400 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Arrêtent enfin que la lettre du citoyen Braun sera imprimée pour être rendue publique avec la présente délibération, et envoyée à la Convention nationale et aux communes de l’arrondis-sement du district, pour servir d’invitation à suivre un aussi généreux dévouement. Signé : Braendle, président ; Faudel, Didierjean, Bury ; Mainoni, agent national ; Christmann, secrétaire. COPIE de la lettre du citoyen Jean Daniel Braun, négociant, de la commune de Strasbourg, aux citoyens administrateurs du district de Strasbourg, en date du 6 fructidor de l’an 2 de la République française une et indivisible. Je viens aujourd’hui avec la plus vive satisfaction vous présenter Gustave Daniel Braun, mon fils aîné, mesure de cinq pieds, quatre et demi pouces, qui jaloux de partager la gloire et les dangers des défenseurs de la patrie, quoique hors de la réquisition, désire ardemment d’être promptement incorporé dans le régiment de cavalerie légère, que vous voudrez lui désigner ; pénétré moi-même des sentiments qui l’animent, j’en goûte toute la joie au fond de mon coeur. Combattre les tyrans et les despotes jusqu’à leur entier anéantissement, et verser jusqu’à la dernière goutte de son sang pour la Liberté et l’Ega-lité de la République une et indivisible, voilà, citoyens administrateurs, le serment qu’il vient aujourd’hui déposer en vos mains ; je l'offre à ma patrie, tout habillé à l’uniforme du régiment que vous lui désignerez, et le sacrifice est bien doux pour un père vraiment républicain et qui a le bonheur de voir circuler dans les veines de son fils le même sang qui circule dans les siennes. Signé : J.D. Braun l’aîné, négociant. Pour copie conforme, signé : Christmann, secrétaire. 34 L’administration du district de Strasbourg [Bas-Rhin] annonce que 81 lots de terres labourables, estimés 20 262 L, ont été vendues 90 335 L. Insertion au bulletin, renvoi au comité des Finances (52). 35 La commission de l’organisation et du mouvement des armées transmet copie du procès-verbal tenu par la commission militaire établie à Ypres. (52) P.-V., XLVII, 35. Bull., 25 vend, (suppl.). Insertion au bulletin, renvoi au comité de Sûreté générale (53). La commission de l’organisation et du mouvement des armées de terre transmet à la Convention copie du procès-verbal d’exécution du jugement rendu par la commission militaire établie à Ypres, contre le nommé Laurent-Paul Letany, condamné à la peine de mort pour avoir porté les armes contre la République française (54). 36 La société populaire d’Autun [Saône-et-Loire] félicite la Convention d’avoir renversé les espérances de ceux qui avoient manifesté le criminel projet de détruire les sociétés populaires. Sa devise, dit-elle, sera toujours : respect à la Convention, haine aux tyrans , aux modérés et aux aristocrates. Mention honorable, insertion au bulletin (55). [La société populaire d’Autun à la Convention nationale, du 4 vendémiaire an III] (56) Citoyens représentants, « Les sociétés populaires sont les colonnes de la République et la Convention nationale ne souffrira jamais qu’il leur soit porté atteinte. » Voilà, citoyens représentants, la réponse que le président de la Convention a faite en votre nom à différentes sections de Paris qui vous ont témoigné leur inquiétude sur le projet qui ne se manifestoit que trop vivement de détruire les sociétés populaires. Nous savions bien que les auteurs de la déclaration des droits de l’homme rie laisseroient jamais violer l’article précieux qui garantit aux citoyens la liberté de s’assembler paisiblement et sans armes pour discuter leurs intérêts. Mais les aristocrates qui sont les amis de la tyrannie, espéroient trouver jusques dans votre sein des partisans de leur système affreux. Les lâches ! ils osoient croire que les pères du Peuple deviendraient les oppresseurs de ce Peuple bon et généreux qu’ils ont rétabli dans la dignité de ses droits! Vous venez de renverser leurs criminelles espérances : ils sont donc bien surs que les sentiments de la liberté seront toujours réunis pour les surveiller et comprimer leurs efforts contre-révolutionnaires. C’est surtout dans la crise où se trouve la Patrie, que cette surveillance est plus nécessaire que jamais; c’est quand les brigands de la Vendée relèvent une tête audacieuse, quand les scélérats de tous les départements renouent leurs complots liberti.cides, quand les ennemis cachés et ouverts (53) P.-V., XLVII, 35. (54) Bull., 26 vend, (suppl.). (55) P.-V., XLVII, 35-36. Bull., 24 vend, (suppl.). (56) C 322, pl. 1352, p. 24. SÉANCE DU 17 VENDÉMIAIRE AN III (8 OCTOBRE 1794) - N08 37-38 401 de la République se liguent pour calomnier, intimider, perdre les patriotes et anéantir avec eux la Révolution, c’est au milieu de ces orages que les amis de la chose publique doivent se rallier, se serrer dans les sociétés populaires pour écraser les malveillants, et déposer dans le sein de la Convention leurs voeux et leur sollicitude. Pour nous, citoyens représentants, nous remplirons ce devoir sacré avec courage et avec confiance ; et nous aurons toujours pour devise ; respect pour la Convention nationale, centre du ralliement des républicains, haine pour les tyrans, les modérés et les aristocrates leurs infâmes complices. Vive la Convention! vive la République. Les sans-culottes d’Autun, Brivault, président, Souberbielle, Lenoir, Mercan-don, Croisier, secrétaires. 37 La société populaire de Parly, département de l’Yonne, demande que la Convention déclare qu’elle restera toujours unie avec les vrais patriotes, et que les riches égoïstes, les ennemis des sociétés populaires, ceux qui se laissent traîner par le char de la révolution, ceux qui tiennent le peuple des campagnes dans l’ignorance de ses droits et qui craignent un juste nivellement, que les ambitieux et les intrigans sont vos ennemis et ceux de la République. Renvoyé au comité de Sûreté générale (57). [La société populaire de Parly à la Convention nationale, s. d.] (58) Citoyens Représentans, Nous ne sommes point affiliés aux Jacobins, et cependant nous n’en partageons pas moins les inquiétudes et la douleur de tous les vrais amis de la liberté. Ceux qui veulent sincèrement le bonheur des hommes ne sont-ils pas tous animés des mêmes sentimens? La Convention nationale est le centre de tous nos efforts et de toutes nos espérances; mais la Convention nationale elle-même pourroit-elle jamais oublier les importans services que la société des Jacobins a constamment rendus depuis cinq ans à la cause populaire? C’est dans l’histoire de la révolution, dans les époques mémorables de notre régénération et dans les séances de la Convention nationale, que nous les trouverons toujours gravés en caractères ineffaçables. Des ambitieux, des intrigans ont pu sans doute se glisser dans cette société célèbre, et profaner quelques instans le nom de vrais Jacobins si cher aux vrais patriotes; mais la (57) P. V., XLVII, 36. (58) J. Mont., n 1. masse des Jacobins est pure. Ceux qui ont combattu la tyrannie royale, lorsque la nation entière étoit encore courbée sous son joug odieux ; ceux que Capet détestoit; ceux contre qui La-fayette, Dumouriez, Luckner vouloient ramener leurs armées; ceux dont Pitt a promis la destruction aux tyrans coalisés, comme le garant de leurs triomphes; ceux dont vous vous êtes servis vous-mêmes pour abattre le trône et le fédéralisme; ceux enfin qui font entendre une voix courageuse ; aujourd’hui qu’ils ne sont plus soutenus par vos applaudissemens et votre suffrage, ne peuvent vouloir autre chose que ce que vous vouliez vous-mêmes, et ce que veut absolument le Peuple français, la République, une, indivisible et démocratique, et le maintien du gouvernement révolutionnaire dans toute son énergie, jusqu’à ce qu’elle ne connoisse plus d’ennemi : nous le croyons fermement; l’union entre tous les patriotes et leur point de ralliement à la Convention nationale, voilà le seul garant de la permanence et des succès de nos armées. Les satellites des despotes fuient devant les soldats de la liberté; mais peut-être qu’ils veulent employer la même ruse qu’employa autrefois ce Romain qui ne put triompher de ses trois ennemis qu’en les séparant. Ils fuient, mais ils nous observent; ils ont sans doute encore en France leur arrière-garde, et si par le plus grand de tous les malheurs ils voient les Français divisés, n’est-il pas à craindre qu’ils ne reviennent sur leurs pas? Nous vous en conjurons, citoyens représentans, au nom de la patrie que vous avez déjà tant de fois sauvée, resserez les liens du faisceau! Que le glaive de la loi frappe toutes les têtes coupables; pas plus de pitié sans doute pour les faux patriotes, les ambitieux, les dominateurs que pour l’aristocratie et le modérantisme ; mais ne repoussez pas de votre sein les vrais Jacobins, les vrais patriotes de toute la République ! Ce sont vos meilleurs amis, puisqu’ils sont ceux de la liberté, et qu’ils verseront, s’il le faut, jusqu’à la dernière goutte de leur sang, pour la défendre contre toute espèce d’oppression et de tyrannie. Déclarez, citoyens représentans, que vous resterez toujours unis avec les vrais patriotes, et que les ennemis des sociétés populaires, les riches égoïstes, ceux qui se laissent traîner passivement par le char de la révolution sans favoriser sa marche, ceux qui tiennent le peuple des campagnes dans l’ignorance de ses droits et craignent un juste nivellement, que les ambitieux et les intrigans, quelque masque qui les couvre, sont vos ennemis et ceux de la République. Salut, union et fraternité. Suivent les signatures. 38 Le chef de brigade, inspecteur des côtes du département du Calvados, écrit le 6 vendémiaire qu’un sloop français, de 30 à 40 tonneaux, échoua la veille entre la Æ «. HSSTOiRE RF VOL FRANÇAIS*