[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. l5s �embr/nos 653 CONVENTION NATIONALE Séance du 15 frimaire, l’an II de la République française, une et indivisible. (Jeudi 5 décembre 1793). Le conseil général de la commune d’Issoudun département de l’Indre, fait passer à la Conven¬ tion nationale l’extrait de ses registres, qui cons¬ tate le mariage de son curé; il annonce qu’aus-sitôt tous les prêtres ont renoncé à leurs fonc¬ tions dans l’étendue de ce district. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre des officiers municipaux de la commune d’Issoudun (2). Les officiers municipaux de la commune d’Issou¬ dun, départemerâ de l'Indre, aux citoyens représentants du peuple élus par le départe¬ ment de l’Indre. « Citoyens, « Nous nous empressons de vous faire pas¬ ser un extrait des registres de la municipalité qui constate le mariage de Louis Cirode, curé, avec Marie-Anne Deléglise. Cette preuve de civisme ne sera pas la seule à laquelle vous reconnaîtrez les progrès de l’esprit public dans notre département et particulièrement dans notre conmmune. Nous espérons que vous voudrez bien en faire part à la Convention, et lui annoncer que bientôt nous n’aurons plus ici que des ci-devant prêtres. « Salut et fraternité. « Charlemagne, maire ; Dartois ; Tail¬ landier ; GtUymon, secrétaire. » Extrait du registre des délibérations du conseil gé¬ néral permanent de la commune d’Issoudun (3). Du registre des délibérations du conseil géné¬ ral permanent de la commune d' Issoudun, dé¬ partement de l’Indre, en séance publique, a été extrait ce qui suit : 23 brumaire du 2e mois (sic) de la 2e année de la République française, une et indivisible. Est entré Colin Cirode, curé de la paroisse de Saint-Denis, située en cette municipalité, qui a dit qu’il se présentait, pour s’unir en mariage (1) Procès-verbaux de la Convenlion, t. 26, p. 379. (2) Archives nationales, carton C 284, dossier 822, � (3) Archives nalionales, carton C 284, dossier 822, avec Marie-Anne Deléglise et qu'il désirerait que le conseil général voulût bien rester assem¬ blé pour être témoin de cette cérémonie. Le conseil, jaloux de faire connaître à Cirode combien il approuvait une action que l’intérêt des bonnes mœurs et de la République com¬ mande à tous les citoyens et particulièrement aux ministres du culte catholique, s’est em¬ pressé de se conformer à sa demande. Il a de plus arrêté que son président féliciterait Cirode sur sa conduite vraiment républicaine, et que la Convention nationale serait instruite de cet acte de civisme, fait pour servir d’exemple à tous les prêtres et détruire dans l’esprit du peuple des préjugés qui n’avaient contribué, jusqu’à ce jour qu’à resserrer ses fers. � Signé : Taillandier, officier municipal, faisant fonctions de président, et F. Guy-mon, secrétaire. Pour expédition, le 24 brumaire : Taillandier, officier municipal ; F. Guy-mon, secrétaire. La Société républicaine de Monpasier (Mon-pazier), département de la Dordogne, fait part de son indignation de l’attentat commis par le gouvernement britannique; elle demande que la Convention nationale reste à son poste, jusqu’à ce que la tête de Georges et celle de Pitt soient tombées. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre de la Société républicaine de Monpazier (2). La Société républicaine de Montpasier, (Mon¬ pazier), district de Bélvès, département de la Dordogne, à la Convention nationale. « Citoyens législateurs, « Lo gouvernement britannique a assassiné la nation française dans la personne d’un de ses représentants resté fidèle à la cause*de la liberté, et vous n’avez encore rien fait pour avoir raison de ce grand attentat à la majesté, à la dignité du peuple. Hâtez-vous de publier un mani¬ feste, déclarez au peuple anglais, que la gloire est le diadème des nations libres, dites -lui que s’il ne fait pas tomber la tête des deux monstres dont la présence sur la terre est un outrage à l’humanité (George et Pitt), deux cent mille Français sont résolus de porter l’accolade fra¬ ternelle à Fox et à tous les amis de la liberté, et la mort aux deux tyrans 6t tous leurs infâmes suppôts. « Dites -lui que ces deux scélérats n’échappe¬ ront pas à nos vengeances et que nous les pour¬ suivrons à travers les flammes que vomissent le Vésuve et l’Etna; dites-lui enfin que la France compte plus de deux millions d’adoles¬ cents aussi profondément indignés de cette scé-(1) Procès-verbaux de ta Convention, t. 26, p. 379; (2) Archives nationales, carton G 285, dossier 833,