[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. i 12 brumaire an If 169 (2 novembre 1793 Les officiers municipaux de la commune de Senlis (Senlisse), près Chevreuse, district de Versailles, admis à la barre, félicitent la Conven¬ tion nationale de l’heureux succès de ses tra¬ vaux, dont dépend le salut de la République; ils la remercient des décrets sages qu’elle a rendus contre les accapareurs, et de la taxe des denrées. Les bienfaits que vos travaux ont répandus dans les campagnes, disent-ils, nous ont con¬ vaincus que le culte de la liberté était préférable à celui des prêtres : le premier nous donne des jouissances, et le second nous commandait des privations. Les officiers municipaux prient la Convention de s’occuper sans délai de l’organisation des tra¬ vaux publics destinés à l’entretien et réparation des chemins de communication avec les com¬ munes circonvoisines. Ils ont déposé sur l’autel de la patrie l’argenterie de l’église, qui ne s’ac¬ corde point, disent-ils, avec la simplicité d’un culte pur et tout républicain. Sur la proposition d’un membre, « La Convention nationale décrète la mention honorable, l’insertion au « Bulletin » et le renvoi de la pétition au comité des ponts et chaussées. » La députation a été admise aux honneurs de la séance (1). Suit la 'pétition des officiers municipaux de Senlisse (2). La commune de Senlisse, proche Chevreuse, district de Versailles, à la Convention natio¬ nale. « Les officiers municipaux de la commune de Senlisse, près Chevreuse, district de Versailles, viennent féliciter la Convention nationale de l’heureux succès de ses travaux, dont dépend le salut de la République; la remercier des décrets sages qu’elle a rendus contre les acca¬ pareurs, et de la taxe des denrées ; ils assurent la Convention nationale des bons sentiments de la commune toute composée de vrais sans-culottes. « Les bienfaits que vos travaux ont répandus dans les campagnes nous ont convaincus que le culte de la liberté était préférable à celui du prêtre. Le premier nous donne des jouissances et le second nous commandait des privations, et certes le prêtre s’engraissait des objets dont il nous commandait la privation. Représentants, nous sommes entièrement pour la liberté. Nos cœurs sentent que ce culte seul mérite nos offrandes et nous ne regretterons point celui du prêtre qui ne peut faire le bonheur des hommes. Ils déposent , en conséquence, sur l’autel de la patrie, l’argenterie de l’église qui consiste en un calice avec sa patène, un encensoir avec sa navette, deux chandeliers, la garniture de la verge du bedeau, et autres objets qui ne s’accordent point avec la simplicité d’un culte pur et tout républicain. « Ils prient la Convention nationale de s’occu-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 270. (2) Archives nationales, carton G 280, dossier 763. per sans délai d’organiser les travaux publics destinés à l’entretien et réparation des chemins de communication avec les communes circon¬ voisines. Cette organisation est d’une telle nécessité que, grâce au brigandage des agents de l’ancien régime, aux promesses nulles et sans effet de l’ex-ministre Roland, la commune de Senlisse et un grand nombre d’autres sont à à la veille d’ètre perdues pour l’agriculture et le commerce. « Vive la Montagne! Vive la République! « Un calice et sa patène, une croix d’argent composée de huit pièces, deux chandeliers, un encensoir et sa navette, deux paix, deux burettes, une coquille, deux petites couronnes, un reliquaire garni d’argent, la garniture de la verge du bedeau, deux crachats, une bourse à jetons et un écu de six livres. « Reçu les objets ci-dessus, ce duodi de la 2e décade de brumaire. Ducroisy. Compte rendu du Moniteur universel (1). U ne députation de la municipalité de Senlisse, près Chevreuse, admise à la barre, vient remer¬ cier la Convention de ses lois sur les subsistances (1) Moniteur universel [n° 44 du 14 brumaire an II (lundi 4 novembre 1793), p. 179, col. 1]. D’autre part, Y Auditeur national [n° 407 du 13 bru¬ maire an II (dimanche 3 novembre 1793), p. 1] et le Mercure universel [13 brumaire an II (dimanche 3 novembre 1793), p. 43, col. 2] rendent compte de la motion de Glauzel dans les termes suivants : I. Compte rendu de Y Auditeur national. Les citoyens de Senlisse félicitent aussi la Con¬ vention sur l’énergie de ses mesures révolution¬ naires. Ils l’invitent à presser l’organisation des tra¬ vaux publics et font offrande à la patrie des calices, patènes, encensoirs, croix et chandeliers de leur église. A l’occasion de cette offrande, un membre observe que les représentants du peuple ne doivent pas plus épargner les richesses accumulées par la monarchie que celles prodiguées par le fanatisme. « Tout le monde sait, a-t-il dit, que le Sardanapale des Fran¬ çais, Louis XV, a comblé de richesses, aux dépens de l’État, la courtisane Dubarry. Je demande que sans préjudice aux peines que le tribunal révolu¬ tionnaire pourra prononcer contre cette femme, à raison de la conduite qu’elle a tenue dans la Révo¬ lution, ses biens soient de suite confisqués, pour le produit en être versé dans le Trésor public. » La Convention a passé à l’ordre du jour sur cette demande, d’après l’observation qu’a faite le Prési¬ dent que le comité de sûreté générale avait fait apposer les scellés sur les biens de cette fameuse courtisane, et qu’elle était dénoncée au tribunal révolutionnaire. II. Compte rendu du Mercure universel. Les officiers municipaux de Senlisse, district de Versailles, en félicitant la Convention sur tous les décrets et notamment des mesures rigoureuses qu’elle a prises contre les accapareurs, dépose sur le bureau deux chandeliers, un calice, une grande et