494 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Cette amour pour la patrie égale la haine implacable que nous avons juré aux tyrans; qu’ils tremblent, l’heure est proche, les grandes destinées de la République sont prêtes à s’accomplir; elle donnera bientôt à l’univers étonné l’exemple terrible de ce que peut un peuple brave et courageux qui combat pour sa liberté. Et vous, dignes représentans du peuple, qui, à juste titre avez mérité la confiance de la nation entière, restez à votre poste, nous vous en conjurons, notre bonheur et le salut de la République en dépendent. S. et F. [Etat des dons.] Un cavalier armé, équipé et monté. Or : 2 onces, 3 gros, 42 grains. Galons dorés : 7 onces, 2 gros. Brûlé : 6 gros. Argent : 6 marcs, 2 onces, 5 gros. Asignats : 116 1. 5 sols. Numéraire : 853 1., 2 sols (1) . Mention honorable, insertion au bulletin. La députation est admise aux honneurs de la séance (2). 22 La Société populaire d’Angers; la Société populaire et la commune de Joué; la commune d’Epeigné; le Conseil général de la commune de Chinon, département d’Indre-et-Loire; la Société populaire de Nègrepelisse, département du Lot; la Société populaire de Thury; la Société populaire de Montbrun; la Société populaire de la commune de la Montagne-sur-Re-marde; la Société populaire montagnarde de Fleurance; la Société populaire de Mâcon, et le directoire du district d’Issoudun, félicitent la Convention nationale de l’énergie qu’elle a montrée pour déjouer les conspirations, anéantir les traîtres et sauver la liberté. Elles invitent la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (3). a [La comm. d’Epeigné, à la Conv.; s.d.] (4) . « Représentants, Encore une fois, vous avez sauvé la République ! votre énergie, votre active surveillance ont triomphé de la trahison et la justice a foudroyé les traîtres. Quand de toutes parts vous recevez les justes félicitations des bons citoyens, garderions-nous un silence insouciant et ingrat ? Nous aussi, nous sommes bons citoyens, et c’est de la plus vive reconnaissance que nous emprunterions les expressions, si déjà vous n’étiez persuadés de la nôtre, en nous voyant prendre un (1) C 301, pl. 1081, p. 15, daté du 4 germ. II et signé : Habert, Lecquard, Bongrand, Leclé. /o\ p V Y WA 77 990 (3) P.V'!, XXXVI, 239! Bln, 13 flor. Joué, Indre-et-Loire; La Montagne-sur-Remarde : Saint-Arnoult-en-Yvelines (S.-et-O.). (4) C 302, pl. 1095, p. 3. Dép. d’Indre-et-Loire. titre que nous ne nous arrogeons pas, mais que nous prenons hardiment, parce que nous ne craignons pas qu’on nous le dispute. Oui, c’est comme bons citoyens, comme vrais sans-culottes que nous avons juré haine et exécration étemelle aux tyrans, à l’aristocratie, au fanatisme. C’est comme tels que nous avons frémi d’indignation et d’horreur au récit des dangers où la liberté, où ses dignes fondateurs ont été exposés. Mais si d’un côté notre joie n’a été interrompue que par nos bénédictions en apprenant la punition des conjurés en même temps que leurs odieux complots, de l’autre nous n’en avons point été étonnés. Ils étaient là, nous sommes nous dit, le peuple révolutionnaire de la cité mère de la liberté était là aussi : que pouvaient espérer les nouveaux titans, sinon de devenir de nouveaux esclaves, de nouveaux briarés ? Du haut de la Montagne sainte, votre œil vigilant découvre jusqu’au plus profond de l’infecte marais; en vain ses fangeux habitants élèvent leurs regards jaloux vers la cime immortelle; leurs yeux, envoûtés des vapeurs du crime, ne sauraient en supporter l’éclat. C’est à l’aigle seul qu’il appartient d’habiter le séjour de la foudre. Que le séjour redoutable au parjure soit constamment le vôtre, montagnards intrépides ! N’en descendez qu’après avoir écrasé les tyrans, pulvérisé les factieux, et tenu dans vos mains pures et victorieuses les tables sacrées de la loi. Alors, alors seulement, rentrez dans le sein de vos familles pour y jouir du repos dû à vos travaux immortels; pour y recevoir les bénédictions d’un grand peuple libre et heureux par vous. Montrez-vous alors dans nos cités et dans nos campagnes; que nous puissions vous serrer dans nos bras, et dire en vous arrosant de nos larmes de joie : les voilà, ces ardents défenseurs de la liberté et de l’égalité, les véritables amis du peuple, qui n’ont cessé de braver et les poignards et la cigüe des traîtres pour assurer sa félicité; les voilà ces généreux fondateurs de la République; qu’ils vivent autant que notre reconnaissance, et des siècles seront ajoutés au nombre de leurs années. » Delandes (maire), Bonnevault, Chiquet, Cuisnier, Martel Gaillon, M. Cuisnier. b [La comm. de Chinon, à la Conv.; 7 flor. II] (!)• «Représentants du peuple souverain, Les Français ont voulu la République, c’est le seul gouvernement qui convient à des hommes libres; ils ne veulent d’autres maîtres que la loi, parce qu’elle est la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Nous ne voulons plus d’autres Dieux que le génie de la liberté. L’être suprême nous a fait tous libres, nous ne voulons d’autres oracles que les décrets des représentants du peuple, d’autres prêtres que nos magistrats. Mandataires du peuple, vous méritez notre estime, notre confiance; vos noms iront à l’im-(1) C 302, pl. 1095, p. 13. 494 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Cette amour pour la patrie égale la haine implacable que nous avons juré aux tyrans; qu’ils tremblent, l’heure est proche, les grandes destinées de la République sont prêtes à s’accomplir; elle donnera bientôt à l’univers étonné l’exemple terrible de ce que peut un peuple brave et courageux qui combat pour sa liberté. Et vous, dignes représentans du peuple, qui, à juste titre avez mérité la confiance de la nation entière, restez à votre poste, nous vous en conjurons, notre bonheur et le salut de la République en dépendent. S. et F. [Etat des dons.] Un cavalier armé, équipé et monté. Or : 2 onces, 3 gros, 42 grains. Galons dorés : 7 onces, 2 gros. Brûlé : 6 gros. Argent : 6 marcs, 2 onces, 5 gros. Asignats : 116 1. 5 sols. Numéraire : 853 1., 2 sols (1) . Mention honorable, insertion au bulletin. La députation est admise aux honneurs de la séance (2). 22 La Société populaire d’Angers; la Société populaire et la commune de Joué; la commune d’Epeigné; le Conseil général de la commune de Chinon, département d’Indre-et-Loire; la Société populaire de Nègrepelisse, département du Lot; la Société populaire de Thury; la Société populaire de Montbrun; la Société populaire de la commune de la Montagne-sur-Re-marde; la Société populaire montagnarde de Fleurance; la Société populaire de Mâcon, et le directoire du district d’Issoudun, félicitent la Convention nationale de l’énergie qu’elle a montrée pour déjouer les conspirations, anéantir les traîtres et sauver la liberté. Elles invitent la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (3). a [La comm. d’Epeigné, à la Conv.; s.d.] (4) . « Représentants, Encore une fois, vous avez sauvé la République ! votre énergie, votre active surveillance ont triomphé de la trahison et la justice a foudroyé les traîtres. Quand de toutes parts vous recevez les justes félicitations des bons citoyens, garderions-nous un silence insouciant et ingrat ? Nous aussi, nous sommes bons citoyens, et c’est de la plus vive reconnaissance que nous emprunterions les expressions, si déjà vous n’étiez persuadés de la nôtre, en nous voyant prendre un (1) C 301, pl. 1081, p. 15, daté du 4 germ. II et signé : Habert, Lecquard, Bongrand, Leclé. /o\ p V Y WA 77 990 (3) P.V'!, XXXVI, 239! Bln, 13 flor. Joué, Indre-et-Loire; La Montagne-sur-Remarde : Saint-Arnoult-en-Yvelines (S.-et-O.). (4) C 302, pl. 1095, p. 3. Dép. d’Indre-et-Loire. titre que nous ne nous arrogeons pas, mais que nous prenons hardiment, parce que nous ne craignons pas qu’on nous le dispute. Oui, c’est comme bons citoyens, comme vrais sans-culottes que nous avons juré haine et exécration étemelle aux tyrans, à l’aristocratie, au fanatisme. C’est comme tels que nous avons frémi d’indignation et d’horreur au récit des dangers où la liberté, où ses dignes fondateurs ont été exposés. Mais si d’un côté notre joie n’a été interrompue que par nos bénédictions en apprenant la punition des conjurés en même temps que leurs odieux complots, de l’autre nous n’en avons point été étonnés. Ils étaient là, nous sommes nous dit, le peuple révolutionnaire de la cité mère de la liberté était là aussi : que pouvaient espérer les nouveaux titans, sinon de devenir de nouveaux esclaves, de nouveaux briarés ? Du haut de la Montagne sainte, votre œil vigilant découvre jusqu’au plus profond de l’infecte marais; en vain ses fangeux habitants élèvent leurs regards jaloux vers la cime immortelle; leurs yeux, envoûtés des vapeurs du crime, ne sauraient en supporter l’éclat. C’est à l’aigle seul qu’il appartient d’habiter le séjour de la foudre. Que le séjour redoutable au parjure soit constamment le vôtre, montagnards intrépides ! N’en descendez qu’après avoir écrasé les tyrans, pulvérisé les factieux, et tenu dans vos mains pures et victorieuses les tables sacrées de la loi. Alors, alors seulement, rentrez dans le sein de vos familles pour y jouir du repos dû à vos travaux immortels; pour y recevoir les bénédictions d’un grand peuple libre et heureux par vous. Montrez-vous alors dans nos cités et dans nos campagnes; que nous puissions vous serrer dans nos bras, et dire en vous arrosant de nos larmes de joie : les voilà, ces ardents défenseurs de la liberté et de l’égalité, les véritables amis du peuple, qui n’ont cessé de braver et les poignards et la cigüe des traîtres pour assurer sa félicité; les voilà ces généreux fondateurs de la République; qu’ils vivent autant que notre reconnaissance, et des siècles seront ajoutés au nombre de leurs années. » Delandes (maire), Bonnevault, Chiquet, Cuisnier, Martel Gaillon, M. Cuisnier. b [La comm. de Chinon, à la Conv.; 7 flor. II] (!)• «Représentants du peuple souverain, Les Français ont voulu la République, c’est le seul gouvernement qui convient à des hommes libres; ils ne veulent d’autres maîtres que la loi, parce qu’elle est la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Nous ne voulons plus d’autres Dieux que le génie de la liberté. L’être suprême nous a fait tous libres, nous ne voulons d’autres oracles que les décrets des représentants du peuple, d’autres prêtres que nos magistrats. Mandataires du peuple, vous méritez notre estime, notre confiance; vos noms iront à l’im-(1) C 302, pl. 1095, p. 13. SÉANCE DU 11 FLORÉAL AN II (30 AVRIL 1794) - N° 22 495 mortalité. Les bienfaits que vous procurez à la France seront bientôt partagés par tous les peuples du monde. L’immortelle déclaration des droits que vous avez décrétée, sera le seul évangile des nations. Grâces éternelles vous soient rendues; vous avez détruit les deux grands fléaux de l’humanité, les rois et le fanatisme; les rois ne salissent plus le sol de la liberté, le fanatisme a disparu comme une ombre devant le flambeau de la raison. Restez à votre poste, c’est notre vœu, le bonheur de tous, la République y est attachée. Pour nous, nous jurons entre vos mains, et nous ne serons pas parjures, d’exécrer les rois, les modérés, les fanatiques. Nos fortunes, nos vies sont à la République. Continuez vos grands travaux, votre zèle infatigable, veillez, mais vous ne veillerez pas seuls, nous veillerons aussi pour déjouer les complots liberticides. Le peuple est là, qui vous voit, vous admire, et vous soutiendra. Terreur aux méchants. Vive la République. » Janiez, Lemaistre, Chimondouin, Richard, Huet, Massot, Pouevin, Froger aîné, Raquin Chal-luay, Masselier, Lemanceau, Juette, Lemaistre, Château, Goron, Massaery, Guivize. c [La Sté popul. de Nègrepelisse , à la Conv.; s.d. (1). « Aux attentats commis jusqu’ici contre la liberté, il manquait l’assassinat de Bo, votre délégué dans les départements du Lot et du Cantal. Le génie tutélaire des droits du peuple l’a rendu invulnérable, et le plomb meurtrier du fanatique, du royaliste, a cessé d’être mortel devant lui. Notre fureur est à son comble. S’il nous eût permis... Ils ne vivraient plus, ces monstres; mais à vous seuls appartient la vengeance : qu’elle soit donc à l’ordre jusqu’à l’anéantissement des traîtres et des conspirateurs. » d [La Sté popul. de Montbrun, à la Conv.; 15 germ. Il] (2). « Citoyens législateurs, Une faction scélérate était sur le point de porter une main parricide sur la représentation nationale, d’engloutir le vaisseau de la République. Sentinelle vigilante, vous l’avez écrasée, vous avez arraché de ces hommes atroces le manteau civique dont ils voilaient leurs complots liberticides, la hâche de la loi en a fait justice, vous venez d’acquérir de nouveaux droits à la gratitude des Français. Du haut de votre roc, vigoureux montagnards, continuez à surveiller les conspirateurs, à les frapper de mort. Semblables au sénat romain, foudroyez les nouveaux catilinas qui voudraient trahir leur patrie, et vous ferez le bonheur d’un (1) Bin, 12 flor.; J. Perlet, n° 588; J. Matin, n° 619. Dép. du Lot, aujourd’hui Tarn-et-Garonne. (2) C 302, pL 1095, p. 9. Charente peuple qui vous a confié ses droits, et les fiers descendants des Gaulois vous élèveront des autels. » Gillibert Desvergne, Maurin, Vallautin. e [La Sté popul. de Fleurance, à la Conv.; s.d.] (1). « Législateurs, Une des branches de la conspiration Hébert s’étendait sans doute jusque dans ce département. La présence d’un représentant du peuple qui a su faire monter l’esprit public au niveau de la Montagne, y terrasser le fanatisme et y comprimer les malveillants dont il est l’effroi, ne pouvait être qu’incommode aux ennemis de la révolution; le bras d’un scélérat a été armé et les jours de Dartigoeyte ont couru des périls, mais la commission militaire est debout, la guillotine est là, les coupables seront punis. Représentons, le fer assassin n’approche jamais des Brissot, ni des Danton, il moissonna Marat et Lepeletier; que la calomnie baisse les yeux devant la vérité comme le crime devant la hache de la justice. » Bigourdan (présid.), Laborde (secrét.), Mouquette (secrét.). f [La Sté popul. de Mâcon, à la Conv.; s.d.] (2). « Citoyens représentans du peuple, Il est donc bien vrai que le génie de la liberté veille sur les destins de la France, ceux qui ont les premiers depuis la révolution exprimé cette vérité étaient loin sans sans doute de prévoir toutes les difficultés qui devaient en retarder l’accomplissement; ils étaient loin de prévoir tous les malheurs que nous avons éprouvés de la part de cette nombreuse suite de faux amis du peuple qui, depuis les Necker, les Mirabeau, les Lafayette, les Barnavè, les Lameth et tant d’autres, jusqu’aux Hébert, aux Camille Desmoulins, aux Danton se sont montrés avec éclat dans la carrière révolutionnaire. Les insensés ! ils prétendaient que par la seule force de leur génie le crime triompherait de la vertu; quelques-uns d’eux poussaient le délire jusqu’à prétendre que par eux les hommes parviendraient à méconnaître la divinité. Mais cette providence à laquelle ils avaient insulté les a frappés, ils ne sont plus et le peuple français dont ils avaient juré la perte, marche maintenant d’un pas rapide à ses hautes destinées. Glorieux instruments de cette admirable providence, citoyens représentants, vous qui avez voulu et voulez sans réserve le bonheur des Français, vous qui avez au milieu de tous les dangers débarrassé tour à tour la route qui y conduit, et du criminel royalisme et de l’odieux feuillantisme, et du ténébreux fédéralisme, et du barbare fanatisme, et du hideux athéisme enfin, voyez le peuple qui vous suit, qui se précipite (1) C 303, pl. 1108, p. 17. Dép. du Gers. (2) C 303, pl. 1108, p. 16. SÉANCE DU 11 FLORÉAL AN II (30 AVRIL 1794) - N° 22 495 mortalité. Les bienfaits que vous procurez à la France seront bientôt partagés par tous les peuples du monde. L’immortelle déclaration des droits que vous avez décrétée, sera le seul évangile des nations. Grâces éternelles vous soient rendues; vous avez détruit les deux grands fléaux de l’humanité, les rois et le fanatisme; les rois ne salissent plus le sol de la liberté, le fanatisme a disparu comme une ombre devant le flambeau de la raison. Restez à votre poste, c’est notre vœu, le bonheur de tous, la République y est attachée. Pour nous, nous jurons entre vos mains, et nous ne serons pas parjures, d’exécrer les rois, les modérés, les fanatiques. Nos fortunes, nos vies sont à la République. Continuez vos grands travaux, votre zèle infatigable, veillez, mais vous ne veillerez pas seuls, nous veillerons aussi pour déjouer les complots liberticides. Le peuple est là, qui vous voit, vous admire, et vous soutiendra. Terreur aux méchants. Vive la République. » Janiez, Lemaistre, Chimondouin, Richard, Huet, Massot, Pouevin, Froger aîné, Raquin Chal-luay, Masselier, Lemanceau, Juette, Lemaistre, Château, Goron, Massaery, Guivize. c [La Sté popul. de Nègrepelisse , à la Conv.; s.d. (1). « Aux attentats commis jusqu’ici contre la liberté, il manquait l’assassinat de Bo, votre délégué dans les départements du Lot et du Cantal. Le génie tutélaire des droits du peuple l’a rendu invulnérable, et le plomb meurtrier du fanatique, du royaliste, a cessé d’être mortel devant lui. Notre fureur est à son comble. S’il nous eût permis... Ils ne vivraient plus, ces monstres; mais à vous seuls appartient la vengeance : qu’elle soit donc à l’ordre jusqu’à l’anéantissement des traîtres et des conspirateurs. » d [La Sté popul. de Montbrun, à la Conv.; 15 germ. Il] (2). « Citoyens législateurs, Une faction scélérate était sur le point de porter une main parricide sur la représentation nationale, d’engloutir le vaisseau de la République. Sentinelle vigilante, vous l’avez écrasée, vous avez arraché de ces hommes atroces le manteau civique dont ils voilaient leurs complots liberticides, la hâche de la loi en a fait justice, vous venez d’acquérir de nouveaux droits à la gratitude des Français. Du haut de votre roc, vigoureux montagnards, continuez à surveiller les conspirateurs, à les frapper de mort. Semblables au sénat romain, foudroyez les nouveaux catilinas qui voudraient trahir leur patrie, et vous ferez le bonheur d’un (1) Bin, 12 flor.; J. Perlet, n° 588; J. Matin, n° 619. Dép. du Lot, aujourd’hui Tarn-et-Garonne. (2) C 302, pL 1095, p. 9. Charente peuple qui vous a confié ses droits, et les fiers descendants des Gaulois vous élèveront des autels. » Gillibert Desvergne, Maurin, Vallautin. e [La Sté popul. de Fleurance, à la Conv.; s.d.] (1). « Législateurs, Une des branches de la conspiration Hébert s’étendait sans doute jusque dans ce département. La présence d’un représentant du peuple qui a su faire monter l’esprit public au niveau de la Montagne, y terrasser le fanatisme et y comprimer les malveillants dont il est l’effroi, ne pouvait être qu’incommode aux ennemis de la révolution; le bras d’un scélérat a été armé et les jours de Dartigoeyte ont couru des périls, mais la commission militaire est debout, la guillotine est là, les coupables seront punis. Représentons, le fer assassin n’approche jamais des Brissot, ni des Danton, il moissonna Marat et Lepeletier; que la calomnie baisse les yeux devant la vérité comme le crime devant la hache de la justice. » Bigourdan (présid.), Laborde (secrét.), Mouquette (secrét.). f [La Sté popul. de Mâcon, à la Conv.; s.d.] (2). « Citoyens représentans du peuple, Il est donc bien vrai que le génie de la liberté veille sur les destins de la France, ceux qui ont les premiers depuis la révolution exprimé cette vérité étaient loin sans sans doute de prévoir toutes les difficultés qui devaient en retarder l’accomplissement; ils étaient loin de prévoir tous les malheurs que nous avons éprouvés de la part de cette nombreuse suite de faux amis du peuple qui, depuis les Necker, les Mirabeau, les Lafayette, les Barnavè, les Lameth et tant d’autres, jusqu’aux Hébert, aux Camille Desmoulins, aux Danton se sont montrés avec éclat dans la carrière révolutionnaire. Les insensés ! ils prétendaient que par la seule force de leur génie le crime triompherait de la vertu; quelques-uns d’eux poussaient le délire jusqu’à prétendre que par eux les hommes parviendraient à méconnaître la divinité. Mais cette providence à laquelle ils avaient insulté les a frappés, ils ne sont plus et le peuple français dont ils avaient juré la perte, marche maintenant d’un pas rapide à ses hautes destinées. Glorieux instruments de cette admirable providence, citoyens représentants, vous qui avez voulu et voulez sans réserve le bonheur des Français, vous qui avez au milieu de tous les dangers débarrassé tour à tour la route qui y conduit, et du criminel royalisme et de l’odieux feuillantisme, et du ténébreux fédéralisme, et du barbare fanatisme, et du hideux athéisme enfin, voyez le peuple qui vous suit, qui se précipite (1) C 303, pl. 1108, p. 17. Dép. du Gers. (2) C 303, pl. 1108, p. 16.