SÉANCE DU 22 FLORÉAL AN II (11 MAI 1794) - N° 1 229 blissement ferme et durable de la constitution républicaine. Membres du Comité de salut public et de sûreté générale, vous avez la confiance de la Convention nationale, vous avez celle du peuple français; vos travaux, vos veilles, vos efforts pour faire triompher la liberté font trembler les tyrans de l’Europe; autant qu’ils rassurent les vrais républicains : poursuivez, redoublez, s’il se peut, de vigilance, de courage, d’énergie; secondés par un sénat pur et populaire, par un peuple grand, puissant, généreux qui a juré la liberté ou la mort, vous ne ferez pas un pas qui n’accélère la chute des tyrans. Représentants, nous vous le disons avec la plus intime persuasion, l’ordre du jour actuel ne nous présage que des succès : cependant il nous manque une institution que vous nous avez promise, la fête décadaire dédiée à l’Eternel : hâtez-vous de nous la donner, elle est surtout indispensable pour les habitants des campagnes; elle consolidera dans la République l’amour de la justice et de la vertu qui ne doivent jamais cesser d’y être à l’ordre du jour. S. et F. » Moreau, Allard, Sanchelèje. i [La Sté popul. de Douai, à la Conv.; 30 vent. II] (1). «La Société populaire de Douai qui vient de se renforcer par l’admission de fidèles sans-culottes, a crû devoir consacrer ses premiers instants au soulagement, à la défense des patriotes victimes de manœuvres artificielles, à l’équipement de plusieurs cavaliers qu’elle offrira incessamment à la patrie, enfin aux moyens les plus prompts, les plus efficaces, pour atteindre à l’instant si désiré de l’anéantissement de l’engeance royale et usurpatrice. Parmi ces moyens il en est deux dont elle a généralement reconnu la haute importance; le premier c’est de fixer au moment où la France accordera la paix à ses ennemis la fin de la session de la Convention nationale; le second, de ne pas renouveler dans tous ses membres le Comité de salut public. La Société a vivement senti que changer de Comité, même en partie, ce serait briser le ressort principal du mécanisme politique, ce serait en retenant l’impulsion vigoureuse qu’il aurait donnée, ajourner l’exil des abus et des crimes par-delà le Rhin, le Pas-de-Calais, les Alpes, etc. Ce serait retarder l’extermination des soldats armés par l’ingnominie, la servitude, ranimer l’espoir antimoral et sanguinaire des bourreaux massacrant l’humanité pour se repaître de ses lambeaux palpitants. Citoyens représentants, pressez la destruction du despotisme et vous fermerez pour jamais les annales de la perversité, secondez de vos puissants efforts ceux du Comité de salut public, n’écoutez point les clameurs de l’insidieux aristocrate ou de l’être assez abruti pour frissonner quand on parle de gouvernement révolutionnaire. Sévissez contre ceux qui oseraient proposer des mesures qui attaqueraient l’intégrité de ce Comité si terrible pour les malfaiteurs, hé quoi !... à l’époque où la tyrannie a pour auxi-(1) C 303, pl. 1111, p. 10; M.U., XXXEK, 358. liaire la trahison des peuples dégénérés,, toutes ces horreurs émanées d’une secte corruptrice, au temps où la perfidie que des siècles entiers ont rendue savante, médite des projets dévastateurs, il se présenterait des hommes qui réclameraient contre la composition ou l’existence de ce Comité ? S’ils l’osaient !... punissez les téméraires. Citoyens représentants, la ligue couronnée est suspendue sur le gouffre qui aspire les plus noirs forfaits, ce Mack qui sera plus fameux par sa honte que par des vastes combinaisons, ne la délivrera point du supplice qui l’attend; vous, pilotes habiles qui conduisez le vaisseau de la liberté sur une mer houleuse, vous le ramènerez dans le port à l’abri des tempêtes, après qu’il aura foudroyé les colosses du crime. Vous l’avez entendu, citoyens, l’heure de la mort est sonnée, ses sons lugubres ont retenti dans le palais des rois; vous et le Comité de salut public élu par votre sagesse, vous avez lancé l’effroi jusqu’au fond de l’âme des princes les plus présomptueux; la mine creusée sous le trône s’embrase et va opérer son effet libérateur; plus de clémence, qu’elle s’assoupisse et ne se réveille que lorsque les nations belligérantes professeront nos principes, marcheront immédiatement après les Français dans le sentier des vertus républicaines. Pour amener l’extinction totale de l’espèce monarchique, nous demandons à la Convention qu’elle reste à son poste, qu’elle ne renouvelle jamais en entier son Comité de salut public, que si un remplacement est jugé indispensable, il n’ait lieu que pour un membre à la fois et à des époques assez éloignées pour que les travaux qui lui sont confiés ne puissent être interrompus. S. et F. » Caselli. k [Le 24e bataillon de la Charente, à la Conv.; 25 germ. II] (1). « Représentants, Rentrés dans cette place, nous avons appris, saisis de la plus profonde indignation, qu’une criminelle conspiration était ourdie contre la souveraineté du peuple, que des ambitieux et des traîtres, plus dangereux encore, parce qu’ils avaient accaparé une réputation de patriotisme et la confiance publique, méditaient et la perte de nos droits et la destruction de cette partie saine de la Convention qui par des lois vigoureuses, justes et révolutionnaires nous garantit la liberté et l’égalité; votre énergie et votre surveillance ont dévoilé à toute la République les projets liberticides de ces hommes qui ne paraissaient écraser l’hydre du despotisme que pour nous conduire à l’esclavage et l’infâmie, vous les avez dénoncés au peuple et le peuple les a punis : courage, vertueux législateurs, continuez à effrayer les tyrans et les factieux et vous serez toujours dignes d’une nation généreuse qui vous confia le précieux dépôt de son bonheur, sa liberté par ses vertus et ses lois. (1) C 303, pl. 1111, p. 16; J. Sablier, n° 1312. SÉANCE DU 22 FLORÉAL AN II (11 MAI 1794) - N° 1 229 blissement ferme et durable de la constitution républicaine. Membres du Comité de salut public et de sûreté générale, vous avez la confiance de la Convention nationale, vous avez celle du peuple français; vos travaux, vos veilles, vos efforts pour faire triompher la liberté font trembler les tyrans de l’Europe; autant qu’ils rassurent les vrais républicains : poursuivez, redoublez, s’il se peut, de vigilance, de courage, d’énergie; secondés par un sénat pur et populaire, par un peuple grand, puissant, généreux qui a juré la liberté ou la mort, vous ne ferez pas un pas qui n’accélère la chute des tyrans. Représentants, nous vous le disons avec la plus intime persuasion, l’ordre du jour actuel ne nous présage que des succès : cependant il nous manque une institution que vous nous avez promise, la fête décadaire dédiée à l’Eternel : hâtez-vous de nous la donner, elle est surtout indispensable pour les habitants des campagnes; elle consolidera dans la République l’amour de la justice et de la vertu qui ne doivent jamais cesser d’y être à l’ordre du jour. S. et F. » Moreau, Allard, Sanchelèje. i [La Sté popul. de Douai, à la Conv.; 30 vent. II] (1). «La Société populaire de Douai qui vient de se renforcer par l’admission de fidèles sans-culottes, a crû devoir consacrer ses premiers instants au soulagement, à la défense des patriotes victimes de manœuvres artificielles, à l’équipement de plusieurs cavaliers qu’elle offrira incessamment à la patrie, enfin aux moyens les plus prompts, les plus efficaces, pour atteindre à l’instant si désiré de l’anéantissement de l’engeance royale et usurpatrice. Parmi ces moyens il en est deux dont elle a généralement reconnu la haute importance; le premier c’est de fixer au moment où la France accordera la paix à ses ennemis la fin de la session de la Convention nationale; le second, de ne pas renouveler dans tous ses membres le Comité de salut public. La Société a vivement senti que changer de Comité, même en partie, ce serait briser le ressort principal du mécanisme politique, ce serait en retenant l’impulsion vigoureuse qu’il aurait donnée, ajourner l’exil des abus et des crimes par-delà le Rhin, le Pas-de-Calais, les Alpes, etc. Ce serait retarder l’extermination des soldats armés par l’ingnominie, la servitude, ranimer l’espoir antimoral et sanguinaire des bourreaux massacrant l’humanité pour se repaître de ses lambeaux palpitants. Citoyens représentants, pressez la destruction du despotisme et vous fermerez pour jamais les annales de la perversité, secondez de vos puissants efforts ceux du Comité de salut public, n’écoutez point les clameurs de l’insidieux aristocrate ou de l’être assez abruti pour frissonner quand on parle de gouvernement révolutionnaire. Sévissez contre ceux qui oseraient proposer des mesures qui attaqueraient l’intégrité de ce Comité si terrible pour les malfaiteurs, hé quoi !... à l’époque où la tyrannie a pour auxi-(1) C 303, pl. 1111, p. 10; M.U., XXXEK, 358. liaire la trahison des peuples dégénérés,, toutes ces horreurs émanées d’une secte corruptrice, au temps où la perfidie que des siècles entiers ont rendue savante, médite des projets dévastateurs, il se présenterait des hommes qui réclameraient contre la composition ou l’existence de ce Comité ? S’ils l’osaient !... punissez les téméraires. Citoyens représentants, la ligue couronnée est suspendue sur le gouffre qui aspire les plus noirs forfaits, ce Mack qui sera plus fameux par sa honte que par des vastes combinaisons, ne la délivrera point du supplice qui l’attend; vous, pilotes habiles qui conduisez le vaisseau de la liberté sur une mer houleuse, vous le ramènerez dans le port à l’abri des tempêtes, après qu’il aura foudroyé les colosses du crime. Vous l’avez entendu, citoyens, l’heure de la mort est sonnée, ses sons lugubres ont retenti dans le palais des rois; vous et le Comité de salut public élu par votre sagesse, vous avez lancé l’effroi jusqu’au fond de l’âme des princes les plus présomptueux; la mine creusée sous le trône s’embrase et va opérer son effet libérateur; plus de clémence, qu’elle s’assoupisse et ne se réveille que lorsque les nations belligérantes professeront nos principes, marcheront immédiatement après les Français dans le sentier des vertus républicaines. Pour amener l’extinction totale de l’espèce monarchique, nous demandons à la Convention qu’elle reste à son poste, qu’elle ne renouvelle jamais en entier son Comité de salut public, que si un remplacement est jugé indispensable, il n’ait lieu que pour un membre à la fois et à des époques assez éloignées pour que les travaux qui lui sont confiés ne puissent être interrompus. S. et F. » Caselli. k [Le 24e bataillon de la Charente, à la Conv.; 25 germ. II] (1). « Représentants, Rentrés dans cette place, nous avons appris, saisis de la plus profonde indignation, qu’une criminelle conspiration était ourdie contre la souveraineté du peuple, que des ambitieux et des traîtres, plus dangereux encore, parce qu’ils avaient accaparé une réputation de patriotisme et la confiance publique, méditaient et la perte de nos droits et la destruction de cette partie saine de la Convention qui par des lois vigoureuses, justes et révolutionnaires nous garantit la liberté et l’égalité; votre énergie et votre surveillance ont dévoilé à toute la République les projets liberticides de ces hommes qui ne paraissaient écraser l’hydre du despotisme que pour nous conduire à l’esclavage et l’infâmie, vous les avez dénoncés au peuple et le peuple les a punis : courage, vertueux législateurs, continuez à effrayer les tyrans et les factieux et vous serez toujours dignes d’une nation généreuse qui vous confia le précieux dépôt de son bonheur, sa liberté par ses vertus et ses lois. (1) C 303, pl. 1111, p. 16; J. Sablier, n° 1312.