SÉANCE DU 28 THERMIDOR AN II (15 AOÛT 1794) - N° 10 81 environné la représentation nationale; applaudissent au patriotisme des citoyens de Paris, qui ont si utilement secondé les efforts et les soins des représentans du peuple; protestent de leur éternel attachement à la liberté, à l’égalité et à la représentation nationale, et de leur haine constante pour la tyrannie, sous quelque dehors qu’elle se montre. La mention honorable et l’insertion au bulletin de toutes ces diverses adresses sont décrétées (1). a [L’administration du départ ‘ de Saône-et-Loire, à la Conv.; Mâcon, 1 7 therm. II] (2) Citoyens représentans, A quel excès de fourberie, à quel crime ne portent donc pas l’ambition et la soif de dominer ! Quoi ! C’est lorsque le peuple français est levé contre les tyrans, c’est lorsque il a juré leur destruction, que d’infâmes conspirateurs veulent le réasservir; c’est lorsque tous les coeurs vous sont dévoués, c’est lorsque tous les Français sont prêts à vous faire des remparts de leurs corps que des monstres altérés de sang tentent de vous égorger ! Et c’est Robespierre, ce perfide qui couvroit ses abominables projets du masque du patriotisme et d’une fausse popularité, c’est cet habile scélérat qui vouloit se baigner dans votre sang. Mais le courage et la fermeté que vous avez déployés, le dévouement des sections de Paris, l’opprobre dont les traîtres se sont vus couverts, la mort promte dont ils ont été frappés, tout doit faire connoître aux conspirateurs le sort qui les attend. Pour vous, intrépides représentans qui avez prouvé que les plus grands dangers ne pouvoient vous ébranler, continuez à terrasser les traîtres et à consolider la liberté par l’anéantissement des tyrans. Bierson, B. T. Dureaules, P. Jijon, Guiere, B. Mardon, Mauquin ( secrét.-gal ) [et une signature illisible]. b [Les membres composant le tribunal criminel militaire du 2e arr‘ de l’armée des Pyrénées-Orientales, à la Conv.; Toulouse, 19 therm. Il] (3) Grâces vous soient rendues, fidelles représentans d’un peuple libre, par qui les infâmes restaurateurs des factions que vous avez successivement exterminées ont disparu de dessus la terre ! Ils ne sont plus, ces mandataires infidèles dont la perversité n’égaloit que leur hypocrisie, qui parloient de vertu, de liberté et de bonheur, lorsque la corruption, la terreur et la mort (1) P.V., XLIII, 229-230. (2) C 313, pl. 1251, p. 14. Mentionné par B‘n, 2 fruct; J. Sablier, n° 1501. (3) C 313, pl. 1251, p. 15. Mentionné par 5ln, 2 fruct. étoient les ministres de leurs projets, lorsqu’ils affectoient un ascendant odieux sur le gouvernement républicain qu’ils vouloient dissoudre, pour transiger avec ses ennemis et en recevoir le salaire de leurs forfaits !... Le jour du 9 messidor [sic] a lui, et il a été le dernier de la tyrannie ! Un sénat auguste, immobile à son poste au millieu des apprêts de la rébellion, délibérant avec calme la réparation des outrages faits à l’égalité, des hommes élevés la veille à la dignité de représentans d’un grand peuple et au comble d’une faveur usurpée, précipités tout-à-coup dans les horreurs et dans l’abandon du crime découvert, la renommée publiant leur supplice aussitôt que leur scélératesse, voilà le spectacle sublime et instruisante que cette journée a donné au monde ! Puisse-t-il graver à jamais dans le coeur des traîtres l’image du sort que nous réservons à leurs pareils ! Puisse-t-il apprendre à tous ceux qui seroient tentés d’aspirer à la souveraineté qu’il n’y a de pouvoir durable que celui qui émane du peuple, que, sans l’amour du peuple et de la vertu, tout n’est que foiblesse et malheur ! Recevés, législateurs, nos félicitations et l’expression de la reconnoissance que nous devons aux vengeurs de la liberté, avec le serment que nous faisons de travailler à la consolider par un attachement imperturbable à nos devoirs. Cl. Fa vier (off. de police ), Lacroix ( présid .), Daz fils (accusateur milit.), Alard ( vice-prêsid . ), L. Nicollas ( substitut de l’accusateur milit.), Autenac (greffier), Carrière (commis-greffier). c [Le c. révol. du con de Pamiers (1), à la Conv.; s.d. ] (2) Législateurs, Il est donc vrai qu’une vaste conspiration s’ourdissoit dans les ténèbres contre la liberté du peuple; que des hommes investis de la confiance nationnale en étoint les chefs; que tout étoit préparé pour nous redonner un maître qui devoit s’élever sur les ruines sanglantes de la Convention et des patriotes ! A cette nouvelle nous avons frissoné d’horreur et nous sommes successivement passés de l’état d’stupeur à celui de l’indignation la plus profonde. Vous avez, sauveurs de la patrie, déployé dans cette grande crise, dans cette lutte impie du crime contre la vertu, de la tyrannie contre la liberté, cette grandeur d’âme, cette énergie et cette sagesse qui n’appartiennent qu’aux fondateurs de la liberté du monde. Nouveaux Décius, vous avez bravé les poignards des assasins pour ne penser qu’au salut du peuple. Les races futures croiront à peine à votre généreux dévouement et à la scélératesse des nouveaux Catilina. (1) Ariège. (2) C 313, pl. 1251, p. 16. Mentionné par Bin, 2 fruct. 6 82 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Grâces immortelles vous soient rendues, montagnards fidèles : notre reconnaissance ne peut qu’être sentie, l’expression est au-dessus de nos moyens; ici nos idées se confondent, nos sentiments se succèdent avec la rapidité de l’éclair. Un seul devient dominant, c’est le cri mille fois répété de Vive la République ! Vive la Montagne ! Oui, nous jurons tous en présence de l’Etre suprême de rester constament unis à la représentation nationale et de mourir plutôt que de reprendre des nouveaux fers. Poursuivez vos hautes destinées, intrépides défenseurs de l’humanité. Restés au poste où vous a appellés la confiance publique jusqu’à ce que la liberté soit immuablement assise sur les ruines de toutes les factions, des tyrans et des fripons. C’est le voeu des membres du comité révolutionnaire du canton de Pamiers, qui ne cesseront un instant de veiller sur les intérêts du peuple et à bénir vos glorieux et immortels travaux. Jeanjean, Deleung ( présid .), Pacanaud, Donat ( vice-présid .), A. Rousseo fils, Lefevre, Loze, Castet, B. Genson, Lanerty, Paôes, Bousquet. d [Le c. de surveillance révolutionnaire près le distr. d’Auch (1), à la Conv .; 18 therm. II] (2) Législateurs, Vous venez donc de prouver encore une foix à l’univers que c’est en vain que des hommes ambitieux et pervers conspirent contre notre sainte liberté. Grâce à votre énergie, grâce au génie tutélaire qui préside à vos délibérations, vous avez étouffé la conjuration naissante, et les patriotes peuvent encore se promètre de respirer. Continués donc, législateurs, à fraper les traîtres. Et que les partisans de la conspiration de Robespierre, Couton, Saint-Just etc., ne puissent trouver dans votre fermeté et votre union que la voye qui les conduira nécessairement à l’échafaud. Pour nous, éloignés du théâtre de ces événements, nous continuerons à surveiller dans nos cantons les contre-révolutionaires et les aristocrates de tous les genres et à inspirer à nos concitoyens l’amour de la liberté, le respect et la reconnoissance à la Convention nationale. Périssent les tyrans ! Vive la République française une et indivisible ! Delpech ( secrét .), Bonne, Toulouset, St Arro-man, Palangue, Baillac, Denau, Bacon (présid.), Dartigues, Manas. e [Les administrateurs du départ 1 de VAriège, à la Conv.; s.l.n.d . ] (3) Citoyens représentans, (1) Gers. (2) C 313, pl. 1251, p. 17. Mentionné par Bin , 1er fruct. (3) C 313, pl. 1251, p. 18. Mentionné par B‘n, 2 fruct. Quelle a été notre surprise et notre indignation en apprenant que l’infâme Robespierre, qui a joui si longtems de votre estime et de l’opinion générale, étoit un fourbe et un conspirateur qui se proposoit d’annéantir notre liberté en nous préparant de nouvelles chaînes ! Le perfide, sous le masque de la vertu, dévoré par l’ambition, étoit donc persuadé d’échapper à vos regards, et qu’un peuple fier, guidé par son énergie, verroit détruire vos immortels travaux et seconderoit son audace. Vos soins actifs et votre attachement pour le salut de la patrie ont compté pour rien les dangers où vous avés été exposés. Le traître qui croyoit d’être assuré du succès de ses machinations et d’une force suffisante pour les métré à exécution, s’est trouvé abandonné avec ses complices, isolé avec les crimes qu’il méditoit et les remords qui se font sentir dans le cœur des coupables. Un châtiment prompt et terrible a fait justice de ces conspirateurs dont la mémoire sera à jamais vouée à l’exécration publique. Frappés encore, s’il existe des coupables. Qu’aucun n’échappe à la vengeance nationale ! Le salut de la République exige impérieusement cette mesure vigoureuse. Votre énergique surveillance, votre attidu (sic) fière et majestueuse ont assuré dans ce jour critique sa liberté et son indépendance et vous avés acquis de nouveaux droits à la reconnoissance publique. Genson, J. Laurens, B. Saint André, Pages Fe-raire, Galy Gasparrous, Sassaut, Verniolle, Mangin (secrét.-gal). f [Le conseil gal de la comm. de L’Isle-Jour-dain (1), à la Conv.; s.d. ] (2) Pères de la patrie, qu’il est grand le danger que vient d’encourir la représentation nationale ! Mais qu’elle est plus grande encore, la victoire que vous avés remportée sur les ennemis de la République ! Le parricide Robespierre cachoit bien adroitement les poignards qu’il alloit plonger dans le sein de sa mère, mais vous avés su les détourner et ils ont servi de récompense aux noirs complots de ce nouveau Catilina. Il en vouloit à vos têtes, et la sienne a payé le prix de sa criminelle ambition. Il a expié dans son sang la peine due à ses forfaits, et le nôtre est prêt à couler pour déffendre vos vertus et votre courage. Fermes à votre poste, travaillés à notre bonheur, et nous soutiendrons votre ouvrage au péril de nos vies. La République est le seul accent que notre bouche fait entendre, la Convention est l’objet le plus cher à nos cœurs et ses loix font tous nos délices. Poursuivés sans relâche les restes iniques de cette trame infernale qui vient de métré la première des nations à deux doigts de sa perte. Signalés ces conspirateurs secrets que le perfide Cromwel a laissés après lui. Faites tomber sur leurs têtes le glaive vengeur de la loi. Prononcés (1) Gers. (2) C 313, pl. 1251, p. 19. Mentionné par Bm , 1er fruct.