir qu’on porte la moindre atteinte à la sainte constitution que la Mon¬ tagne nous a donnée (1). « J. Mauret; Barrière; Aubert, président; Mane; Reibaud; Piemagues, procureur général syndic; Chabert, secrétaire géné¬ ral. » Les officiers municipaux de la commune d’Or-bec font part à la Convention nationale, que les citoyens de cette commune se sont levés en masse pour secourir le département de la Manche, lors¬ qu’ils ont appris la marche des débris de l’armée des rebelles de la Vendée vers ce département. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). Suit la lettre des officiers municipaux de la commune d'Orbec (3). Les officiers municipaux de la commune d'Orbec, à la Convention nationale de France. .« Orbec, le 23 brumaire de l’an II de la République française une et indivisible. « Citoyens législateurs, « A peine les jeunes citoyens de première réquisition de la commune d’Orbec étaient ren¬ dus au district de Lisieux, que nous avons appris la marche des débris de l’armée fugitive des rebelles de la Vendée vers le département de la Manche, et aussitôt nous nous sommes empressés de prendre la délibération dont nous vous envoyons la copie ci-jointe. « Le registre du patriotisme et de la gloire n’a pas été ouvert inutilement. La compagnie entière des canonniers s’est fait inscrire pour servir dans l’artillerie; six autres citoyens ayant servi dans les troupes à cheval ou exercés à (1) Applaudissements, d’après le Mercure universel [15 frimaire an II (jeudi 5 décembre 1793), p. 235. col. 1]. (2) Procès(verbaux de la Convention, t. 26, p. 338. (3) Archives nationales, carton G 284, dossier 822. 586 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES» j u, l’équitation, se sont aussi fait inscrire pour la cavalerie; enfin, 18 citoyens ayant servi ancien¬ nement dans les troupes de ligne, se sont aussi fait inscrire pour l’infanterie. « Cet exemple ne tardera pas à être imité par les autres citoyens de cette commune et du canton. « Citoyens législateurs, il était du devoir de la commune d’Orbec, qui, la première, du département du Calvados, a protesté contre les arrêtés iiberticides des départements insurgés, de n’être pas la dernière à se lever en masse pour défendre la cause dé la liberté et de l’égalité; elle a rempli cette tâche honorable, et elle est satisfaite. a Cependant, citoyens législateurs, un regret nous touche et nous affecte; nous n’avons pu délivrer à nos braves frères d’armes ni canons, ni fusils de calibre; nous en avons réclamé au¬ près du district et du département, mais nous ignorons quel sera le süccès de cette demande. Dans ce doute, nous nous adressons à vous directement; veuillez bien Ordonner la fourni¬ ture de ces objets, et nos vœux seront remplis. » (Suivent 10 signatures.) Extrait du registre des délibérations du conseil général de la commune d’Orbec, ce qui suit (1) : Le vingt -deuxième jour de brumaire de l’an 2e de la République française une et indivisible, en la maison commune, sur les huit heures du matin, le conseil général de la commune, présents : Périer, maire, Trevet, Courtin, Motte, Prévost, Yiel et Picard, officiers muni¬ cipaux, et Daufresne, procureur de la com¬ mune; Gislain, Bellière, Lavallée, Bellière aîné; Dauge, G-uerault, Douis, G-uerlin, Caen, Des-hayes et Petit, notables; le comité de surveil¬ lance, présents : Marin, président, Gervais, Mo¬ rin, Le Tellier, Duvallet, Porget, Courthonne, Duclos et Bisson, et les membres composant le tribunal de paix, réunis extraordinairement en assemblée publique, assistés du secrétaire greffier de la municipalité. Le citoyen maire a mis sur le bureau un pa¬ quet apporté ce jourd’hui par un courrier venant de Lisieux, sur les huit heures du matin. Ouverture faite d’icelui, il s’y est trouvé : 1° Une lettre des administrateurs du dépar¬ tement du Calvados â ceux du district de Li¬ sieux, en date du vingt de ce mois, relative aux secours demandés au district de Lisieux pour marcher contre les rebelles de la Vendée; 2® Une lettre de J. -J. Costin, membre de la Société populaire de Coutânee, député par le représentant du peuple Lecarpentier et par le général Sepher, aux citoyens composant la Société populaire de Lisieux, en date du 19 de ce mois, relative au même objet; 3° Enfin, une lettre du district de Lisieux en date du 21 de ce mois, adressée à cette muni¬ cipalité, aussi relative an même objet. Lecture donnée publiquement de toutes oes pièces, et ouï le procureur de la commune, l’assemblée a arrêté : 1° Que la compagnie de canonniers de la (1) Archivés nationales, carton C 284, dossier 822s garde nationale de çettê commune sera invitée de se rendre sur-le-champ en cette maison com¬ mune pour entendre la lecture de ces dépêches; 2° Qii’il sera fait à l’instant une proclamation au son du tambour par les rues et carrefours de cette commune à ceux qui voudraient par¬ tager la gloire d’exterminer les débris de l’ar¬ mée fugitive dé la Vendée, soit dans les troupes à cheval, soit dans l’infanterie, de se présenter en cette maison commune pour faire inscrire leurs noms sur lë registre qui va être ouvert à cette fin; 3° Qu’il va être écrit sur-le-champ aux mu¬ nicipalités du canton pour les instruire du con¬ tenu des dépêches reçues par cette municipalité et les inviter à employer tout leur zèle èt leurs efforts auprès des citoyens de leur commune pour les engager à voler au secours du dépar¬ tement de la Manche; 4° Que tous les chevaux propres à la cava¬ lerie et aux charrois, existant dans le canton vont être sur-le-champ mis en réquisition. En conséquence de la proclamation et dite invitation dont est ci-devant parlé, quantité de citoyens de cette commune se sont présentés et ont dit que la patrie les appelant à partager la gloire d* exterminer les débris de l’armée fugi¬ tive de la Vendée, ils viennent faire inscrire leurs noms sans contracter aucun engagement, parce qu’après qu’ils auront rempli cette tâche honorable, ils seront libres de rentrer dans leurs foyers. Cette proposition ayant été accueillie et ar¬ rêtée par l’assemblée, il a été procédé à l’ins-criptiOn desdits citoyens ainsi qu’il Suit : P dur l'artillerie ; Pierre-Nicolas-Théodore Gervais, Pierre Le¬ sage; François Ledoux, Pierre Mouton, Jean-Baptiste Dubois, Louis Coudrette, Guillaume Le Sage, Eustache Dauge, Lafite, Auguste. Bru¬ net, Louis Jteffiond, François Guérin dit Picàrt, Fontaine, Charpentier, Lozé Charpentier, Mar¬ tin LafoSsé, Pierrè-Adrien Cordier, Jean Moulin, Gemiér dit Lafontaine, L echangeur, galochier, Reculé Rosier, Lefèvre l’aîné, chapelier; Marin Lefevre, Michel Lottin, Lallemand, Ceffré, César Soittin, Petit, Curel Tourneur, Marie dit La France, Colette dit la France, Viedje dit Montoure, Drouin, Aubert l’aîné, menuisier, François Louet. Pour la cavalerie : * Esser, Deslandes, perruquier, François Bur-gault, Laurent Vattier, Charpentier le jeune, maréchal, Nicolas Leclerc. Pour l'infanterie Jëan-Baptiste Duclos, François Lebugle, Jean-Baptiste Bellière, Christophe Ménage* Dominique Leroy, Jean-Baptiste Guillaume Fouques, Guillaume Leclerc, Denis Lieuvin, Jean Ménage, Maurice Bonnegent, Dominique Houssaye, Pierre Vallée, Philippe Faucillion, Duport, Gueroult l’aîné, Roudier, perruquier, Jacques François Deshayes, Louis Michel, Guil¬ laume Jespère. L’assemblée a arrêté, sur la demandé des citoyens ci «dessus inscrits, qu’ils partiront Ven»