17$ [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { \\ ���1793 tisme, endormi depuis quelque temps, se ré¬ veille, le fanatisme est expirant. Les cloches, jusqu’ici respectées malgré leurs sons discor¬ dants, sont à bas de leurs observatoires, s’ache¬ minent pour Metz, et vont se changer en bouches à feu. Toute l’argenterie des églises, sans excep¬ tions, se ramasse chaque jour, et va prendre des formes plus républicaines à la maison de la Monnaie; des ustensiles de bois ou de verre doivent suffire aux cérémonies religieuses. En¬ viron 300 milliers de fer détachés de la seule église. ci-devant cathédrale, se rendent aux ateliers de Paris pour se transformer en fusils. Les fourrages destinés à nos armées qui s’ava¬ rient journellement dans des mauvais magasins, sont logés majestueusement dans la cathédrale; deux autres églises servent de manège ou d’écurie; tout s’utilise ainsi pour le bien public et le peuple applaudit à ces mesures républi¬ caines. c Que la Convention nationale ne perde pas de vue les subsistances; qu’elle se fasse rendre compte journellement des mesures que prend le ministre de l’intérieur pour alimenter les départements vraiment nécessiteux, et nos ennemis n’ont plus d’armes dangereuses à opposer à notre Révolution. « Je vous adresse, citoyens mes collègues, un panier contenant 51 marcs 5 onces 1 gros d’argenterie de luxe, et 7,259 livres 10 sols en argent (1), monnaie à face royale; le bordereau ci-joint vous expliquera d’où ils proviennent; veuillez bien faire mention honorable des ci¬ toyens qui concourent à cette offrande. L’ar¬ genterie qui va vous arriver des églises des départements des Ardennes et de la Marne sera immense, et je ne doute pas que les offrandes particulières ne se multiplient chaque jour car l’amour de la patrie enflamme des cœurs jusqu’ici apathiques. J’excite de tout mon pouvoir leur énergie naissante et je rends compte au comité de Salut public des mesures que je prends pour comprimer les gens sus¬ pects et assurer l’ordre et l’activité dans les administrations. « Salut et fraternité. « B o. » Copie de Voffrande faite à la République par le citoyen Pinon, dont V original demeure entre les mains de Bo, représentant du peuple à V armée des Ardennes (2). Au Président de la Convention nationale. « Citoyen représentant, « Je profite avec la plus grande joie du moment où tu séjournes à Reims pour te prier d’accepter toute mon argenterie, l’argent que je possède que je te remets; un bon républicain n’a pas besoin de ce métal; je te donne en même temps un bon de 10,000 livres sur moi pour prendre et faire enlever des cuirs pour chausser nos braves défenseurs. Veuille mon exemple (1) Ainsi que le lecteur pourra s’en convaincre par le bordereau, Bo a commis une erreur d’addi¬ tion, car le total des espèces monnayées s’élève, en réalité, à 7,370 liv. 10 s. (2) Archives nationales, carton C 278, dossier 737. se propager dans tous les cœurs des bons répù* blicains. « Salut et fraternité. « Pinon, marchand tanneur à Reims. « 20 brumaire, 2e année républicaine. Bon pour la République française, d'enlever chez le républicain Pinon, tanneur, pour 0,000 li¬ vres de cuirs qu'il donne à la nation. Le 20 brumaire, 2e année républicaine. Pinon. Certifié conforme à l'original que j'ai entre tes mains. B o. Bordereau des effets emballés dans un panier d'osier et adressés à la Convention nationale, par Bo, représentant du peuple à l'armée des Ardennes (1). . Trente-trois marcs une once un gros d’argen¬ terie, sept mille cent quarante livres en écus de six livres à face royale. Dix -huit marcs quatre onces d’argenterie, cent onze livres d’argent monnaie, offerts à la nation par le citoyen Pinon, tanneur à Reims, avec un bon de dix mille livres, valeur en cuirs. Quatre-vingt dix-neuf livres en écus de six livres à face royale, offerts par le citoyen Wa-trin, lieutenant-colonel du 20e régiment de chasseurs à cheval. Vingt livres dix sols en monnaie d’argent, offerts à la nation par le citoyen G-asnier, com¬ missaire des guerres à Reims. Reims, ce 22 brumaire, 2e année de la Répu¬ blique une et indivisible. Le représentant du peuple aux armées des Ardennes, Bo. Le citoyen Hubert, ancien tailleur, offre d’échanger contre des assignats 8,5X7 livres en argent et 4,992 livres en or. Insertion au « Bulletin » (2). Suit l'offre du citoyen Hubert (3) : « Citoyen Président de la Convention na¬ tionale. « Le citoyen Jean-Joseph Hubert, ancien tailleur, demeurant rue des Grands -Augustins, n° 15, section de Marat, dite de Marseille, âgé de 58 ans, paralytique, déclare avoir en argent la somme de ............. 8.517 liv . « Plus en or ........ .' ........ 4.992 liv. « Ce qui fait au total celle de . . . 13.509 liv . qu’il offre d’échanger contre des assignats ré¬ publicains. « Salut et fraternité. « Hubert. « Ce 24 brumaire, 25 e année de la. Répu¬ blique française. » (1) Archives nationales, carton C 278, dossier 737. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 211. (3) Archives nationales, carton C 278, dossier 745.