[ConTention nationale.J ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { JJ 307 « Du Havre i le 7 frimaire. « Aujourd’hui le capitaine Pery, commandant l’aviso l’Armande, de la République, apprend qu’un jeune volontaire d’un bataillon qui s’em¬ barquait de ce port pour se rendre' à Honfleur, vient de tomber à la mer. Aussitôt, sans consul¬ ter ni le froid ni le danger, ce brave capitaine se jette tout habillé dans cet élément, et reparaît trois minutes après, aveo l’objet qui l’y avait fait s’y précipiter. Il est rappelé à la vie, et se rembarque avec ses camarades. Un nombre considérable de spectateurs, témoins de cette action, sollicitent Pery à la faire connaître à la Convention nationale; il s’y refuse, disant : « Je n’ai rien fait que mon devoir ; le succès m’en a bien amplement payé (1) ». Le citoyen Berle observe que ce brave marin a trente années de navigation, dont douze de capitaine d’aviso, et toujours ën activité; qu’il est surnommé par tous les habitants de ces con¬ trées, le loup de mer, et la terreur des Anglais ; qu’il est aussi le seul dans ce port qui ait arboré le bonnet rouge à son grand mât. La Convention renvoie au comité d’instruc¬ tion publique pour l’action de courage, et au ministre de la marine pour l’avancement du citoyen Pery. La commune de Chesy-sur-Marne, départe¬ ment de l’Aisne, offre, pour les défenseurs de la patrie, 152 chemises, 27 paires de souliers, 2 paires de bas et un morceau de toile neuve; elle offre en outre 19 chemises, 67 liv. 17 s. provenant des dons des citoyens de la commune de la Chapelle, et enfin 43 chemises et 47 livres en assignats, déposés par la commune de Viffort. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Suit la lettre de la commune de Chesy-sur-Marne (3). La commune de Chezy -sur-Marne, district $ Ega¬ lité-sur-Marne, département de V Aisne, aux citoyens représentants du peuple français. « La commune de Chezy-sur-Marne, district d’Egalité-sur-Marne, département de l’Aisne, fait offre aux défenseurs de la patrie de la quan¬ tité de cent cinquante-deux chemises, vingt-sept paires de souliers, deux paires de bas et un morceau de toile neuve, qu’elle a en dépôt à la chambre commune. « Elle demande que la Convention nationale lui indique où letout doit être déposé afin que le tout parvienne promptement aux braves soldats qui en ont le plus besoin. « L’offre a été reçue par des commissaires nommés à cet effet, dont a été dressé procès-verbal. « Fait offre aussi de la quantité de dix-neuf chemises et soixante-sept livres dix-sept sols que la commune de la Chapelle, même canton, a déposées, et venant de l’offrande des habitants de ladite commune. (1) Applaudissements, d’après les Annales patrio¬ tiques et littéraires jjn° 345 du 22 frimaire an II (jeudi 12 décembre 1793), p. 1561, col. 1], (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 109. (3) Archives nationales, carton C 284, dossier 814. « Fait offre aussi de quarante-trois chemises et quarante -trois livres en assignat» dépo¬ sées parla commune de Viffort, même canton. « Le tout constaté par procès-verbaux et délibérations signés par les citoyens des com¬ munes et commissaires nommés à cet effet. « G-alien, maire; P. Deneuchatelle, officier municipal. » « G-alien, maire; P. Deneuchatelle, officier municipal. » Le tout pour copie conforme : Y. A. Fayet; Lelong, procureur de la com¬ mune; A. Mercier, secrétaire-greffier. La Société républicaine de la Rochelle fait pas¬ ser à la Convention nationale sa profession de foi politique et le rapport de la fête populaire qui a eu lieu dans cette commune le 30 brumaire; cette Société demande la suppression du traite¬ ment fourni par le Trésor public aux ministres du culte catholique. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoi au comité des finances (1). Le citoyen Etienne-Théodore Salsoy, dit la Boulaye (Saulsoy dit Laboulaye), dépose sur l’au¬ tel de la patrie, jusqu’à la paix, les arréragea échus et à échoir d’une pension de 800 livres qu’il a obtenue après trente et un ans de service dans les ci-devant gardes du corps. (Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2) . Suit la lettre du citoyen Saulsoy dit Labou¬ laye (3). « Citoyen Président, « Le citoyen Etienne-Louis-Théodore Saul¬ soy, dit Laboulaye, n’est point noble et peu fortuné; il s’est toujours fait un devoir de venir au secours de la République dans toutes les cir¬ constances qui se sont présentées depuis le commencement de la Révolution. Il a servi trente-un ans dans les ci-devant gardes du corps, et il s’est retiré du service le 1er octobre 1788, et le 26 avril 1789, il a obtenu une retraite de huit cents livres dont il lui est dû les 6 pre¬ miers mois 1793 et le courant. Il en a payé l’imposition mobilière pour 1792 et il déclare par la présente qu’il remet la totalité de sa pension jusqu’à la paix, ainsi que les arrérages qui peuvent lui être dus jusqu’à ce jour. « Je te prie, citoyen Président, de vouloir bien faire part à la Convention nationale de ma résolution et d’en faire tenir note sur le registre et de me croire fraternellement, et en bon républicain, ton concitoyen. « Saulsoy -Laboulaye. « A Coulommiers-en-Brie, district de Rozoy, département de Seine-et -Marne, le 5 de fri¬ maire de la première décade de 1793, l’an II de la République française une et indivisible. » (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 109. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 109. (3) Archives nationales, carton C 284, dossier 814.