SÉANCE DU 14 BRUMAIRE AN III (4 NOVEMBRE 1794) - N° 18 395 Nous avons juré de rester fidèlement attachés à la Convention nationale, de ne recon-noitre qu’elle pour centre d’autorité, de former autour de nos pères les Représentans du peuple, un rempart inexpugnable de nos corps; nous renouvelions aujourd’huy ce serment, il ne sera point vain, la liberté triomphera ou nous périrons en la défendant. Vive la République, vive la Convention nationale! A la meme séance que la présente adresse a été arreté, il a été fait lecture de celle de la Convention nationale au peuple français, qui a été couverte d’applaudissement et il a été arrêté à l’unanimité qu’elle seroit inscritte tout au long dans les registres des délibérations de la société. Les membres du comité de correspondance. Suivent 6 signatures. o’ [La société populaire de Grenoble et plusieurs autres citoyens à la Convention nationale, le 5 brumaire an III] (79) Liberté, Egalité, Fraternité ou la mort. Citoyens Réprésentants, Le rapport fait, au nom des trois comités réunis, par Robert Lindet, votre proclamation du 18 vendémiaire et les paroles de bienveillance et de paix que nous ont apportés au nom du peuple et de votre part, les représentants envoyés dans ce département, nous ont faits connoitre les principes de justice et d’humanité que vous avés mis à l’ordre du jour, à la place de la tyranie et de l’arbitraire effrayant, qui comprimoit tous les esprits. Le décret par lequel vous avés rappellés les sociétés populaires à leur institution première est une nouvelle preuve de la volonté ferme où vous êtes que tous les citoyens animés du même sentiment, soient deshormais pénétrés du même amour pour les loix. Nous conformer à la marche du gouvernement, actuellement qu’elle nous est connüe, est le devoir de tous les bons citoyens, et ce devoir nous le remplissons. Notre point unique de ralliement est la Convention nationale. Nous sentons tous profondément qu’elle ne peut sauver le peuple si, lorsqu’elle tient d’une (79) C 325, pl. 1410, p. 1. Mess. Soir, n° 809. Cette gazette commente l’adresse de la société populaire de Grenoble en ces termes : « La société populaire de Grenoble a imité celle de Dijon, elle a abandonné la cause des meneurs des Jacobins, la cause des hommes de sang, la cause des continuateurs de Robespierre. Cette société, quoique épurée, quoique régénérée se trouve aujourd’hui quatre fois plus nombreuse qu’avant son épuration, parce que tous les patriotes vertueux, sans courir les risques d’être arrêtés ou persécutés, peuvent s’y rendre et émettre librement leur opinion ». main la balance du gouvernement, d’autres agitent, en sens contraire, le sêptre de l’opinion. Malheur à quiconque aurait conçu le criminel espoir de se séparer d’elle. Nous jurons de nouveau à la Convention nationale, amour, respect et soumission. Suivent 263 signatures P ’ [La société populaire et la commune de Villiers-le-Bel aux représentants du peuple français, le 30 vendémiaire an III ] (80) Citoyens Representans Le peuple françois a juré d’etre libre et déjà cinq années de travaux et de peines viennent a l’appuis de son serment et lui assurent pour jamais sa liberté ; quel est donc le projet insensé des monstres qui voudroient le replonger dans la servitude la plus honteuse ; ont-ils oublié que la Convention est la, toujours prete à déjouer leur complots liberticides, ont-ils oublié que sa sollicitude ne saurait perdre un instant de vu le grand ouvrage du bonheur de la france, pre-tendent-ils la meconnoitre et bien qu’ils sachent que le peuple françois la placé et que le peuple françois la soutiendra, pretendent-ils l’avilir, qu’ils lisent son adresse au peuple et bientôt s’ils ne sont tout a fait scélérats, ils se tairont et rendront hommage a la pureté et la sublimité de ses principes; pour nous nous l’avons lu et nous avons juré d’être inviolablement attaché a ces mêmes principes, nous avons juré de ne reconnoitre que la Convention et de n’avoir pour point de ralliment que la convention, périsse les agitateurs et les intriguant qui voudrait elever la voix au dessus de la sienne qu’ils rentrent dans le néant telle est leur destinée, telle est la destinée de tous ceux qui oseraient les imiter. Que la Convention seule se fasse entendre et le peuple françois ne cessera jamais d’être docile a sa voix, voila les sentimens dont sont animé les membres composant la société populaire de la commune de Villiers-le-Bel et la commune réunie. Vive la République, vive la Convention. Suivent 26 signatures. q' [La société populaire et républicaine de Chalier-les-Chaussées à la Convention nationale, s. d.] (81) (80) C 325, pl. 1410, p. 20. (81) C 325, pl. 1410, p. 24. 396 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Liberté, Égalité ou la mort. Dignes Représentants du peuple, De plus en plus vous faites paroître le désir insatiable que vous avez du bonheur du peuple. Votre adresse du 18 courant en est une preuve non équivoque; c’est là où la félicité publique doit trouver son principe et le citoyen opprimé son refuge. C’est dans cette adresse où toutes les vertus républicainnes brillans comme l’aurore sont le prélude du bonheur général, les principes qu’elle renferme vont raviver ces honnêtes et bons citoyens qui, comprimés par la terreur ne prononçoient naguères le mot liberté qu’en tremblant, ils vont sortir de cet anéantissement politique pour renaitre et vivre comme sous un autre atmosphère où la justice va briller comme le soleil et succéder à la tyrannie Roberspierriste et triumvirale. C’est de cette adresse que sort la foudre exterminatrice qui doit confondre les sectaires des Catilinas modernes que vous avez anéantis, c’est d’elle que le mépris pour ces hommes de sang et pour ces grands crieurs d’echafaud va tirer son principe. On ne verra plus les hommes chargés de crimes et immoraux opprimer le bon et honnête citoyen ; ces etres de boue ne seront plus portes aux places au détriment des hommes laborieux et modestes, si les nouveaux tyrans avoient besoin de scélérats pour assouvir leur rage dans le sang du peuple, les représentants fideles qui les ont terrassés font succéder à tant d’horreurs, le régné de la probité et de la morale et proclament que l’immoralité soit bannie de la société ; combien de fois avez vous sauvé la République, il est inutile de vous remettre sous les yeux les services importants que vous lui avéz rendus, il n’est pas moins de nulle importance de retracer le nombre de fois que vous avez sauvé le vaisseau de la chose publique, en prenant d’un bras ferme le gouvernail et le retraper d’une main hardie des goufres où il alloit être englouti. Les soussignés ne peuvent voir tant de bienfaits et tant de sollicitudes pour le bonheur de la france sans le plus vif intérêt. Le peuple alloit poser la tête sous le joug et étoit sur le point de porter les chaines que les triumvirs lui préparoient au nom de la liberté. La Convention nationale a paru, les triumvirs ont disparu et le peuple est resté libre et souverain. La lecture de votre adresse qui a été faite le 26 a été couverte d’applaudissements aux cris mille fois répétés de vive la Convention nationale. Restés à votre poste fidèles Représentants, maintenez le gouvernement révolutionnaire; que l’innocent y trouve son appui et le coupable sa punition ; que l’un et l’autre ne soient point confondus. Les soussignés vous déclarent qu’ils ne reconnoîtront jamais d’intermédiaire entre le peuple et la représentation nationale et qu’ils ne verront jamais d’autre type où tout républicain doit monter comme à la source qui l’a enfanté, que cette même représentation de laquelle on ne peut se séparer, sans attenter à l’unité et à l’indivisibilité de la République. Vive la Convention nationale, Vive la Convention nationale... Salut et fraternité. Suivent 33 signatures. r’ [La société populaire de Boësse aux représentants du peuple français , s. d.] (82) Législateurs, executéz avec courage le noble dessein que vous avéz annoncé au Peuple fran-çois et soyéz surs de son amour et de sa recon-noissance. Maintenéz ce gouvernement révolutionnaire, si nécéssaire dans les républiques naissantes que la confiance et la securité accompagnent l’homme vertueux et lui laissent la faculté de développer toute son énergie pour le bonheur de ses semblables. Tout ce qui nous rapproche de la vertu, de la vérité, de la justice, de la liberté, du bonheur, voila ce qui convient a des républicains, enfin vous venez de prouver au peuple par votre addresse que son bonheur seul vous occupe, vous avéz banis la terreur et établis la justice ; que grâce vous en soit rendüe. Vive la justice, Vive l’union et la concorde. Vive la représentation nationale. Descourtils fils, président, Sauveur fils, secrétaire. Les membres composant le comité de correspondance. Suivent 4 signatures. s’ [La société populaire de Fontainebleau à la Convention nationale, le 24 vendémiaire an III ] (83) Liberté, Égalité, fraternité, Indivisibilité de la République. Citoyens Représentans La vertu, le courage, la sagesse et la justice qui ont dictés votre sublime adresse au Peuple francois, a pénétré nos âmes, nos applaudisse-mens réitérées et unanimes dans le sein de notre société ont exprimés les sentimens de nos coeurs. Dans cette adresse que vous faites au Peuple l’intrigue, l’égoïsme, l’anarchie, l’hipocrisie et la trahison avec cruauté masqué de patriotisme s’éclipsent. La vertu, la franchise, l’humanité et le vrai bonheur du peuple voila ce que vous voulez. (82) C 325, pl. 1410, p. 23. (83) C 325, pl. 1410, p. 25.