52 [Contention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. I 9 brumaire an II ‘ 30 octobre 179? manière dont les concurrents ont rendu l’esprit du sujet proposé, que sur la composition et l’ex¬ pression. Art. 12. F « Le procès-verbal de ces trois séances ren¬ ferme un résumé de la discussion, et les motifs de chaque jugement. Il est imprimé et distribué à chacun des concurrente (1). » Un membre [Barère (2)] invoque l’attention de la Convention nationale sur la nécessité de maintenir provisoirement la Commission nom¬ mée par les représentants du peuple, pour juger les contre-révolutionnaires lyonnais. Le décret suivant est rendu : « La Convention nationale, après avoir en¬ tendu le rapport du comité de Salut public, dé¬ crète : Art. 1er. « La Commission nommée et mise en activité par les représentants du peuple pour juger les rebelles lyonnais est provisoirement maintenue. « Les représentants du peuple sont autorisés à y faire les changements et les destitutions qu’ils croiront convenables, et à prendre toutes autres mesures nécessaires pour la prompte punition des contre-révolutionnaires. Art. 2. « Les citoyens Collot d’Herbois, Montaut et Fouché (de Nantes), actuellement dans la Nièvre, se rendront incessamment à Ville-Affranchie, en qualité de représentants du peuple, pour l’exécu¬ tion des décrets, et y prendre toutes les mesures de salut public; ils sont revêtus des mêmes pou¬ voirs que les autres représentants du peuple en¬ voyés près les armées. Art. 3. « Le citoyen Javogue, représentant du peuple envoyé près Ville-Affranchie, se rendra dans le département de Saône-et-Loire, pour les mesures de sûreté générale qu’il croira nécessaires. Art. 4. « Les autres représentante du peuple envoyés dans le département de Rhône-et-Loire et dans les départements environnante, se rendront in¬ cessamment dans le sein de la Convention natio¬ nale (3). » Compte rendu du Moniteur universel (4) : Bar ère. Voici les nouvelles de l’état de Lyon. « Ville -Affranchie, le 5 du 2e mois. « Nous avons arrêté de porter nous-mêmes, ce matin, au nom de la souveraineté du peuple (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 205 à 207. (2) D’après la minute du décret qui se trouve aux Archives nationales, carton C 277, dossier 729. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 207. (4) Moniteur universel [n° 42 du 12 brumaire outragée, le premier coup aux fortifications qui bravaient la force nationale, et aux mai¬ sons fastueuses souillées par le crime et la rébel¬ lion. 800 ouvriers ont déjà commencé à travailler an II (samedi 2 novembre 1793), p. 171, col. 1]. D’autre part, le Journal des Débats et des Décrets (brumaire an II, n° 407, p. 135), lê Journal de Perlet [n° 404 du 10 brumaire an II (jeudi 31 octobre 1793), p. 243], les Annales patriotiques et littéraires [n° 304 du 11 brumaire an II (vendredi 1er novembre 1793), p. 1415, col. 1] et le Mercure universel [10e jour du 2e mois de l’an II (jeudi 31 octobre 1793), p. 496, col. 1] rendent compte du rapport de Barère dans les termes suivants : I. Compte rendu du Journal des Débats et des Décrets. Barère est à la tribune, il fait lecture de la cor¬ respondance. Les représentants du peuple écrivent de la Ville-Affranchie, (Lyon) que les remparts de cette ville qui ont servi aux rebelles, les palais fastueux, qui servaient d’asiles à leurs chefs, et les petites maisons où se tenaient leurs conciliabules secrets sont tombés sous le marteau vengeur. Les représentants du peuple envoient à la Convention celui avec lequel on a porté les premiers coups. L’esprit public de cette ville a grand besoin d’être régénéré. Il y a peu, mais très peu de patriotes. Il y a trois jours, on entendit dire dans un café : Nous nous sommes bien défendus. Le comité avait d’abord pensé à solliciter la création d’une Commission composée de 5 ci¬ toyens pour juger les délits relatifs à la rébellion; mais ne connaissant pas assez, le comité s’est borné aux mesures suivantes s (Suit le texte du décret que nous avons inséré ci-dessus d'après le procès-verbal.) II. Compte rendu du Journal de Perlet. Les représentants du peuple dans le département de Rhône-et-Loire écrivent de Ville-Affranchie, en date du 5 du présent mois, qu’il a été célébré une fête en l’honneur de Châlier, assassiné judiciaire¬ ment. « Il y a peu de patriotes ici, ajoutent-ils; nous aurions besoin d’une colonie de républicains bien prononcés pour régénérer entièrement l’esprit public. Il y a cinq jours qu’on disait encore dans les cafés j Nous nous sommes bien défendus. » ( Suit un résumé du projet de décret que nous avons inséré ci-dessus d'après le procès-verbal.) III. Compte rendu des Annales patriotiques et littéraires. Les Lyonnais ne sont pas encore amis de la Répu¬ blique. Couthon et ses collègues écrivent qu’il est nécessaire que de vrais républicains s’y transportent pour achever d’y tuer l’amour des privilèges et des rois; que, dans un café de cette ville, des muscadins disaient encore il y a cinq jours r Nous nous sommes bien défendus; que le décret portant démolition des hôtels somptueux des riches Lyonnais commence à s’exécuter; que les représentants du peuple ont abattu, au milieu d’une foule immense de bons ci¬ toyens, la première pierre d’un de ces édifices et que 800 ouvriers continuent à démolir. Couthon termine sa lettre ainsi i « Nous retournons à Paris et nous apportons à la Convention le marteau qui a porté les premiers coups aux fortifications et aux édifices d’une ville rebelle. » Les vœux de Couthon seront remplis. Barère a prévenu l’Assemblée qu’une forte division de l’ar¬ mée révolutionnaire de Paris, 800 canonniers et de la cavalerie étaient en marche pour Lyon, et que