534 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Réprésentants, Au nom sacré de la liberté, des imposteurs sanguinaires déchiroient la patrie et lui for-geoient des fers ; à l’aide de la terreur, ils avoient comprimé nos âmes par le spectacle affreux de l’humanité outragée. Nous n’entreprendrons point, Représentants, de vous tracer les motifs de leurs horribles maneuvres, votre juste sévérité à l’égard des traitres nous fait assez connoître que les fils de cette trame ne peuvent plus échaper à la vengeance nationale ainsi que ceux qui la diri-geoient; oui, votre sublime adresse dont tout vrai français partage les principes achevé de porter le desespoir dans l’âme des malveillants ; les lumières qu’elle répand ont le double avantage d’éclairer l’ami de l’ordre et de l’humanité et d’exposer à l’oeuil surveillant de la loi, ceux qui n’avoient d’autre but que de les profaner toutes. Répresentants, c’est en jettant un coup d’oeuil sur le passé que vous devez voir jusqu’à quel point la confiance et l’attachement à ses délégués animent et soutiennent le coeur des Français ; c’est cette même confiance qui leur a fait supporter avec le stoïcisme républicain, le joug affreux de l’intrigue et de la barbarie; il leur étoit facile de distinguer le coupable et d’en purger le sol de la liberté, mais l’homme vertueux, l’homme dévoué aux principes d’après lesquels il doit se diriger, craignant de compromettre la chose publique, en occasionnant des déchirements, à attendu l’instant où vous le vengeriez de ses féroces dominateurs. Réprésentants, si le département de Maine-et-Loire, a été l’un des principaux foyers où l’intrigue allumoit les torches de la contrerévo-lution, si la malveillance a profité du délire du fanatisme pour perdre un grand nombre d’ha-bitans des campagnes, la masse nombreuse des citoyens fideles à leur patrie, a soutenu avec courage les révers qu’elle a éprouvé et les calomnies atroces dirigées contre elle ; elle compte pour rien les sacrifices qu’elle a faits; toujours étroitement liés à la République et à la Convention n’ayant en vue que le salut de leur paÿs, les habitans de Maine et Loire avoient fait, mais en vain leurs efforts pour lever le voile qui couvroit tant de forfaits et de trahisons, maintenant qu’il est déchiré et que nos plus cruels ennemis sont a découvert aux ieux du peuple entier, oubliant leur infortune, ils ne voient que le salut de la République et les bienfaits de la République. Chauvin, président, Letourneau, secrétaire et 6 autres signatures. 14 La société populaire des Foncine et Les Planches, district de Poligny, département du Jura, écrit que, depuis que la terreur a été bannie du sol de la liberté, ils ont redoublé de zèle pour la fabrication des armes et prie la Convention nationale de conserver aux habitans du Jura la confiance qu’ils méritent à tant de titres. Ils vouent à l’exécration la mémoire du monstre Dumas, de la calomnie duquel ils ont failli être victimes : leur seul voeu est la liberté, l’indivisibilité de la République ; et leur cri de ralliement, la Convention nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (29). \La société populaire des Foncine et des Planches à la Convention nationale, le 21 vendémiaire an III] (30) Liberté, Egalité ou la mort. Citoyens Représentans. Le mont jura a retenti de la foudre que vous avez lancé les 9 et 10 thermidor dernier sur l’infame Robespierre et ses complices. Cette heureuse nouvelle a redoublé l’activité de nos bras qui jour et nuit sont employés à fabriquer des armes qui exterminera nos ennemis. Francs et sincères nous abhorons la tyrannie, nous détestons l’esclavage et ne reconnois-sons d’autre souveraineté que celle du peuple français réunis indivisiblement. Nous vous félicitons d’avoir encore une fois sauvé la patrie en exterminant les Catilinas qui méditoient froidement sa destruction. Le Jura commence à respirer, la terreur n’est plus à l’ordre du jour, la justice a repris sa place, nous l’attendons de vous, généreux représentans, voyés les sacrifices qu’a fait ce département, les nombreux bataillons qu’il a fourni, le sang que ses volontaires ont répandus et ne cessent de répandre pour la cause de la liberté. Il réclame ses droits qu’il a perdu, il y a environ un an par une confiance trop aveugle en ses perfides administrateurs et par les calomnies atroces du monstre Dumas que le glaive de la loi vient de fraper, de cet homme cruel dont nous ne prononçons le nom qu’avec horreur. La commune des Foncine et Les Planches n’adhéra jamais à aucun arretté liberticide de ses administrateurs perfides, toujours elle se refusa d’obéir à leurs réquisitions fédéralistes, elle n’eut, ni n’aura d’autre point de ralliement que la Convention nationale. Empressés vous, Pères du peuple de rendre au peuple du Jura, la confiance et le glorieux titre de vrai républicain qu’il a toujours mérité et qu’il mérite encore, s’il y a des coupables qu’ils soient punis, c’est le cri unanime du républicanisme qui nous anime. Continués vos glorieux travaux, restés à votre poste, anéantissés les traitres et les conspirateurs, de notre coté, nous ne cesserons d’être en surveillance permanente sur le sommet du Jura pour empêcher toutes espèces d’ex-(29) P.-V., XLIX, 47. (30) C 325, pl. 1412, p. 42.