Séance du 17 fructidor an II (mercredi 3 septembre 1794) Présidence de BERNARD (de Saintes) 1 La séance est ouverte à onze heures. Un membre de la commission des Dépêches fait lecture de la correspondance (1). 2 Les administrateurs de police font passer le total journalier des détenus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention du département de Paris, à l’époque du 16 de ce mois, montant à 5 299 (2). [Etat des détenus conforme aux feuilles journalières remises par les concierges des maisons d’arrêt du département de Paris, 17 fructidor an II] (S) Maison de justice du Département 604 Petite-Force 228 Pélagie 143 Magdelonnettes 135 Abbaye 40 Bicêtre 718 La Salpétrière 463 Chambre d’arrêt, à la Mairie 37 Luxembourg 416 Maison de suspicion, rue de la Bourbe 341 Picpus, faubourg Antoine 97 Les Carmes, rue de Vaugirard 182 Les Angloises, rue Victor 133 Les Angloises, rue de l’Oursine 91 Les Angloises, faubourg Antoine 72 Ecossois, rue des Fossés Victor 69 Lazare, fauxbourg Lazare 281 Belhomme, rue Charonne, n° 70 19 Bénédictins Anglois, rue de l’Observatoire 93 Maison du Plessis 399 Maison de répression, rue Victor 49 Maison de Coignard, à Picpus 35 Montprin 49 Fermes — Caserne des Petits-Pères 133 Caserne, rue de Sève 120 Caserne des Cannes, rue de Vaugirard 63 Vincennes 289 Total général 5 299 3 Le général de division Turreau écrit à la Convention pour la féliciter, au nom de la garnison de Belle-Isle-en-Mer [département du Finistère], qu’il commande, de son énergie contre les nouveaux conspirateurs, et comme organe des défenseurs qui composent cette garnison; il jure de mourir à son poste, ainsi que tous ses camarades d’armes. Mention honorable, insertion au bulletin (4). [Le général Turreau, du quartier général de Belle-Isle-en-Mer, à la Convention nationale, 22 thermidor an II] (5) Citoyens Représentai, Des mandataires du peuple avaient osé conspirer de nouveau contre sa liberté. L’exemple des Vergniaud, des Brissot, des Ronsin, des Danton, n’avait eu rien d’effrayant pour eux; la Convention devait périr sous le fer des assassins, la République être entrainée dans sa chute, la France enfin plongée dans le deuil et l’humiliation... A la nouvelle de tant de forfaits la plus violente indignation s’est manifestée parmi les braves militaires qui composent la garnison de Belle-Isle-en-Mer et leurs vœux se sont réunis à ceux de tous les vrais républicains (1) P.V., XLV, 17. (2) P.V., XLV, 17. Ann. Patr., n° 612; C. Eg., n° 747 ; J. Paris, n° 612. (3) C 319, pl. 1305, p. 7, Bull., 17 fruct. (4) P. V., XLV, 18. (5) C 318, pl. 1289, p. 22. d’Histoire de la Révolution Française