SÉANCE DU 22 THERMIDOR AN II (9 AOÛT 1794) - N° 4 377 Une conjuration infernale s’étoit tramée sous le masque de la vertu. La Convention, animée de tout ce que le génie du patriotisme peut produire, forte de l’énergie qu’enfante la vérité, démontre par des faits la turpitude de l’âme des conjurés. Elle parle, tous les cœurs vertueux se réunissent à elle, et le monstre tombe. Citoyens représentans, les Français vous doivent leur liberté; mais ce n’est qu’en vous égalant, en vertu et en patriotisme, qu’ils consolideront cette fraternité qui fera toujours la consolation de l’âme pure et vertueuse. Recevés, Intrépides défenseurs des droits du peuple, recevez notre serment de fidélité à la patrie, à la vertu, à la Convention nationale et à la République une et indivisible. Vive la République ! Vive la Convention ! L. Laurans, Colard, Dumontéil, Thirion, Devaux, Granié, Villantroys, Faitz, Elié (gal de division, présid.), Mazeron, Batut, Tainturier (cape), A. Roger (cape des vétérans), Courselles, Faillet (commdt [un mot illisible]). o' [Les administrateurs du district de Mortain à la Conv.; Mortain (1) 13 therm. 77] (2) Intrépides montagnards, ô vous à qui est confié le soin d’assurer le bonheur de 25 millions d’hommes, apprenés les mouvements profonds d’horreur que nous avons éprouvés à la lecture des nouvelles du jour. Quoi ! D’infâmes conspirateurs, des hommes dépositaires d’une confiance aveugle et usurpée, ont encore outragé le peuple français ! Ignoraient-ils donc, les scélérats, que le peuple majestueux, après avoir si glorieusement reconquis sa liberté, ne veut exister qu’au sein de la souveraineté et de l’égalité, comme les habitans des ondes au sein de leur élément ? Ignoraient-ils donc qu’il est impossible de tromper sa surveillance, et que le rasoir vengeur est toujours prêt à rétablir ce niveau sacré que vous promenés sur toute la France, en faisant tomber aux pieds du peuple, comme une excroisance hétérogène et corrompue, tout ce qui ose l’outrepasser ? Vengeance, braves montagnards, vengeance, et qu’elle soit prompte ! Que le glaive, qui délivra la France de l’infâme Capet, tombe sur la tête de ses prétendus héritiers, et que le dictateur et ses valets rentrent dans la poussière d’où ils n’auraient jamais dû sortir ! Nous jurons que la même fermeté, qui nous fit repousser avec horreur le soufle impur du fédéralisme, et qui maintint inviolable, dans ces circonstances orageuses, le lien sacré qui nous unit à la représentation nationale, ne s’altérera jamais; et que nous sommes prêts à répandre jusqu’à la dernière goûte de notre sang pour la (1) Manche. (2) C 313, pl. 1 246, p. 12. Mention dans Bm, 29 therm. (2e suppl1). liberté et l’égalité, et pour vous maintenir au poste où la confiance du peuple vous a placés et que vous occuppez si glorieusement. Vive la République une et indivisible ! Vive la Montagne qui l’a établie ! A bas les tirans et leurs satellites de toutes espèces. Guesdon (agent nat.), Champ, Esnoul, Jul-lier, Becherel (présid), Debrelly. P' [La sté popul. de Montluçon(l) à la Conv.; Montluçon, 18 therm. 77] (2) Nous avons frémi d’horreur au récit des dangers que vient de courir la patrie. Quoi ! De nouveaux tyrans voulaient nous asservir ! Nous n’aurions brisé le sceptre odieux des Bourbons que pour subir le joug de nouveaux despotes !... Non, non ! Ce ne sera pas en vain que les Français auront juré d’être libres. Ils périront tous les tyrans; ils périront tous les traîtres, et la liberté s’élèvera triomphante sur les cadavres sanglans de tous ses ennemis. Vertueux représentans, vous êtes toujours les hommes du 10 août, les hommes du 31 mai. Avec quelle énergie sublime vous avez, d’un coup plus rapide que la foudre, écrasé les modernes Catilinas ! Grâces immortelles vous soient rendues ! Encore une fois vous avez sauvé la patrie. Souffrirons-nous donc plus longtems cette lutte impie de la tyrannie contre la liberté ?... Citoyens, on veut nous diviser pour nous asservir. Serrons-nous. Restons constamment unis à la représentation nationale, qui doit être le seul point de ralliement des patriotes, et, dans l’attitude imposante d’hommes libres, disons d’une voix ferme aux despotes que les Français ont fait le serment sacré d’exterminer tous les tyrans, tous les dominateurs, tous les oppresseurs. Montrons enfin à la terre étonnée le spectacle d’un peuple fier et terrible qui ne veut que la liberté ou la mort. Pivert, Joye, Chabot (secrét.), Mangnier (?) (présid.). Q' [Les citoyens composant le tribunal de commerce de la comm. et distr. de Lisieux (3) à la Conv.; Lisieux, 17 therm. 77] (4) Représentants, Encore une nouvelle conjuration, plus audacieuse que les infernalles qui l’ont précédée; mais, grâce au génie de la liberté, grâce à votre énergie vraiement romaine, la patrie est encore une fois sauvée. Quel étoit donc l’aveuglement (1) Allier. (2) C 315, pl. 1 264, p. 7. Mention dans Bm, 29 therm. (2e suppl1); J. Fr., n° 684; Ann. R.F., n° 251. (3) Calvados. (4) C 313, pl. 1 246, p. 11. Mention dans Bm, 29 therm. (2e suppl1). SÉANCE DU 22 THERMIDOR AN II (9 AOÛT 1794) - N° 4 377 Une conjuration infernale s’étoit tramée sous le masque de la vertu. La Convention, animée de tout ce que le génie du patriotisme peut produire, forte de l’énergie qu’enfante la vérité, démontre par des faits la turpitude de l’âme des conjurés. Elle parle, tous les cœurs vertueux se réunissent à elle, et le monstre tombe. Citoyens représentans, les Français vous doivent leur liberté; mais ce n’est qu’en vous égalant, en vertu et en patriotisme, qu’ils consolideront cette fraternité qui fera toujours la consolation de l’âme pure et vertueuse. Recevés, Intrépides défenseurs des droits du peuple, recevez notre serment de fidélité à la patrie, à la vertu, à la Convention nationale et à la République une et indivisible. Vive la République ! Vive la Convention ! L. Laurans, Colard, Dumontéil, Thirion, Devaux, Granié, Villantroys, Faitz, Elié (gal de division, présid.), Mazeron, Batut, Tainturier (cape), A. Roger (cape des vétérans), Courselles, Faillet (commdt [un mot illisible]). o' [Les administrateurs du district de Mortain à la Conv.; Mortain (1) 13 therm. 77] (2) Intrépides montagnards, ô vous à qui est confié le soin d’assurer le bonheur de 25 millions d’hommes, apprenés les mouvements profonds d’horreur que nous avons éprouvés à la lecture des nouvelles du jour. Quoi ! D’infâmes conspirateurs, des hommes dépositaires d’une confiance aveugle et usurpée, ont encore outragé le peuple français ! Ignoraient-ils donc, les scélérats, que le peuple majestueux, après avoir si glorieusement reconquis sa liberté, ne veut exister qu’au sein de la souveraineté et de l’égalité, comme les habitans des ondes au sein de leur élément ? Ignoraient-ils donc qu’il est impossible de tromper sa surveillance, et que le rasoir vengeur est toujours prêt à rétablir ce niveau sacré que vous promenés sur toute la France, en faisant tomber aux pieds du peuple, comme une excroisance hétérogène et corrompue, tout ce qui ose l’outrepasser ? Vengeance, braves montagnards, vengeance, et qu’elle soit prompte ! Que le glaive, qui délivra la France de l’infâme Capet, tombe sur la tête de ses prétendus héritiers, et que le dictateur et ses valets rentrent dans la poussière d’où ils n’auraient jamais dû sortir ! Nous jurons que la même fermeté, qui nous fit repousser avec horreur le soufle impur du fédéralisme, et qui maintint inviolable, dans ces circonstances orageuses, le lien sacré qui nous unit à la représentation nationale, ne s’altérera jamais; et que nous sommes prêts à répandre jusqu’à la dernière goûte de notre sang pour la (1) Manche. (2) C 313, pl. 1 246, p. 12. Mention dans Bm, 29 therm. (2e suppl1). liberté et l’égalité, et pour vous maintenir au poste où la confiance du peuple vous a placés et que vous occuppez si glorieusement. Vive la République une et indivisible ! Vive la Montagne qui l’a établie ! A bas les tirans et leurs satellites de toutes espèces. Guesdon (agent nat.), Champ, Esnoul, Jul-lier, Becherel (présid), Debrelly. P' [La sté popul. de Montluçon(l) à la Conv.; Montluçon, 18 therm. 77] (2) Nous avons frémi d’horreur au récit des dangers que vient de courir la patrie. Quoi ! De nouveaux tyrans voulaient nous asservir ! Nous n’aurions brisé le sceptre odieux des Bourbons que pour subir le joug de nouveaux despotes !... Non, non ! Ce ne sera pas en vain que les Français auront juré d’être libres. Ils périront tous les tyrans; ils périront tous les traîtres, et la liberté s’élèvera triomphante sur les cadavres sanglans de tous ses ennemis. Vertueux représentans, vous êtes toujours les hommes du 10 août, les hommes du 31 mai. Avec quelle énergie sublime vous avez, d’un coup plus rapide que la foudre, écrasé les modernes Catilinas ! Grâces immortelles vous soient rendues ! Encore une fois vous avez sauvé la patrie. Souffrirons-nous donc plus longtems cette lutte impie de la tyrannie contre la liberté ?... Citoyens, on veut nous diviser pour nous asservir. Serrons-nous. Restons constamment unis à la représentation nationale, qui doit être le seul point de ralliement des patriotes, et, dans l’attitude imposante d’hommes libres, disons d’une voix ferme aux despotes que les Français ont fait le serment sacré d’exterminer tous les tyrans, tous les dominateurs, tous les oppresseurs. Montrons enfin à la terre étonnée le spectacle d’un peuple fier et terrible qui ne veut que la liberté ou la mort. Pivert, Joye, Chabot (secrét.), Mangnier (?) (présid.). Q' [Les citoyens composant le tribunal de commerce de la comm. et distr. de Lisieux (3) à la Conv.; Lisieux, 17 therm. 77] (4) Représentants, Encore une nouvelle conjuration, plus audacieuse que les infernalles qui l’ont précédée; mais, grâce au génie de la liberté, grâce à votre énergie vraiement romaine, la patrie est encore une fois sauvée. Quel étoit donc l’aveuglement (1) Allier. (2) C 315, pl. 1 264, p. 7. Mention dans Bm, 29 therm. (2e suppl1); J. Fr., n° 684; Ann. R.F., n° 251. (3) Calvados. (4) C 313, pl. 1 246, p. 11. Mention dans Bm, 29 therm. (2e suppl1).