296 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 28 La citoyenne [Boosère, la jeune] (69) offre un ouvrage, fruit de son travail, intitulé Triomphe de la saine philosophie, ou la vraie Politique des femmes. Cet ouvrage est favorablement accueilli de la Convention, qui en ordonne la mention honorable, et le renvoie au comité d’instruction publique (70). 29 A l’ouverture de la séance Chateauneuf-Randon a réclamé contre la rédaction d’un décret rendu l’avant-dernière séance, dans laquelle il est injurieusement et calomnieusement inculpé d’avoir mis en liberté un nommé Mullot, accusé par Reynaud d’avoir fourni des munitions de guerre à Charrier, ce fameux conspirateur du département de la Lozère. Chateauneuf-Randon a soutenu que ce Mullot, qu’il a en effet mis en liberté, est le meilleur patriote qu’il connoisse, un sans-culotte dans toute la force du terme. Chateauneuf-Randon a prétendu savoir d’où venoit cette dénonciation, et il a nommé un certain Rochard, qui après avoir trompé la religion de Reynaud, a eu le secret de s’introduire, par ses intrigues, dans la société des Jacobins, et de se faire nommer membre du comité de correspondance de cette société fameuse. «Cet homme, dit-il, qui a été commissaire du conseil exécutif, qui a toujours été en opposition aux représentans du peuple, est un fanatique outré, et le plus grand modéré que je connoisse ». (On rit). Reynaud a répondu qu’il tenoit les faits qu’il a donnés, non de ce Rochard qu’il ne connoit pas, mais bien du représentant du (69) Bull., 1er vend, (suppl.). (70) Moniteur, XXII, 3. J. Fr., n° 725. Bull., 1er vend. (suppl.). peuple Borie qui l’avoit fait mettre précédemment en arrestation, et qui a envoyé toutes les pièces relatives à cette affaire au comité de Salut public. La Convention a renvoyé Chateauneuf-Randon au comité pour y faire entendre les raisons. «Mais au moins, s’est-il écrié, que l’on supprime le considérant du décret qui est abominable » (71). 30 [ Adresse de la société populaire de Rocher-de-Mortagne, département de l’Orne, à la Convention nationale, s.d.] (72) Citoyens Représentans, Dans nos armées, par vos travaux immortels, et par votre sagesse, la victoire est partout à l’ordre du jour; au dehors les trônes chancellent, la liberté se propage, et bientôt, dans l’Europe entière, tous les tyrans auront disparu; mais ce n’est pas assez. Comme représentans d’un grand peuple, vous lui deviez la gloire; comme pères de la patrie, vous lui deviez son bonheur; sa gloire est acquise, les bases de son bonheur sont jetées, mais il n’est pas consolidé. Le fanatisme, le fédéralisme et l’aristocratie agitent le corps politique. La rage atroce du triumvirat que vous avez terrassé, a voit mis la terreur à l’ordre du jour. La terreur sans la justice, est un malheur public; elle ne doit atteindre que les scélérats : l’Etat est perdu si elle frappe sur tous. Cette société termine par engager la Convention à maintenir le gouvernement révolutionnaire dans toute son énergie, et à faire régner la paix et l’union au-dedans. (71) Mess. Soir, n° 762. J. Perlet, n° 727 ; F. de la Républ., n° 440 ; Gazette Fr., n° 993 ; J. Paris, n° 628. Ci-dessus Archiv. Parlement., 1er jour s.-c., n° 31 et 38. (72) Bull., 3e jour s.-c. (suppl.) ; Moniteur, XXII, 27 ;