198 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE rons pas de nom, parce que ce seroit rapeler tous les crimes. Ils ont beau s’agiter dans tous sens, ils ont beau se couvrir de tous les masques, ils ont beau à l’exemple de leur maître invoquer sans cesse la probité, la vertu et la justice, ils ne nous tromperont pas, nous savons que leur probité est la dilapidation, leur vertu, l’immoralité, leur justice, l’assassinat. En vain ces vils stypendiaires de Pitt et de Cobourg, chercheront-ils en nous parlant de nos droits, a nous rammener à l’esclavage par l’anarchie. Nous connoissons leur tactique, nous la déjouerons invariablement attachés à la convention, la société populaire de Grenade n’oppose à toutes leurs manœuvres, que ce cri si cher à tous les bons français : Vive la Convention. Et ce cri qui fait pâlir les tirans coalisés, ce cri, qui retentit dans toute la République, étouffera les vociférations liberticides de cette tourbe de conspirateurs, d’intrigans, de fripons et d’anarchistes. Continués, représentans, a tenir d’une main ferme, les rênes du gouvernement; déployés contre tous les ennemis du peuple cette énergie qui a sauvé la République dans les immortelles journées des 9 et 10 thermidor ; demeurés à votre poste jusqu’à l’achèvement de la Révolution ; maintenés dans toute sa force le gouvernement révolutionnaire; frapés sans ménagement ces êtres immoraux, ces vampires publics, ces oppresseurs du peuple, qui ne s’agiteront tant que pour parvenir à étouffer les cris qui s’élèvent de toute part contre leur tirrannie et leurs dilapidations. Investis de la toute puissance nationale, continués à la faire respecter, ne per-mettés point qu’aucune autorité particulière, qu’aucune réunion annoncent impunément la prétention de rivaliser avec vous de pouvoir, pour nous constament soumis à lui, nous ne dépasserons jamais la ligne qu’elle nous a tracé. Nous savons qu’une fraction du peuple, n’est point le peuple, qu’à vous seuls appartient le droit d’exprimer la volonté nationale, parce que vous seuls en avés reçu le mandat du peuple entier, aussi serait-ce à vous seuls que nous nous rallierons constament comme au seul centre de la puissance et de la volonté générale. Sentinelles de la Révolution, nous en surveillerons tous les ennemis, nous entretiendrons dans nos murs, nous propagerons dans nos campagne, l’amour sacré de la liberté et de l’égalité ; persuadés que le gouvernement républicain proscrit tous les vices, et appelle toutes les vertus, nous dénoncerons tous les vices, nous applaudirons à toutes les vertus. Enfin, fidélité, amour, soumission pour la Convention et pour les loix. Respect pour les personnes et pour les propriétés. Telle sera toujours la devise de notre société populaire de Grenade. Vive la République, vive la Convention. Fait le 27 vendémiaire, 3ème année républicaine. Suivent 49 signatures et la mention « une infinité d’autres membres présens à la séance n’ont point signé comme illettrés ». c [Les citoyens composant la société des Amis de la Constitution de 1793, séante à Agen, Agen, le 10 brumaire an III] (46) Citoyens représentans, Nous venions de vous transmettre individuellement dans notre adresse du (47) les sentimens dont nous n’avons cessé d’être pénétrés envers la représentation nationale, nous venions de vous féliciter sur le triomphe glorieux que vous avés remporté le 9 thermidor sur la plus dangereuse des tyrannie, nous vous invitions à nous faire jouir promptement des fruits de cette nouvelle victoire, lorsque par votre adresse au peuple français, nous avons appris que nos vœux étoient déjà remplis, et que votre sagesse assuroit pour jamais son bonheur sur les bases des vertus et des principes républicains. Conservez, Citoyens Représentans, cette énergie salutaire qui vous a fait triompher si souvent, et de la rage des rois et des factions criminelles qu’ils ont suscitées dans votre sein. Comprimez par la sévérité des loix, tous ceux qui dans leur folle espérance osent former encore des projets liberticides, et nos braves défenseurs animés par votre exemple, achèveront de disperser les lâches satellites de la tyrannie, tandis que nous réunirons nos efforts pour terrasser les ennemis de l’intérieur de quelque masque qu’ils se couvrent. Salut et fraternité. Suivent 173 signatures. d [La commune de La Bruyère à la Convention nationale, s.l.n.d .] (48) Citoyens représentans, La municipalité de La Bruyère (ex-Cuver-ville), voit avec la plus entière satisfaction que tous les complots, tous les pièges que nous tendent les ennemis, tant intérieurs qu’extérieurs, de la République sont toujours découverts par les soins et les peines que vous nous donnez. Elle applaudit avec transport aux mesures sages et prudentes que vous employés pour y parvenir, la municipalité ne peut que vous féliciter sur les principes renfermés dans votre adresse au peuple français, de même que de l’énergie que vous déployés dans toutes vos opérations depuis le 10 thermidor. Ce ne sont point, citoyens représentans, des orateurs qui vous parlent, ce sont de bons paysans, francs, républicains, qui jusqu’à ce jour, guidés par l’amour de leur patrie, se sont toujours fait un devoir sacré de mettre vos lois à exécution, Si dans certains instants la parole ne (46) C 328 (2), pl. 1456, p. 8. (47) En blanc dans le texte. (48) C 328 (2), pl. 1456, p. 9. SÉANCE DU 6 FRIMAIRE AN III (26 NOVEMBRE 1794) - N° 6 199 peut suffire à leur désirs de ce jour, ils se réjouissent d’autant plus d’avoir un bon choix dans leurs représentants. La municipalité de Cuver-ville se repose entièrement sur vos mesures généreuses, vous conjure de rester toujours à votre poste, de ne souffrir qu’aucune autorité usurpatrice ne rivalise avec vous, en terminant par vous féliciter de vos travaux, elle vous jure d’être fidelle à la nation, à la loy et de sacrifier jusqu’à la dernière goutte de sang pour maintenir la constitution républicaine une indivisible. Vive la République. Vive la Convention. Salut et fraternité. Signé, Jacques Aubin, maire et 42 autres signatures dont celles de 6 officiers municipaux. e [Le comité révolutionnaire de surveillance provisoire du district de Bordeaux à la Convention nationale, Bordeaux, le 18 brumaire an III] (49) Législateurs, La justice qui préside à vos immortels travaux inspire chaque jour à tous les français républicains de nouveaux sentiments de reconnaissance. La commune de Bordeaux égarée par quelques intrigans, rompis le faisceau de l’unité et de l’indivisibilité ce qui attira sur elle et sur tout le département le décret terrible du 6 août 1793 (v. s.). Vous venez de le rapporter, vous avez rendu justice au peuple bordelaix, et du département du Bec d’Ambes, dont la masse toujours bonne, donna dans tous les tems, des preuves d’un patriotisme à tout épreuve. Législateurs, croyez que ce grand acte de justice sera toujours présent aux citoyens de Bordeaux; instruits à l’école du malheur, vous les verrez toujours soumis aux lois bienfaisantes qui émanent de votre sein. Ce sont les sentimens qui les animent, et ce seront constament les nôtres. Suivent 8 signatures des membres du comité. f [Le conseil général de la commune de Briançon à la Convention nationale, Briançon, le 11 brumaire an III\ (50) Liberté, Égalité, Fraternité ou la mort. Représentons du Peuple français, La lecture de votre adresse a excité dans notre commune les élans de l’enthousiasme et de l’admiration ; les principes sublimes qu’elle renferme sont développés d’une manière si énergique qu’ils (49) C 328 (1), pl. 1447, p. 5. (50) C 328 (1), pl. 1447, p. 6. ont universellement inspiré, l’horreur du vice et de l’intrigue, l’amour de la justice et de la vertu ; ce sentiment unanime, s’est manifesté par les cris de Vive la République, vive la Convention nationale. Nos concitoyens se félicitoient de ne s’être jamais permis aucun acte arbitraire n’y oppressif; ils peuvent aujourd’huy se glorifier d’avoir constament soutenu la pureté et l’éclat de notre Révolution malgré le reigne de la terreur et de la tyrannie. Ils vous jurent avec nous un attachement inviolable et un dévouement sans bornes, et nous vous conjurons, au nom de la patrie, de rester fermes à votre poste jusqu’à ce que la République n’ait plus d’ennemis au dehors, ni de méchans, de fripons et de conspirateurs au-dedans. Bonnot fils, maire, André Cost, Carlhau, J. Bernard, Maure, Magnier, MlCHABAS, C.C. CHUVIN, officiers municipaux, Bonpart, agent national et 13 autres signatures dont 10 de notables. g [Les administrateurs du district de Casteljaloux à la Convention nationale, s.l.n.d .] (51) Législateurs, Nous étions à peine retirés des bords de l’abyme que l’infame Robespierre avoit creusé sous nos pas, qu’une nouvelle faction s’étoit levée sur le cadavre infect de ce conspirateur, des hommes de sang, des terroristes qu’il avoit imbü sans doute de ses principes ont encore essayé d’anéantir la liberté ; mais fidèles aux principes de justice que vous venés de proclamer, de cette justice qui punit le crime, et pardonné à l’erreur, vous avez déjoué ce nouveau genre de conspiration. L’adresse aux français que vous avez décrétée et envoyée dans les départements, fixera l’opinion publique, et finira de rompre toutes les trames ourdies par nos ennemis. La lecture qui a été faite ici de cette adresse par le représentant du peuple Izabeau, a fait passer dans toutes les âmes les principes qui y sont proclamés, il s’est convaincu par lui-même que vos principes sont les nôtres, et il a reçu de nous et de tout le peuple le serment de vous être fidelles, de faire une guerre à mort aux dominateurs de l’opinion, aux intriguants, aux êtres immoraux, aux dilapidateurs de la fortune publique, et à tous ceux qui voudront égarer le peuple et détourner sa confiance de la Convention nationale. Les administrateurs de Casteljaloux seront comme ils l’ont toujours été fidelles à la Convention, et ils ne doivent pas vous taire que leurs sentiments sont ceux que le représentant du peuple Izabeau qui vient de parcourir ce district, a retrouvé dans la grande majorité du peuple agricole qui compose sa population. Suivent 10 signatures. (51) C 328 (1), pl. 1447, p. 7.