560 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. *§ J"®""» “ “ venons de détruire jusque dans ses fondements. « Nous joignons ici le procès-verbal de la fête civique qui a été célébrée à Rochefort le der¬ nier jour de la lre décade du présent mois (1). « Les membres du comité de correspondance, « Martin; Vautheny; H. Lambert; Esmein, président » Les sans-culottes montagnards du Lahier, dis¬ trict d’Hippolyte (du Luhier, district de Saint-Hippolyte), demandent à la Convention natio¬ nale des lois somptuaires qui, en retranchant les besoins factices, fassent trouver l’abondance dans la médiocrité. Le citoyen Ruemple, capitaine des chasseurs, qui fait don de ses épaulettes en or, se joint à eux pour solliciter un décret qui dé¬ fende à tout militaire d’en porter d’autres qu’en laine. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoi au comité d’instruction publique (2). Suit la lettre des sans-culottes montagnards du Luhier (3). Aux citoyens représentants du peuple à la Convention. « Citoyens représentants, « Ce n’est point assez d’avoir fondé la plus belle République de l’Univers, il faut que votre édifice soit durable. Rappelez-vous que le luxe renversa la République lacédémonienne que l’austère discipline de Lycurgue avait rendue inébranlable pendant cinq cents ans. La Répu¬ blique de Rome dut sa décadence à la même cause. Vous nous donnerez donc des lois somp¬ tuaires qui, en retranchant les besoins factices, feront trouver l’abondance dans la médiocrité. En attendant ce règlement nécessaire pour con¬ solider votre ouvrage, digne de l’immortalité, nous nous joignons au citoyen Rumpler, capi¬ taine des chasseurs en détachement dans notre pays, pour solliciter auprès de vous un décret qui défende à tout militaire de grade quel¬ conque, de porter des épaulettes en or. Cet excellent républicain vient d’offrir un exemple à tous ses frères d’armes, en déposant sur le bureau de notre société deux paires d’épaulettes en or fin, dont il fait don à la patrie. Déjà nous les avons envoyées à notre district. « Nous protestons tous à la Convention natio¬ nale de notre adhésion à ses sages décrets, et l’invitons à ne point quitter son poste tandis que nos ennemis, soit intérieurs soit extérieurs, ne seront pas réduits au désespoir. « Les membres de la Société républicaine mon¬ tagnarde du Luhier, district de Saint-Hippoly te, département du Doubs. « Vernerey, président de la Société ; F. Guyot, secrétaire; C.-M. Arnaux, secrétaire. » (1) Nous n’avons pas retrouvé cette pièce. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 327. (3) Archives nationales, carton F17 1007, dossier 1283. Les sans-culottes de Mézières et Libre-Ville font passer à la Convention nationale une adresse qu’ils ont votée à leurs braves frères qui ont exterminé l’hydre de la guerre civile dans la Vendée (1). Suit la lettre d’envoi de l’adresse (2). A la Convention nationale. « Mézières, le 13 brumaire, l’an II de la République. « Citoyen Président, « Les sans-culottes de Mézières et de Libre¬ ville vous envoient quelques exemplaires d’une adresse qu’ils ont votée à] leurs braves frères les sans-culottes qui ont exterminé l’hydre de la guerre civile dans la Vendée. Vous avez par¬ tagé les sentiments qu’ils expriment : vous les accueillerez. « Les sans-culottes de Mézières et Libreville attendent leurs frères victorieux de la Vendée pour tomber, avec eux, sur les esclaves soudoyés du ridicule François d’Autriche. « Salut républicain. « Rauxin, président; Boutin, secrétaire. » Adresse des sans-culottes des villes de Mézières et de Gharleville, à l’armée victorieuse de la Vendée (3). « 7e jour de la lre décade du 2e mois de la République, une et indivisible. « Braves républicains, « La victoire immortelle que vous venez de remporter sur l’exécrable monstre qui, depuis trop longtemps, souillait le territoire de la Ven¬ dée, vaut à votre patrie mille ans de gloire. Portée sur les ailes de la renommée jusqu’aux confins de l’Europe, elle va annoncer aux peuples asservis qui nous font la guerre et aux imbéciles tyrans qui les commandent, ce que peut la valeur des Français unie à l’amour de la liberté. L’aristocratie rugissante avait ourdi contre vous les machinations les plus infernales : elle avait amassé dans ces infâmes contrées tout ce que le démon de la discorde a de plus atroce. Des traîtres placés d’abord dans vos camps y avaient semé le désordre; enfin purgés des monstres vomis par l’antre des Tuileries et par l’écume des eaux empoisonnées de la Tamise, vous recouvrez votre énergie native. Armés de la terrible massue du souverain, vous frappez les plus grands coups sur les Catilina, et les cons¬ pirateurs effrayés portent en vain, dans des repaires qu’ils croient impénétrables, leurs cris forcenés, leurs moyens et leur honte. En vain le fanatisme expirant se dispute encore avec acharnement les restes impurs de son existence ! Le signe impie de la rébellion est arraché par vos mains victorieuses de l’autel sanglant, où l’avaient placé leurs mains profanes; le charme a cessé pour eux, l’ange de la mort vous pré¬ cède, et la liberté qui, d’un pied dédaigneux, (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 328. (2) Archives nationales, carton C 285, dossier 832, (3) Ibid .