[Convention nationale.] ARCHIVÉS PARLEMENTAIRES. { » SXe’IlS 35 « p, S. — J’ai fait un tour sur les fortifications, j’y ai éprouvé une douee sensation en voyant les jeunes gens travailler avee les ouvriers; ils ont renouvelé le serment de vivre libres ou de mourir. Les brigands, disaient -ils, nous passe¬ ront sur le corps avant d’entrer dans la cité. » Le général en chef de V armée du Nord à la Con¬ vention nationale (1). a Au quartier général d’Avesnes, le 14 frimaire. » « Le général Sousbam m’a annoncé qu’il avait fait attaquer quelques avant-postes de l’ennemi, que nos troupes leur avaient tué beaucoup de monde et fait 140 prisonniers. « La municipalité de Landrecies, ainsi que le commandant, m’ont annoncé que le 11, on avait fait rentrer dans la place beaucoup de grains, de fourrages et de bestiaux qui étaient dans le faubourg d’Happegarde, et que cela s’était opéré sans tirer un coup de fusil; mais le défaut de voitures n’ayant pas permis d’ache¬ ver cette opération, on recommença le lende¬ main. « Signé : Jourdan. » Barère. Avant de vous donner connaissance de l’avantage que nous avons remporté à Toulon, je dois vous donner connaissance d’une lettre qu’a reçue, de Londres, le ministre des affaires étrangères. Elle annonce que le roi d’ Angleterre vient de donner le commandement de l’armée qui est à Toulon, au général Ohara. On attribue beaucoup de mérite à ce général, voilà pourquoi on. l’a nommé : car on est per¬ suadé que les Français vont attaquer Toulon, de manière qu’il sera difficile de leur résister. Cette lettre annonce aussi que les alliés sont divisée pour savoir s’ils brûleront nos arsenaux et nos vaisseaux, et s’ils se retireront. Barère lit une lettre du général Dugommier et une du représentant du peuple Saliceti, qui contient les mêmes détails. Elle finit ainsi : « Dans ce moment on vient d’amener un par¬ lementaire anglais qui portait une lettre du commandant des forces anglaises dans Toulon. Nous vous la ferons passer. » Barère. Cette lettre, adressée au général français par les scélérats qui ont acheté Toulon, réclamait l’indulgence de la nation, en faveur du général Ohara. Le comité de Salut publiera pris des mesures dont vous serez satisfaits. La séance est levée à 4 heures 1/4 (2). Signé : Romme, président; Roger-Ducos, Philippeaux, Frecine, Merlin (de Thion-ville), Reverchon, Richard, secrétaires. (1) Supplément au Bulletin de la Convention natio¬ nale du 7e jour de la 2e décade du 3e mois de l’an II (samedi 7 décembre 2793). (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 28. PIÈCES ET DOCUMENTS NON MENTION¬ NÉS AU PROCÈS-VERBAL MAIS QUI SE RAPPORTENT OU PARAISSENT SE RAP¬ PORTER A LA SÉANCE DU 16 FRIMAIRE AN II AU MATIN (VENDREDI 6 DÉCEMBRE 1793.) I. PÉTITION DES CITOYENS DE LüSIGNAN PAR LAQUELLE ILS DEMANDENT QUE CETTE VILLE s’appelle désormais Fondecef - la - Mon¬ tagne (1). Suit le texte de cette pétition, d’après un docu¬ ment des Archives nationales (2). « Lusignan, Il frimaire l’an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible et le leï de la mort dn tyran. « Citoyens représentants, « Notre ville portait le nom d’anciens tyrans. Les Lusignan ne s’étaient pas contentés d’asser¬ vir leurs compatriotes, ils profitèrent d’un temps où le fanatisme était à son comble et où la raison était étouffée sous la masse des préjugés énormes pour aller porter la guerre à des peuples paisibles et s’emparer d’un paya qu’ils disaient sanctifié, mais dont l’henrense fécondité faisait le seul objet de leur ambition. De vrais patriotes ont en horreur tout ce qui peut conserver l’idée du despotisme; ce senti¬ ment était inné chez nous, citoyens représen¬ tants, avant que vous eussiez fait tomber la tête des tyrans. Nous avons donc rejeté le nom de Lusignan, que notre ville a porté jusqu’ici, et nous lui avons donné celui de Fondecef-la-Montagne; le nom d’une fontaine célèbre par la beauté de sa source, et qui porte autour de notre commune la fertihté et l’abondance, mérite bien de remplacer celui des despotes qui l’opprimaient. Nous y joignons celui de la Montagne, et nous le devons au sentiment de reoonnaissauce pour l’heureuse constitution que nous a donnée la vertueuse Montagne de la Constitution. Nous sommes donc résolus, ci¬ toyens représentants, de ne point porter d’autre nom que celui de Fondecef-la-Montagne, et nous espérons que vous approuverez cette dénomination. Vous avez an reste commencé le bonheur des Français, nous vous invitons, nous vous prions même de ne point abandonner votre poste avant de l’avoir entièrement con¬ sommé. Ce sont les vœux des fidèles républicains de la commune de Fondecef-la-Montagne. « Ruet, secrétaire; J. Grimault, secrétaire; Naudeau, président. » (1) La pétition des habitants de Lusignan n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 16 frimaire an II; mais, en marge du document qui existe aux Archives nationales, on lit l’indication suivante : « Renvoyé aux comités d’instruction pu¬ blique et de division, le 16 frimaire an II de la République ; Roger Ducos, secrétaire. » (2) Archives nationales , carton F17 1008*, dos¬ sier 1356.