238 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE [Le cn L. Brassart, instituteur du con de Cormeil-les (1), à la Conv.; Paris, 30 therm. II] (2) Le citoyen L. Brassart, né Belge, appellé et résident en France depuis 16 ans comme instituteur, désireroit d’aller momentanément à Tour-nay, lieu de sa naissance. Mais dédaignant en même tems tout ce qui sent l’ancien régime, il vous apporte volontiers les titres d’un bénéfice simple dont la loy lui maintenoit la jouissance. Puisse son exemple, imité par ses compatriotes, y faire renaître cet amour sacré de l’égalité, sans lequel ils ne mériteront jamais le nom de républicains françois. 36 La Convention a entendu la lecture de plusieurs autres pétitions qui ont été renvoyées aux différens comités qui les concernent (3). A [La section des amis de la patrie à la Conv.; du 25 therm. II] (4). Représentans du peuple, Vous avez déclaré que le malheur seroit pris en considération. Celui que nous allons vous annoncer va sans doute fixer votre attention. Représentans, les citoyens Grangé et Loyer, voituriers occupés par le service de la République, ont été pris et pillés par les vils Autrichiens. Ces esclaves leur ont pris 8 chevaux et 4 900 livres, seules ressources avec lesquelles ils nourrissoient leurs nombreuses familles. Toutes les pièces et procès-verbaux sont à l’appui de la présente pétition. En les consultant l’on verra à découvert la bassesse des émigrés qui ont voulu pendre ces malheureux voiturié. L’on y verra également les féroces satellites de Cobourg les frapper sans pitié et ne les renvoyer qu’après leur avoir tout volé. Législateurs, ces deux infortunés réclament vos bienfaits. La loi est en leur faveur. Qu’il vous plaise en ordonner l’exécution. Vive la Convention ! Petitmangin, Ledayre, Le Beau. Nous, membres du comité civil, certifions les signatures ci-dessus sincères et véritables ce 25 thermidor l’an 2 e de la République française une et indivisible. Mullot ( commre ), Villot ( commre ), Jolicorps ( commre ) Cullos ( commre ) et 2 signatures illisibles. Renvoyé au comité des secours (5). Municipalité de Crèvecœur, district de Cambrai, département du Nord. (1) District de Breteuil, Seine-et-Oise. (2) C 316, pl. 1268, p. 2 à 6. (Les pièces 3 à 6 constituent des attestations justificatives du bénéfice). (3) P.V., XLIII, 278. (4) C 316, pl. 1269, p. 31-36, 60; J. Sablier, n° 1505; F.S.P., n° 410. (5) Mention marginale du 30 thermidor signée Fréron. Nous, maire et officiers municipaux de la commune de Crèvecœur, certifions et attestons que le citoyen François Loyer de la commune de Pierreval, district de Gournay, département de la Seine-Inférieur, étant logé chez le citoyen Jacques Boulanger, aubergistre au Quesnel, commune dudit Crèvecœur, que, la nuit du 10 au 11 du présent mois de praireal, sur les 2 heures du matin, a été pris par les Autrichiens, lui ont fait attellés ses quatre chevaux et sa voiture. L’ayant fait prendre la route du Catelet, et la voiture s’étant trouvé enbourbé, ne pouvant la conduire plus loing, lui ont fait détellées ses chevaux et lui ont fait conduire jusqu’à la commune de Troisvilles, canton du Cateau, district de Cambrai, ayant tenu ses chevaux et l’ayant renvoyé après, et ont tout pilliés les objets qui étaient sur ladite voiture, lequ’il nous ayant requis de lui délivrer ce présent pour servir en ce que de raison. Fait audit Crèvecœur en séance publique de la municipalité le 12 du mois de prairéal 2 e année républicaine une et indivisible. Arrez ( agent nat.), Lemoine (maire), Lasselin (off. mun.), L. Vely (off. mun.), J.P. Dhouailly (notable), J.B. Castillion (notable), H. Pigache (notable). Vu à Péronne en permanence le 13 prairial de l’an 2 de la République une et indivisible : J.B. Massa (1). Au Hâvre-Marat, le 22 messidor IL Au cn Antoine Mengin, marchand de vin rue Grenetat n° 3 près la Fontaine, à Paris. Citoyen, Ma lettre vous sera remise par le citoyen Pierre Granché qui conduisoit ma voiture attel-lée de 4 bon cheveaux. Il m’a dit que, du 10 au 11 prairial, étant logé chès le citoyen Boulangé, aubergistre au Quesnel, que les Autrichiens sont venus à 2 heures du matin au nombre de plus de 50 hommes à cheval, l’on forcé et obligé d’ateler ses 4 cheveaux sur sa voiture, luy on pris son portefeuille dans lequelles il y avoit 2 400 livres, ont aussy pris sa montre qui estime valoir 1 205. Après luy auroient fait conduire sa voiture par la route du Catelet, où elle s’es trouvée embourbée, ce qui les apportés (sic) à faire deteller les cheveaux et à pillé une grande partie des objets qui étaient chargés sur sa voiture pour le comte de la République; luy ont fait conduire ses 4 cheveaux à la commune de Troisvilles, canton du Cateau, district de Cam-bray; luy ont gardé et retenu ses quatre cheveaux et l’ong renvoyé. Et il s’es rendu de suitte à l’endroit où sa voiture était restée embourbée et pillée. Il en a fait dressé procès-verbal par la municipalité de la commune de Crèvecœur, qui a requis des cheveaux de sa commune pour faire conduire sa voiture et le restant des marchandi-(1) La suite de cette attestation est rédigée dans les mêmes termes que la précédente, si ce n’est qu’elle est délivrée au 2 e voiturier « Pierre Granché, garçon chartier du citoyen Legros du Havre marin, district de Montivilliers, Seine-Inférieure », et qu’aux signatures précédentes s’ajoute celle de Cazes, agent national.