[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. ! 13 nivôse an II 559 ' J (2 janvier 1794 crier, en la défendant, en mourant pour elle ■: Vive la Montagne ! vive la patrie ! vive la Répu¬ blique * « A Besançon, le 4 nivôse, an II de la Répu¬ blique, une et indivisible. (Suivent 17 signatures.) « Représentants, à l’instant que le bataillon se dispose à signer, la trompette sonne et nous appelle à Beaume-les-Dames contre une horde de factieux et de fanatiques : Oh ! nous les met¬ trons à la raison et ça ira. « Rebin, sous-lieutenant; Lttcotte, quartier-maître. » A la Convention nationale. Hymne des canonniers du 8e bataillon de la Côte-d’Or (1). Salut, respect, obéissance A nos Montagnards immortels. O liberté ! sans leur constance Déjà tu n’aurais plus d’autels. D’un tyran que la France abhorre Leur bras punit tous les forfaits, Et sans eux, Antoinette encore Méditerait ses noirs projets. Entends, sénat auguste et sage, Nos cris d’amour et nos serments. (La Côte-d’Or donne en partage La franchise à tous ses enfants.) Vainqueurs des Lyonnais rebelles, Nous jurons d’une seule voix D’être debout en sentinelles Tant qu’il existera des rois. Ah ! quelle cause intéressante ! L’un défend sa propriété, L’autre, un père, l’autre une amante, Tous ensemble la liberté. Peut-on douter de la victoire? Nous combattons dans ce grand jour, Pour la patrie et pour la gloire, Pour la nature et pour l’amour. Sénat, dans ces moments d’alarmes, Ne t’endors point dans le repos. Tant que nous garderons nos armes, Sois à ton poste, à tes travaux; Et bientôt, si tu nous secondes, Des tyrans nous sommes vainqueurs; La liberté joint les deux mondes, Par les seuls nœuds aux trois couleurs. Par Brissebarre, capitaine d’ artillerie au 8e bataillon de la Côte-d’Or. Les administrateurs du département de Police envoient l’état des détenus dans les maisons d’arrêt, de justice et de détention, au 11 de ce mois : il s’élève à 4,700. Insertion au « Bulletin » (2). Suit le texte de la lettre des administrateurs du département de Police (3). « Commune de Paris, le 12 nivôse, de l’an II de la République une et indi¬ visible. « Les administrateurs du département de (1) Archives nationales, carton C 289, dossier 889, pièce 16. (2) Procès-verbaux de la Convention, t.. 28, p. 219. (3) Archives nationales, carton G 288, dossier 884, pièce 30. Police te font passer le total des détenus dan8 les maisons de justice, d’arrêt et de détention, du département de Paris, à l’époque du II dudit. Parmi les individus qui y sont ren¬ fermés, il y en a qui sont prévenus de fabrica¬ tion ou distribution de faux assignats, assassi¬ nats, contre-révolution, délits de police muni¬ cipale, correctionnelle, militaire; d’autres sont détenus pour délits légers; d’autres enfin sont arrêtés comme suspects. « Conciergerie .................. ... 527 « Grande Force ................... 582 « Petite-Force .................... 287 « Sainte-Pélagie ................... 225 « Madelonnettes. . . ................ 244 « Abbaye ......................... 140 « Bicêtre ................ ......... 761 « A la Salpêtrière ................. 365 « Chambres d’arrêt, à la Mairie ..... 96 « Luxembourg .................... 405 « Maison de suspicion, rue de la Bourbe ............................. 360 « Picpus, faubourg Saint-Antoine. . . 169 « Réfectoire de l’Abbaye ........... 67 « Les Anglaises, rue Saint-Victor. ... 115 « Les Anglaises, rue de Lourcine. ... 79 « Les Carmes, rue de Vaugirard ..... 42. « Les Anglaises, faubourg Saint-An¬ toine ............................... 41 « Ecossais, rue des Fossés-Saint-Vic-tor ................................ 78 « Maison des Fermes ............... 27 « Maison Mahay, rue du Chemin-Vert. 41 « Belhomme, rue Charonne, n° 70. . . 49 « Total général ............ 4,700 « Certifié conforme aux feuilles journalières à nous remises par les concierges des maisons de justice et d’arrêt du département de Paris. « Dangé; Gagnant; Heussée. » Le conseil administratif du département du Gard envoie à la Convention une adresse qu’il lui a votée sur la nouvelle de la prise de Toulon. Il annonce que notre armée des Pyrénées-Orien¬ tales vient de remporter une nouvelle victoire sur les Espagnols. Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit la lettre du conseil administratif du département du Gard (2). Au citoyen Président de la Convention nationale. « Nîmes, le 2 nivôse, l’an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Citoyen Président, « Aussitôt la nouvelle de la prise de Toulon reçue, le conseil administratif du département du Gard a célébré une fête dans le temple da la Raison, à laquelle les pouvoirs constitués et la Société populaire de Nîmes ont assisté. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 220. (2) Archives nationales, carton C 288, dossier 884, pièce 4. 570 [Convention nationale.) ARCHIVES PARLEMENTAIRES, i nivos(! “V *■ J {2 janvier 1 /94 Les cris mille fois répétés de Vive la République, vive la Montagne se sont fait entendre, et une adresse a été votée à la Convention. Reçois-la par mon organe. « Je suis fraternellement, ton concitoyen. « Cazalis, procureur. « P. S. Nons venons de recevoir une nou¬ velle bien intéressante; notre armée des Pyré¬ nées-Orientales a battu à plate couture les Espagnols. Vive la République ! Nouvelle fête ce soir. Nos succès formeront une chaîne qui s’étendra jusqu’à Londres et Madrid (1). A cette lettre étaient jointes les pièces sui¬ vantes. A. Copie de la lettre écrite par le citoyen Bausset, au citoyen Teste, procureur général syndic du' département du Gard (2). « Marseille, le 30 frimaire 1793, l’an II de la République française, une et indi¬ visible. « Mon ami, je reçois une lettre d’Ollioules qui confirme que le fort La Malgue est évacué par nos ennemis; ils y étaient cependant encore avant-hier à trois heures du matin. « Le soir, voyant qu’ils ne pouvaient pas amener nos vaisseaux ils y mirent le feu, ainsi qu’aux magasins de poix, à celui des matières et tout a été incendié. Celui qui m’écrit me marque que l’explosion d’un vaisseau a été si forte qu’elle a fait trembler la tour; c’est l’em¬ blème de la commotion que cet événement va donner à l’Europe entière. Il fallait s’attendre à tout ce qui arrive, nous voilà à Toulon. Vive la Montagne, nos frères d’armes et la Répu¬ blique ! « Ton ami, « Signé : Bausset. » Copie de la lettre écrite par le citoyen Vernet, commissaire des guerres, faisant fonctions d' ordonnateur à Aix, au citoyen Barnier, commissaire des guerres à Nîmes. « Aix, le 30 frimaire, l’an II de la Répu¬ blique une et indivisible. « Je te préviens, citoyen et cher camarade, que l’ordre que je viens de recevoir du général en chef de l’armée qui est dans Toulon actuel¬ lement porte que tous les corps qui sont en marche pour se rendre à l’armée qui était, il y a vingt-quatre heures, devant cette ville rebelle et maintenant soumise, resteront dans les communes où ils se trouveront, jusqu’à nouvel ordre. Tu m’obligeras de me faire pas¬ ser un état de revue constatant l’effectif des corps qui pourraient se trouver à Nîmes. « Signé : Vernet. « Pour copie : Le commissaire, « J. Barnier. » (1) Applaudissements d’après les Annales patrio¬ tiques et littéraires [n° 367 du 14 nivôse an. II (ven¬ dredi 3 janvier 1794), p. 1653, col. 1]. (2) Archives nationales, carton C 288, dossier 884, pièce 5. B. Extrait du procès-verbal des séances du conseil administratif du département du Gard (1). « Séance publique du 2 nivôse, l’an II de la République une et indivisible, au matin. Il est fait lecture d’une lettre dont la teneur suit : Bagnouls, le 29 frimaire, l’an II de la République. « Grande Victoire! « Nous venons de reprendre tous les postes que les ennemis nous avaient pris le 17 cou¬ rant. Nous avons repris toute notre artillerie : notre grande perte est entièrement réparée; mon cheval a été dangereusement blessé sous moi; mon manteau m’a sauvé la partie et est tout percé de balles. Notre perte en hommes est peu de chose, celle des ennemis est très considérable, surtout en blessés et prisonniers : entre quatre que nous étions, nous en avons fait vingt. Demain ou après-demain je vous donnerai les détails de l’affaire, car j’ai été partout; mais dans ce moment je repars avec un autre cheval après avoir fait panser le mien. Je vous embrasse de tout mon cœur ainsi que toute la famille. « Signé : Fabbe-Lichère." » Le conseil, considérant que les victoires successives remportées par les soldats de la liberté sur les satellites des despotes, ne sont pas l’ouvrage du hasard, mais l’accomplisse¬ ment des décrets de l’Etre suprême qui veut ramener tous les peuples à cet état de paix, de liberté et de bonheur, pour lequel il les a placés sur la terre; Considérant que nos braves légions sont les instruments honorables dont il se sert plus particulièrement pour l’exécution de sa volonté immuable ; Après avoir entendu 1e. procureur général syndic, Arrête : 1° Qu’il sera fait une invitation aux autorités constituées et à la Société populaire de la com¬ mune de Nîmes de se rendre conjointement, ce soir 2 nivôse, au temple de la Raison, de la Liberté et de l’Egalité, pour y chanter l’hymne sacré; 2° Invite les autorités constituées de son ressort à en faire de même; 3° Une adresse sera faite aux vainqueurs du Var et des Pyrénées, pour leur exprimer la reconnaissance que leur doivent les adminis¬ trateurs et les administrés du département du Gard. Signé : Cazalis, Président; Rigal, secrétaire général. (1) Archives nationales, carton G 288, dossier 884, pièce 6.