342 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE coupables trames et aiguise en silence les traits qu’elle destine à tous ce qu’il y a de probe et de vertueux dans la république, c’est elle n’en doutons point qui a coulé le plomb meurtrier dont fut atteint le brave Tallien. Intrépide et genereux représentant, ce n’est point impunément que tu as sonné le tocsin sur les scélérats qui avaient conspiré la ruine de la patrie, tu l’as sauvée et ils t’assassinent. Nos coeurs furent déchirés à la nouvelle d’un si cruel attentat; mais tu vis et à la honte des traitres, le funeste événement tournera encore au profit de la République, le coup qui tonna sur toy a été le canon d’alarme pour tous les bons républicains et le signal d’une guerre à mort contre les factieux et les egorgeurs. Dignes Représentants d’un grand peuple, qui attend de vous son bonheur, voyés ses inquiétudes et en meme temps son attitude imposante ; dirigés ses mouvements, vous le trouverez toujours le meme dans les grandes occasions, toujours idolâtre de sa liberté, toujours armé pour la defendre envers et contre tous. Remplissez ses voeux et vos destinées; vous vous êtes montrés grands et fermes, soyés le jusqu’au bout, votre fermeté peut seule sauver la patrie dans les instans de crise. Restés a vos postes jusqu’au triomphe des principes, nous combatrons sans cesse pour eux avec la meme ardeur après les avoir glorieusement def-fendus pendant cinq ans contre les aristocrates, les fanatiques, les brissotins, les fédéralistes et tous les tirans de l’europe, les verions nous renversés par une poignée de factieux, par les infâmes continuateurs de Robespierre. Non, non, que le sol de la liberté soit purgé sans délai de ses etres immoraux et dangereux, frappés si vous ne voulés point qu’ils frappent, vous avés déployé l’etendart de la justice et de la vertu, et tous les bons citoyens se sont ralliés au tour de la Convention nationale; ils sont debout pour faire respecter vos decrets. Arnal cadet, président, Seton, Bauzille, secrétaires. n [Les membres du comité de correspondance de la société populaire régénérée des sans-culottes de Montpellier au citoyen Cambacérès, président de la Convention nationale, le 29 vendémiaire an III ] (27) Frere et ami Nous te faisons passer l’adresse de la société qui renferme le simbole de ses principes. Nous te prions de la présenter a la Convention. Salut, amitié, fraternité. Les membres composant le comité de correspondance. Jeanjean, Guillaume, Jeanjean. (27) C 325, pl. 1409, p. 13. [La société populaire régénérée des sans-culottes de la commune de Montpellier à la Convention nationale, le 29 vendémiaire an III] (28) Citoyens Représentans, Nous avons lû l’adresse de la convention au peuple français. Elle n’a fait que donner un nouvel essor aux principes qui furent toujours les nôtres, ce qui émané d’elle peut nous rapeller nos devoirs remplis, mais jamais nous étonner, ni nous faire repentir, parce que nos intentions furent toujours pures. Oui, représentans, comme vous nous sentons que le peuple et la Convention ne doivent faire qu’un. Ainsi sont unis le tronc et les branches d’un arbre, pour se donner réciproquement la vie. En vain les orages agiteront ce chêne majestueux; quelques feuilles pourront s’en détacher; encore ne serviront-elles qu’à féconder l’heureuse terre qui le porte. Comme vous, nous desirons un gouvernement révolutionnaire dégagé des vexations, [illisible] cruelles et qui, comme les fléaux de l’univers [illisible] s’annoncerait que par des tas de cadavres et des flots de sang, la terre des hommes libres doit être un jardin de délices, et non pas un vaste et lugubre cimétiere, sur lequel planeraient des oiseaux de proie, et où l’on ne verrait se promener que des tigres. Comme vous, nous détestons les intrigans et les traîtres, tandis que nous aimons, que nous recherchons ces hommes modestes, qui sans ostentation comme sans intérêt, portent d’une main le glaive et de l’autre le fruit de leurs veilles pour servir et sauver la patrie. Allez, Représentans, volez dans la carrière qui vous est ouverte. Nous hommes libres, nous républicains austères, mais justes, nous nous efforcerons de suivre vos pas rapides, toujours unis, toujours innébranlables, nous soutiendrons les bras qui porteront le bonheur de l’univers. Que devant vous les tyrans palissent, et que le peuple seul triomphe, que l’ombre du crime disparoisse à la lueur des feux divins de la vertu. Le peuple vous l’a dit : Il veut etre libre et heureux. Rappeliez vous sans cesse de vos ser-mens ; nous vous jurons de ne jamais oublier les nôtres. Salut et fraternité Les membres composant le bureau. BEGEZ, président, JEANJEAN, SABATIER, Bestieu, Migneyion, secrétaires. o [Les républicains de la société populaire de La Rochefoucauld à la Convention nationale, le 5 brumaire an III] (29) (28) C 325, pl. 1409, p. 12. (29) C 325, pl. 1409, p. 3. Bull., 14 brum. ; J. Fr., n° 771 ; M. U., XLV, 259-260.