SÉANCE DU 5 BRUMAIRE AN III (26 OCTOBRE 1794) - Nos 21-22 97 21 Le conseil d’administration du quatrième bataillon des Basses-Alpes félicite le comité de Salut public sur ses travaux et proteste, au nom de ses frères d’armes, de son dévouement à la représentation nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (63). \Le conseil d’administration du 4e bataillon des Basses-Alpes au comité de Salut public, s.l. n.d .] (64) Liberté, égalité, fraternité ou la mort. Citoyens représentans, Depuis long tems vos frères d’armes du 4e bataillon des Basses-Alpes, n’ont pu choisir pour témoins des eloges qu’ils donnoient a vos glorieux travaux que les échos des Montagnes du Piémont, ils cedent aujourd’hui aux impulsions de leur coeur, elles les portent à manifester a vos yeux les sentimens que vous avez inspiré, vous pourriez douter de leur sincérité s’ils employaient pour les exprimer des sermens empoulés ; le langage le plus simple, le plus naturel, celui de l’amitié et de la fraternité est le seul que doivent adopter des militaires. Nous vous disons que nous avons été saisis d’admiration, que notre reconnaissance a atteint son plus haut période lorsque nous avons appris qu’arrachant le voile de l’imposteur, vous etes parvenu par la surveillance la plus active, la vigilance la plus exacte a découvrir une nouvelle conspiration et a la dejouer au moment meme qu’elle était prete d’eclater ; les chefs conspirateurs ont cessé d’exister. La chute fabuleuse des mauvais anges dont le tableau nous a été laissé par un fameux artiste s’est presque réalisé envers eux. Le seul désir qui puisse rester a des républicains, c’est de voir briser jusqu’au plus petit chainon de cette conspiration et souffrir mille tortures, a ceux qui en seront reconnus complices; il faudrait inventer des nouveaux supplices pour les punir de leur sceleratesse. Continuez, dignes représentans a etre l’effroi de ces hommes pervers qui par leur jactance et par un faux extérieur, voudraient se montrer dignes du titre de citoyen et se ranger parmi les républicains tandis que par de sourdes manoeuvres, ils se rendent les assassins de leur patrie et préparent l’anéantissement d’un gouvernement qui promet des félicités sans fin a tous ceux qui l’adopteront. Tant que les vertus et l’amour de la liberté resteront dans les coeurs de la majeure partie des français, tant que nos representans établiront leurs loix sur des sages maximes, leurs efforts seront impuissants ; oui, il n’en faut pas douter l’union et la concorde vont reprendre leur empire parmi nous; nous (63) P.-V., XL VIII, 63. (64) C 323, pl. 1385, p. 11. ne formerons qu’un seul faisseau qui sera pur et dont les liens seront indissolubles; l’innocence et le malheur seront protégés, la vertu recompensée, cette heureuse harmonie rendra nos bras encore plus invincibles. Qu’ils cessent, ces agents du despotisme a prétendre nous lasser. Les défenseurs de la patrie se présenteront en foule quand ils seront assurés d’une reconnaissance nationale qui les suivra dans le tombeau, et qui s’étendra sur tous leurs parents, une nation genereuse qui est a meme de secourir l’indigence, ne saurait faire un plus noble employ de ses libéralités que de les exercer envers les peres et meres, veuves et enfants de nos freres d’armes morts au service de la patrie, lorsque leur famille sont insuffisantes pour leur besoin. Pénétrés de cette vérité, nous avons résolu de faire le sacrifice envers ceux-ci de trente deux quintaux quarante six livres liquide dont le rachat nous a été accordé. Nous oublions que nous en avons été privés dans un temps où nos subsistances ne pouvaient nous parvenir, tous les passages étant obstrués par les neiges et tandis que nous étions obligés de bivouaquer sur les montagnes les plus élévées ; nous espérons que ce leger sacrifice vous sera agréable. Comptez dignes Représentans sur notre soumission et notre parfait dévouement. Salut union et fraternité. Meifred, Gueydan, Luce-Sagon et quatre autres signatures. 22 Les administrateurs du district de Tell-le-Grand [ci-devant Châteaumeillant, Cher] félicitent la Convention nationale sur ses travaux, l’invitent à rester à son poste et jurent de mourir plutôt que de laisser porter atteinte aux droits du peuple et à la représentation nationale. Ils adressent en même temps un état de l’argenterie qu’ils ont fait passer à la Trésorerie nationale le 15 vendémiaire dernier, lequel consiste en 218 marcs d’argent, 35 livres 8 onces galons d’or, 12 livres galons d’argent et 73 livres, étoffes argentées, le tout provenant des églises des communes de ce district et en 28 marcs 4 onces d’argenterie des dons faits à la patrie par les citoyens. Ils font part ensuite qu’outre ces objets, il a été envoyé à la Trésorerie nationale, par ce district, dans le mois de pluviôse, 58 marcs d’argenterie, provenant de la commune de Lignières, et qu’il a été versé le même jour, dans la caisse du receveur du district, la somme de 15 120 L provenant de la vente des ornemens d’église. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi à la commission des revenus nationaux (65). (65) P.-V., XLVIII, 63-64. Bull., 8 brum. (suppl.); C. Eg., n° 804.