406 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE district de Boussac (1) ! Le peuple a frémi d’horreur en apprenant que la Convention avoit été vouée par ce monstre au massacre : le peuple vous félicite de votre fermeté. Mention honorable, et insertion au bulletin (2). 7 Nous n’avons jamais connu que la Convention nationale, écrit la société populaire de Saint-Mihiel (3) à la Convention nationale; jamais nous ne connoîtrons qu’elle : elle vient de sauver encore une fois la patrie; nous l’en félicitons, et nous sommes prêts à mourir pour la défendre. Mention honorable, et insertion au bulletin (4). [La sté populaire et montagnarde de Saint-Mihiel, à la Conv.; Saint-Mihiel, 16 therm. II\{ 5) Citoyens représentans, Nous n’avons jamais connu que la Convention nationale. Jamais nous ne connoitrons qu’elle. Elle vient de sauver encore une fois la patrie, nous l’en félicitons, et nous lui déclarons que nous sommes prêts à mourrir pour l’exécution de ses loix. S. et F. Barry (secret.), Dufour (présid.), Gauchér (se-crét.). 8 Les membres composant le conseil général permanent du district de Soissons (6) déclarent que leur vœu constant est la liberté ou la mort; qu’ils apprendront toujours aux conspirateurs que le peuple n’a pas fait tant de sacrifices pour satisfaire leur criminelle ambition. Mention honorable, et insertion au bulletin (7). [Les membres composant le conseil général permanent du distr. de Soissons au présid. de la Conv.; Soissons, 16 therm. 77] (8). La liberté ou la mort !... Voilà notre vœu constant, nous n’en aurons jamais d’autre. Point (1) Creuse. (2) P.-V., XLIII, 136 (L’original, reproduit par le P.-V., est daté du 14 therm. II et signé de SAINTHORENT (agent nat.), C 313, pl. 1 247, p. 2). (3) Meuse. (4) P.-V., XLIII, 136. (5) C 315, pl. 1 265, p. 5. Mentionné par B'n, 30 therm. (1er suppl'). (6) Aisne. (7) P.-V., XLIII, 136-137. (8) C 313, pl. 1 247, p. 3. Mentionné par P.S-P-, n° 402; M.U., XLII, 379; J. Fr., n° 685; Bin, 30 therm. (1er suppl1). de grâce aux conspirateurs ! Qu’ils sachent que ce n’est pas pour satisfaire leur criminelle ambition que nous avons fait tant de sacrifices ! Le pur amour de la liberté peut seul commander le généreux dévouement qui enflame tous les Français, et ceux-là ne sont pas français qui conspirent contre la patrie : ils ont achetés, par leur lâcheté, des actes de naturalisation de l’Angleterre, de l’Autriche et de l’Espagne; la France régénérée les a rejettés de son sein. La liberté ou la mort ! A. Caulers, Souvalle Laurendeay, Jumeau, Dufey, Charré, Le Cerf [et 2 signatures illisibles], 9 Les deux compagnies nantaises et les chasseurs des Pyrénées, formant la garnison de Lille, félicitent la Convention nationale de l’énergie avec laquelle elle a encore une fois sauvé la patrie, en déjouant et livrant au glaive vengeur des crimes le Catilina moderne et ses infâmes complices, qui vou-loient assassiner la représentation nationale : ils terminent par demander l’exécution de la loi qui porte qu’ils seront organisés en bataillon d’infanterie légère. Mention honorable, et insertion au bulletin (1). [Lille, ce 13 therm. 77] (2). Citoyen président, Des soldats de la République te prient de faire agréer à la Convention le tribut de leur admiration pour sa conduite énergique, pour la vigueur soutenue de ses dispositions, dans la crise inattendue qui vient de menacer encore la liberté française. Comment, un Robespierre !... L’idole d’un peuple bon, confiant !... Lui, presque divinisé lors de la clôture de l’Assemblée constituante... ! Quoi, la reconnaissance, l’amour de ce même peuple ne lui suffisaient pas ! Il voulait dominer, et, sous le masque d’un protecteur des droits de ses concitoyens, il voulait se les asservir. Il se déclarait dictateur !... Mais ce nouveau Crom-wel... N’était-il pas le digne émule d’un Petion ? N’avaient-ils pas partagé les honneurs de l’apothéose ? Que l’éloquence est souvent perfide, et combien, dans la bouche de celui qui n’est qu’orateur, ses séductions sont dangereuses ! Ah oui, cessons de nous engouer de tel ou tel personnage. Ayons enfin le courage de scruter les principes et de nous assurer si ces réputations brillantes sont justement acquises. Heureusement vous veilliez pour nous. Vous avez reconnu les conspirateurs. Vous avez démasqué leurs complices. La hache de la loi les (1) P.-V., XLIII, 137. (2) C 315, pl. 1 265, p. 6. Mentionné par F.S.P., n° 402; M.U., XLII, 379; J. Fr., n° 685; Bm, 30 therm. (1er suppl'). SÉANCE DU 23 THERMIDOR AN II (10 AOÛT 1794) - Nos 10-11 407 a déjà frapé en partie, et bientôt elle atteindra le reste de leurs vils agents. Législateurs, combien les vrais amis de la liberté vous doivent ! Combien ils vous devront encore : car vous consoliderez votre ouvrage. Inaccessibles à la crainte, ni les despotes coalisés du dehors, ni les Catilina du dedans, ne vous feront chanceler. La fermeté, la pru-d’hommie termineront vos glorieux travaux, et l’éternelle reconnaissance de vos compatriotes en sera la digne récompense. Hommage aussi aux sections de Paris, qui se sont serrées autour de vous dans ce moment d’allarmes. Leur généreux dévouement nous prouve combien elles méritent de vous posséder au milieu d’elles. Quant à nous, glorieux d’être comptés parmi les défenseurs de la patrie, brûlans de partager la gloire et les dangers de nos frères d’armes, mais, compagnies isolées (quoique servant depuis 2 ans), retenus depuis plusieurs mois dans le repos d’une garnison, tandis que l’ennemi en est repoussé à 30 lieues, nous ne désirons que l’exécution de la loi qui porte que nous serons organisés en bataillon d’infanterie légère : alors du moins, employés plus utilement, nous espérons vous prouver de nouveau que nous vous sommes inviolablement attachés, parce que votre cause est celle du peuple souverain, celle de la liberté. Pour les d[it]es compagnies, leurs officiers : Peltier (sous-lieut1 des Nantais), Guichard ( lieut 1 nantais), Normand (sous-lieutenant des chasseurs des Pyrénées), Ratel (cape nantais), Robert (commdt les 2 cies nantaises), Boquet (lieut1 des chasseurs des Pyrénées), Morice (sous-lieut1), Brünsholtz (2 cape de chasseurs des Pyrénées), L.H. Reyné (des nantais), Ama-vet (cape commdt les chasseurs). 10 Le représentant du peuple Lakanal, envoyé par la Convention nationale dans le département de la Dordogne et départemens voisins, écrit à la Convention qu’en vertu d’une invitation patriotique, faite aux fiers enfans de la Dordogne, dé venir avec lui réparer les grandes routes, et alléger ainsi par leur facilité les fatigues des défenseurs de la patrie, il a été réparé pendant les 3 jours de la fête de l’Egalité 164 366 toises, estimées, d’après le prix connu, la somme de 318 818 liv.; et que le tout s’est fait aux cris mille fois répétés de vive la République et les purs montagnards ! Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité des ponts et chaussées (1). [Duras, le 13 thermidor, l’an 2e de la République une et indivisible,] (1) P.-V., XLIII,137. Citoyens collègues, les routes qui coupent le département de la Dordogne étaient dans un délabrement déplorable. Le commerce languissait, les convois militaires se traînaient avec lenteur; les défenseurs de la patrie usaient dans les fatigues des voyages ces forces qui commandent à la victoire. Les formes routinières pour la réfection des grands chemins étaient insuffisantes; j’ai dit aux fiers enfants de la Dordogne : traitons les grandes routes comme nous traitons nos ennemis, révolutionnairement. Levons-nous tous en famille et improvisons nos chemins; la bêche nourricière à la main, je marcherai à votre tête; les femmes et les enfants chargeront les brouettes, les vieillards encourageront les travailleurs par leurs suffrages; nous honorerons le travail, nous consacrerons l’égalité; ici, point d’exception; la patrie met en fonction tous les citoyens. J’ai été entendu... Voici le résumé général des travaux révolutionnaires qui m’est fourni par les quatre ingénieurs du département de la Dordogne; ce résumé est fait d’après les notes prises le plus exactement possible et des calculs faits de même. Pendant les trois jours de la fête de l’égalité, il a été réparé, sur les grandes routes ouvertes dans le département de la Dordogne, 164 366 toises, estimées, d’après le prix commun, la somme de 318 818 liv. C’est aux cris mille fois répétés de vive la République ! Vivent les purs montagnards ! que 500 000 citoyens [sic J ont confectionné ces travaux (1). [ Vifs applaudissements], 11 La société populaire séante à Ambert, chef-lieu de district, département du Puy-de-Dôme, applaudit à l’énergie et au courage qu’elle [la Convention] a déployés contre les conspirateurs Robespierre et complices. La mort, dit-elle, a été le prix de leurs infâmes complots, et leurs noms, inscrits à côté de ceux des Pisistrate et des Catilina, n’inspireront plus désormais que l’horreur et l’indignation. Elle ajoute qu’elle vient de déchirer ignominieusement le nom de Couthon inscrit parmi ceux de ses membres, et termine par protester de son attachement inviolable aux principes. Mention honorable, et insertion au bulletin (2). [Les sans-culottes composons la sté popul. d Ambert, à la Conv.; Ambert, 15 therm. II\ (3) (1) Bm, 26 therm. (1er suppl1); Moniteur (réimpr.), XXI, 447; M.U., XLII, 379; J. Sablier, n° 1 491; F.S.P., n° 402; Rép., n° 234; Débats, n° 689, 393-394; J. Fr., n° 685. (2) P.-V., XLIII, 137-138. Mentionné par B‘", 30 therm. (1er suppl1). (3) C 315, pl. 1 265, p. 7.