SÉANCE DU 10 PRAIRIAL AN II (29 MAI 1794) - PIÈCES ANNEXES 119 [Extrait des délibération du 8 flor. II]. « Le conseil où étaient les citoyens Hugault, faisant fonction de président, Legier, Mille, Goutasson, Dautigny, Sacrot, Ralichon, Chenon, administrateurs, Leproux agent national et Boyard secrétaire étant assemblés; le citoyen Dautigny de la Chamée fait don à la patrie pour l’équipement de ses défenseurs de 16 aulnes de grosses toiles; et la municipalité de Saint-Bandel de 8 chemises. Sur les conclusions de l’agent national, le conseil arrête la mention honorable de ces dons au procès-verbal et charge l’agent national d’en faire parvenir des extraits au citoyen Dautigny, à la municipalité de Saint-Bandel et à la Convention nationale. P.c.c., Mille, Boyard. PIÈCES ANNEXES I (Annexe au n° 1 a) La Société populaire de Nice transmet à la Convention nationale le trait suivant : Un malheureux galérien, malade depuis longtemps, étoit en proie aux douleurs de l’agonie : ses fers, que sa foiblesse ne lui permettoit plus de supporter, aggravoient ses tourmens, et met-toient un obstacle à sa guérison. Son fils, âgé de 8 ans, étoit auprès de lui, le consolant et soulevant ses chaînes pour les rendre moins pesantes. Enfin, l’ayant vu dans les angoisses de la mort, cet enfant, modèle de tendresse filiale, fut se jeter dans les bras de la Société populaire, et demander à grands cris qu’on le chargeât lui-même des chaînes de son père, afin qu’il pût être soigné et rendu à la vie. Ce généreux dévouement, qui annonce dans une âme si jeune le germe de toutes les vertus républicaines, fut applaudi avec sensibilité; et touchée du sort du père, non moins que de l’action du fils, la Société prit, au nom de l’humanité, l’engagement de demander une loi tendante à faire ôter, momentanément, les fers aux galériens qui se trouveroient dangereusement malades, en prenant les mesures de sûreté nécessaires pour prévenir leur évasion. Elle prie la Convention nationale de prendre en considération cette demande, qui lui est dictée, dit-elle ,par le plus pur dévouement à la chose publique. La Convention, pénétrée de ce trait sublime de pitié filiale, en a décrété la mention honorable (1) . ( Applaudi ) . (1) Débats, n° 622, p. 221; Btn, 13 prair. (1er suppl*) ; M.U., XL, 248; Mon., XX, 601; J. Paris, n° 520; J. Fr., n° 618; J. Perlet, n° 620; C. Eg., n° 655; Audit, nat., n° 619; Feuille Rép., n° 336; J. S.-Culottes, n° 474. II (Annexes au n08 1 a et b) a [Le départ * de VOme à la Conv.; 5 prair. II](1). « Citoyens Législateurs, Des hommes que le remords du crime déchirait ont porté la démence de leur caractère jusqu’à prêché l’athéisme; mais la voix du peuple français s’est élevée contre eux et ils ont laissé leurs têtes sur l’échafaud. Heureux Législateurs, vous n’avez pas besoin de faire parler des oracles pour rendre le français vertueux; vous trouvez dans son cœur la source de toutes les vertus; c’est là que vous avez lu ces mots, que quatorze siècles de tyrannie n’ont pu dérober à vos yeux : Dieu existe et l’âme est immortelle. O combien vous nous avez pénétrés de reconnaissance et d’admiration en proclamant solennellement ces deux éternelles vérités ! Continuez, dignes représentans, continuez à nous dire ce qui est vrai; laissez à d’autres l’Apollon de Lycurgue, la biche blanche de Sertorius, la nymphe de Numa, le buisson ardent de Moïse et les révélations de Mahomet; le peuple français ne connait plus que le langage de la raison et de la vérité. S. et F. ». Happeau, Renoult, Baudouin, Cimaroli, Leclerc. b [Le distr. de Chaumont (2) à la Conv.; 7 prair. m (3). «Nous vous adressons, ci-inclus, une adresse à la Convention nationale, que nous avons votée dès le 21 floréal, et dont la rédaction et l’envoi ont été retardés par des travaux de salut public et d’urgence. S. et F. ». Aberat (président), Bachot (agent nat.), Bâclé, Franco, Marchand, Potiguet, Prévillien. [Chaumont, s.d.]. « Représentans, Le glaive de la loi s’est appesanti sur la tête des principaux chefs d’une faction scélérate qui, sous le masque du patriotisme, avait osé concevoir l’infâme projet de dissoudre la représentation nationale par l’assassinat, de tous les véritables montagnards les intrépides défenseurs des droits et du bonheur du peuple, et de ramener les français sous le joug d’un nouveau tyran. Votre décret du 18 floréal, par lequel vous avez proclamé au nom du peuple français qu’il reconnait l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme, a tranché la doctrine désor-ganisatrice que cette même faction avait osé (1) C 305, pl. 1144, p. 26; Mon., XX, 600. (2) Oise. (3) C 305, pl. 1144, p. 28; Mon., XX, 600. SÉANCE DU 10 PRAIRIAL AN II (29 MAI 1794) - PIÈCES ANNEXES 119 [Extrait des délibération du 8 flor. II]. « Le conseil où étaient les citoyens Hugault, faisant fonction de président, Legier, Mille, Goutasson, Dautigny, Sacrot, Ralichon, Chenon, administrateurs, Leproux agent national et Boyard secrétaire étant assemblés; le citoyen Dautigny de la Chamée fait don à la patrie pour l’équipement de ses défenseurs de 16 aulnes de grosses toiles; et la municipalité de Saint-Bandel de 8 chemises. Sur les conclusions de l’agent national, le conseil arrête la mention honorable de ces dons au procès-verbal et charge l’agent national d’en faire parvenir des extraits au citoyen Dautigny, à la municipalité de Saint-Bandel et à la Convention nationale. P.c.c., Mille, Boyard. PIÈCES ANNEXES I (Annexe au n° 1 a) La Société populaire de Nice transmet à la Convention nationale le trait suivant : Un malheureux galérien, malade depuis longtemps, étoit en proie aux douleurs de l’agonie : ses fers, que sa foiblesse ne lui permettoit plus de supporter, aggravoient ses tourmens, et met-toient un obstacle à sa guérison. Son fils, âgé de 8 ans, étoit auprès de lui, le consolant et soulevant ses chaînes pour les rendre moins pesantes. Enfin, l’ayant vu dans les angoisses de la mort, cet enfant, modèle de tendresse filiale, fut se jeter dans les bras de la Société populaire, et demander à grands cris qu’on le chargeât lui-même des chaînes de son père, afin qu’il pût être soigné et rendu à la vie. Ce généreux dévouement, qui annonce dans une âme si jeune le germe de toutes les vertus républicaines, fut applaudi avec sensibilité; et touchée du sort du père, non moins que de l’action du fils, la Société prit, au nom de l’humanité, l’engagement de demander une loi tendante à faire ôter, momentanément, les fers aux galériens qui se trouveroient dangereusement malades, en prenant les mesures de sûreté nécessaires pour prévenir leur évasion. Elle prie la Convention nationale de prendre en considération cette demande, qui lui est dictée, dit-elle ,par le plus pur dévouement à la chose publique. La Convention, pénétrée de ce trait sublime de pitié filiale, en a décrété la mention honorable (1) . ( Applaudi ) . (1) Débats, n° 622, p. 221; Btn, 13 prair. (1er suppl*) ; M.U., XL, 248; Mon., XX, 601; J. Paris, n° 520; J. Fr., n° 618; J. Perlet, n° 620; C. Eg., n° 655; Audit, nat., n° 619; Feuille Rép., n° 336; J. S.-Culottes, n° 474. II (Annexes au n08 1 a et b) a [Le départ * de VOme à la Conv.; 5 prair. II](1). « Citoyens Législateurs, Des hommes que le remords du crime déchirait ont porté la démence de leur caractère jusqu’à prêché l’athéisme; mais la voix du peuple français s’est élevée contre eux et ils ont laissé leurs têtes sur l’échafaud. Heureux Législateurs, vous n’avez pas besoin de faire parler des oracles pour rendre le français vertueux; vous trouvez dans son cœur la source de toutes les vertus; c’est là que vous avez lu ces mots, que quatorze siècles de tyrannie n’ont pu dérober à vos yeux : Dieu existe et l’âme est immortelle. O combien vous nous avez pénétrés de reconnaissance et d’admiration en proclamant solennellement ces deux éternelles vérités ! Continuez, dignes représentans, continuez à nous dire ce qui est vrai; laissez à d’autres l’Apollon de Lycurgue, la biche blanche de Sertorius, la nymphe de Numa, le buisson ardent de Moïse et les révélations de Mahomet; le peuple français ne connait plus que le langage de la raison et de la vérité. S. et F. ». Happeau, Renoult, Baudouin, Cimaroli, Leclerc. b [Le distr. de Chaumont (2) à la Conv.; 7 prair. m (3). «Nous vous adressons, ci-inclus, une adresse à la Convention nationale, que nous avons votée dès le 21 floréal, et dont la rédaction et l’envoi ont été retardés par des travaux de salut public et d’urgence. S. et F. ». Aberat (président), Bachot (agent nat.), Bâclé, Franco, Marchand, Potiguet, Prévillien. [Chaumont, s.d.]. « Représentans, Le glaive de la loi s’est appesanti sur la tête des principaux chefs d’une faction scélérate qui, sous le masque du patriotisme, avait osé concevoir l’infâme projet de dissoudre la représentation nationale par l’assassinat, de tous les véritables montagnards les intrépides défenseurs des droits et du bonheur du peuple, et de ramener les français sous le joug d’un nouveau tyran. Votre décret du 18 floréal, par lequel vous avez proclamé au nom du peuple français qu’il reconnait l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme, a tranché la doctrine désor-ganisatrice que cette même faction avait osé (1) C 305, pl. 1144, p. 26; Mon., XX, 600. (2) Oise. (3) C 305, pl. 1144, p. 28; Mon., XX, 600. 120 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE disséminer dans ses écrits liberticides pour soulever le peuple. Nous applaudissons, avec tous les vrais républicains à ce mémorable décret, l’égide de toutes les vertus sociales et privées. Continuez, Législateurs, vos pénibles travaux, assurez à jamais le bonheur des français, établissez invariablement le règne de la vertu. L’histoire a déjà dans ses mains le burin pour graver en caractères ineffaçables, vos noms parmi ceux des sages de la terre et des bienfaiteurs de l’humanité ». [Mêmes signatures plus] Wattebled, Roussel, Dupré, Huaut (secrét.). c [Le distr. de Monistrol (1) à la Conv .; 9 flor. Il] (2). « Dignes représentants du peuple français, Vous avez fait tomber la tête du dernier des tyrans; vous avez plus fait, vous nous avez donné une constitution qui doit faire notre bonheur et celui de l’Europe entière; vous l’avez soutenue au milieu des plus grands dangers, et malgré les intrigues des plus dangereux ennemis de la République; elle est prête à arriver au port. C’est vous, braves sans-culottes, qui êtes les fondateurs de cette République. C’est vous qui l’avez préservée de tous dangers, ainsi c’est à vous qu’est due la gloire de l’affermir de plus en plus sur les débris du despotisme. N’abandonnez donc pas une carrière aussi glorieuse que celle que vous avez commencée. Comblez le bonheur des français dont vous êtes les représentants. Continuez de foudroyer, du haut de cette Montagne dont vous êtes les soutiens, les députés conspirateurs qui voulaient nous faire croupir avec eux dans les eaux corrompues du Marais. Et nous vous devrons notre triomphe et notre liberté. Vive la République ! Rousson (présid.) , Ravel (commis.) , Robert, Canneva, Touron, Roussel. (1) Hte-Loire. (2) C 306, pl. 1157, p. 13; Mon., XX, 600; Bln, 13 prair. (2e suppl‘). d [Le distr. et Vagent nat. de Preuilly (1) à la Conv.; ... prair. Il] (2) . « Législateurs, Jusqu’à présent la liberté concentrée dans les cœurs craignait de s’énoncer... un destin inconcevable avait lié les esprits, mis la terreur à l’ordre du jour; l’intrigue avait divisé les citoyens, les ennemis du bien public l’emportaient; mais, Législateurs, le représentant du peuple, Ichon, descendu de la Montagne, arrivé inopinément dans ce district se montre et bientôt les intrigants se dissipent, et les vrais sans-culottes se rallient autour de lui dans la Société populaire où ils ont juré avec allégresse de maintenir la liberté, l’égalité, l’unité et l’indivisibilité de la République. Demeurez, dignes montagnards, au poste que vous défendez avec tant d’énergie, et, ne le cédez que quand vous serez assurés de nous avoir donné une paix éternelle. Comptez sur notre zèle à vous seconder et soyez persuadés que le cri qui nous est commun avec les vrais républicains est celui qui agite les despotes, ce cri de : Vive la République, Vive la Montagne !. Dumoulins, Lhéritier, Laurinel, Druna, Flam-bart, Arrétien (présid.). Mention honorable, inscription au bulletin de toutes ces adresses (3) . III (Annexe au n° 6) Les sans-culottes du Port-Malo, annoncent qu’ils ont envoyé à leurs frères d’armes 500 habits d’uniforme et 411 liv. en assignats. Les ouvriers de la même commune déposent sur l’autel de la patrie le prix d’une journée de leur travail. Mention honorable et insertion au bulletin (4). (1) Indre-et-Loire. (2) C 305, pl. 1144, p. 30; Bin, 13 prair. (2' suppl*). (3) Mention marginale datée du 10 prair. (4) J. Sablier, n° 1348; J. Fr., n° 613; Ann. R.F., n° 182. Saint-Malo. 120 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE disséminer dans ses écrits liberticides pour soulever le peuple. Nous applaudissons, avec tous les vrais républicains à ce mémorable décret, l’égide de toutes les vertus sociales et privées. Continuez, Législateurs, vos pénibles travaux, assurez à jamais le bonheur des français, établissez invariablement le règne de la vertu. L’histoire a déjà dans ses mains le burin pour graver en caractères ineffaçables, vos noms parmi ceux des sages de la terre et des bienfaiteurs de l’humanité ». [Mêmes signatures plus] Wattebled, Roussel, Dupré, Huaut (secrét.). c [Le distr. de Monistrol (1) à la Conv .; 9 flor. Il] (2). « Dignes représentants du peuple français, Vous avez fait tomber la tête du dernier des tyrans; vous avez plus fait, vous nous avez donné une constitution qui doit faire notre bonheur et celui de l’Europe entière; vous l’avez soutenue au milieu des plus grands dangers, et malgré les intrigues des plus dangereux ennemis de la République; elle est prête à arriver au port. C’est vous, braves sans-culottes, qui êtes les fondateurs de cette République. C’est vous qui l’avez préservée de tous dangers, ainsi c’est à vous qu’est due la gloire de l’affermir de plus en plus sur les débris du despotisme. N’abandonnez donc pas une carrière aussi glorieuse que celle que vous avez commencée. Comblez le bonheur des français dont vous êtes les représentants. Continuez de foudroyer, du haut de cette Montagne dont vous êtes les soutiens, les députés conspirateurs qui voulaient nous faire croupir avec eux dans les eaux corrompues du Marais. Et nous vous devrons notre triomphe et notre liberté. Vive la République ! Rousson (présid.) , Ravel (commis.) , Robert, Canneva, Touron, Roussel. (1) Hte-Loire. (2) C 306, pl. 1157, p. 13; Mon., XX, 600; Bln, 13 prair. (2e suppl‘). d [Le distr. et Vagent nat. de Preuilly (1) à la Conv.; ... prair. Il] (2) . « Législateurs, Jusqu’à présent la liberté concentrée dans les cœurs craignait de s’énoncer... un destin inconcevable avait lié les esprits, mis la terreur à l’ordre du jour; l’intrigue avait divisé les citoyens, les ennemis du bien public l’emportaient; mais, Législateurs, le représentant du peuple, Ichon, descendu de la Montagne, arrivé inopinément dans ce district se montre et bientôt les intrigants se dissipent, et les vrais sans-culottes se rallient autour de lui dans la Société populaire où ils ont juré avec allégresse de maintenir la liberté, l’égalité, l’unité et l’indivisibilité de la République. Demeurez, dignes montagnards, au poste que vous défendez avec tant d’énergie, et, ne le cédez que quand vous serez assurés de nous avoir donné une paix éternelle. Comptez sur notre zèle à vous seconder et soyez persuadés que le cri qui nous est commun avec les vrais républicains est celui qui agite les despotes, ce cri de : Vive la République, Vive la Montagne !. Dumoulins, Lhéritier, Laurinel, Druna, Flam-bart, Arrétien (présid.). Mention honorable, inscription au bulletin de toutes ces adresses (3) . III (Annexe au n° 6) Les sans-culottes du Port-Malo, annoncent qu’ils ont envoyé à leurs frères d’armes 500 habits d’uniforme et 411 liv. en assignats. Les ouvriers de la même commune déposent sur l’autel de la patrie le prix d’une journée de leur travail. Mention honorable et insertion au bulletin (4). (1) Indre-et-Loire. (2) C 305, pl. 1144, p. 30; Bin, 13 prair. (2' suppl*). (3) Mention marginale datée du 10 prair. (4) J. Sablier, n° 1348; J. Fr., n° 613; Ann. R.F., n° 182. Saint-Malo.