[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { im" 593 de la Moselle, le charge de déposer sur l’autellde la patrie. Ce brave militaire a trouvé ces 2 pièces d’or sur un officier ennemi qu’il a vaincu; la bra¬ voure qu’il a montrée avec tous les bataillons de la division de Saverne, dans les journées des 3 et 4, mérite la reconnaissance publique. Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit la lettre du citoyen Borie (2). Borie, représentant du peuple près Varmée du JRMn, à la Convention nationale. « A Saverne, le 7e jour de la 2e décade du 2e mois de l’an II de la République française une et indivisible. « Je vous adresse, citoyens collègues, deux doubles louis en or, monnaie de Hongrie que j’ai remis et fait charger à la poste, et que le citoyen Jacob, lieutenant au 3e bataillon de la Moselle, me charge d’offrir pour lui à la Conven¬ tion. Ce brave guerrier s’est emparé de ces deux pièces d’or sur. un officier ennemi, après l’avoir vaincu et il en fait hommage à la nation. La bra¬ voure qu’il a montrée à tous les bataillons de la division de Saverne dans les journées des 3 et 4 courant, mérite la reconnaissance publique. L’ennemi n’occupe plus le village de Stem-bourg, mais il nous faut du renfort pour marcher en avant. « * i . ; Salut, fraternité. Borie. Jourdan obtient la parole et s’exprime ainsi : « Une citoyenne du département de la Nièvre, qui ne veut pas être connue, m’a adressé cette boite qui contient 23 marcs 1 once d’argenterie, dont elle fait un don patriotique; je ne demande pas une mention honorable, trop heureux sont ceux qui peuvent concourir par leur superflu à fonder le gouvernement qui doit ramener l’homme à ses droits véritables, mais je demande qu’il en soit fait mention au « Bulletin » pour que l’on sache que les citoyennes de ce dépar¬ tement ne le céderont en rien à leurs époux, pour détruire tous les préjugés et cimenter à jamais le règne heureux de l’égalité et de la liberté. L’insertion au procès-verbal et au « Bulletin » est décrétée (3). Les décrets suivants ont été rendus : Sur la proposition d’un membre, « La Convention nationale, après avoir entendu à sa barre la pétition du citoyen Erich Eeg, accompagné de ses deux enfants, décrète qu’il sera accordé au pétitionnaire 6 sols par lieue pour lui, et autant pour chacun de ses enfants, pour se rendre à Rochefort; et comme secours (I) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 78. (2) Archives nationales, carton C 278, dossier 740; Bulletin de la Convention du 9® jour de la 2® décade du 2® mois de l’an II (samedi 9 novembre 1793). (3) Procès-verbaux de la Convention , t. 25, p. 78. lre SÉRIE. T. LXXVIII. provisoire, une somme de 300 livres pour fournir à leurs besoins les plus pressants; ladite somme sera payée au citoyen Eeg, sur la présentation du présent décret, par le ministre de la ma¬ rine (1). » Suit le texte de la pétition du citoyen Erich Eeg, d'après un document des Archives nationales (2). « Citoyen Président, « Les braves Français ont sauvé la vie à moi et à mes deux fils, il y a un an, comme nous fîmes naufrage à notre retour des Grandes Indes pour le Danemark. Mes mœurs et mon patrio¬ tisme comme sans-culotte de la section des Tuileries m’ont procuré les certificats ci-joints et l’honneur d’être employé avec mes fils à la marine française. Notre joie en est inexprimable; mais comme nous sommes sans bas, sans sou¬ liers, sans chemises, sans vêtements pour ga¬ rantir nos corps contre les rigueurs de la saison, et sans argent pour pouvoir avec certitude gagner notre destination à Rochefort, au temps prescrit, je suis forcé de solliciter auprès de la Convention nationale un secours provisoire à nous trois pour ces besoins urgents. Plût à Dieu que nous puissions sous le pavillon tricolore prouver combien nous idolâtrons la Constitu¬ tion sublime de la République une et indivi¬ sible. A Paris, le 18 brumaire, l’an II de la Répu¬ blique française. Erich Eeg. Compte rendu du Journal de la Montagne (3). Un étranger, jeté par un naufrage sur les côtes de France, et qui s’est réuni à nos frères d’armes pour combattre nos ennemis, a recours à la générosité de la Convention pour avoir les moyens de conduire à Rochefort ses deux fils qu’il destine à servir sous le pavillon tricolore. Renvoyé au ministre de la marine, qui leur fera donner six sous par lieue pour leur nourri¬ ture, et cent livres à chacun, pour leur procurer des vêtements. Un membre [Monnot, rapporteur (4)], au nom du comité des finances, fait adopter le décret suivant : « La Convention nationale, après avoir en¬ tendu son comité des finances, décrète : Art. 1er. « L’indemnité des membres composant les comités révolutionnaires des sections de Paris est portée à 5 livres par jour, depuis leur entrée en fonctions, attendu la continuité de leurs tra¬ vaux. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 79. (2) Archives nationales, carton C 278, dossier 740. (3) Journal de la Montagne [n® 160 du 19® jour du 2® mois de l’an II (samedi 9 novembre 1793), p. 1177, col. 2]. (4) D’après la minute du décret qui se trouve aux Archives nationales, oarton G 277, dossier 724. 38