SÉANCE DU 18 THERMIDOR AN II (5 AOÛT 1794) - N° 13 197 Qu’ils nous sont chers, nos frères de Paris ! Que nous les aimons de n’avoir entendus que vous, de s’être ralliés à vous, et de vous avoir préservés de la fureur des conjurés ! Il n’est pas un de nous qui n’eut désiré être à leur place, et partager leurs travaux et leurs vertus dans cette mémorable journée. Oui, citoyens représentans, Il n’est pas une commune dans le district, et nous aimons à croire qu’il n’en est pas une dans la République, qui n’eut agies comme Paris. L’amour de la liberté embrase le cœur de tous les Français. Comptés sur eux, comptés sur nous. Continués vos glorieux travaux; affermissez pour jamais la liberté; terrassez les tyrans et les traîtres; ne craignez point leurs conjurations. Au moindre signal nous volerons pour vous deffendre. Nous vous ferons un rempart de nos corps, et nous saurons mourir s’il le faut pour vous préserver de leurs poignards. Vasseur, Poissonnier, Labaigne, Legrand, Gravez, Brine, P. Deriviere, Durand, Lemaire, Le Clerc, Lamy, Dumouchel, F. P. Vaussin, Bertin, JBte Marest, autre Marest, Cozette, Hers, Jumbars, Vuatine, Buteux, Tullaie, Bellette, Mortier, Marielle, M. Retourné, Heucade, autre Lemaire, Biart, Vintunier, Fauquet, Harly, Dangicourt, Lavaquerie, Fabre ( imprimeur du distr.), D. Alin, Noimes, Cardon, Rogiau. m [Le c. de surveillance de Honfleur (1) à la Conv.; Ronfleur, 13 therm. IT\ (2) Législateurs Nous vous félicitons des mesures énergiques prises par vous pour avoir anéanti en si peu de tems l’orrible conspiration formée contre notre République une et indivisible. Débarassez-nous de ceux qui ont pris le party de l’infâme Robespierre, que nous ne traçons sur ce papier qu’avec horreur. Point de grâce pour les ennemis de la liberté, quelque masque qu’ils emprunte. Nous vous sollicitons de rester ferme à votre poste, et nous vous jurons de nouveau de mourir pour vous. S. et F. Chapper, La Montagne Coulon ( secrét .), Jean Portel, C. Curmer, Haron, Delà vigne ( présid .). n [ Les sectns réunies de la comm. de Honfleur à la Conv.; Honfleur, 13 therm. II] (3) Représentants Depuis la mémorable journée du 31 mai nous sommes debout. Toujours nous avons applaudy aux mesures vigoureuses que vous avés prises pour annéantir les trames, les complots qui s’élevoient pour renverser la République. Le (1) Calvados. (2) C 312, pl. 1 243, p. 6. (3) C 315, pl. 1 261, p. 2. B‘\ 26 therm. (2e suppl1). fédéraliste terrassé, l’athéisme rentré avec ses auteurs dans le néant, les mesures les plus efficaces par vous prises pour procurer à la France un bonheur assuré, nous présageoient des jours prospère pour l’avenir. C’est à l’instant où nos ennemis extérieurs fuyent devant nos troupes victorieuses que la faction la plus scélérate qui ait jamais existé s’élève pour annéantir la liberté que vous avés jurés d’établir. nous venons d’en apprendre les récits; ils ont saisis nos cœurs d’indignations, et en même temps nous avons entendu avec la plus grande satisfaction que cette horde criminelle qui vouloit régner despotiquement a échoué, et que ses projets tiranicides se sont évanouis avec la fin de leur existance. Oui, pères du peuple, vous avés encore une fois sauvé la République. Oui, le peuple français en masse proclame que vous avés bien mérité de la patrie. Restés à votre poste; consolidés et achevez le grand ouvrage que vous avés sy glorieusement déffendu. Vive la République, vive la montagne ! Gallois {présid.), Pierre Lano {secrét.), PorriER fils {ex-secrét.) o [La secf de Bonne-Nouvelle à la Conv.; s.d.] (1) Représentans du peuple, Depuis longtems l’hipocrisie, sous le masque de la vertu, paralisoit la partie saine du républicanisme. Les véritables jacobins gémissoient sous les tirans qui rêgnoient à la place de la liberté. Les représentants du peuple étoient insultés, avilis, dans le temple des loix, par ceux-là même qui y prêchoient le respét à la représentation nationale et la République, énervée par un charlatanisme d’un nouveau genre, alloit devenir le patrimoine des ambitieux. Une nuit affreuse devoit ensevelir dans ses ténèbres les premières horreurs de la guerre civile et ne devoit laisser au jour qui le suivoit que l’affreux spectacle des victimes sacrifiées. Paris étoit choisi pour ouvrir cette scène sanglante ! Paris qui ne s’est armé que pour le bonheur de l’univers entier et qui a tressailli de joye lorsque les premiers bienfaits de la révolution ont été dirigés sur les infortunés habitants des campagnes ! et c’est de Paris que des scélérats attendoient le crime qui devoit les servir ! Les monstres ! pouvoient-ils oublier un instant que le génie de la liberté avoit embrasé de son feu sacré le cœur de ses enfants ? croyoient-ils que les hommes du 14 Juillet, du 10 Aoust et des autres journées mémorables de la révolution étoient annéantis ? (1) C 315, pl. 1261, p. 16 et 17; J. Sablier , n° 1 482. Mentionné par J. Fr.. n° 680: B1'1. 26 therm. (2l suppl').