276 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE c’est à la montagne qu’en sont dus les produits. Vive la Montagne, vive la République ! Voilà notre gloire ! Voilà la mort que nous portons aux tyrans. Que nous faut-il de plus ? Michelon, Tremeau, Duval (secrét.-gal), Després, E. Quichquod, Dupuy L’Epine, Mellereau, Lassée. P' [Les administrateurs du départ1 de Maine-et-Loire à la Conu.; Angers, 13 therm. II] (1). Le gouf[f]re était ouvert où devait s’engloutir la liberté publique. Catilina, à la tête des conjurés, se frayait sur vos corps sanglans un chemin à la dictature. Une municipalité conspiratrice, d’intelligence avec les traîtres, leur donnait azile et égarait l’opinion. Le tocsin sonne par son ordre. Des canons, dirigés contre la Convention, annnonçaient l’horreur de cette journée. Un chef de la force armée, son état-major parcouraient les rues et provoquaient le peuple à l’insurrection. Contre qui ? Contre la représentation nationale ! Mais, ô génie de la patrie, tu veillais sur ses destinées ! Immortels représentans, du haut de la montagne, vous lanciez la foudre et combattiez pour nous ! Braves Parisiens, peuple toujours grand dans les crises politiques, tu servais de rempart aux pères de la patrie, et les poignards n’ont atteint que les conspirateurs. Jour à jamais fameux dans les fastes de la révolution, tu apprendras à nos arrière-neveux que Robespierre, trop longtems l’idole du peuple, en devint l’horreur lorsqu’il conçut le projet d’asservir son pays; qu’à l’instant où il voulut l’exécuter, il trouva l’échaffaud; que ses complices subirent le même sort; Tu leur apprendras que le peuple français n’aura pas fait couler tout le sang des Capet, celui des Custine, des Danton, des Ronsin, pour recevoir les loix d’un ambitieux. Notre haine pour la tyrannie s’est changée en fureur et doit être transmise à nos enfants. La République une et indivisible, la liberté, l’égalité, la Convention nationale : voilà notre cri de ralliement, celui qui fait trembler les despotes et fuir leurs esclaves devant nos armées. Représentans, c’est à votre courage au milieu du péril, à votre énergie dans la poursuitte des monstres qui voulaient étouffer la liberté, que nous devons son triomphe et le salut de la République. Achevez votre ouvrage, et, s’il existe des ramifications de cet horrible complot, extirpés-les par la mort de tous les coupables. Les administrateurs du département de Maine-et-Loire vous félicitent sur vos travaux, s’identifient à vous et partageront toujours vos dangers. F.M. Chauvin, Dorgigné, Loterme Saulnier, Thubert, Bodinier (présid.), R. Reyneaud (se-crét.gal), Tixier. (1) C 312, pl. 1244, p. 19. Mentionné par B m, 29 therm. (2e suppl'). Q' [Les administrateurs du départ 1 du Nord à la Conu.; s.l.; 12 therm. II] (l). Représentans du peuple français, Votre énergie a sauvé la République, vous avez abattu le dominateur audacieux, dont les projets liberticides étaient prêts d’éclater. Recevez, de la part des administrateurs composant le directoire du département du Nord, l’expression des sentimens de la reconnaissance, et du plus entier dévouement aux décrets de la Convention nationale. Nous apprîmes à la fois la découverte de l’horrible conspiration qui a failli perdre la représentation nationale, et les événements heureux qui l’ont déjouée. En éprouvant le regret de n’avoir pu partager les périls de la Convention, et concourir à l’anéantissement des traîtres, chacun de nous s’est transporté avec le plus vif empressement dans le sein de la société populaire. Nous y avons renouvellé le serment sacré de uiure libres ou mourir, de maintenir l’égalité, la liberté, l’unité, lïndiuisibilité de la République démocratique, et de rester toujours unis à la Conuention. Nous avons éprouvé la satisfaction bien douce de voir nos sentimens partagés par les citoïens de la commune de Douai. L’allégresse s’est emparée de tous les cœurs, et nous avons réitéré le serment solem-nel au pied de l’arbre de la liberté. Continuez, législateurs, d’affermir le gouvernement démocratique sur les bases éternelles de la justice : que des êtres corrompus n’emploient plus impunément le langage austère de la vertu, lorsque la corruption est dans leurs cœurs. Appesantissez surtout le niveau de l’égalité sur ces têtes orgueilleuses qui aspirent à la domination, sous mille formes diverses : et bientôt, fuïant les regards des vrais républicains, les suppôts de la tyrannie laisseront à la France régénérée la paix et le bonheur. Vive la République démocratique, une et indivisible! Vive la Convention nationale ! Ainsi fait en séance du directoire du département du Nord, le 12 thermidor, à midi, aussitôt la lecture faite d’une lettre du citoyen Merlin, représentant du peuple. D essarte, Gautier (secrét.-gal), E. Douty, Sacons (présid.), Varlet. r' [Les membres composant le tribunal du distr. de Laual (2) à la Conu.; Laual, 15 therm. 717(3). Citoyens, Au milieu des victoires les plus signalées, au moment où la nation s’élève, par les triomphes les plus éclatans, à ses glorieuses destinées, des (1) C 312, pl. 1244, p. 22; autre copie, n° 23, signée: GAUTIER (secrét.-ffl) et VARLET (pour le présid.). Mentionné par Bn, 29 therm. (2e suppl1). ,(2) Mayenne. (3) C 312, pl. 1244, p. 14. Mentionné par B", 29 therm. (2' suppl'). SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 277 hommes profondément pervers, des charlatans en patriotisme, par une perfidie mûrement combinée, vouloient assassiner la liberté et précipiter le peuple dans l’infortune et l’esclavage. Cette horrible conjuration, profonde dans ses moyens, immense dans ses ramifications, étoit l’ouvrage de 5 années entières. Un jour a suffi pour la détruire par votre énergie. Le génie de la liberté s’est fait entendre, et la tête de ces Catilana modernes est tombée. Par votre courage vous avés arrêté une secousse terrible qui devoit boul[e]verser toutes les idées et faire périr la République : les cœurs des hommes probes, des vrais républicains se sont réunis et ont triomphé. Tel est l’ascendant des vertus sur le crime. Continués, sages législateurs, vos glorieux et importans travaux. Les vrais amis de la liberté et de l’égalité se ral[l]ieront toujours autour de la Convention nationale, comme au centre commun du gouvernement. Ils ne balanceront jamais entre un homme et la patrie. Vive la Convention ! Vive la République ! Aubry l’aîné (présid.), Perrottin, Péan, J. Bourdais, Duclos, Garnier (commissaire nat.), Aubry (greffier). s' [Le tribunal du distr. de Nevers (1) à la Conu.; Nevers, 14 therm. II] (2). Représentans du peuple, Quand verrons-nous donc le dernier des conspirateurs anéanti sous le glaive de la justice nationale ? Pendant combien de temps le peuple français sera-t-il donc encore le jouet de la tourbe des scélérats hipocrites qui veulent attenter à sa puissance ! Serons-nous donc toujours exposés à marcher de précipice en précipice et à placer notre confiance dans des mains infidèles ? Quoi ! Un Catilina moderne existait jusque dans votre sein ! Des traîtres partageaient ses forfaits et l’aidaient dans ses abominables projets ! Des magistrats infâmes ont porté l’audace jusqu’à favoriser leur révolte et à rivaliser d’autorité avec la représentation nationale ! Tous ces monstres ignoraient donc que la volonté du peuple est invariable, que la liberté ne peut point périr et que les bras des patriotes se lèveraient au même instant pour percer de mille coups de poignards l’usurpateur, le Cromwel qui voudrait nous donner des fers ! Représentans, l’immortelle déclaration des droits de l’homme et du citoyen est gravée dans nos cœurs : nous n’oublierons jamais les termes sacrés, l’égide de nos droits... que tout individu qui usurperait la souveraineté soit à l’instant mis à mort par les hommes libres. Nous vouons, législateurs, à l’exécration la mémoire de cet homme astucieux et perfide qui n’eut que des crimes dans le cœur, et qui avait, à chaque instant, les mots de vertu, de liberté, d’égalité sur les lèvres, dont la perfide scélératesse s’était cachée, jusqu’à présent, sous les (1) Nièvre. (2) C 312, pl. 1244, p. 49. Mentionné par Bm, 29 therm. (2e suppl1). dehors les plus séduisants; qui invoquait l’Eter-nel, mais qui l’outrageait par ses noirs projets, par ses conceptions exécrables, mais qui l’outrageait par ses calomnies affreuses, qu’il semblait annoncer comme des dénonciations civiques; ce qui nous fit croire longtemps au moins qu’il était trompé, lors que lui seul était l’artisan et l’organe des diffamations impudentes qu’il divulguait. Notre commune même fut un des plus grands objets de ses calomnies. Nous vous félicitons, représentans du peuple, d’avoir déjoué ses attentats impies et ceux de ses complices. Heureux ceux qui ont partagé vos dangers ! Faut-il qu’une si grande distance nous sépare et nous ravisse le précieux avantage ! Heureux jour, celui où leurs têtes criminelles sont tombées ! Il ne restera d’eux qu’une mémoire hideuse, et qui sera pour nous un exemple continuel que nous ne devons idolâtrer que la patrie, et que les hommes qui se disent vertueux ne sont souvent que des monstres nés pour le malheur de l’humanité. Vive la République une et indivisible ! Vive la Convention nationale ! Cassard, A. Arnaud (commissaire nat.), Boury, Verrier, J. Damours (présid.), Duchaumont, Coupers. t' [Les off. mun., l’agent nat. et les notables composant le conseil gal de la comm. d’ingrandes (1), à la Conv.; Ingrandes, 15 therm. II] (2). Citoyens représentans, Nous nous empressons de vous offrir, en notre nom et en celuy de tous nos concitoyens, le tribut bien sincère de notre vive reconnaissance pour le nouveau et signalé service que vous venez de rendre à la patrie, en foudroyant, on ne peut plus à propos, la nouvelle et exécrable faction qui a osé tenter de détruire la représentation nationale pour usurper le gouvernement et nous redonner des fers. Les scélérats qui la composaient, et que vous avez, d’une mains hardie, heureusement précipités dans le néant, ces scélérats, di[s]-je, couverts d’une réputation dont ils ne furent jamais dignes, ont failly, par le résultat de leurs affreux complots, porter un coup mortel à la patrie, dont ils avaient affiché de se montrer, en apparence, les plus zélés déffenseurs. Mais le génie de la liberté vous a prêté son égide, et a tourné contre eux-mêmes les coups qu’ils voulaient vous porter. Dans cette circonstance périlleuse, vous vous êtes montrés dignes du grand peuple que vous représentés, en affrontant, pour son salut, la mort que voullaient vous donner les plus dangereux ennemis. Le grand, le majestueux caractère, le courage héroïque et l’énergie que vous avez déployés dans ce danger extrême, a encore une fois sauvé la patrie; et l’heureuse issue de cette crise viollente qui vous immortalise et vous met au-dessus de tous les éloges, (1) Maine-et-Loire. (2) C 312, pl. 1244, p. 54. Mentionné par Bm, 29 therm. (2e suppl1). SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 277 hommes profondément pervers, des charlatans en patriotisme, par une perfidie mûrement combinée, vouloient assassiner la liberté et précipiter le peuple dans l’infortune et l’esclavage. Cette horrible conjuration, profonde dans ses moyens, immense dans ses ramifications, étoit l’ouvrage de 5 années entières. Un jour a suffi pour la détruire par votre énergie. Le génie de la liberté s’est fait entendre, et la tête de ces Catilana modernes est tombée. Par votre courage vous avés arrêté une secousse terrible qui devoit boul[e]verser toutes les idées et faire périr la République : les cœurs des hommes probes, des vrais républicains se sont réunis et ont triomphé. Tel est l’ascendant des vertus sur le crime. Continués, sages législateurs, vos glorieux et importans travaux. Les vrais amis de la liberté et de l’égalité se ral[l]ieront toujours autour de la Convention nationale, comme au centre commun du gouvernement. Ils ne balanceront jamais entre un homme et la patrie. Vive la Convention ! Vive la République ! Aubry l’aîné (présid.), Perrottin, Péan, J. Bourdais, Duclos, Garnier (commissaire nat.), Aubry (greffier). s' [Le tribunal du distr. de Nevers (1) à la Conu.; Nevers, 14 therm. II] (2). Représentans du peuple, Quand verrons-nous donc le dernier des conspirateurs anéanti sous le glaive de la justice nationale ? Pendant combien de temps le peuple français sera-t-il donc encore le jouet de la tourbe des scélérats hipocrites qui veulent attenter à sa puissance ! Serons-nous donc toujours exposés à marcher de précipice en précipice et à placer notre confiance dans des mains infidèles ? Quoi ! Un Catilina moderne existait jusque dans votre sein ! Des traîtres partageaient ses forfaits et l’aidaient dans ses abominables projets ! Des magistrats infâmes ont porté l’audace jusqu’à favoriser leur révolte et à rivaliser d’autorité avec la représentation nationale ! Tous ces monstres ignoraient donc que la volonté du peuple est invariable, que la liberté ne peut point périr et que les bras des patriotes se lèveraient au même instant pour percer de mille coups de poignards l’usurpateur, le Cromwel qui voudrait nous donner des fers ! Représentans, l’immortelle déclaration des droits de l’homme et du citoyen est gravée dans nos cœurs : nous n’oublierons jamais les termes sacrés, l’égide de nos droits... que tout individu qui usurperait la souveraineté soit à l’instant mis à mort par les hommes libres. Nous vouons, législateurs, à l’exécration la mémoire de cet homme astucieux et perfide qui n’eut que des crimes dans le cœur, et qui avait, à chaque instant, les mots de vertu, de liberté, d’égalité sur les lèvres, dont la perfide scélératesse s’était cachée, jusqu’à présent, sous les (1) Nièvre. (2) C 312, pl. 1244, p. 49. Mentionné par Bm, 29 therm. (2e suppl1). dehors les plus séduisants; qui invoquait l’Eter-nel, mais qui l’outrageait par ses noirs projets, par ses conceptions exécrables, mais qui l’outrageait par ses calomnies affreuses, qu’il semblait annoncer comme des dénonciations civiques; ce qui nous fit croire longtemps au moins qu’il était trompé, lors que lui seul était l’artisan et l’organe des diffamations impudentes qu’il divulguait. Notre commune même fut un des plus grands objets de ses calomnies. Nous vous félicitons, représentans du peuple, d’avoir déjoué ses attentats impies et ceux de ses complices. Heureux ceux qui ont partagé vos dangers ! Faut-il qu’une si grande distance nous sépare et nous ravisse le précieux avantage ! Heureux jour, celui où leurs têtes criminelles sont tombées ! Il ne restera d’eux qu’une mémoire hideuse, et qui sera pour nous un exemple continuel que nous ne devons idolâtrer que la patrie, et que les hommes qui se disent vertueux ne sont souvent que des monstres nés pour le malheur de l’humanité. Vive la République une et indivisible ! Vive la Convention nationale ! Cassard, A. Arnaud (commissaire nat.), Boury, Verrier, J. Damours (présid.), Duchaumont, Coupers. t' [Les off. mun., l’agent nat. et les notables composant le conseil gal de la comm. d’ingrandes (1), à la Conv.; Ingrandes, 15 therm. II] (2). Citoyens représentans, Nous nous empressons de vous offrir, en notre nom et en celuy de tous nos concitoyens, le tribut bien sincère de notre vive reconnaissance pour le nouveau et signalé service que vous venez de rendre à la patrie, en foudroyant, on ne peut plus à propos, la nouvelle et exécrable faction qui a osé tenter de détruire la représentation nationale pour usurper le gouvernement et nous redonner des fers. Les scélérats qui la composaient, et que vous avez, d’une mains hardie, heureusement précipités dans le néant, ces scélérats, di[s]-je, couverts d’une réputation dont ils ne furent jamais dignes, ont failly, par le résultat de leurs affreux complots, porter un coup mortel à la patrie, dont ils avaient affiché de se montrer, en apparence, les plus zélés déffenseurs. Mais le génie de la liberté vous a prêté son égide, et a tourné contre eux-mêmes les coups qu’ils voulaient vous porter. Dans cette circonstance périlleuse, vous vous êtes montrés dignes du grand peuple que vous représentés, en affrontant, pour son salut, la mort que voullaient vous donner les plus dangereux ennemis. Le grand, le majestueux caractère, le courage héroïque et l’énergie que vous avez déployés dans ce danger extrême, a encore une fois sauvé la patrie; et l’heureuse issue de cette crise viollente qui vous immortalise et vous met au-dessus de tous les éloges, (1) Maine-et-Loire. (2) C 312, pl. 1244, p. 54. Mentionné par Bm, 29 therm. (2e suppl1).