SÉANCE DU 28 BRUMAIRE AN III (18 NOVEMBRE 1794) - N°4 357 cette qualité et à cause de la proximité du souverain usurpateur qui reignoit à cette époque, avoir à elle seule le droit d’exprimer le voeu de tous le peuple français et si quelque philosophe fier et énergique osait s’élever contre sa puissance colossale, ses livres etoient brûlés et lui-même il était obligé de fuir et de se cacher pour se soustraire à l’exécution des décrets de prise de corps que la horde aristocratique décernait contre lui : ni Espagne des moines aussi ignorans que cruels, jaloux de maintenir leur énorme pouvoir qui ne peut se soutenir que par la terreur, tournent sans cesse leurs regards inquiets, leurs solicitudes soupçonneuses contre la liberté de la presse, les malheureuses contrées ou reignent ces nouveaux druides sont hérissés d’echafauds ou les plus affreux suplices attendent l’écrivain courageux où imprudent dont les écrits portent la peur, légère atteinte aux dogmes prétendus sacrés de la secte dominante dont ces moines inquisiteurs sont les coriphées. Quoi! c’est en imitant des tyrans, des parlementaires et des corporations monacales que l’on prétend garantir la liberté et l’égalité des attaques des malveillans et accélérer l’heureux terme de la révolution! Certes, ce n’est pas à ces sources impures que vont puiser les vrais amis du peuple ; ceux-cy ne font pas à la nation française l’injure de croire comme Robespierre que la vertu est en minorité sur la terre ; ils savent trop bien que le peuple dont, suivant le même homme, la raison seule a fait tous les frais de la Révolution ne manquerait pas de rejetter avec indignation tout ce qu’il y auroit de dangereux dans les écrits des écrivains perfides qui voudraient l’égarer. Représentans, le peuple souverain dont nous faisons partis, a transmis à vous seuls le droit de le représenter et de lui donner des loix, mais il n’a délégué à aucune fraction de la République, à aucune collection de citoyens, la faculté de l’instruire sur les événements politiques, sur la situation de l’état et sur les meilleurs moyens de maintenir, de propager l’esprit public, or un droit qui n’est pas délégué reste dans toute son intégrité au pouvoir de tous les membres de souverain et c’est d’après des principes incontestables que nous demandons la liberté de la presse et que nous disons anathème à tous ceux qui voudraient se l’approprier sans partage. Venès, président , Romefort, Faubeau, Sauteron, secrétaires et 2 autres signatures. 4 a Les assesseurs du juge de paix de Bin-then-sur-Thumis [Oise] font passer à la Convention une décoration militaire, ci-devant Saint-Louis, qui n’a pu leur être remise plus tôt, pour cause de déten' tion (53). [Les assesseurs de la commune de Binthen-sur-Thumis à la Convention nationale, le 1er brumaire an I1I\ (54) L’an troisième de la Republique françoise, une et indivisible, le premier jour du mois de brumaire après-midy, nous Jean-Baptiste Caron et Louis Duprés assesseurs de la commune de Bin-then sur Thumis par l’absence du juge de paix du canton de Bresles district de Beauvais, département de l’Oise, en présence des officiers municipaux dudit Binthen, reconnoissons que le citoyen Gaudehart nous a mis entre les mains une croix de ci-devant St-Louis, avec le brevet, ce sont trouvé à la levée des scellés apposés sur le mobilier dudit citoyen Gaudehart comme étant détenu [mot ajouté, illisible] pourquoi le dit Gaudehart ne pû remettre la dite croix ainsy que le dit brevet dans les delai requis par la loi, laquelle croix ainsy que le dit brevet pour être remise par lesdits officiers municipaux aux citoyens administrateurs de district de Beauvais ou a tel autorité qu’il appartiendra, renvoy approuvé, dont acte, et ont signé ainsy que ledit citoyen Gaudehart avec nous le dit jour et an que dessus. Warmé, maire, Duprés, Caron, assesseurs, Bazin, Briet, officiers municipaux, Lefevre, agent, Berthillier, greffier, Gaudehart. b Les administrateurs du district de Beauvais [Oise] font passer à la Convention une somme de 655 L, restant des dons patriotiques qui n’ont point été employés à l’équipement des défenseurs de la patrie (55). [Les administrateurs du conseil permanent du district de Beauvais au représentant du peuple Danjou, le 23 brumaire an III\ (56) Conformément au décrêt du 19 brumaire de la 2e année républicaine, des offrandes patriotiques ont été déposées au comité révolutionnaire de Beauvais. Ces dons consistoient en effets d’habillement pour nos frères d’armes, en assignats et en espèces, avec les assignats et les espèces, le comité révolutionnaire a fait confectionner des souliers pour nos braves soldats. Il lui restoit une somme de six cents cinquante cinq livres en assignats, qu’il vient nous (53) P. V., XLIX, 259. (54) C 323, pl. 1380, p. 15. En marge, accusé de réception du don, signé Ducroisi.. (55) P.-V., XLIX, 259. (56) C 323, pl. 1380, p. 16. En marge, accusé de réception du don, signé Ducroisi. 358 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE faire passer, nous te l’envoyons, tu voudras bien la remettre au receveur des dons patriotiques. Nous ferons parvenir à la commission des revenus nationaux l’état des dons patriotiques déposés audit comité, et, leur emploi. Nous joignons à cet envoi une décoration militaire. Salut et fraternité. Girard, agent national et 4 autres signatures. c Les administrateurs du district de Langres [Haute-Marne] se plaignent de ce qu’on laisse manquer de fonds l’hospice militaire de Langres. Renvoyé aux comités des Finances et des Secours, pour en faire un prompt rapport (57). 5 Les administrateurs du district de Dom-front [Orne] félicitent la Convention sur ses principes et sur ses travaux et lui annoncent que quinze lots de biens d’émigrés, estimés 109320 L ont été vendus 332148 L. Insertion au bulletin et renvoi au comité des Finances (58). 6 Les administrateurs du district d’Évaux, département de la Creuse, font passer à la Convention nationale l’état des dons patriotiques offerts par les citoyens de leur arrondissement, consistant en 1 192 chemises, 339 paires de bas, 147 livres trois-quarts de charpie, 31 pièces d’argent, 1 003 L 15 s. en assignats. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité des Finances (59). [Les administrateurs composant le directoire du district d’Evaux au président de la Convention nationale, le 9 brumaire an III] (60) Au président de la Convention nationalle, Nous te prions, citoien president, de nous servir d’organe auprès de la Convention nationalle, pour lui faire connoitre les dons patrio-(57) P.-V., XLIX, 259. (58) P.-V., XLIX, 259. Bull., 30 brum. (suppl.). (59) P.-V., XLIX, 259. C 323, pl. 1380, p. 19. (60) C 323, pl. 1380, p. 18. tiques de ce district; tu en trouveras le détail dans la délibération prise par cette administration le 12 vendémiaire, et cy jointe. Dis à la Convention que les citoiens de ce district lui sont toujours restés fidèls, qu’ils ont toujours vécu et mourront en républicains; leurs offrandes sont peu considérables ; mais ils sont peu fortunés, et ont tout perdu cette année par le fléau de la grele, et l’intempérie des saisons ; ces malheurs n’ont fait que ranimer leur confiance dans la convention nationalle. Suivent trois signatures. [Extrait des registres des délibérations du directoire du district d’Evaux, séance publique du 12 vendémiaire an III] (61) Vu l’état présenté par Nicolas Souchard désigné par cette administration pour recevoir les offrandes des communes et citoyens de ce district du quel il résulte qu’il a reçu : Onze cents quatre vingt douze chemises Trois cents trente neuf paires de bas Cent quarante sept livres trois quarts, charpi ou paille Trente une pièces d’argents Mil trois livres quinze sols en assignats Une garniture d’habit de boutons jeaunnes Treize aulnes et demi de toille Vingt draps de lits Deux nappes Une paire de guettres Une veste Trois aulnes un quart de camelot blanc Trois ceinturons Un fusil avec sa bayonnette Deux pistollets Deux gibernes Vingt neuf pair de soulliers Vingt cols Douze livres chanvres Un bon d’une couverture Qu’il a versé dans le magasin militaire, mil cinquante cinq chemises, trois cents trente quatre paires de bas, deux cols, deux gibernes, trois cinturons, et remis a l’administration les trente une pièces d’argenteries Et qu’il se trouve encore nanti de cent quarante six chemises, cinq paires de bas Cent quarente sept livres trois quarts charpi ou peille Mil trois livres quinze sols en assignats De la garniture de boutons De toilles, draps, nappes, veste, guettres, camelot, fusils pistollets, souliers, et bon de couvert sus ennoncés. Le directeur du district, oui l’agent national arrête ce qui suit : Art. premier. - Le directoire du district conssent déchargé audit Nicolas Souchard des dittes trente une pièces d’argenterie. (61) C 323, pl. 1380, p. 17. Bull., 30 brum. (suppl.).