SÉANCE DU 29 GERMINAL AN II (18 AVRIL 1794) - Nos 26 ET 27 17 les poses que nous avons faites aux carrefours, les mêmes cris se sont fait entendre jusqu’à l’endroit de la plantation de l’arbre, qui s’est faite au milieu de la place de la révolution, où était en arme toute la garnison et la garde nationale, le tout commandé par le commandant de la place qui s’est empressé de mettre tout l’ordre possible; à l’arrivé dudit arbre, la garnison et la garde nationale ainsi que les habitants de la commune et tous les marins de la rade, ont tous manifesté leur plaisir de cette fête civique décrétée par la Convention nationale, des cris de vive la République et vive la Montagne se sont fait entendre jusqu’à la rade; l’arbre planté, le président a fait un discours analaugue (sic) de la fête, ainsi que le cit. Petit, membre de la Société, qui a reçu du peuple tous les applaudissements, et tous réunis ensemble, nous avons marqué cette fête par une danse autour dudit arbre, en chantant l’air de la carmagnole, le tout s’est terminé en se rendant dans l’ordre au temple de la vérité où la municipalité a fait au nom de la loi les remerciements à tous ceux qui avaient assisté à cette auguste fête, en invitant les députés de la rade qui avaient bien voulu fraterniser avec elle et la société, de se rendre à la maison commune, pour y signer le procès-verbal qu’elle attendait rédiger; lesdits députés s’empressant ainsi que le président de se rendre à cette invitation; étant arrivés tous ensemble et après avoir ouï l’agent national, nous maire et officiers municipaux de cette commune nous avons fait et rédigé le présent procès-verbal, en présence du président et partie des députés de la rade qui ont signé avec nous; fait et rédigé le présent procès-verbal à la maison commune de l’Isle-d’Aix sur les cinq heures du soir, les jours mois et an que d’autre part, et ont signé, Dulhail (maire), Tessier (officier municipal), Pinaud (comte de la rade), Gallan (commissaire de la place), Dechay (ex-président), Du-ran, Espiran, Cornezac, Léoto, Léger, Chau-viteau, Gaudin, Laimond [et trois signatures illisibles]. 26 Les autorités constituées et la société montagnarde de Vouziers écrivent à la Convention nationale : Que tous les conspirateurs, tous les tyrans, et jusqu’au dernier germe de leur race infernale périssent ! Ils applaudissent à l’énergie et à la juste sévérité qu’a déployée la Convention; et donnent connoissance des offrandes patriotiques que les communes ont faites, en invitant la Montagne à continuer ses glorieux travaux. Mention honorable et insertion au bulletin (1). [Vouziers, 30 vent. II] (2). « Législateurs montagnards, Une conspiration nouvelle s’est ourdie dans l’ombre; les conjurés et leurs infâmes com-(1) P.V., XXXV, 299. Bln 29 germ. (2e suppl‘) et 4 flor. (2e suppP). (2) C 297, pl. 1030, p. 13. plices en désignant pour victimes la représentation nationale, les comités de Salut public et de Sûreté générale, la société des jacobins, avaient arrêté l’effusion du sang précieux des patriotes, avaient arrêté la perte de la République entière. Ces monstres et leurs complots sont découverts, et grâce à l’œil perçant du génie de la liberté, le vaisseau de l’Etat est encore une fois sauvé du milieu des orages amoncelés de toutes parts pour le perdre. Semblables aux vagues de la mer qui vont se briser contre les rochers, tous les efforts, toutes les luttes des tyrans contre la Montagne de la Convention ne trouveront que des écueils. Nous surveillerons plus que jamais les traîtres et les patriotes déguisés; le voile dont ils se couvrent deviendra pour eux un voile de deuil, un voile funèbre qui leur présagera leur prochaine destruction; toutes les autorités constituées et la société républicaine de Vouziers ne formant qu’un vaisseau que rien ne pourra rompre, déclarent qu’elles se retranchent aux pieds de la Montagne et qu’elles en sont le boulevard. Périssent tous les conspirateurs, périssent tous les tyrans et jusqu’au dernier germe de leur race infernale, que notre constitution présente à l’univers le tableau sublime et touchant de toutes les vertus ! Vive la République, Vive la Montagne, voilà notre cri de raliement ! Nous scellerons de notre sang et de nos fortunes la constitution. Apprenez le résultat des offrandes patriotiques d’une partie des communes du district de Vouziers. Il existe dans les magasins de l’administration : 2 221 chemises, 82 paires de souliers y compris 20 paires données à des volontaires sur les bons de l’administration, 58 paires de guêtres, 123 paires de bas, 104 draps, 6 paires de culottes, 5 vestes, 2 pantalons, 3 matelas, 1 bonnet de la liberté, 2 bayonnettes, 1 selle, 1 bride, 1 giberne, 1 sabre, 3 couvertures, 25 serviettes, 2 taies d’oreillers, 1 habit, 5 aulnes de toile, 10 cols, 35 balles de plomb, beaucoup de charpie, 8 298 liv. 9 s. y compris 242 liv. 15 s. en numéraire. Garde toi, Montagne, auguste et redoutée des tyrans, de quitter ce sommet sublime où t’a placé le souverain; conserve ton attitude majestueuse et imposante, que la terreur, que la mort soit pour les traîtres à l’ordre du jour; point de trêve, point de paix avec ces tigres, c’est sur les ruines, c’est sur les débris de leurs trônes, c’est sur leurs propres cendres que les républicains ont juré d’asseoir les fondements de la liberté. Tel est le vœu, tel est le serment des républicains de Vouziers. Guerre, mort aux tyrans, jusqu’à ce que le dernier soit exterminé ». Bara, Lespagnol, Greque, Laloudret. 27 La société populaire de Valriant (1), district de Tours, invite la Convention nationale à (1) St-Christophe-sur-le-Nais. 2 SÉANCE DU 29 GERMINAL AN II (18 AVRIL 1794) - Nos 26 ET 27 17 les poses que nous avons faites aux carrefours, les mêmes cris se sont fait entendre jusqu’à l’endroit de la plantation de l’arbre, qui s’est faite au milieu de la place de la révolution, où était en arme toute la garnison et la garde nationale, le tout commandé par le commandant de la place qui s’est empressé de mettre tout l’ordre possible; à l’arrivé dudit arbre, la garnison et la garde nationale ainsi que les habitants de la commune et tous les marins de la rade, ont tous manifesté leur plaisir de cette fête civique décrétée par la Convention nationale, des cris de vive la République et vive la Montagne se sont fait entendre jusqu’à la rade; l’arbre planté, le président a fait un discours analaugue (sic) de la fête, ainsi que le cit. Petit, membre de la Société, qui a reçu du peuple tous les applaudissements, et tous réunis ensemble, nous avons marqué cette fête par une danse autour dudit arbre, en chantant l’air de la carmagnole, le tout s’est terminé en se rendant dans l’ordre au temple de la vérité où la municipalité a fait au nom de la loi les remerciements à tous ceux qui avaient assisté à cette auguste fête, en invitant les députés de la rade qui avaient bien voulu fraterniser avec elle et la société, de se rendre à la maison commune, pour y signer le procès-verbal qu’elle attendait rédiger; lesdits députés s’empressant ainsi que le président de se rendre à cette invitation; étant arrivés tous ensemble et après avoir ouï l’agent national, nous maire et officiers municipaux de cette commune nous avons fait et rédigé le présent procès-verbal, en présence du président et partie des députés de la rade qui ont signé avec nous; fait et rédigé le présent procès-verbal à la maison commune de l’Isle-d’Aix sur les cinq heures du soir, les jours mois et an que d’autre part, et ont signé, Dulhail (maire), Tessier (officier municipal), Pinaud (comte de la rade), Gallan (commissaire de la place), Dechay (ex-président), Du-ran, Espiran, Cornezac, Léoto, Léger, Chau-viteau, Gaudin, Laimond [et trois signatures illisibles]. 26 Les autorités constituées et la société montagnarde de Vouziers écrivent à la Convention nationale : Que tous les conspirateurs, tous les tyrans, et jusqu’au dernier germe de leur race infernale périssent ! Ils applaudissent à l’énergie et à la juste sévérité qu’a déployée la Convention; et donnent connoissance des offrandes patriotiques que les communes ont faites, en invitant la Montagne à continuer ses glorieux travaux. Mention honorable et insertion au bulletin (1). [Vouziers, 30 vent. II] (2). « Législateurs montagnards, Une conspiration nouvelle s’est ourdie dans l’ombre; les conjurés et leurs infâmes com-(1) P.V., XXXV, 299. Bln 29 germ. (2e suppl‘) et 4 flor. (2e suppP). (2) C 297, pl. 1030, p. 13. plices en désignant pour victimes la représentation nationale, les comités de Salut public et de Sûreté générale, la société des jacobins, avaient arrêté l’effusion du sang précieux des patriotes, avaient arrêté la perte de la République entière. Ces monstres et leurs complots sont découverts, et grâce à l’œil perçant du génie de la liberté, le vaisseau de l’Etat est encore une fois sauvé du milieu des orages amoncelés de toutes parts pour le perdre. Semblables aux vagues de la mer qui vont se briser contre les rochers, tous les efforts, toutes les luttes des tyrans contre la Montagne de la Convention ne trouveront que des écueils. Nous surveillerons plus que jamais les traîtres et les patriotes déguisés; le voile dont ils se couvrent deviendra pour eux un voile de deuil, un voile funèbre qui leur présagera leur prochaine destruction; toutes les autorités constituées et la société républicaine de Vouziers ne formant qu’un vaisseau que rien ne pourra rompre, déclarent qu’elles se retranchent aux pieds de la Montagne et qu’elles en sont le boulevard. Périssent tous les conspirateurs, périssent tous les tyrans et jusqu’au dernier germe de leur race infernale, que notre constitution présente à l’univers le tableau sublime et touchant de toutes les vertus ! Vive la République, Vive la Montagne, voilà notre cri de raliement ! Nous scellerons de notre sang et de nos fortunes la constitution. Apprenez le résultat des offrandes patriotiques d’une partie des communes du district de Vouziers. Il existe dans les magasins de l’administration : 2 221 chemises, 82 paires de souliers y compris 20 paires données à des volontaires sur les bons de l’administration, 58 paires de guêtres, 123 paires de bas, 104 draps, 6 paires de culottes, 5 vestes, 2 pantalons, 3 matelas, 1 bonnet de la liberté, 2 bayonnettes, 1 selle, 1 bride, 1 giberne, 1 sabre, 3 couvertures, 25 serviettes, 2 taies d’oreillers, 1 habit, 5 aulnes de toile, 10 cols, 35 balles de plomb, beaucoup de charpie, 8 298 liv. 9 s. y compris 242 liv. 15 s. en numéraire. Garde toi, Montagne, auguste et redoutée des tyrans, de quitter ce sommet sublime où t’a placé le souverain; conserve ton attitude majestueuse et imposante, que la terreur, que la mort soit pour les traîtres à l’ordre du jour; point de trêve, point de paix avec ces tigres, c’est sur les ruines, c’est sur les débris de leurs trônes, c’est sur leurs propres cendres que les républicains ont juré d’asseoir les fondements de la liberté. Tel est le vœu, tel est le serment des républicains de Vouziers. Guerre, mort aux tyrans, jusqu’à ce que le dernier soit exterminé ». Bara, Lespagnol, Greque, Laloudret. 27 La société populaire de Valriant (1), district de Tours, invite la Convention nationale à (1) St-Christophe-sur-le-Nais. 2