384 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Voilà les ennemis qui nous restent à combattre, mais que disons nous, Ah ! Représentans, ne les avez vous pas foudroyés en déployant contre leurs chefs, contre ces odieux conspirateurs du neuf thermidor, ces infâmes Robespierre enfin et leurs complices, toutes la majesté et la sévérité de la justice nationale? Leurs têtes sacrilèges sont tombées, et les entrailles de la terre ont düe frémir en recevant leur masse impure comme nos coeurs frémissent encore des dangers qui ont menacé la Convention nationale et la République. Ces traitres ont disparus, et avec eux le règne affreux de la terreur, dont ils avoient affligé la terre de la liberté, et de ce moment celuy de la justice a été rétabli par vos soins bienfaisans. Vous ne souffrirez donc pas, dignes Réprésen-tans, que des hommes pervers pour qui le mot de justice est un tourment, le trouble et la terreur une jouissance osent entreprendre de nous ramener à ces temps d’horreur; nous vous les dénoncerons courageusement et d’un seul mot vous déconcerterés leurs projets liberticides. Déjà, ils publioient l’anéantissement des sociétés populaires, dont ils craignoient l’oeil de leurs active surveillance, déjà ils trompoient le peuple sur le compte de ses meilleurs amis accusant les membres de ces sociétés des crimes dont eux mêmes sont coupables, c’est à dire d’être les continuateurs des Robespierre et que leur destruction étoit prononcée par la Convention nationale ! Hé ! bien Représentans du peuple, vous avez encore déjoué leurs odieuse machinations par votre décret du vingt cinq vendémiaire, que nous avons reçue avec le plus grand respect, et auquel nous avons applaudis. Nous y voyons les principes mis en lois, nous y voyons que loin de prononcer la dissolution des sociétés populaires, vous en assurés l’existance, vous prescrivez une forme légale à leurs pétitions en ordonnant qu’elles seront signés individuellement et nous n’appercevons en cela que le dévelopement de la sagesse de vos principes et la certitude que vous accueillerez en bon pere de la patrie, les voeux qui vous seront présentés par ses véritables amis, qui n’ont jamais euë d’autres objets que de contribuer au bien du peuple avec lequel ils ne font qu’un. Nous jurons donc de nouveau respect et confiance sans borne à la Convention nationale, et obéissance entière à ses lois, elle seule sera toujours nôtre unique point de ralliement, à elle seule appartient le droit de diriger l’opinion du peuple dont elle a les pouvoirs, à elle seule appartient le droit heureux d’achever le sublime ouvrage de la félicité publique qu’elle a si bien commencée et qu’elle consolide chaque jour par les lois sages qui émanent continuellement de son sein. Nous jurons aussy une guerre interminable aux dominateurs, aux intrigans stipandiés par une insolente aristocratie et à tous les scélérats qui oseroient attenter aux droits sacrés du peuple et a ces augustes Représentans. Non, la justice à l’ordre du jour ne sera pas un vain mot, tous coupables connus doit être frapé par la loy et le plus saint de nos devoirs sera toujours de les dévoiler et de les montrer à découvert aux yeux de la justice nationale comme le cri le plus cher à nos coeurs sera toujours vive à jamais la République française une, indivisible et démocratique, vive la Convention nationale. Fait en la séance du onze brumaire l’an troisième de la République française une indivisible et démocratique. Courtois, président, Michel, secrétaire et 13 autres signatures. a’ [La société populaire de La-Côte-Saint-André à la Convention nationale, le 4 brumaire an III\ (31) Citoyens Répresentants, En brisant l’arme de la tyrannie, en mettant les vertus et la justice à l’ordre du jour, par votre adresse au peuple, vous luy avéz rendu toute son energie : ce ne seront plus de vils esclaves, conduits par la horde d’agitateurs, de fripons, d’intriguants et d’hommes de sang, qui vous présenteront leur voeux, mais bien des hommes libres, des vrays républicains, qui dans la sincérité de leur ame, jurent qu’ils ne reconnois-sent d’autres principes que ceux consignés dans cette adresse, à jamais mémorable, vous invitant a rester à votre poste jusqu’à la paix, a maintenir le gouvernement révolutionnaire dégagé des vexations auxquelles il a servi de pretexte. Témoins de toutes les horreurs commises dans nos environs par les infâmes Vauquoy, Giraud et leurs suppôts, dignes émules du scélérat Robespierre, notre commune en ayant même été la victime en la personne de deux de ses magistrats, nous vous invitons, Citoyens Réprésentants, à poursuivre sans relâche les restes impurs de ces monstres altérés de sang, de ne jamais souffrir qu’il s’eleve entre vous et le peuple souverain aucunne authorité assés hardie pour rivaliser avec ses mandataires, seuls revetûs de tous ses pouvoirs. Attachement inviolable aux principes, respect pour la Convention nationale, que nous ne cesserons de regarder comme notre unique centre, et notre seul point de ralliement, soumission a ses sages decrets, guerre aux aristocrates, aux factieux, et aux hommes de sang, voila, citoyens représentants, notre serment pour lequel nous sçaurons verser jusqu’à la dernière goûte de nôtre sang. Vive la République, une, indivisible et démocratique. Vive la Convention, et malheur à la puissance qui voudrait s’élever à côté-d’elle. Salut et fraternité. Quincieu, officier de santé et 42 autres signatures. (31) C 326, pl. 1422, p. 11. Bull., 29 brum.