[Gonveationnationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. 26 brumaire an II 3Q7 1 I 1 0 motvemtoe 1 793 > La Société et la 3e section de Versailles invitent la Convention nationale à nommer une députa-? tion pour assister, en son nom, à une fête qui sera célébrée le décadi 30 brumaire, en l’hon¬ neur de Lepeletier et Marat. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit V adresse de la Société 'populaire de la vertu sociale des sans-culottes de Versailles (2). « Législateurs, « La Société populaire de la vertu sociale des sans-culottes de Versailles nous députe vers vous pour instruire la Convention de sa forma¬ tion, et vous féliciter sur vos travaux, sur les mesures sages et vigoureuses que vous avez pri¬ ses pour écraser la tyrannie et assurer le triomphe de la liberté. « Continuez, législateurs; les journées du 31 mai, 1er et 2 juin honorent à jamais la Convention, et, sans ces saintes journées c’en était fait de la liberté, les crapauds du Marais auraient infecté la plaine, mais la Montagne, semblable à unj rocher, s’est tenue ferme au milieu des périls, et les Montagnards, remplis d’une juste indignation, ont détaché une pierre qui, dans sa chute, a écrasé tous ces insectes venimeux. « O Sinaï français ! Tu as bien mérité la reconnaissance des vrais républicains. « Continue, Convention, car ce n’est point assez d’avoir, le 21 octobre (sic), décrété la République et l’abolition de la royauté; ce n’est pas assez d’avoir voté la mort du dernier mons¬ tre couronné, ce n’est point assez que sa tigresse de femme ait été traduite au tribunal révolu¬ tionnaire ainsi que les Brissotins, les Rolandins et les Girondins ses amis, ce n’est pas assez de nous avoir donné une constitution toute popu¬ laire, dans laquelle le peuple est reconnu pour souverain, il faut pour affermir cette même constitution, rester à ton poste jusqu’à ce que les dangers de la patrie soient totalement passés. Il faut rester à ton poste et la Société populaire de la vertu sociale des sans-culottes de Ver¬ sailles t’y invite pour affermir et faire marcher tous les ressorts de cette machine; personne n’en est plus capable que cette sainte Montagne, et c’est au nom de la République entière que les sans-culottes t’y invitent. « Cette même société, citoyens représentants, vous invite, ainsi que la 3e section, aussi à nommer une députation pour assister, au nom de la Convention, à une fête qui sera célébrée le décadi 30 brumaire en l’honneur de Peletier et Marat assassinés lâchement, l’un par un monstre couvert de crimes, comme son maître, l’autre par une furie sortie des antres du Ténare. Les mânes de ces deux apôtres de la liberté seront bien vengés dans cette fête si elle est honorée par la présence des représentants du peuple; nous avons arrêté de ne connaître dorénavant pour saints que ces deux victimes du despotisme et de la tyrannie (3). (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 251. (2) Archives nationales, carton C 281, dossier 772. (3) D’après le Supplément au Bulletin de la Con¬ vention du 26 brumaire an II (samedi 16 no¬ vembre 1793), le bureau de la Convention a été chargé de nommer une députation. « La Société nous a également chargé, citoyens représentants, de vous dire qu’elle est tout entière à la Convention, que jamais elle ne baissera le front que devant la loi, et comment cela se pourrait-il autrement, tous les citoyens qui la composent sont des hommes de 89. Il n’y a dans cette société ni prêtres ni nobles, ni individus de la ci-devant robinocratie, ni égoïstes, ni fédéralistes; voilà cette société, de vrais sans-culottes qui jurent de maintenir et de défendre la Constitution de 1793, l’unité' et l’indivisibilité de la République et de mourir jusqu’au dernier plutôt que de souffrir le réta¬ blissement de la royauté. Vive la Bépublique! Vive la Convention! Vive la Sainte Montagne! ( Suivent 14 signatures.) Les membres composant la municipalité el le? conseil général de Givet annoncent qu’ils vien¬ nent encore une fois de déjouer les traîtres, et d’empêcher leur ville d’être livrée; 80 maisons y étaient marquées pour assouvir la rage sangui¬ naire des Autrichiens; ils envoient 4 étendards chargés de fleurs de lys d’or,, trouvés chez Lian¬ court, père du juge de paix, garde d’artillerie à Charlemont, « Tandis que la loi, disent les habitants de Givet, promènera le glaive exterminateur sur les vam-pires du dedans, nous vous répondons de ceux du dehors; nous le jurons sur nos têtes,* tous, nous n’avons qu’un même sentiment, l’horreur de la tyrannie, et l’amour de la liberté. Us demandent en outre que Charlemont porte le nom de Fort-la-Montagne. » Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoi au comité de division (1). Suit un extrait de la lettre de la municipalité et du conseil général de Givet, d'après le Bulletin de la Convention (2). « Les traîtres ! écrit le conseil général de la commune de Givet : la ville de Givet devait être livrés à l’ennemi, et ceux qui se sont voués à la défense de ses murs devaient être sacrifiés d’uns manière barbarement atroce, puisque l’on assurait que quatre-vingt maisons étaient marquées pour assouvir la rage sanguinaire des Autrichiens. « Quatre étendards ont été trouvés chez le nommé Liancourt, père du juge de paix, garde d’artillerie à Charlemont. Ils ont été tirés des étuis; ils étaient chargés de fleurs de lys d’or et de couronnes. Nous vous envoyons ces vils attri¬ buts de la tyrannie par la diligence de Givet. « Les traîtres s’entendaient avec le despote de l’Autriche. Déjà ses esclaves sont à une lieue de nous, et ils éprouvent chaque jour le courage de nos républicains. Ils le savent bien, les lâches, que ce n’est que par la trahison qu’ils pourraient nous asservir. Mais ce n’est pas en vain que nous avons fait sceller de notre sang la liberté donné© à la France : tandis que la loi promènera le glaive exterminateur sur tous les vampires du dedans, nous vous répondons de ceux du de¬ hors. Soyez convaincus que ces hordes de bar-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 251. (2) Supplément au Bulletin de la Convention du 26 brumaire an II (samedi 16 novembre 1793). 308 [Convention nationale-1 ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j brumaire an II 1 16 novembre 1793 bares ne souilleront plus le sol de la liberté dans ees contrées. « Nous vous annonçons que la commune de Givet vient de faire cadeau à la République de 217 chemises neuves, indépendamment d’un sacrifice de 21,000 livres pour équiper 51 hommes de son contingent. Compte rendu du Moniteur universel (1). Une lettre du conseil général de la commune de Givet, en date du 22 brumaire, annonce le complot de livrer Givet, ainsi que nous l’avons rapporté hier (2). Ils y ajoutent le vœu de changer le nom du fort Charlemont en celui de Fort de la Montagne. « Guillotine et liberté, disent -ils, c’est la devise de la République. » L’Assemblée ordonne l’insertion de cette lettre au Bulletin. , Les citoyens de la ci-devant confrérie de Saint-Éloy, fondée par les marchands et loueurs de chevaux de la commune et faubourgs de Paris, font hommage à la nation de l’argenterie qui appartenait à cette confrérie. Elle consiste en une croix, 4 chandeliers, un plat, un bénitier et son goupillon, une plaque sur laquelle est l’image du ci-devant saint, la garni¬ ture de la baguette du bedeau, le tout d’argent, un dais et un voile de calice, de velours brodé en or et en argent (3). Suit V offre des citoyens de la ci-devant con¬ frérie de Saint-Eloy (4). « Citoyens législateurs, ?F'a La confrérie de Saint-Eloy, établie par les marchands et loueurs de chevaux de la ville et faubourgs de Paris, ont l’honneur de faire hommage à la nation de l’argenterie et autres effets appartenant à ladite confrérie. « Persuadée que dans un moment où la nation est occupée à combattre les despotes ces dits effets seront employés plus utilement à payer nos frères d’armes qui combattent sans cesse pour la liberté, que non pas à parer des fêtes qui n’ont jamais eu d’autre utilité que de soutenir le fanatisme et la superstition. « C’est pourquoi, citoyens législateurs, la confrérie de Saint-Eloy vous prie d’agréer son hommage, et d’être persuadés que, non seule¬ ment leurs biens sont au service de la nation, mais qu’ils sont prêts à verser jusqu’à la der¬ nière goutte de leur sang pour le maintien de la République une et indivisible. ; Effets : « Une croix d’argent, 4 chandeliers d’argent, un plat, un bénitier et son goupillon, le tout d’argent; une plaque d’argent sur laquelle est saint -Eloy, un drap de velours brodé en or et argent; un voile de calice; la baguette du bedeau garnie d’argent. Labbé; Cambray; François Ménard; Samson; Le Sucor; Tambeuf. » (1) Mercure universel [27 brumaire an II (di¬ manche 17 novembre 1793), p. 270, col. 1]. (2) Voy. ci-dessus, séance du 25 brumaire an II, p. 283, la lettre du citoyen Junius Rambourgt. te. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 251. (4) Archives nationales, carton C 278, dossier 742, La Société populaire républicaine de Noyers, département de l’Yonne, témoigne sa satisfac¬ tion de voir enfin le monstre de l’Autriche et lès députés conspirateurs tombés sous le glaive de la loi, et demande qu’il tombe encore sur»le marais et les reptiles de toute espèce qui y croas¬ sent insolemment. « Qu’ils disparaissent, disent les républicains de Noyers, ou qu’ils soient ré¬ duits à un silence éternel. » Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit Vadresse de la Société populaire répu¬ blicaine de Noyers (2). La Société républicaine de Noyers, à la Conven¬ tion nationale. « Noyers, département de l’Yonne, 20 brumaire de l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyens législateurs, « Le monstre que vomit l’Autriche, dans sa fureur, pour devenir l’opprobre de son sexe et le fléau de la France, vient donc enfin de laisser sa tête altière et hérissée de ciimes sur l’échafaud. Les vingt-deux scélérats, qui ne sié-gaient au milieu de vous que pour entraver la Révolution dans sa marche, et dissoudre la République, viennent donc aussi de recevoir le coup fatal qui les a immolés à la vengeance d’un peuple outragé, en les signalant comme les auteurs et les complices des guerres intestines qui nous tourmentent et qui auraient pu conduire la nation aux derniers malheurs. « Justice, légisateurs, justice, promenez encore sur le marais le glaive de la loi ; que les reptiles de toute espèce qui y croassent insolemment en disparaissent ou soient réduits à un silence éternel. En vrais républicains, nous vous disons que nous sommes contents, et que vous avez bien mérité de la patrie. « Michaud, vice-président; Challon l’aîné, secrétaire , » Les membres de la Société populaire de Cla-mecy, département de la Nièvre, envoient l’or et l’argent « qui paroient, disent-ils, les vieilles idoles de leurs préjugés, dont ils se félicitent d’être dégagés. » Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). Suit la lettre de la Société populaire de Cla-mecy (4). Les membres composant la Société populaire de Clamecy, séante au faubourg des sans -culottes, à la Convention nationale. « Le primidi de la 3e décade de brumaire. « Citoyens représentants, « Nous avons frappé de si redoutables coups sur l’aristocratie et sur le fanatisme, que ces (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 252. (2) Archives nationales, carton C 281, dossier 772. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 252. (4) Archives nationales, carton C 281, dossier 772;