SÉANCE DU l�r FRUCTIDOR AN II (18 AOÛT 1794) - N08 36-37 275 digne d’un républicain français au procès-verbal de ses séances, l’impression, l’envoi aux 48 communes du ressort, aux 6 districts du département, aux commissions d’approvisionnement et d’instruction publique et à l’armée du Rhin. Signé Berger en l’absence du président, Morel, secrétaire-général . Mention honorable, insertion au bulletin (1) 36 [Le tribunal de distr. de Mirande (2), à la Conu.; Mirande, 1 er therm. II] (3) Législateurs français, La sagesse et l’énergie dictent tous vos décrets, les tyrans pâlissent d’effroi, ils voyent leurs trônes s’écrouler; leurs vils sattellittes fuyent devant les bataillons républicains, la massue nationalle fait tomber les têtes des conspirateurs, les vertus sont à l’ordre du jour dans la République et aux armées; en un mot la révolution marche d’un pas majestueux et rapide, elle annonce le bonheur prochain du monde. Et depuis quand s’opère-t-il tant de prodiges que la pensée peut à peine suivre ? Depuis que vous avez séparé les mauvais citoyens des bons, depuis que le tribunal révolutionnaire n’est plus entravé dans ses opérations aussi terribles que nécessaires et justes; depuis qu’au nom d’un grand peuple vous avez proclamé l’existence de l’Etre suprême et l’immortalité de l’âme, depuis que vous avez rendu le décret de mort contre les infâmes et lâches Anglais. Représentants du peuple françois, vous le savez, l’univers vous contemple. L’Etre suprême a reçu votre hommage, il vous a remis sa foudre; servez-vous en pour écraser les ennemis du genre humain qui sont aussi les siens; restez à votre poste et songez que par vous la liberté veut asseoir son règne inébranlable sur les ruines de la tyrannie. S. et F. Abeilhé ( présid .), Léglise (juge), Dauxion (Juge), R. Emers ( ?) (juge), Batbié (Juge), Campardon( commre nat.), Pujol (greffier). Mention honorable, insertion au bulletin (4). 37 [L’adminn et l’agent nat. du distr. d’Albi (5), à la Conu.; Albi, 6 therm. II] (6) Citoïens représentants, Lorsque la victoire est en permanence sur tous les points, lorsque, au Levant et au Cou-(1) Mention marginale du 1er fruct. signée P. Barras. A propos de ce trait de civisme, voir le rapport de la commission de l’Instruction publique ( Arch . Pari, t. XCIV, 15 therm., n° 6). (2) Gers. (3) C 319, pl. 1299, p. 17. Mentionné par B‘n, 3 fruct. (suppf). (4) Mention marginale du 1 er fructidor signée P. Barras. (5) Tarn. (6) C 319, pl. 1299, p. 19. Bin, 3 fruct. (suppl1)- chant, du Nord au Midi, il n’est question que de la gloire des Français, à qui doit-on rapporter ces brillants succès ? Sans doute ce sont les armées qui gagnent les batailles, ce sont elles qui, après avoir reconquis le sol français, livré par la trahison, envahissent à leur tour le territoire ennemi. Sans doute ce sont les com-battans qui détruisent par leur courage les ennemis qui leur résistent. Mais, comme les armées ont besoin d’être dirigées par les généraux, de même les généraux sont guidés par ceux qui tiennent le timon de l’Etat. Tel le pilote conduit le vaisseau dans le port avec sécurité lorsque le courage de tout l’équipage ne parviendrait pas à le sauver. C’est donc à vous, à vous seuls, citoïens représentans, qu’on doit rapporter les succès et la gloire de la nation, c’est à votre invisible main qui conduit les événements après que votre sagesse les a combinés. Grâces vous soient rendues, et des avantages extérieurs, et des moïens vigoureux que vous avez adoptés pour étouffer les discussions intérieures. Poursuivez votre ouvrage, notre bonheur est en vos mains; remplissez notre attente, n’abandonnez le poste où la confiance vous a appellés que lorsque la paix sera consolidée, que lorsqu’il n’existera plus des tyrans sur la terre et que les peuples jouiront sans crainte de la liberté à laquelle ils sont appellés par la nature. Si quelque bas intrigant, si quelque attroce assassin s’attache à vos pas, la nation entière est debout pour les détruire et pour vous défendre. Avec quel empressement ne nous mêlerions-nous pas dans le nombre de ceux qui vous fairaient un rempart de leurs corps ! Qui n’ambitionerait le sort du brave Geoffroi ? Mais non, représentans, nous sommes rassurés : le temps de la crise est passé; votre fermeté, vos sages mesures, les triomphes soutenus de nos frères d’armes vous mettent à l’abri de nouvelles intrigues, de nouveaux dangers. L’amour, la confiance du peuple, l’indignation qu’il a manifestée lors de ces scènes horribles où les jours de quelques-uns d’entre vous ont été menacés, prouve aux puissances étrangères, jalouses de notre bonheur, que c’est inutilement qu’elles commettraient un attentat pour tâcher de renverser l’ordre actuel des choses et éloigner l’instant de leur chute. Pour nous, en même tems que nous vous soutenons par nos vœux les plus ardents, par tous les actes que le sentiment inspire, nous tâchons aussi de vous fournir des preuves matérielles de notre attachement en procurant à la République tout ce qui est nécessaire à sa défense. Déterminés par ces motifs, nous avons créé un atelier où il s’est déjà fabriqué plus de 34 000 boulets de tout calibre et où l’on coule actuellement des obus. Nous avons fait successivement réparer des fusils de guerre, confectionner des picques, des baïonettes. Nous avons récolté au-delà de 7 milles de salpêtre et nous en poursuivons la fabrication avec chaleur. Nous avons envoïé aux diverses monaies de la République 2 624 marcs de matières d’or ou d’argent, et aux ateliers d’armes plusieurs milles pesant de plomb, de fer blanc et des matières de bronze