380 [Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [10 août 1789.] une possession constante, peuvent seuls lui en procurer l’exercice, et souvent il ne jouit pas, pour ses redevances, des privilèges que la loi accorde à son vassal pour les siennes. Dans les basses justices, il ne peut demander que trois années de ses rentes; et il semble que le contrat soit tout à l’avantage du vassal, puisqu’il contient en sa faveur une condition dont la réciprocité devrait être la base, et dont cependant le seigneur se trouve privé. 11 résulte, Messieurs, de toutes les observations que j’ai pris la liberté de vous faire: 1° qu’il n’existe plus, au moins généralement en France, de droits féodaux qu’on puisse regarder comme injustes ou comme oppressifs; qu’il n’en est aucun qui ne représente celui de l’ancienne propriété des seigneurs sur les terres qui y sont sujettes; qu’il n’en est aucun qui n’appartienne à des citoyens ; et que, comme l’a très-bien dit une des déclarations des droits de l’homme remises à nos bureaux, nul citoyen ne peut être privé, même pour le bien public, d’aucune de ses propriétés, que sous la condition d’en être payé, d’abord à raison de la plus grande valeur à laquelle elle puisse être estimée et, de plus, avec un surcroît dont la proportion doit être fixée par la loi, pour indemniser le propriétaire de ce qu’il ne vend pas volontairement; 2° qu’il conviendrait que la partie de l’arrêté dans laquelle il est question des droits féodaux fût rédigée en termes généraux, pour mieux remplir le but que l’Assemblée se propose, c’est-à-dire pour arrêter les entreprises des habitants des campagnes, auprès desquels on n’a pas craint sans doute, dans ce moment, d’employer les moyens les plus extraordinaires, d’abuser même du nom du Roi pour les porter à toutes sortes d’excès à l’égard de la noblesse ; mais que la misère a peut-être aussi rendus assez injustes pour croire qu’ils peuvent se libérer envers leurs seigneurs des charges attachées aux bénéfices qu’ils leur doivent sans être obligés de les racheter. Je laisse d’ailleurs à l’équité et à l’honnêteté des communes à décider si elles auraient dû, si elles devront jamais permettre, même à des membres de la noblesse, de proposer à l’Assemblée, et surtout d’y discuter des objets sur lesquels elles ont des intérêts contraires à ceux de cet ordre. Elles sont trop justes sans doute pour vouloir être en même temps juges et parties. El comment ne seraient-elles pas à la fois l’un et l’autre dans une délibération commune où l’on compte les voix, et où, quelle que fût la façon de penser de la noblesse, elle n’aurait jamais rien de mieux à faire que de paraître céder de bon gré ce qu’elle serait toujours obligée de céder de force, vu la prépondérance qu’elles y ont sur elle de deux voix, et peut-être même de trois contre une? Il semble qu’il vaudrait encore mieux qu'elles exigeassent d’elle, avec une franchise digne des deux ordres, le sacrifice que dans la sagesse de leur patriotisme elles jugeraient nécessaire qu’elle fît à l’intérêt du bien public. Elles ne doivent certainement pas douter qu’elle ne soit toujours portée à le préférer au sien propre. Ce discours excite, à plusieurs reprises de violents murmures. L’Assemblée passe à l’ordre du jour sur les propositions qu’il contient. La discussion continue sur la rédaction des décrets du 4. Un secrétaire fait lecture de l'article VII , relatif aux dîmes. M. Gouttes, curé d'Argelliers( 1). Messieurs, daignez, je vous prie, m'accorder votre attention, et me permettre de soumettre à votre jugement des questions sur lesquelles j’ai réfléchi depuis longtemps, dont la solution m’a paru très-difficile et peut, si l’on s’égare , entraîner les conséquences les plus funestes. Je sais que les richesses de l’Eglise ont été presque toujours la cause de la perte des ministres de la religion, et ont très-souvent occasionné celle de la religion chrétienne dans de grands empires. La Suède et l’Angleterre nous en ont fourni des exemples frappants. Si les évêques de Suède n’eussent pas été si puissants, le grand Gustave n’eût jamais cherché à introduire le luthéranisme dans son royaume ; et tout le monde sait que ce ne fut que pour se soustraire à la puissance formidable des évêques, qu’il prit ce parti. Personne n’ignore que notre religion toute sainte n’a pas besoin de cet appui pour se soutenir; que la pureté de sa morale, la simplicité de ses préceptes à la portée de tout le monde, suffisent pour lui faire donner partout la préférence sur tous les autres cultes, lorsqu’elle sera connue et annoncée par des ministres qui prêcheront autant par leurs vertus que par leurs instructions, et qui pourront dire, comme le grand Apôtre: « Soyez nos imitateurs, comme je le suis de notre divin Maître. » Imitatores mei estote , sicut et ego Ghristi. Car qui ignore que ce sont elles (2) qui, dans tous les temps, lui ont porté les coups les plus funestes ; que ce sont elles qui ont fait entrer dans le redoutable ministère des autels une foule de sujets sans autre vocation que l’espoir d’un riche bénéfice; que ce sont les vices de ces mauvais ecclésiastiques qui, en déshonorant la religion, ont attiré sur elle et sur les di gnes ministres dont elle s’honore toute la haine des peuples et les persécutions qu’ils souffrent dans ce moment? Je ne m’attacherai pas, Messieurs, à vous prouver que, si vos lois, quelque sages qu’elles puissent être, n’ont pas la religion pour base, elles ne tendront jamais au but que doit se proposer tout législateur. Je présume trop de vos lumières pour n’être pas persuadé que, lorsqu’il en sera question, vous ordonnerez que la religion et ses ministres soient respectés, et, ce qui est encore plus intéressant, que vous prendrez tous les moyens nécessaires pour que ces ministres se rendent respectables parleurs lumières et encore plus par leurs vertus. Mais est-ce au clergé à faire à l’Etat l’abandon de ses biens? Est-il de l’intérêt de l’Etat de dépouiller le clergé de toute propriété quelconque, et de le salarier en argent? Ne serait-il pas plus à propos de laisseraux ministres nécessaires à la religion, et surtout aux pasteurs, des fonds d’un produit suffisant pour subvenir à leurs besoins et secourir les pauvres? Voilà, sans doute, trois questions bien intéressantes et sur lesquelles je vous prie de me permettre de faire quelques réflexions. Tout le monde sait que nous ne sommes qu’usu-fruitiers des biens que nous possédons ; que ces biens appartiennent au clergé en général, et non à chaque individu en particulier; que la nation a sanctionné cette propriété dans des assemblées générales ou Etats généraux ; que tous les bénéficiers quelconques, séculiers ou réguliers, n’ont (1) Le discours de M. Gouttes n’a pas été inséré au Moniteur. (2) Les richesses de l’Église. ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [Assemblée nationale.) [août 1789. J 381 droit d’en retenir qtie ce qui est nécessaire pour leur fournir une honnête subsistance, non pas telle que la cupidité pourrait la désirer, mais telle qu’elle est prescrite par les règles de la sagesse et de la modestie, et convenable à des ministres du Seigneur; que le surplus doit être employé à de bonnes œuvres. Tout le monde sait que si les bénéficiers sont trop multipliés, ainsi que les maisons religieuses, que si les uns et les autres ne remplissent pas leurs obligations, la nation a le droit de supprimer les bénéfices, de réunir les maisons, et d’ordonner l’emploi des revenus de la manière la plus utile à la religion et à la société, d’empêcher que l’Eglise n’acquiert de trop grands biens. C’est ainsi qu’on s’est conduit même dès les premiers siècles de l’Eglise, et quelques membres du clergé s’étant plaints des réformes à cet égard, saint Jérôme leur répondit en disant : « Je ne blâme point les empereurs d’avoir porté de pareilles lois; elles sont sages; ils le devaient; mais ce qui me fâche, c’est de voir que le clergé ait forcé les empereurs à les porter. » Une vérité non moins constante encore, c’est que dans tous les temps de misère ou de calamité, on a pris une partie des biens de l’Eglise Êour subvenir aux besoins pressants de l’Etat. n dernier lieu, sous Charles IX, il en fut vendu une partie ; et comme les circonstances présentes sont aussi affligeantes qu’elles ont pu J’être par le passé, je crois que la nation a le droit de prendre pour subvenir à ses besoins pressants, tout ce qui n’est pas nécessaire au culte divin, à l’en-cretien des ministres et au soulagement des pauvres, auxquels ils sont spécialement destinés. Mais s’en suit-il de là que nous, comme membres du clergé, nous devions les offrir et les donner? Je ne croi? pas que nous en ayons le droit, mais u’à l’ exemple de saint Ambroise, nous devons ire que nous ne les donnons pas, mais que nous les laissons prendre. M. l’évêque d’Autun propose à l’Etat de s’emparer de tous les biens du clergé et d’en salarier les membres. Je me suis souvent occupé de cette question, et je vous avoue franchement que j’y ai trouvé de grandes difficultés ; je croirais qu’il serait peut-être plus à propos de donner, surtout aux pasteurs et aux maisons religieuses que vous voudrez conserver, des biens-fonds suffisants pour leur subsistance, que de leur donner de l’argent; et voici mes raisons que je vous prie de peser dans votre sagesse: vous trouverez toujours dans la suppression des dîmes et la vente des maisons supprimées de grandes ressources pour l’Etat. Si vous payez en argent les ministres, il faudra prélever cette somme sur la totalité des contribuables , et tout le monde sait que si le pauvre a déjà beaucoup de peine à payer l’impôt, il payera bien plus difficilement encore, lorsqu’il sera surchargé de l’impôt qui sera surajouté pour le service divin. Et qu’on ne dise pas que, cet impôt étant moindre que la dime, il aimera mieux le payer que de payer la dîme. Non, Messieurs; ce serait se faire illusion. Celui qui ne recueille pas assez de blé pour se nourrir toute l’année et qui est obligé de l’acheter, donnera plus volontiers une gerbe qui vaut trente sous et qu’il recueille, que quinze sous qu’il n’a pas, et qu’il ne peut se procurer qu’à force de travail et d’économie. Il mangera la gerbe, et, poursuivi par le collecteur, il payera en frais plus qu’il n’aura gagné en gardant sa gerbe. Au reste, Messieurs, ce que j’en dis ne doit pas vous faire présumer que je regrette la dîme. Les disputes, les procès, les inimitiés qu’occasionnait sans cesse ce genre de revenu, entre le pasteur et les paroissiens, m’a toujours fait désirer sa suppression et son changement en dotation en biens-fonds que je crois plus utile et plus avantageuse à l’Eglise et à l’Etat. Vous savez tous, Messieurs, qu’il n’est presque aucun curé dans le royaume, qui ne soit étranger à sa paroisse, y en ayant très-peu qui parviennent à cette place dans le lieu même de leur naissance ; que quelque zélé que soit un curé de campagne, les fonctions du saint ministère ne l’occupent presque point dans le cours de la semaine; excepté le temps de Pâques, il n’a d’occupation que les dimanches et fêtes, et lorsqu’il a des malades. Vous savez aussi que dans le plus grand nombre de paroisses, il est le seul homme lettré et le seul par conséquent qui ait assez de lumières pour faire des expériences dans l’agriculture, l’encourager par ses leçons et ses exemples, et se rendre ainsi utile à une classe de citoyens intéressants, qui se conduisent toujours plutôt par la routine que par la réflexion. Vous savez aussi que l’oisiveté est la mère de tous les vices et qu’il faut-nécessairement de l’occupation à un homme, sans quoi il devient à charge à lui-même et à la société; que le grand apôtre, qui doit être le modèle de tous les prêtres, s’occupait au travail des mains, dans les intervalles de liberté que lui laissait la prédication de l’Evangile, et qu’il nous a recommandé cet exercice comme indispensable. Omnia ostendi vobis , quoniam sic laborantes oportet suscipere infirmos, et meminisse verbi Domini, quod dixit : Beatius est rnagis dare quant accipere ; que le très-grand nombre de curés qui n’ont pas de maisons de société dans leur voisinage sont presque toute l’année occupés à courir chez leurs voisins, ou à recevoir des visites; ce qui produit souvent les plus mauvais effets, occasionne des jalousies, des haines, des calomnies contre des personnes qui, pour faire du bien, dans leur état, devraient toujours être non-seulement pures, mais à l’abri de tout soupçon. Les travaux du saint ministère ne pouvant donc occuper suffisamment un pasteur, l’étude ne lui fournissant pas non plus un moyen suffisant, et l’agriculture ayant des attraits et un avantage connus de tout le monde, j’ai toujours cru qu’il serait de la plus grande utilité et pour l’Eglise et pour -l’Etat, que les pasteurs eussent au moins la majeure partie de leur dotation en biens-fonds; car, outre qu’elle les attacherait davantage au sol, qu’ils pourraient faire des recherches et des expériences utiles à l’agriculture, cela les mettrait plus en état de secourir -les pauvres dans leurs besoins... Je m’explique : tout le monde sait que les pauvres de la campagne ont plus besoin de pain que d’argent, et si le curé est obligé de l’acheter pour lui-même, il ne le donnera pas aussi facilement que s’il a recueilli le blé. Que s’il reçoit tout son revenu en argent, il sera plus tenté par l’avarice ; que si, au contraire, il recueille assez de blé pour pouvoir en vendre, il le donnera de préférence à ses paroissiens et toujours à meilleur marché qu’ils ne pourraient l’avoir au marché le plus prochain. Vous n’entendez sans doute pas, Messieurs, donner aux propriétaires la propriété des dîmes gratuitement. Je crois que vous avez voulu soulager les pauvres, et vous le deviez; mais je crois qu’il serait ae votre sagesse d’autoriser 382 [Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [10 août 1789.) chaque communauté à emprunter les fonds nécessaires pour faire l’achat de ce bien et l’attribuer à l’Eglise d’une manière irrévocable. Mais, me direz-vous, où trouver la ressource dont nous avons besoin dans le moment? Le voici : d’abord, dans la suppression actuelle de tous les bénéfices qu’on appelle vulgairement simples, et qui sont, selon moi, de vrais monstres dans l’ordre de la religion, puisqu’ils ne servent le plus souvent qu’à entretenir le luxe et la mollesse de ceux qui les possèdent, et non à l’édification de l’Eglise et au soulagement des pauvres ; et si l’Esprit-Saint a eu raison de nous dire • Qui non laborat nec manducct ; homo natus ad laborem, sicut avis ad volatum; je demande s’il n’est pas du devoir de l’Eglise et de l’Etat de réformer au plus tôt de pareils abus; d’ordonner que tous ceux qui possèdent de ces sortes de bénéfices ne jouiront désormais que de ce qui sera nécessaire pour leur nourriture et entretien, tel, comme je l’ai dit, qu’il est prescrit par les canons de l’Eglise; que le surplus de leurs revenus sera adjugé pour les besoins de l’Etat et qu’il sera déclaré que désormais, il n’y aura plus ni abbayes, ni prieurés simples, chapelles, etc. Que les Réguliers seront obligés de se réunir dans des biaisons de leur Ordre, non-seulement en nombre suffisant pour faire le service divin et observer leur règle, mais autant que la Communauté pourra en nourrir vu son revenu, et ce que pourra produire leur travail, à moins qu’ils ne s’attachent particulièrement à l’étude ou à l’enseignement. Car je vous crois trop sages et trop prudents pour vouloir les séculariser; outre que vous ne pouvez pas les dégager des vœux qu’ils ont faits, il ne serait ni de votre intérêt, ni de celui de la religion et des mœurs de répandre dans la société des hommes tels que les religieux de l’ordre de Cluny, qui ont eu l’imprudence de vous donner ce qui ne leur appartenait pas, et d’y mettre comme condition la réserve d’une pension beaucoup supérieure à ce qui est dû à des êtres inutiles et même nuisibles à la société, et qu’on peut comparer à ces frelons gourmands et paresseux qui vont dévorer la substance de la sage et laborieuse abeille. Conservez cependant les religieux utiles, il en est, tels que ceux de la congrégation de Saint-Maur, celle de France, les ordres mendiants qui ont rendu et rendent encore de très-grands services à l’Eglise ; ils ont trop bien mérité d’elle et de la patrie, pour ne pas leur rendre la justice qui leur est due. Rappelons chacun à son devoir; que tous les hommes deviennent citoyens, que personne n’oublie qu’il se doit tout entier à Dieu et à la patrie, qu’un égoïste est un être malfaisant qu’il faut détester, s’il ne veut employer ses talents et ses moyens d’une manière utile à la société. Ne tardons pas, Messieurs, à remettre l’ordre partout, le plus tôt possible. C’est de là que dépend le salut de la religion et de l’Etat. J'ai appris avec le plus vif regret qu’il venait de se faire une nomination de trois abbayes, dont une a été donnée à un jeune homme de vingt-deux ans (1) et cela, tandis que de respectables ministres du Seigneur ont à peine de quoi vivre, après avoir bien mérité pendant cinquante-six ans de l’Eglise et de la patrie (2). (1) M. de Laval-Montmorency. 12) M. Rulié, curé de Saint-Pierre de Cahors. Je finis et je conclus en demandant qu’après avoir déclaré que les biens de l’Eglise qui excèdent ceux qui sont nécessaires à l’entretien des autels, des ministres et des pauvres, doivent être employés au soulagement de la nation; il soit d’abord décrété qu’il sera sur le champ suspendu à la nomination de tous les bénéfices simples, consistoriaux et autres; Qu’il sera donné par le comité ecclésiastique un plan de réunion de toutes les maisons régulières de chaque ordre, alla que les religieux soient réunis en nombre suffisant pour observer leur règle dans sa rigueur; Qu’il soit déclaré qu’ils seront tous soumis à l’ordinaire et non au pape, parce qu’il ne doit y avoir personne d’exempt de Ja juridiction de l’évêque dans son diocèse, ni de celle du curé dans sa paroisse ; Qu’il sera ordonné que le président se retirera devers le Roi, pour le prier d’ordonner que tous les membres du clergé séculier et régulier, quels qu’ils soient, qui ne sont pas attachés à Paris par leur place, soient obliges de se retirer sur-le-champ de la capitale et de se rendre chacun dans son diocèse ; Que tous ceux qui possèdent deux bénéfices, dont un est de la valeur de deux à trois mille livres, soient obligés, en conformité des lois de l’Eglise, de renoncer à l’un des deux; à plus forte raison ceux qui, comme personne ne l’ignore, en ont plusieurs d’un revenu immense; Qu’il sera ordonné que la dotation des bénéfices nécessaires, tels que les évêchés, chapitres et cures, sera faite en grande partie en biens-fonds, autant que les localités pourront le permettre. Un membre propose de laisser cet article à l’écart, parce que prononcer le remboursement des dîmes, c’est en reconnaître la légalité. M. Target. L’intention de l’Assemblée, en prononçant le remboursement des dîmes, est sans doute d’en laisser une jouissance provisoire, jusqu’à ce qu’elle ait statué sur le traitement à faire aux ecclésiastiques. M. de Tllliers. II faut faire une distinction entre les dîmes ecclésiastiques et les dîmes laïques; les premières sont une taxe sur les terres qui n’atteint pas les capitalistes; les secondes sont une propriété transmise d’âge en âge dans les familles ; je propose de rédiger ainsi l’article : « Toutes les dîmes ecclésiastiques de quelque nature qu’elle soient sont éteintes et supprimées. Toutes les dîmes inféodées, réputées rentes foncières, seront rachetables selon le taux et les moyens réglés par l’Assemblée. » M. Arn