(Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j *| Sé�nbr�i 793 105 Extrait du registre des délibérations de la com¬ mune de Conciles, ainsi qu’il suit (1) : Inventaire de V argenterie et ornements pris dans l’église de la commune de Conches, le 24 bru¬ maire, 2e année de la République française , une et indivisible. Deux soleils d’argent doré, deux idem en argent, six calices et six patènes, quatre ci¬ boires, deux reliquaires, une custode, un petit coffre à viatique, une croix en or garnie de pierreries avec un pied couvert en émail. Une garniture de bâton de chantre avec le cha¬ piteau, le tout doré. Une tête de crosse dorée; différents morceaux d’argent provenant de reliquaires en bois, garnis de cet argent. Ornements. Cinq chasubles, quatre tuniques, cinq voiles, onze manipules, neuf étoles, deux bourses, un dais, une bannière, trois chapes, dix autres chapes, deux draps mortuaires, deux voiles à ciboire, quatre devant d’autel. Le total de l’argenterie est de cinquante-cinq marcs sept onces, ci ....... 55 m. 7 o. En outre, la croix en or, dont le poids ne peut être déterminé, vu que le pied est couvert d’émail et à cause des pierreries y attachées. Certifié véritable par nous maire, officiers municipaux et notables de la commune de Conches, district d’Evreux, département de l’Eure, ce 28 brumaire, 2e année de la Répu¬ blique une et indivisible. Nouvel, maire; Languemier; Lefebvre; Echard; Laumonier; Lemoule; Ré¬ gnier; Defougy; Leroy, secrétaire-gref¬ fier. Les administrateurs du district de Retel (Re¬ thel) font passer à la Convention nationale un arrêté qu’ils ont pris, portant que jusqu’à ce que l’organisation de l’instruction publique soit achevée et en activité, on ne mettra entre les mains des enfants, pour apprendre à lire, que l’Acte constitutionnel du 24 juin. Us annoncent que dans la commune de Retel (Rethel) on vient de célébrer une fête civique, et qu’on y a brûlé les titres de droits féodaux. Insertion au « Bulletin » (2). Suit la lettre des administrateurs du district de Rethel (3). « Rethel, le 8 frimaire, l’an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Président, « Nous t’adressons le procès-verbal de la fête civique que nous avons célébrée le 30 bru¬ maire dernier. (I) Archives nationales, carton C 283, dossier 812. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 56. (3) Archives nationales, carton C 286» dossier 835. « Nous avons fait à la suite un autodafé de tous les titres récognitifs de droits féodaux et autres de l’ancien régime. « Les cris de Vive la République! Vive la Montagne! ont été mille fois répétés. « Les cloches, croix de fer, grilles, chandeliers de cuivre et les argenteries arrivent dans nos magasins. Les cloches partent pour la fonderie de Metz, et bientôt il n’en restera plus dans notre district. « Les hochets du fanatisme et de la supers¬ tition ne souilleront plus ici le sol de la liberté. Tu trouveras ci-joint la renonciation à la prê¬ trise de deux curés, et nous espérons que ces entichés jongleurs viendront bientôt nous dé¬ clarer qu’ils renoncent à leur sot métier et ne veulent plus que la République les salarie pour débiter des impostures. « Nous leur enverrons une adresse qui leur démontrera que cette démarche est pour eux un devoir indispensable s’ils veulent conserver la qualité de citoyens. « D’après nos injonctions, les municipalités font rejoindre les citoyens qui avaient quitté leurs drapeaux, les opiniâtres, nous les ren¬ voyons de brigade en brigade chacun à leur bataillon respectif. « Les comités de surveillance font arrêter tous les gens suspects. Ces mesures nous feront connaître les traîtres et aucun n’échappera. « Salut et fraternité ! « Landragin le jeune, procureur syndic; Watellier; Monnot, secrétaire; Gou-ley. » Extrait du registre des délibérations du conseil permanent du district de Rethel (1). Ce jour d’hui vingt-unième jour de brumaire, l’an II de la République française, une et indi¬ visible. Séance publique ouverte. Le procureur syndic a dit ; « Le devoir de l’Administration est de pro¬ pager le républicanisme et d’étouffer le fana¬ tisme dans sa source. « Portez vos regards sur l’enfance qui reçoit avec tant de facilité les impressions qu’on lui donne. Dans les écoles, on ne met entre les mains des enfants que des livres propres à les fanatiser et farcir leur tête de préjugés et à leur donner un sot respect pour la royauté. Le livre d’un républicain, c’est l’Acte constitu¬ tionnel; apprenons à l’enfant à connaître les droits de l’homme, à aimer la République et à détester les rois; qu’ils apprennent que les hommes sont égaux par la nature et devant la loi. « Je requiers que jusqu’à ce que la Conven¬ tion ait achevé l’organisation de l’instruction publique et qu’elle soit en activité, on ne mette entre les mains des enfants pour apprendre à lire que l’Acte constitutionnel du vingt-quatre juin mil sept cent quatre-vingt treize (vieux style) et autres livres où respire l’amour de la liberté et la haine des tyrans, que l’on fasse imprimer en petits formats et en beaux carac¬ tères 1,800 exemplaires de l’Acte constitu-(1) Archives nationales, carton G 286, dossier 835. 106 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. « ™.™ an n tionnel poux être distribués dans les communes, et que tout instituteur réfractaire soit des¬ titué et mis en état d’arrestation comme sus-pect. » Le conseil permanent du district de Rethel adopte le réquisitoire du procureur syndic et arrête qu’il sera exécuté et envoyé au dépar¬ tement pour y être approuvé. Signé au registre : Watellier ; Goulet, Pothier et Landragin le jeune, pro¬ cureur syndic. Pour expédition : Monnot. Extrait du registre des délibérations du conseil permanent du district de PethH (1). Ce jourd’hui 2 frimaire, l’an II de la Ré¬ publique française, une et indivisible. Nous, administrateurs et procureur syndic du directoire du district, nous sommes, en con¬ séquence de notre délibération du 26 bru¬ maire, portant qu’il sera fait une fête civique le 30 du même mois, jour de décade, dans toutes les municipalités du ressort et que les titres et papiers de l’ancienne féodalité, de manière qu’il n’en reste aucun vestige, trans¬ portés en la maison commune de cette muni¬ cipalité, où nous avons trouvé réunis toutes les autorités constituées, un grand nombre de citoyens assemblés sur la place, et un chœur de jeunes filles toutes habillées en blanc et décorées du ruban tricolore, avec lesquels nous avons parcouru les rues de cette commune, accompagnés d’une musique guerrière, en chan¬ tant des hymnes patriotiques au milieu des cris redoublés de: « Vive la République ! Vive la Montagne ! » Ensuite, nous étant rendus devant la maison commune, tous les titres et papiers concernant les ci-devant droits féodaux et autres de l’ancien régime ayant été assemblés sur un échafaud dressé à cet effet, le feu y a été mis à l’envi par tous les citoyens présents au milieu des mêmes cris de joie, et tous ces titres ont été à l’instant consumés et réduits en poussière. De tout quoi il a été fait et rédigé le présent procès-verbal. Signé au registre : Goulet, Pothier, Wa¬ tellier et Landragin le jeune, procureur syndic. Pour copie conforme : Monnot. Les membres du comité révolutionnaire de Saint-Dizier font part à la Convention que leurs concitoyens s’empressent de déposer leurs offran¬ des patriotiques pour les défenseurs de la patrie. iDs prient la Convention nationale de leur indi¬ quer promptement le moyen de faire parvenir ces offrandes à leur destination. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoi au comité de la guerre (2). (1) Archives nationales, carton C 286, dossier 835. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 56. Les sans-culottes de Digne manifestent leur indignation de la trahison de Toulon. Ils deman¬ dent que, quand cette ville rebelle sera tombée sous les armes françaises, elle soit détruite ; qu’il soit dressé un poteau sur ses décombres, portant cette inscription : Toulon se vendit à l’or de l’An¬ gleterre; peuples, la liberté est vengée, Toulon n’est plus, et qu’il soit élevé un superbe monument pour perpétuer la mémoire de Beauvais. Insertion au « Bulletin », renvoyé au comité d’instruction publique (1). Suit la lettre des sans-culottes de Digne (2).. Les sans-culottes de Digne , à la Convention nationale. « Représentants delà nation française, « Il était donc réservé à Toulon d’étonner l’univers par les forfaits les plus noirs; il ne suffisait point à son infamie d’avoir livré à l’ennemi du genre humain un arsenal riche et immense, des forteresses dont la hardie structure étonna le génie qui en conçut le dessin, de su¬ perbes vaisseaux dont les flancs hérissés de canons devaient faire respecter sur les mers la majesté d’un peuple rendu à la nature. De sombres cachots renfermaient les victimes inno¬ centes auxquelles de lâches habitants repro¬ chaient d’être vertueux et libres dans leurs fers ; le sang des plus chaleureux patriotes y arrosait les places publiques. Ah ! funeste souvenir, peut-être il coule encore ! Tous ces crimes dont l’idée seule effraye la nature n’étaient donc point le terme où devaient s’arrêter des tigres masqués sous une forme humaine, il leur tardait de reculer les limites de la scélératesse. Le symbole de la liberté française a été converti par eux en infâme poteau, leurs mains sacrilèges y ont traîné inhumainement un représentant fidèle, et là, ils ont consommé le grand crime de lèse-nation. Beauvais y a perdu la vie. O rage ! ô dou¬ leur ! les lâches ont eux-mêmes effacé leur nom du catalogue des peuples. Eh bien ! cessez de traiter avec les égards dus à l’humanité ceux qui, en transgressant les lois qui lient les nations,. ont déclaré ne plus appartenir à la race des hommes. Vengez la majesté nationale indigne¬ ment outragée, que ce peuple fier qui osa faire un pas vers la liberté et qui croit être libre sous la verge d’un roi, voit pleurer et pâlir sur son trône ce despote dont il sert l’ambition et les caprices. Que son infâme ministre Pitt, cet agent du crime sur la terre soit déchiré par le sentiment de la douleur, si toutefois il est encore accessible aux traits de la nature, après en avoir violé les lois. « Représentants d’une nation outragée la prospérité des armes françaises a mis sous votre pouvoir le beau-frère de Georges et une parente de Pitt. Ordonnez qu’ils seront traduits sous les murs de Toulon et que leur sang y sera une héca¬ tombe de vengeance aux mânes de Beauvais. « Pour cette ville rebelle que nous pouvons appeler la manufacture des crimes de Pitt lors¬ qu’elle sera tombée sous les armes françaises, n’épargnez que la maison du sans-culotte et les (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 56» (2) Archives nationales, carton F17 1008’, dos¬ sier 1412.