| Convention nationale.! ARCHIVES PARLEMENTAIRES. 5�X�1793 97 Compte rendu du Moniteur universel (1). Une députation de la commune de Paris pré¬ sente à la Convention le citoyen Picault, artiste, ossesseur d’un secret pour restaurer les ta-leaux, et conserver les chefs-d’œuvre des grands peintres. La Convention la renvoie au comité d’ins¬ truction publique. II. Adresse de la députation du district de Dourdan (2). Compte rendu du Bulletin de la Convention (3). « Citoyens représentants, « Votre collègue Couturier n’a fait que passer dans le district de Dourdan; cependant le fanatisme y est tombé sans effort avec ses idoles, les douces influences de la liberté et de l’égalité n’y seront point comprimées par l’idée monstrueuse d’un dieu tyran. Cette erreur ne pouvait flatter que le cœur des rois et des autres oppresseurs des sans-culottes; mais le triomphe de la raison est assuré. Montagne immortelle, tu sais que Couturier est un des bons amis du peuple. Eh bien ! tous les répu¬ blicains du district qui ont senti son cœur, désirent vivement qu’il vienne terminer les régénérations qu’il y a commencées : j’en fais la demande. » L’Assemblée renvoie la demande au comité de Salut public. III. Discours prononcé a la Convention, au nom des districts d’Etampes et de Dourdan (4). Compte rendu du Bulletin de la Convention (5). Législateurs, La Montagne qui a sauvé la patrie a rendu au bonheur les sans -culottes des districts (1) Moniteur universel [n° 79 du 19 frimaire an II (lundi 9 décembre 1793), p. 320, col. 1]. D’autre part, le Journal des Débats el des Décrets (frimaire an II, n° 445, p. 240) rend compte de la pétition du citoyen Picault dans les termes suivants : « Un pétitionnaire se présente à la barre; il est accompagné d’un membre du conseil de la com¬ mune de Paris. L’officier municipal annonce qu’il est chargé de présenter à la Convention le citoyen Picault, artiste, possesseur d’un secret pour la res¬ tauration des tableaux. « Picault a la parole. Il sollicite un concours sur la manière de parvenir à cette restauration. Sa pétition est renvoyée au comité d’instruction pu¬ blique. » (2) L’adresse de la députation du district de Dour¬ dan n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 17 frimaire. Nous l’empruntons au Sup¬ plément au Bulletin de la Convention de cette séance. (3) Supplément au Bulletin de la Convention du 17 frimaire an II (samedi 7 décembre 1793). (4) Le discours prononcé au nom des districts d'Etampes et de Dourdan n’est pas mentionné au procès-verbal de la séance du 17 frimaire; mais il est inséré en entier dans le Supplément au Bulletin de la Convention de cette séance. (5) Supplément au Bulletin de la Convention du 17 frimaire an II (samedi 7 décembre 1793). lre SÉRIE. T. LXXXI. d’Etampes et de Dourdan. Le rocher qui s’en est détaché a dans sa marche écrasé le fana¬ tisme, et rallumé dans tous les cœurs l’amour sacré de la patrie. L’ouvrage entrepris par Couturier allait atteindre à sa perfection : un décret le rappelle dans votre sein; nous vous le ramenons accablé de fatigues. Vous avez dû recevoir jour par jour les nombreux procès-verbaux de ses opérations. Il a créé des Sociétés vraiment populaires, régénéré les autorités, comprimé la malveil¬ lance, ranimé la tiédeur, éteint l’égoïsme et les passions particulières; sa présence et ses discours ont affermi le patriotisme, éclairé les esprits; il a vu les progrès de la raison hu¬ maine secouer insensiblement les vieux pré¬ jugés. Des hommes simples et droits, mais abusés longtemps par des fourbes, s’élevant peu à peu à la hauteur de la philosophie, ont spontanément livré aux flammes les objets inutiles d’un culte insensé. Ceux d’or et d’argent; ils sont venus gaiement les régénérer dans nos creusets. La plus grande partie des citoyens méprisait dès longtemps les vaines pratiques d’un culte réprouvé par le bon sens. Le respect humain dans les unes, l’habitude machinale dans les autres, étaient les seuls liens qui les attachaient. La première secousse donnée par la raison a rompu ces liens usés. Le peuple dégagé de ses superstitions se sent soulagé d’un poids im¬ mense; et c’est à dater de ce jour qu’il se sent vraiment libre. Envoyez dans les districts de tels commis¬ saires, et le fanatisme est atterré. Les districts voisins des nôtres ont besoin de l’apostolat de Couturier. Chargez -le, législateurs, d’y relancer le fanatisme qui a fui de nos communes à son aspect. Point de répit à ce monstre, si l’on ne veut qu’il ravage encore une fois la Répu-blique. Nous vous demandons de rapprocher l’admi¬ nistration de sa source, en supprimant les départements. L’économie qui en résultera, vous donnera les moyens d’indemniser les magistrats du peuple. Souvenez-vous que les départements ont failli perdre la République, et que les municipalités sont son plus ferme soutien. Mettez en séquestre provisoire les revenus des hommes suspects et mis en arrestation. Généralisez la mesure de salut public qu’a prise Couturier, en mettant sous la tutelle des districts les biens dont la nation est présomptive héritière par l’émigration des héritiers naturels. Par ces mesures, vous tarirez la source des se¬ cours que nos ennemis tirent de l’intérieur. Nous apportons avec nous les dépouilles du fanatisme, montant à 2,478 marcs I gros. Les dons en argent et découvertes faites chez les émigrés 1,059 marcs 4 gros ; total : 3,531 marcs 4 onces 1 gros, argent, lingots, vaisselle; et en sus, 2,436 livres en or. Les métaux portés jusqu’à ce jour aux ateliers nationaux montent à 321,216 livres pesant, sans ce qui reste à partir. Les despotes comptaient beaucoup sur de pareilles richesses; mais vous, artisans de la liberté, comptez-les pour peu, ne considérez que notre confiance dans vos travaux ; que notre courage à faire exécuter les lois qui en font le 7 98 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j ” fruit, que notre dévouement au bonheur public, que notre amour brûlant pour la Montagne. Qu’ils se déchaînent, ces vils fauteurs de la tyrannie; que tous les despotes de l’univers se coalisent; qu’ils rassemblent les machines humaines que leur vil intérêt fait mouvoir, et fermes à leur poste, serrés autour des pères de la patrie, les Français républicains verront se dissiper devant eux les troupeaux d’esclaves, et la rage inutile des tyrans se brisera contre les rochers de la Montagne. Nous devons vous rendre compte d’un fait intéressant pour la République. Dans le district d’Etampes, deux fermes d’émigrés, divisées en 120 lots, ont été adjugées en détail à de vrais sans-culottes. La vente finie, ils ont dit comme par inspiration : « Que ces coquins reviennent à présent reprendre leurs terres, ils verront beau jeu! » IV. PÉTITION DE LA SOCIÉTÉ RÉGÉNÉRÉE DES CUL¬ TIVATEURS MONTAGNARDS DE LA DOUZE, DÉPARTEMENT DU GERS (1). Compte rendu du Bulletin de la Convention (2). Les membres de la Société régénérée des cultivateurs montagnards de la Douze, com¬ posée de trois sections, de celle de Lupiac, de Peyrusse-Grande et Castel-Navete, départe¬ ment du Gers, au nombre de soixante-dix, écrivent à la Convention nationale que les besoins urgents de la patrie leur ont inspiré de grands moyens pour les faire cesser. Voyant que les bras manquaient à l’agriculture, leurs femmes partageant leurs sentiments, s’emparent de la charrue, labourent et ensemencent les terres, tandis que les hommes, servent avec ardeur la patrie, fabriquent des armes, surveillent les traîtres, et volent aux frontières vaincre les satellites des despotes. Les lins et laines, disent-ils, préparés dans des ateliers, sont employés par des femmes moins robustes, et propres à ce seul travail. D’autres s’occupent des subsistances et des vêtements des guerriers, D’après ces mesures, employées à la rigueur, nous vous demandons, citoyens représentants : 1° un décret qui invite toutes les femmes ro¬ bustes et nées dans cet état, à tenir la charrue et à cultiver les terres, tant que les hommes dé¬ fendront leur patrie; 2° De leur distribuer des couronnes civiques pour les y engager; 3° De mettre en réquisition les laines et les lins qui se trouveraient superflus dans les différentes municipalités de la République ; 4° D’établir dans chaque chef-lieu de canton des ateliers pour les faire préparer par (1) La pétition de la Société régénérée des culti¬ vateurs montagnards de la Douze n’est pas men¬ tionnée au procès-verbal de la séance du 17 fri¬ maire an II; mais elle figure dans le Supplément au Bulletin de cette séance, auquel nous l’empruntons. (2) Supplément au Bulletin de la Convention du 17 frimaire an II (samedi 7 décembre 1793). des femmes propres à cet état pour en fabriquer des étoffes qui vêtiraient nos braves défenseurs. Nous vous remercions, ajoutent -ils, des mesures prises contre les traîtres qui siégeaient parmi vous, et nous avons vu avec la plus grande indignation que les infâmes Moisset, Laplaigne et Descams avaient déshonoré notre départe¬ ment, en trahissant notre confiance ; et ne quittez point, nous vous en conjurons, votre poste que la patrie ne soit sauvée ; démonétisez également les pièces d’or et d’argent ; dès lors les accapa¬ reurs seront détruits, l’agiotage sera sans res¬ source, et notre papier aura la juste valeur que les propriétés nationales doivent lui donner, et les vrais sans-culottes se réjouiront de ne plus voir circuler dans des mains libres une monnaie qui est encore souillée de l’effigie des anciens tyrans. V. Philibert Simond demande a faire un RAPPORT SUR SA MISSION A L’ARMÉE DES Alpes (1). Compte rendu du Journal des Débats et des Décrets (2). Simond annonce qu’il arrive, avec un de ses collègues, de l’armée des Alpes. Ils ont un rap¬ port à faire. Il demande si la Convention veut le faire imprimer ou l’entendre. Ce rapport ren¬ fermera des considérations très délicates. Si¬ mond déclare au reste qu’il en répond. La Convention renvoie au comité de Salut public. VI. Roux-Fazillac annonce que dans les dé¬ partements qu’il parcourt, les assignats GAGNENT SUR LE NUMÉRAIRE (3). Compte rendu de V Auditeur national (4). Roux-Fazillac annonce que dans les dépar¬ tements qu’il est chargé de parcourir, les assi¬ gnats gagnent sur le numéraire ce qu’ils per¬ daient précédemment. (1) La motion de Philibert Simond n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 17 fri¬ maire; mais il y est fait allusion dans le compte rendu de cette séance publié par le Journal des Débats et des Décrets. (2) Journal des Débats et des Décrets (frimaire an II, n° 445, p. 237). (3) La nouvelle annoncée par Roux-Fazillac n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 17 frimaire an II; mais il y est fait allusion dans le compte rendu de cette séance publié par Y Audi¬ teur national. (4) Auditeur national [n° 442 du 18 frimaire an II (dimanche 8 décembre 1793), p. 6].