168 ARCHIVES PARLEMENTAIRES CONVENTION NATIONALE Collot et Robespierre concourent puissamment de leurs efforts et de leur génie à cet immortel décret, ces deux têtes chéries sont désignées aux coups des assassins. Tyrans coalisés ! ne prétendez plus masquer vos perfidies, vos crimes et couvrir des intérêts du ciel la haine que vous jurez au peuple français et à ses représentans. N’espérez plus le corrompre, le diviser ni le vaincre. Vos forfaits ne font que l’éclairer, le réunir, enflammer son courage et le rendre invincible. Représentans, nos cœurs frémissent à la seule idée des dangers que ces monstres vous font courir et brûlent de les partager. Que ne pouvons-nous comme l’heureux et brave Geffroy faire à chacun de vous un rempart de nos corps ! Nos âmes du moins s’aggrandissent et s’épurent au feu sacré qui anime les vôtres. Avec vous elles s’élèvent vers l’Etre suprême et lui disent : Etre des êtres, conserve au peuple français ses vertueux et fidèles représentans. Veille aux destins de la République. Accélères son bonheur et celui des nations. C’est le prix qu’ils ambitionnent, le seul signe de tant de courage et de vertus. d [La Sté popul. de Blois à la Conv s.d.] (1) . « Représentants du peuple français, Fondateurs de la République, vous l’avez sauvée des conspirateurs. Un germe destructeur avait été jeté parmi nous par les conspirateurs pour tuer la liberté en nous détachant de tous principes de morale, et vous venez de l’écraser en reconnaissant au nom du peuple français l’existence de l’Etre suprême et l’immortalité de l’âme. C’est ainsi qu’après avoir anéanti nos ennemis, vous vous occupez de notre bonheur, car en est-il un pour l’homme sans la pensée consolante de la divinité et la conscience de la dignité de son être. Grâces vous soient rendues de tant de bienfaits, la société populaire des sans-culottes de Blois vous offre le tribut simple et vrai de sa reconnaissance. » Finot, Racault, Dezaeis-Regnaud, Seillier [et une page de signature illisibles]. e [La Sté popul. de Bellegarde de Vallongue à la Conv.; s.d.] (2). « Législateurs, Les Cévenols de ces contrées nés dans des chaumières éparses sur de hautes montagnes, dans des bois, parmi des rochers et au milieu des précipices, pays propre qu’à des hommes libres, se félicitent de tes nombreux travaux depuis la chute des Brissotains, te rendent grâces de la promptitude avec laquelle tu viens de punir les députés traîtres qui souillaient la représentation nationale et qui voulaient nous donner des chaines d’esclaves que les vainqueurs (1) C 306, pl. 1158, p. 28; J. Sablier, n° 1352. (2) C 306, pl. 1158, p. 27. des contre-révolutionnaires de la Lozère ne supporteront jamais; s’il y en a encore dans votre sein purgez-le de suite, et que dans quelques jours en respirant l’air de la liberté nous puissions dire : la France délivrée de ses ennemis, ne forme qu’une république de frères, et que jusqu’à ce que ce vœu là soit rempli et que la paix ne soit faite, nous vous invitons, courageux législateurs, à rester à votre poste. Nos enfants sont tous marchés contre les tirands marmots et les pouilieux expaniols (sic) et viennent de leur faire danser la carmagnole; nous vous demandons de ne jamais traiter de paix avec ce dernier tyran qu’il n’est détruit dans ces états ses moines inquisiteurs, livré les émigrés et payé le prix de la guerre injuste qu’il a occasionnée au peuple espagnol; s’il s’y refuse, nous irons à Madrid lui en faire la réquisition. Vive la République; vive la Montagne ! Ça ira. » Labaume ( présid .) , La vit [et une signature illisible] . f [La Sté républico-popul. de Valence et Bourg-les-Valence à la Conv.; s.d.] (1). L’idée de l’Etre suprême et de l’immortalité de l’âme est un rappel continuel à la justice. (Rapport de Robespierre) . « Législateurs, Grâces et reconnaissance pour votre vertueux décret du 18 floréal; vous venez de briser tous les liens de l’immortalité tissés par la scélératesse perfide qui voulait nous conduire à l’anarchie par l’athéisme. Vous n’avez jamais pensé que le peuple français ait pu mettre en doute l’existence d’un être suprême mais il manquait à votre gloire de combattre les partisans de ces vils détracteurs intéressés à persuader qu’une force aveugle préside aux destinés de l’homme et frappe au hasard le crime et la vertu. Vous venez de remplir cette tâche imposante qui vous assure l’admiration éternelle du peuple souverain et magnanime que vous représentez; vous venez de prouver que contraire aux nations barbares qui dégradaient l’idée de la divinité, le peuple français ne peut mieux honorer l’Etre suprême que par l’exercice de toutes les vertus. O toi, dont le rapport étincelle des plus sublimes vérités, toi dont la doctrine consolante a appelé l’auguste décret qui reporte l’homme vers la divinité, Robespierre, si l’existence de la divinité, si l’immortalité de l’âme pouvaient encore être un problème, tes mâles vertus suffiraient pour repousser ce doute outrageant ! ton âme forte et grande ne saurait être un souffle léger qui doive s’éteindre aux portes de la mort. Législateurs, vous avez assuré à votre patrie, tout ce qu’elle avait droit d’attendre de vous; votre énergie et votre grandeur sont constatées, de l’un à l’autre hémisphère; il vous restait à consolider le régime des vertus et de la moralité sans lesquels nous triompherions en vain de nos ennemis et à cet égard encore vous avez entraîné notre admiration. (1) C 306, pl. 1158, p. 33; Bin, 12 prair. et 13 prair. (suppl*); J. Sablier, n° 1352; M.U., XL, 204. 168 ARCHIVES PARLEMENTAIRES CONVENTION NATIONALE Collot et Robespierre concourent puissamment de leurs efforts et de leur génie à cet immortel décret, ces deux têtes chéries sont désignées aux coups des assassins. Tyrans coalisés ! ne prétendez plus masquer vos perfidies, vos crimes et couvrir des intérêts du ciel la haine que vous jurez au peuple français et à ses représentans. N’espérez plus le corrompre, le diviser ni le vaincre. Vos forfaits ne font que l’éclairer, le réunir, enflammer son courage et le rendre invincible. Représentans, nos cœurs frémissent à la seule idée des dangers que ces monstres vous font courir et brûlent de les partager. Que ne pouvons-nous comme l’heureux et brave Geffroy faire à chacun de vous un rempart de nos corps ! Nos âmes du moins s’aggrandissent et s’épurent au feu sacré qui anime les vôtres. Avec vous elles s’élèvent vers l’Etre suprême et lui disent : Etre des êtres, conserve au peuple français ses vertueux et fidèles représentans. Veille aux destins de la République. Accélères son bonheur et celui des nations. C’est le prix qu’ils ambitionnent, le seul signe de tant de courage et de vertus. d [La Sté popul. de Blois à la Conv s.d.] (1) . « Représentants du peuple français, Fondateurs de la République, vous l’avez sauvée des conspirateurs. Un germe destructeur avait été jeté parmi nous par les conspirateurs pour tuer la liberté en nous détachant de tous principes de morale, et vous venez de l’écraser en reconnaissant au nom du peuple français l’existence de l’Etre suprême et l’immortalité de l’âme. C’est ainsi qu’après avoir anéanti nos ennemis, vous vous occupez de notre bonheur, car en est-il un pour l’homme sans la pensée consolante de la divinité et la conscience de la dignité de son être. Grâces vous soient rendues de tant de bienfaits, la société populaire des sans-culottes de Blois vous offre le tribut simple et vrai de sa reconnaissance. » Finot, Racault, Dezaeis-Regnaud, Seillier [et une page de signature illisibles]. e [La Sté popul. de Bellegarde de Vallongue à la Conv.; s.d.] (2). « Législateurs, Les Cévenols de ces contrées nés dans des chaumières éparses sur de hautes montagnes, dans des bois, parmi des rochers et au milieu des précipices, pays propre qu’à des hommes libres, se félicitent de tes nombreux travaux depuis la chute des Brissotains, te rendent grâces de la promptitude avec laquelle tu viens de punir les députés traîtres qui souillaient la représentation nationale et qui voulaient nous donner des chaines d’esclaves que les vainqueurs (1) C 306, pl. 1158, p. 28; J. Sablier, n° 1352. (2) C 306, pl. 1158, p. 27. des contre-révolutionnaires de la Lozère ne supporteront jamais; s’il y en a encore dans votre sein purgez-le de suite, et que dans quelques jours en respirant l’air de la liberté nous puissions dire : la France délivrée de ses ennemis, ne forme qu’une république de frères, et que jusqu’à ce que ce vœu là soit rempli et que la paix ne soit faite, nous vous invitons, courageux législateurs, à rester à votre poste. Nos enfants sont tous marchés contre les tirands marmots et les pouilieux expaniols (sic) et viennent de leur faire danser la carmagnole; nous vous demandons de ne jamais traiter de paix avec ce dernier tyran qu’il n’est détruit dans ces états ses moines inquisiteurs, livré les émigrés et payé le prix de la guerre injuste qu’il a occasionnée au peuple espagnol; s’il s’y refuse, nous irons à Madrid lui en faire la réquisition. Vive la République; vive la Montagne ! Ça ira. » Labaume ( présid .) , La vit [et une signature illisible] . f [La Sté républico-popul. de Valence et Bourg-les-Valence à la Conv.; s.d.] (1). L’idée de l’Etre suprême et de l’immortalité de l’âme est un rappel continuel à la justice. (Rapport de Robespierre) . « Législateurs, Grâces et reconnaissance pour votre vertueux décret du 18 floréal; vous venez de briser tous les liens de l’immortalité tissés par la scélératesse perfide qui voulait nous conduire à l’anarchie par l’athéisme. Vous n’avez jamais pensé que le peuple français ait pu mettre en doute l’existence d’un être suprême mais il manquait à votre gloire de combattre les partisans de ces vils détracteurs intéressés à persuader qu’une force aveugle préside aux destinés de l’homme et frappe au hasard le crime et la vertu. Vous venez de remplir cette tâche imposante qui vous assure l’admiration éternelle du peuple souverain et magnanime que vous représentez; vous venez de prouver que contraire aux nations barbares qui dégradaient l’idée de la divinité, le peuple français ne peut mieux honorer l’Etre suprême que par l’exercice de toutes les vertus. O toi, dont le rapport étincelle des plus sublimes vérités, toi dont la doctrine consolante a appelé l’auguste décret qui reporte l’homme vers la divinité, Robespierre, si l’existence de la divinité, si l’immortalité de l’âme pouvaient encore être un problème, tes mâles vertus suffiraient pour repousser ce doute outrageant ! ton âme forte et grande ne saurait être un souffle léger qui doive s’éteindre aux portes de la mort. Législateurs, vous avez assuré à votre patrie, tout ce qu’elle avait droit d’attendre de vous; votre énergie et votre grandeur sont constatées, de l’un à l’autre hémisphère; il vous restait à consolider le régime des vertus et de la moralité sans lesquels nous triompherions en vain de nos ennemis et à cet égard encore vous avez entraîné notre admiration. (1) C 306, pl. 1158, p. 33; Bin, 12 prair. et 13 prair. (suppl*); J. Sablier, n° 1352; M.U., XL, 204. SÉANCE DU 12 PRAIRIAL AN II (31 MAI 1794) - N° 35 169 Restez à cette hauteur imposante, soyez les législateurs de tout le genre humain, ainsi que vous serez les interprètes de la même nature : montrez au peuple la ligne qui sépare le monde de chimères de celui de la réalité, et enseignez nous après tant de religions d’illusions et d’erreurs, la religion de l’évidence et de la vérité. Sachez que l’univers vous contemple et que déjà le burin est dans les mains de la postérité pour perpétuer et vos bienfaits et notre reconnaissance. Forest le jeune, Hurette, Gallet [et 9 signatures illisibles]. 9 [La Sté popul. de Beaumarchez à la Conv.; s-d .] (1). « Citoyens représentais, Un noir système de trahison était à l’ordre du jour. Par vos soins infatigables les conspirateurs ont vécu; depuis longtemps ils dirigeaient la calomnie contre les montagnards. Us tentaient d’avilir par leur venin ceux qu’ils n’ont pu émouvoir par leurs menaces, effrayer par leurs poignards, et corrompre par leurs richesses. Dartigoeyte a été aussi en butte à leurs traits après avoir terrassé dans ce département l’hydre du fédéralisme, de l’aristocratie et du fanatisme conjurés, après avoir jeté dans tous les cœurs les semences des vertus républicaines autant par ses exemples que par ses discours, démasqué et puni les traîtres; enfin après s’être toujours montré l’espoir des sans-culottes, ne fallait-il pas qu’il fût l’objet de la fureur de ses ennemis; le poignard de Charlotte, l’immortalisé Marat; la rage des malveillans honore Dartigoeyte. Charlotte a subi la peine due à son crime, les infâmes détracteurs des magistrats du peuple seront punis. Actifs à découvrir les conspirateurs, prompts à les punir, soyez toujours fermes sur la glorieuse Montagne, de sa sublime hauteur, écrasez les traîtres et les tyrans et continuez à répandre parmi nous le bonheur avec la vertu. » Laffite ( présid .), Dubernet (secret), Cols. h [La Sté popul. de Moyenvic à la Conv.; s.d.] (2). « Citoyens représentans, Enfin vous venez d’asseoir sur des bases immuables la République; nos ennemis, désespérés de voir que malgré toute leur trahison, tous les efforts de leur rage, l’édifice de notre liberté s’élevait majestueusement et sapait invinciblement les trônes des tyrans ligués contre nous, désespérés de voir que ses vils satellites n’étaient que des atomes devant nos fiers républicains, ont résolu de perdre la République par la corruption des scélérats sous le voile d’un patriotisme ardent, ont dit en leur âme : Corrompons la République, que les vertus, la pro-(1) C 306, pl. 1158, p. 26; J Sablier, n° 1352. (2) C 306, pl. 1158, p. 42. bité, ne soient plus qu’une chimère, la sainteté des serments une puérilité, qu’il n’y ait plus d’être suprême que l’Eternel, qui nous accorde une protection si évidente, qui ouvre pour ses vrais enfants tous les trésors de l’abondance, ne soit plus qu’un affreux hasard à qui nous ne devons aucune reconnaissance, que le malheur n’ait plus l’espoir d’un avenir consolant; déjà leurs nombreux sectateurs propageaient ces maximes horribles; le peuple français ne devait plus paraître aux yeux de l’univers qu’un peuple égaré sans principes, et la République s’ensevelissait dans son berceau, mais, défenseurs de la liberté, alors vous veilliez pour elle. Il vous était réservé de sauver encore une fois la République; du haut de la sainte Montagne vous avez aperçu la manœuvre infernale, vous avez démasqué les traitres, et la massue nationale les a plongés dans le néant qu’ils réclamaient. Vous avez proclamé solennellement l’immortalité de l’âme et l’existence d’un être suprême. Alors une douce émotion, un saint enthousiasme s’est emparé de nos âmes. La conscience de l’homme juste a souri à l’auguste tableau que vous nous avez présenté; oui, nous reconnaissons avec vous l’immortalité de l’âme; nous reconnaissons avec vous l’existence d’un être suprême; c’est devant lui que nous avons juré de maintenir notre constitution; c’est devant lui que nous jurons encore aujourd’hui de vivre libre ou mourir, de défendre la République une et indivisible jusqu’au dernier souffle de notre vie. Vive à jamais la sainte Montagne, vive à jamais la Convention ». Chapy (présid.), Drouet isecrét.), i [La Sté popul. d’Amboise à la Conv.; 2 prair. U] (1). « Représentans du peuple, C’est avec le plus vif enthousiasme que la société des sans culottes républicains d’Amboise applaudit à votre décret du 18 floréal qui consacre le dogme sublime et consolant de l’existence d’un être suprême et de l’immortalité de l’âme. Vous offrez sagement à la vénération des peuples ce qui doit agrandir leurs idées et les rendre meilleurs eux-mêmes; vous leur présentez un aiguillon puissant pour la gloire, un solide appui dans le malheur. En asseyant la justice et la moralité sur des principes qu’ils trouvent dans leur propre cœur, et qu’ils voient avec plaisir retracés dans des fêtes et des monuments publics, vous les préservez de l’écueil de la corruption qui les conduisait à l’esclavage. Ainsi par vos immortels travaux les français demeureront libres et vertueux, ils combattront avec courage sous les auspices d’un être suprême, ami des hommes libres et vengeur de la tyrannie; ils s’élanceront d’un vol plus rapide dans la carrière de la gloire et de l’honneur, convaincus qu’en mourant pour la patrie, ils (1) C 306, pl. 1158, p. 36; J. Fr., n° 615; M.U., XL, 204; J. Sablier, n° 1352. SÉANCE DU 12 PRAIRIAL AN II (31 MAI 1794) - N° 35 169 Restez à cette hauteur imposante, soyez les législateurs de tout le genre humain, ainsi que vous serez les interprètes de la même nature : montrez au peuple la ligne qui sépare le monde de chimères de celui de la réalité, et enseignez nous après tant de religions d’illusions et d’erreurs, la religion de l’évidence et de la vérité. Sachez que l’univers vous contemple et que déjà le burin est dans les mains de la postérité pour perpétuer et vos bienfaits et notre reconnaissance. Forest le jeune, Hurette, Gallet [et 9 signatures illisibles]. 9 [La Sté popul. de Beaumarchez à la Conv.; s-d .] (1). « Citoyens représentais, Un noir système de trahison était à l’ordre du jour. Par vos soins infatigables les conspirateurs ont vécu; depuis longtemps ils dirigeaient la calomnie contre les montagnards. Us tentaient d’avilir par leur venin ceux qu’ils n’ont pu émouvoir par leurs menaces, effrayer par leurs poignards, et corrompre par leurs richesses. Dartigoeyte a été aussi en butte à leurs traits après avoir terrassé dans ce département l’hydre du fédéralisme, de l’aristocratie et du fanatisme conjurés, après avoir jeté dans tous les cœurs les semences des vertus républicaines autant par ses exemples que par ses discours, démasqué et puni les traîtres; enfin après s’être toujours montré l’espoir des sans-culottes, ne fallait-il pas qu’il fût l’objet de la fureur de ses ennemis; le poignard de Charlotte, l’immortalisé Marat; la rage des malveillans honore Dartigoeyte. Charlotte a subi la peine due à son crime, les infâmes détracteurs des magistrats du peuple seront punis. Actifs à découvrir les conspirateurs, prompts à les punir, soyez toujours fermes sur la glorieuse Montagne, de sa sublime hauteur, écrasez les traîtres et les tyrans et continuez à répandre parmi nous le bonheur avec la vertu. » Laffite ( présid .), Dubernet (secret), Cols. h [La Sté popul. de Moyenvic à la Conv.; s.d.] (2). « Citoyens représentans, Enfin vous venez d’asseoir sur des bases immuables la République; nos ennemis, désespérés de voir que malgré toute leur trahison, tous les efforts de leur rage, l’édifice de notre liberté s’élevait majestueusement et sapait invinciblement les trônes des tyrans ligués contre nous, désespérés de voir que ses vils satellites n’étaient que des atomes devant nos fiers républicains, ont résolu de perdre la République par la corruption des scélérats sous le voile d’un patriotisme ardent, ont dit en leur âme : Corrompons la République, que les vertus, la pro-(1) C 306, pl. 1158, p. 26; J Sablier, n° 1352. (2) C 306, pl. 1158, p. 42. bité, ne soient plus qu’une chimère, la sainteté des serments une puérilité, qu’il n’y ait plus d’être suprême que l’Eternel, qui nous accorde une protection si évidente, qui ouvre pour ses vrais enfants tous les trésors de l’abondance, ne soit plus qu’un affreux hasard à qui nous ne devons aucune reconnaissance, que le malheur n’ait plus l’espoir d’un avenir consolant; déjà leurs nombreux sectateurs propageaient ces maximes horribles; le peuple français ne devait plus paraître aux yeux de l’univers qu’un peuple égaré sans principes, et la République s’ensevelissait dans son berceau, mais, défenseurs de la liberté, alors vous veilliez pour elle. Il vous était réservé de sauver encore une fois la République; du haut de la sainte Montagne vous avez aperçu la manœuvre infernale, vous avez démasqué les traitres, et la massue nationale les a plongés dans le néant qu’ils réclamaient. Vous avez proclamé solennellement l’immortalité de l’âme et l’existence d’un être suprême. Alors une douce émotion, un saint enthousiasme s’est emparé de nos âmes. La conscience de l’homme juste a souri à l’auguste tableau que vous nous avez présenté; oui, nous reconnaissons avec vous l’immortalité de l’âme; nous reconnaissons avec vous l’existence d’un être suprême; c’est devant lui que nous avons juré de maintenir notre constitution; c’est devant lui que nous jurons encore aujourd’hui de vivre libre ou mourir, de défendre la République une et indivisible jusqu’au dernier souffle de notre vie. Vive à jamais la sainte Montagne, vive à jamais la Convention ». Chapy (présid.), Drouet isecrét.), i [La Sté popul. d’Amboise à la Conv.; 2 prair. U] (1). « Représentans du peuple, C’est avec le plus vif enthousiasme que la société des sans culottes républicains d’Amboise applaudit à votre décret du 18 floréal qui consacre le dogme sublime et consolant de l’existence d’un être suprême et de l’immortalité de l’âme. Vous offrez sagement à la vénération des peuples ce qui doit agrandir leurs idées et les rendre meilleurs eux-mêmes; vous leur présentez un aiguillon puissant pour la gloire, un solide appui dans le malheur. En asseyant la justice et la moralité sur des principes qu’ils trouvent dans leur propre cœur, et qu’ils voient avec plaisir retracés dans des fêtes et des monuments publics, vous les préservez de l’écueil de la corruption qui les conduisait à l’esclavage. Ainsi par vos immortels travaux les français demeureront libres et vertueux, ils combattront avec courage sous les auspices d’un être suprême, ami des hommes libres et vengeur de la tyrannie; ils s’élanceront d’un vol plus rapide dans la carrière de la gloire et de l’honneur, convaincus qu’en mourant pour la patrie, ils (1) C 306, pl. 1158, p. 36; J. Fr., n° 615; M.U., XL, 204; J. Sablier, n° 1352.