SÉANCE DU 1er FLORÉAL AN II (20 AVRIL 1794) - Nos 33 A 35 91 et combien avaient à rougir ces hommes oisifs, qui ne vivent que pour eux, aux dépens de leurs semblables, se livrent entièrement à la mollesse, et sacrifient trop souvent l’amour de la patrie à leurs coupables plaisirs ! Hélas ! de pareils individus doivent-ils trouver une existence dans une République, dont la fonction glorieuse ne peut résider que dans la vertu. Les républicains composant le bataillon redoutable aux tyrans, c’est-à-dire celui du 10 Août, avec leur drapeau, ouvraient la marche de cette fête, et par leur fierté républicaine, annonçaient aux ennemis de la liberté, combien ils devaient redouter leur énergie révolutionnaire. Arrivés au temple immortel de la Raison, vos collègues furent bientôt au sommet de la Montagne sacrée, et Maignet y prononça un discours aussi vrai que sensible, qui embrasa tous les cœurs du feu de la liberté; plusieurs orateurs lui succédèrent, et ensuite la marche fut continuée jusqu’au champ du 10 Août; où un festin fraternel y était préparé, et là tous les bons citoyens invités à s’y rendre, formaient un assemblage d’amis. Cette fête se termina le soir par un feu d’artifice, et illumination générale. C’est d’après cette réjouissance que l’amour de la liberté et de l’égalité est à jamais gravé dans les cœurs des Marsellais. Non, ils ne cesseront d’y être fidèles, ils seront sans cesse le désespoir et le fléau des tyrans, des fanatiques et des ambitieux, de ces hommes qui se couvrent de la peau des brebis, pour dévorer le troupeau. Représentants, en rendant à Marseille son nom, vous saviez qu’elle était née républicaine et qu’elle ne saurait cesser de l’être. Oui, les descendants des phocéens, sauront ainsi que leurs ancêtres sous le siège de César, préférer la mort à l’esclavage. S. et F» Tongendre. 33 La commune de Saint-Felix-de-Banières (1) ; les sociétés populaires de Ville-Comtal (2), de Saint-Jean-du-Bruel (3), et de celle de Saint Orner (4), après avoir félicité la Convention sur ses travaux, demandent que les noms de ces communes soient changés. Ces adresses sont renvoyés au comité de division (5). 34 Le conseil-général de la commune de Pon-tevès, district de Bar j ois, écrit que les mesures vigoureuses prises par Barras et Fréron ont sauvé les départemens du midi : il demande (1) Et non Bannières. (Départ4 du Lot). (2) Et non Ville-Comtat. (Départ4 de l’Aveyron) . (3) Départ4 de l’Aveyron. (4) Départ4 du Pas-de-Calais. (5) P.V., XXXVI, 15. Bln, 2 flor. (suppl4). Rien de plus dans D iv bis. qu’il soit décrété que ces représentons ont bien mérité de la patrie, et qu’ils retournent dans ces départements (1). [ Pontevès , 29 vent. II] (2). « Citoyens représentais. La calomnie a précédé dans le sein de la Convention nationale, Paul Barras et Fréron, représentons du peuple dans les départemens méridionaux. Pourquoi les calomnie-t-on ? Parce qu’ils ont pris des mesures vigoureuses. Celui qui est condamné à mort, tient le même langage. Hé bien ! toutes les grandes mesures sont nécessitées par le crime des uns et des autres. La conduite de nos représentants dans le midi est digne d’envie. Par eux, nous n’avons pas éprouvé les horreurs d’une guerre civile (car c’était déjà le commencement d’une seconde Vendée) et tous les autres fléaux qui en sont une suite inévitable. Par une profonde combinaison et par l’éclatant exemple qu’ils ont donné à la brave armée républicaine, Toulon cette ville infâme a été rendue à la République, et les esclaves des tirans coalisés ont été honteusement chassés du sol de la liberté. Ces vils satellites de Pitt et de Cobourg osent-ils encore montrer leur audace criminelle ? Osent-ils encore être les partisans de l’ancien régime ? Mais qu’ils se rappellent les décrets que vous avez rendus dans votre sagesse. Oui, Citoyens Représentants, méfiez-vous de ces hommes qui, en se couvrant du voile du patriotisme, cachent dans leur sein le poignard aiguisé pour assassiner les zélés défenseurs des droits de l’homme. Décrétez, donc, que Barras et Fréron ont bien mérité de la patrie; qu’ils retournent dans les départements du midi où leur présence est encore nécessaire; qu’ils déjouent les intrigues de ceux qui veulent anéantir cette liberté pour laquelle nous avons fait tant de sacrifices; qu’ils nous défendent contre les efforts des grandes communes, et alors les ennemis de la liberté et de l’égalité verront que rien ne peut résister contre votre justice et votre sagesse ». Bameille (maire), J. J. Maille (off. mun.), H. Jourdan (off. mun.), J. Berrut, J. Carmagnole (off. mun.), Berrut (agent nat.). 35 « Sur la proposition d’un membre du comité des décrets, la Convention nationale décrète que le décret concernant les pensions des Suisses et le rapport qui l’a précédé, seront traduits dans toutes les langues » (3) . (1) P.V., XXXVI, 16. (Départ4 du Var). Btn, 2 flor. (suppl4). (2) Flc III, Var II, n“ 1354. (3) P.V., XXXVI, 16. Pas de minute. Voir Décret n° 8852 du 29 germinal. SÉANCE DU 1er FLORÉAL AN II (20 AVRIL 1794) - Nos 33 A 35 91 et combien avaient à rougir ces hommes oisifs, qui ne vivent que pour eux, aux dépens de leurs semblables, se livrent entièrement à la mollesse, et sacrifient trop souvent l’amour de la patrie à leurs coupables plaisirs ! Hélas ! de pareils individus doivent-ils trouver une existence dans une République, dont la fonction glorieuse ne peut résider que dans la vertu. Les républicains composant le bataillon redoutable aux tyrans, c’est-à-dire celui du 10 Août, avec leur drapeau, ouvraient la marche de cette fête, et par leur fierté républicaine, annonçaient aux ennemis de la liberté, combien ils devaient redouter leur énergie révolutionnaire. Arrivés au temple immortel de la Raison, vos collègues furent bientôt au sommet de la Montagne sacrée, et Maignet y prononça un discours aussi vrai que sensible, qui embrasa tous les cœurs du feu de la liberté; plusieurs orateurs lui succédèrent, et ensuite la marche fut continuée jusqu’au champ du 10 Août; où un festin fraternel y était préparé, et là tous les bons citoyens invités à s’y rendre, formaient un assemblage d’amis. Cette fête se termina le soir par un feu d’artifice, et illumination générale. C’est d’après cette réjouissance que l’amour de la liberté et de l’égalité est à jamais gravé dans les cœurs des Marsellais. Non, ils ne cesseront d’y être fidèles, ils seront sans cesse le désespoir et le fléau des tyrans, des fanatiques et des ambitieux, de ces hommes qui se couvrent de la peau des brebis, pour dévorer le troupeau. Représentants, en rendant à Marseille son nom, vous saviez qu’elle était née républicaine et qu’elle ne saurait cesser de l’être. Oui, les descendants des phocéens, sauront ainsi que leurs ancêtres sous le siège de César, préférer la mort à l’esclavage. S. et F» Tongendre. 33 La commune de Saint-Felix-de-Banières (1) ; les sociétés populaires de Ville-Comtal (2), de Saint-Jean-du-Bruel (3), et de celle de Saint Orner (4), après avoir félicité la Convention sur ses travaux, demandent que les noms de ces communes soient changés. Ces adresses sont renvoyés au comité de division (5). 34 Le conseil-général de la commune de Pon-tevès, district de Bar j ois, écrit que les mesures vigoureuses prises par Barras et Fréron ont sauvé les départemens du midi : il demande (1) Et non Bannières. (Départ4 du Lot). (2) Et non Ville-Comtat. (Départ4 de l’Aveyron) . (3) Départ4 de l’Aveyron. (4) Départ4 du Pas-de-Calais. (5) P.V., XXXVI, 15. Bln, 2 flor. (suppl4). Rien de plus dans D iv bis. qu’il soit décrété que ces représentons ont bien mérité de la patrie, et qu’ils retournent dans ces départements (1). [ Pontevès , 29 vent. II] (2). « Citoyens représentais. La calomnie a précédé dans le sein de la Convention nationale, Paul Barras et Fréron, représentons du peuple dans les départemens méridionaux. Pourquoi les calomnie-t-on ? Parce qu’ils ont pris des mesures vigoureuses. Celui qui est condamné à mort, tient le même langage. Hé bien ! toutes les grandes mesures sont nécessitées par le crime des uns et des autres. La conduite de nos représentants dans le midi est digne d’envie. Par eux, nous n’avons pas éprouvé les horreurs d’une guerre civile (car c’était déjà le commencement d’une seconde Vendée) et tous les autres fléaux qui en sont une suite inévitable. Par une profonde combinaison et par l’éclatant exemple qu’ils ont donné à la brave armée républicaine, Toulon cette ville infâme a été rendue à la République, et les esclaves des tirans coalisés ont été honteusement chassés du sol de la liberté. Ces vils satellites de Pitt et de Cobourg osent-ils encore montrer leur audace criminelle ? Osent-ils encore être les partisans de l’ancien régime ? Mais qu’ils se rappellent les décrets que vous avez rendus dans votre sagesse. Oui, Citoyens Représentants, méfiez-vous de ces hommes qui, en se couvrant du voile du patriotisme, cachent dans leur sein le poignard aiguisé pour assassiner les zélés défenseurs des droits de l’homme. Décrétez, donc, que Barras et Fréron ont bien mérité de la patrie; qu’ils retournent dans les départements du midi où leur présence est encore nécessaire; qu’ils déjouent les intrigues de ceux qui veulent anéantir cette liberté pour laquelle nous avons fait tant de sacrifices; qu’ils nous défendent contre les efforts des grandes communes, et alors les ennemis de la liberté et de l’égalité verront que rien ne peut résister contre votre justice et votre sagesse ». Bameille (maire), J. J. Maille (off. mun.), H. Jourdan (off. mun.), J. Berrut, J. Carmagnole (off. mun.), Berrut (agent nat.). 35 « Sur la proposition d’un membre du comité des décrets, la Convention nationale décrète que le décret concernant les pensions des Suisses et le rapport qui l’a précédé, seront traduits dans toutes les langues » (3) . (1) P.V., XXXVI, 16. (Départ4 du Var). Btn, 2 flor. (suppl4). (2) Flc III, Var II, n“ 1354. (3) P.V., XXXVI, 16. Pas de minute. Voir Décret n° 8852 du 29 germinal.