SÉANCE DU 26 BRUMAIRE AN III (16 NOVEMBRE 1794) - N° 1 283 t [Le conseil général de Franc-Val et les juges de paix de la commune et du canton à la Convention nationale, s. d.] (23) Représentais, De factions en factions, le crime essayait audacieusement de s’élever un trône sur le berceau de la République. Les Catilina, les Crom-wel, les triumvirs assassinaient en détail la liberté, sous le nom sacré de la liberté, de la justice et de la vertu, tous les forfaits ont été commis; partout les cadavres ont été amoncel-lés, partout les flots de sang ont coulé pour établir un sistême de terreur et d’oppression dont la Convention nationale elle même était comprimée... Mais l’empire du crime a son terme et la vertu seule s’établit un régné imperris-sable dans le coeur des hommes. Le génie tutélaire de la France veillait encore sur ses destinées, il désigne les monstres; la justice leve son bras terrible et son glaive en purge le sol de la liberté qu’ils voulaient nous ravir. C’est à vous Représentons, c’est à votre énergie, c’est a votre courage intrépide que nous devons ce nouveau bienfait. Votre adresse au peuple français est pour lui le gage de vos vertus et de votre amour pour sa liberté et son bonheur ; elle lui retrace ses devoirs et vous assure toute sa confiance. Les principes étemels, les maximes sublimes qu’elle contient ont pénétré nos âmes d’admiration et de reconnoissance. Continuez, Représentans, vos travaux infatigables, achevez votre tache glorieuse; frappez sans relâche et sans distinction les factieux, les intri-gans, les hommes de sang, les fripons et tous les ennemis de la République, sous quelque masque qu’ils se cachent et ne vous arrêtez que lorsque vous aurez consolidé la prospérité nationale. Pour nous, Représentans, toujours fidèles à nos sermens, ne respirant que pour la liberté, ne reconnoissant d’autre centre d’utilité, d’autre point de ralliment que la Convention nationale, vous nous trouverez toujours à nôtre poste; et si quelque puissance usurpatrice et criminelle entreprenoit de s’elever à coté de l’autorité légitimé que le peuple souverain vous a confiée, nous sommes là. Parlés et nous volons pour seconder vos efforts courageux ou mourir avec vous pour la liberté. Dujot, maire, LaisnÉ, agent national, Seneque, secrétaire, Anneau, officier municipal, Delano, juge de paix du canton, Bissance, juge de paix de la commune et 8 autres signatures. u [Les secrétaires greffiers de la commune d’Ivoy à la Convention nationale, s. d .] (24) (23) C 324, pl. 1398, p. 1. (24) C 326, pl. 1419, p. 16. Liberté, Égalité, Fraternité, Union. Citoyens Représentans d’un peuple souverain, Pendant que nos armées triomphantes par leur marche rapide font rentrer dans le néant les vils suppôts de la tyrannie, vous avez par votre energie sauvé la République des mains ravissantes d’un habile intrigant qui vouloit l’anéantir en y substituant un gouvernement détesté de tous les vrais français, le gouvernement monarchique, quelles actions de grâces vous rendrons nous pour tant de bienfaits... Notre reconnoissance est sans borne. Mais ils reste encore de grands coups a frapper ; cet arbre maudit dont vous avez abbattu le tronc a poussé des profondes racines qu’il faut extirper. Restez donc, nous vous en conjurons au nom de notre chere patrie, restez à votre poste jusqu’à ce que les dominateurs du dedans et les tyrans coalisés du dehors soient entièrement anéantis, alors nous bénirons en jouissant d’une paix stable et des avantages de notre sainte constitution, nos fideles représentans, comme nos libérateurs et les sauveurs de la patrie. Vive la Convention nationale, vive la République une et indivisible. Dortu, Dolhin, secrétaires greffiers, Bonneville, agent de police. v [Les instituteurs de la maison d’instruction publique de la commune d’Aurillac à la Convention nationale, s. d.} (25) Liberté, Égalité, Représentants, Votre énergique adresse au peuple français, va faire disparoitre le régné des vandales, l’instruction publique trop long-temps paralisée par l’affreux système de l’exécrable Robespierre, vient enfin d’être vivifié par ce chef-d’oeuvre de morale. Les grands et sublimes principes qui y sont consacrés ont fait sur les coeurs de nos jeunes élèves une si vive impression, qu’après des applaudissements réitérés, ils nous ont invités à vous féliciter d’avoir fait rentrer dans le néant ces frelons parasites de la fortune publique, qui pour se soustraire à la vengeance nationale, ne cessoient de corrompre l’esprit public, en organisant un système d’ignorance, ils vous félicitent surtout d’avoir mis à l’ordre du jour l’organisation de l’instruction publique seul objet de leur sollicitude. Enfin ils vous demandent, en attendant la reforme de l’absurde système du chef des triumvirs : 1°. Des livres élémentaires, 2°. L’envoy de recoeuil des actions héroïques et du bulletin de la Convention. Oui ! Représentants, nous vous le jurons ; (25) C 326, pl. 1419, p. 15. 284 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE s’imbiber des principes que vous voulez bien leur transmettre est leur unique désir, les leur inculquer faira toujours l’objet de nos soins et de nos traveaux et notre cri commun ne cessera d’être Vive la Convention nationale! vive le peuple ! vive la liberté ! Drappeau, Abadie, Salarnier, Gautier fils et 4 autres signatures. w [Les membres de la société populaire de Bâgé à la Convention nationale, s. d.] (26) Liberté, Égalité, Vive la république, Vive la Convention. Législateurs Les applaudissements réitérés, dont votre addresse au peuple français, a été couverte dans notre société lorsqu’elle en a entendüe la lecture vous sont un garant sur de notre sincere adhésion. Depuis cinq ans le vaisseau de la République est battu par les vagües. Depuis cinq ans les intrigans, les malveillans de toute espece, veulent le faire eschoüer, et vous pilotes, vous resteriés dans l’inaction! non : vous avés jurés au peuple français de le conduire au port, vous en avés contractés l’obligation ; vous le pouvés, comtés sur le peuple, il sera votre boussole, il aime la liberté, il vous la demande a grands cris, usés du pouvoir qu’il vous a délégués, et parlés en son nom. Ne vous laissés pas entraver par une poignée de factieux qui n’ont pour toute science, et pour patriotisme que des [illisible], et pour toutes vertus que l’envie de s’abreuver du sang de leurs concitoyens : voués a cette classe d’hommes, la haine, et le mépris les plus insignes, en mettant la vertu et la probité au véritable ordre du jour vous les avés presque anéantis et s’il en reste encore quelques uns, frappés c’est le moment d’en purger le sol de la République. Non, législateurs, la liberté n’est point un monstre sanguinaire celle que vous nous avés promise, celle que nous aimons, celle que veut le peuple français, est une vertu qui doit faire son bonheur. Législateurs, oui, restés à votre poste comme vous nous l’avés promis jusqu’à ce que vous ayés consolidés cette liberté, jusque a ce que la république française, unique dans son etablissement triomphe au point que ses ennemis viennent à genoux la reconnoittre, telle ; et lui demander la paix. Pour nous, Législateurs, nos seuls cris dans ce moment sont, la liberté, l’égalité et la république, et notre unique point de ralliement la Convention. Suivent 40 signatures. x [La société populaire régénérée de Langeais à la Convention nationale, s. d.] (27) Liberté, Égalité, Union. Législateurs, Votre sublime adresse au peuple français a pénétré nos coeurs d’un saint entousiasme, les expressions qu’elle renferme, sont autant de sentences que nous révérons et desquelles nous tiendrons jusqu’à la mort ; les sentimens de justice et d’intégrité qu’elle contient, ont dirigé dans tous les tems nos actions, et ce n’est pas sans une indignation marquée que nous avons vû trop longtems le sang de l’innocent confondu avec celui du coupable, mais forcés au silence par la tirannie, qui sous le masque du patriotisme, nous assassinoit, paralisoit nos actions et même notre pensée, nous attendions avec impatience le jour heureux qui nous a délivré d’un charlatan astucieux, qui ampoisonoit notre vie sous le voile du mensonge et du prestige, de ce Robespierre dont le nom seul inspire la terreur, et plus encore le souverain mépris, grâce à votre énergie et à votre sublime courage, cet hidre n’existe plus, et tous ses foibles suppôts n’oseront plus lever la tête contre un peuple de frères, dont la justice nationale vient de doubler les forces en rendant à des familles justement éplorées, des pères et des mères aux enfans, des époux aux bras de leurs femmes, et des amis à leurs frères, qui tous avec nous ne reconnaissent pour centre et pour point de raliement, que la Convention, a laquelle nous restons immuablement attachés, forment une masse imposante d’hommes libres qui vous demandent comme nous, dignes représentans d’un grand peuple, fier de ses principes, de rester à votre poste pour affermir à jamais notre chère et précieuse révolution, qui dans d’autres mains, pourroit devenir douteuse, accoutumés à gouverner, à déjouer toutes les manoeuvres de nos perfides ennemis, qui mieux que vous, pourroit tenir le gouvernail du vaisseau révolutionaire, a qui appartient le droit de le ramener au port, après l’avoir si glorieusement et si souvent sauvé du naufrage ! Qui peut vous disputer cet honneur mérité? Ce moment si désiré, n’est pas éloigné, le succès de nos armées dans tous les points de la République, en est le présage certain. L’amour du bien, de la justice et l’affermissement de la liberté, sont les seuls mobiles qui ont dirigé vos pas et guidé vos actions ; sous ces rapports, dignes représentans, qui plus que vous peut mériter la confiance des vrais français qui ne connaissent pour cri de raliement que Vive la Convention nationale. Grobois, secrétaire et 45 autres signatures. (26) C 326, pl. 1419, p. 8. (27) C 326, pl. 1419, p. 1.